Page 1 sur 2 • 1, 2
- Mezzo voceNiveau 9
Tout est dans le titre, mais je vais appuyer ma question par l'illustration d'un cas complexe (bien sûr tiré de ma classe de quatrième pénible).
Un élève, qui pourrait être un bon élève d'ailleurs, ne s'en remet pas d'avoir eu des croix avec moi. Il me tire donc une tronche de trente mètres et tente de feinter en permanence: dans mon cours, les carnets de correspondance sont obligatoirement sur le bureau des élèves. Lui néglige de déposer le sien et s'il me faut le lui prendre, le carnet est oublié-en vie sco-perdu (au choix). Il a été puni. Rien à faire. Il peut être intéressant ou chiant, selon les jours. Dernièrement, il s'est permis d'aller boire pendant l'intercours (c'est interdit), m'a répondu quand je l'ai rappelé à l'ordre, avait oublié son carnet quand je le lui ai demandé, et s'est permis de me faire la tronche et de travaillotter pour me montrer que môsieur était en colère. Si je le rappelle à l'ordre en classe, devant les ordres, c'est parti: "mais j'ai rien fait, mais je bavarde pas, mais gnagnagna..." J'avais envie de coller un rapport d'incident sur son front la dernière fois, mais j'ai finalement appelé pour la deuxième fois ses parents que je vais rencontrer demain. Vendredi, j'ai tenté de discuter avec lui, telle Bernadette de Soubirous. Il n'en est rien ressorti: l'élève, point tenté de s'excuser, se permet de contester toutes les croix (trois croix, hein), de dire qu'il se tient bien , ne bavarde jamais, ne rit jamais, n'est allé boire la dernière fois que parce que je n'étais pas encore là (ce n'est pas comme si j'étais bien là, à ranger tous les autres en rang d'oignons, hein), etc. La mauvaise foi incarnée. Je l'ai un peu embobiné, lui ai demandé si ça allait chez papa-maman, etc: "ouais, c'est trop intime, etc." Finalement, on a à peu près pu discuter... pour aboutir au fait que môsieur n'aime pas les femmes trop fermes/fermées (au choix). Il m'a l'air d'être manipulateur, lui: il m'a raconté qu'une enseignante (bien sûr ferme/fermée) - l'une de mes collègues - s'acharnait sur lui il y a deux ans, eu point d'avoir tenté de le pousser dans les escaliers. Pour finir, son attitude de la veille serait justifiée par le fait qu'à cause de moi il n'a pas eu les compliments au conseil, étant soi-disant la seule à avoir apposé une critique négative en lien avec son comportement.
Bref, j'ai préparé la liste de ce que je reproche à l'élève qui, en réalité, n'a jamais été puni à la mesure de ce qu'il faudrait, imprimé son bulletin où quatre enseignants mettent l'accent sur son comportement (je ne suis pas la seule), et m'apprête à rencontrer les parents demain.
Pour finir: il faut faire quoi avec ces élèves qui ne fonctionnent qu'à l'affect? Les flatter, les caresser gentiment dans le sens du poil?
Un élève, qui pourrait être un bon élève d'ailleurs, ne s'en remet pas d'avoir eu des croix avec moi. Il me tire donc une tronche de trente mètres et tente de feinter en permanence: dans mon cours, les carnets de correspondance sont obligatoirement sur le bureau des élèves. Lui néglige de déposer le sien et s'il me faut le lui prendre, le carnet est oublié-en vie sco-perdu (au choix). Il a été puni. Rien à faire. Il peut être intéressant ou chiant, selon les jours. Dernièrement, il s'est permis d'aller boire pendant l'intercours (c'est interdit), m'a répondu quand je l'ai rappelé à l'ordre, avait oublié son carnet quand je le lui ai demandé, et s'est permis de me faire la tronche et de travaillotter pour me montrer que môsieur était en colère. Si je le rappelle à l'ordre en classe, devant les ordres, c'est parti: "mais j'ai rien fait, mais je bavarde pas, mais gnagnagna..." J'avais envie de coller un rapport d'incident sur son front la dernière fois, mais j'ai finalement appelé pour la deuxième fois ses parents que je vais rencontrer demain. Vendredi, j'ai tenté de discuter avec lui, telle Bernadette de Soubirous. Il n'en est rien ressorti: l'élève, point tenté de s'excuser, se permet de contester toutes les croix (trois croix, hein), de dire qu'il se tient bien , ne bavarde jamais, ne rit jamais, n'est allé boire la dernière fois que parce que je n'étais pas encore là (ce n'est pas comme si j'étais bien là, à ranger tous les autres en rang d'oignons, hein), etc. La mauvaise foi incarnée. Je l'ai un peu embobiné, lui ai demandé si ça allait chez papa-maman, etc: "ouais, c'est trop intime, etc." Finalement, on a à peu près pu discuter... pour aboutir au fait que môsieur n'aime pas les femmes trop fermes/fermées (au choix). Il m'a l'air d'être manipulateur, lui: il m'a raconté qu'une enseignante (bien sûr ferme/fermée) - l'une de mes collègues - s'acharnait sur lui il y a deux ans, eu point d'avoir tenté de le pousser dans les escaliers. Pour finir, son attitude de la veille serait justifiée par le fait qu'à cause de moi il n'a pas eu les compliments au conseil, étant soi-disant la seule à avoir apposé une critique négative en lien avec son comportement.
Bref, j'ai préparé la liste de ce que je reproche à l'élève qui, en réalité, n'a jamais été puni à la mesure de ce qu'il faudrait, imprimé son bulletin où quatre enseignants mettent l'accent sur son comportement (je ne suis pas la seule), et m'apprête à rencontrer les parents demain.
Pour finir: il faut faire quoi avec ces élèves qui ne fonctionnent qu'à l'affect? Les flatter, les caresser gentiment dans le sens du poil?
- Mezzo voceNiveau 9
Mezzo voce a écrit:Tout est dans le titre, mais je vais appuyer ma question par l'illustration d'un cas complexe (bien sûr tiré de ma classe de quatrième pénible).
Un élève, qui pourrait être un bon élève d'ailleurs, ne s'en remet pas d'avoir eu des croix avec moi. Il me tire donc une tronche de trente mètres et tente de feinter en permanence: dans mon cours, les carnets de correspondance sont obligatoirement sur le bureau des élèves. Lui néglige de déposer le sien et s'il me faut le lui prendre, le carnet est oublié-en vie sco-perdu (au choix). Il a été puni. Rien à faire. Il peut être intéressant ou chiant, selon les jours. Dernièrement, il s'est permis d'aller boire pendant l'intercours (c'est interdit), m'a répondu quand je l'ai rappelé à l'ordre, avait oublié son carnet quand je le lui ai demandé, et s'est permis de me faire la tronche et de travaillotter pour me montrer que môsieur était en colère. Si je le rappelle à l'ordre en classe, devant les autres, c'est parti: "mais j'ai rien fait, mais je bavarde pas, mais gnagnagna..." J'avais envie de coller un rapport d'incident sur son front la dernière fois, mais j'ai finalement appelé pour la deuxième fois ses parents que je vais rencontrer demain. Vendredi, j'ai tenté de discuter avec lui, telle Bernadette de Soubirous. Il n'en est rien ressorti: l'élève, point tenté de s'excuser, se permet de contester toutes les croix (trois croix, hein), de dire qu'il se tient bien , ne bavarde jamais, ne rit jamais, n'est allé boire la dernière fois que parce que je n'étais pas encore là (ce n'est pas comme si j'étais bien là, à ranger tous les autres en rang d'oignons, hein), etc. La mauvaise foi incarnée. Je l'ai un peu embobiné, lui ai demandé si ça allait chez papa-maman, etc: "ouais, c'est trop intime, etc." Finalement, on a à peu près pu discuter... pour aboutir au fait que môsieur n'aime pas les femmes trop fermes/fermées (au choix) et qu'il n'est pas sûr que je puisse "lui faire confiance" pour la suite! Il m'a raconté qu'une enseignante (bien sûr ferme/fermée) - l'une de mes collègues - s'acharnait sur lui il y a deux ans, au point d'avoir tenté de le pousser dans les escaliers. Pour finir, son attitude de la veille serait justifiée par le fait qu'à cause de moi il n'a pas eu les compliments au conseil, étant soi-disant la seule à avoir apposé une critique négative en lien avec son comportement.
Bref, j'ai préparé la liste de ce que je reproche à l'élève qui, en réalité, n'a jamais été puni à la mesure de ce qu'il faudrait, imprimé son bulletin où quatre enseignants mettent l'accent sur son comportement (je ne suis pas la seule), et m'apprête à rencontrer les parents demain.
Pour finir: il faut faire quoi avec ces élèves qui ne fonctionnent qu'à l'affect? Les flatter, les caresser gentiment dans le sens du poil?
- olive-in-oilSage
J'ai ça dans ma paperasse :
http://www.fondationjeanpiaget.ch/fjp/site/textes/VE/JP_54_cours_affect.pdf
Je ne l'ai pas encore lu mais il y a peut-être quelque chose à en tirer...
En tous cas, c'est bourré de références à des gens qui ont l'air de s'y connaître !
http://www.fondationjeanpiaget.ch/fjp/site/textes/VE/JP_54_cours_affect.pdf
Je ne l'ai pas encore lu mais il y a peut-être quelque chose à en tirer...
En tous cas, c'est bourré de références à des gens qui ont l'air de s'y connaître !
- Mezzo voceNiveau 9
Rien que le titre me fait sourire, même si c'est très sympa! Mais je préfère l'avis d'enseignants jetés dans l'action, plongés au coeur du métier... Enfin, je dis cela, mais si ça se trouve, c'est un enseignant qui écrit?
- MandolineNiveau 6
Mezzo voce a écrit:Tout est dans le titre, mais je vais appuyer ma question par l'illustration d'un cas complexe (bien sûr tiré de ma classe de quatrième pénible).
Un élève, qui pourrait être un bon élève d'ailleurs, ne s'en remet pas d'avoir eu des croix avec moi. Il me tire donc une tronche de trente mètres et tente de feinter en permanence: dans mon cours, les carnets de correspondance sont obligatoirement sur le bureau des élèves. Lui néglige de déposer le sien et s'il me faut le lui prendre, le carnet est oublié-en vie sco-perdu (au choix). Il a été puni. Rien à faire. Il peut être intéressant ou chiant, selon les jours. Dernièrement, il s'est permis d'aller boire pendant l'intercours (c'est interdit), m'a répondu quand je l'ai rappelé à l'ordre, avait oublié son carnet quand je le lui ai demandé, et s'est permis de me faire la tronche et de travaillotter pour me montrer que môsieur était en colère. Si je le rappelle à l'ordre en classe, devant les ordres, c'est parti: "mais j'ai rien fait, mais je bavarde pas, mais gnagnagna..." J'avais envie de coller un rapport d'incident sur son front la dernière fois, mais j'ai finalement appelé pour la deuxième fois ses parents que je vais rencontrer demain. Vendredi, j'ai tenté de discuter avec lui, telle Bernadette de Soubirous. Il n'en est rien ressorti: l'élève, point tenté de s'excuser, se permet de contester toutes les croix (trois croix, hein), de dire qu'il se tient bien , ne bavarde jamais, ne rit jamais, n'est allé boire la dernière fois que parce que je n'étais pas encore là (ce n'est pas comme si j'étais bien là, à ranger tous les autres en rang d'oignons, hein), etc. La mauvaise foi incarnée. Je l'ai un peu embobiné, lui ai demandé si ça allait chez papa-maman, etc: "ouais, c'est trop intime, etc." Finalement, on a à peu près pu discuter... pour aboutir au fait que môsieur n'aime pas les femmes trop fermes/fermées (au choix). Il m'a l'air d'être manipulateur, lui: il m'a raconté qu'une enseignante (bien sûr ferme/fermée) - l'une de mes collègues - s'acharnait sur lui il y a deux ans, eu point d'avoir tenté de le pousser dans les escaliers. Pour finir, son attitude de la veille serait justifiée par le fait qu'à cause de moi il n'a pas eu les compliments au conseil, étant soi-disant la seule à avoir apposé une critique négative en lien avec son comportement.
Bref, j'ai préparé la liste de ce que je reproche à l'élève qui, en réalité, n'a jamais été puni à la mesure de ce qu'il faudrait, imprimé son bulletin où quatre enseignants mettent l'accent sur son comportement (je ne suis pas la seule), et m'apprête à rencontrer les parents demain.
Pour finir: il faut faire quoi avec ces élèves qui ne fonctionnent qu'à l'affect? Les flatter, les caresser gentiment dans le sens du poil?
Je ne comprends pas bien ton analogie avec Bernadette Soubirous ? Tu le vois comme la Sainte Vierge ? Tu as halluciné ?
Bref. Une bonne discussion avec les parents pourrait être salutaire, mais encore faut-il qu'ils soient de ton côté, ce dont l'attitude du jeune homme fait douter.
Prépare des billes (extrait du RI, en plus de la photocopie du bulletin) et insiste bien sur la nécessité de crever l'abcès, de repartir à zéro avec lui, ça permet parfois de débloquer ce genre de situation.
Et mets l'accent sur ses qualités ("Oh, Monchéri, quelle finesse dans l'analyse.... quand il veut. Quel dommage que son comportement soit inadapté... Je me suis vue au regret de...")
Les parents seront en colère contre lui, pas contre toi.
- Mezzo voceNiveau 9
Mandoline a écrit:Mezzo voce a écrit:Tout est dans le titre, mais je vais appuyer ma question par l'illustration d'un cas complexe (bien sûr tiré de ma classe de quatrième pénible).
Un élève, qui pourrait être un bon élève d'ailleurs, ne s'en remet pas d'avoir eu des croix avec moi. Il me tire donc une tronche de trente mètres et tente de feinter en permanence: dans mon cours, les carnets de correspondance sont obligatoirement sur le bureau des élèves. Lui néglige de déposer le sien et s'il me faut le lui prendre, le carnet est oublié-en vie sco-perdu (au choix). Il a été puni. Rien à faire. Il peut être intéressant ou chiant, selon les jours. Dernièrement, il s'est permis d'aller boire pendant l'intercours (c'est interdit), m'a répondu quand je l'ai rappelé à l'ordre, avait oublié son carnet quand je le lui ai demandé, et s'est permis de me faire la tronche et de travaillotter pour me montrer que môsieur était en colère. Si je le rappelle à l'ordre en classe, devant les ordres, c'est parti: "mais j'ai rien fait, mais je bavarde pas, mais gnagnagna..." J'avais envie de coller un rapport d'incident sur son front la dernière fois, mais j'ai finalement appelé pour la deuxième fois ses parents que je vais rencontrer demain. Vendredi, j'ai tenté de discuter avec lui, telle Bernadette de Soubirous. Il n'en est rien ressorti: l'élève, point tenté de s'excuser, se permet de contester toutes les croix (trois croix, hein), de dire qu'il se tient bien , ne bavarde jamais, ne rit jamais, n'est allé boire la dernière fois que parce que je n'étais pas encore là (ce n'est pas comme si j'étais bien là, à ranger tous les autres en rang d'oignons, hein), etc. La mauvaise foi incarnée. Je l'ai un peu embobiné, lui ai demandé si ça allait chez papa-maman, etc: "ouais, c'est trop intime, etc." Finalement, on a à peu près pu discuter... pour aboutir au fait que môsieur n'aime pas les femmes trop fermes/fermées (au choix). Il m'a l'air d'être manipulateur, lui: il m'a raconté qu'une enseignante (bien sûr ferme/fermée) - l'une de mes collègues - s'acharnait sur lui il y a deux ans, eu point d'avoir tenté de le pousser dans les escaliers. Pour finir, son attitude de la veille serait justifiée par le fait qu'à cause de moi il n'a pas eu les compliments au conseil, étant soi-disant la seule à avoir apposé une critique négative en lien avec son comportement.
Bref, j'ai préparé la liste de ce que je reproche à l'élève qui, en réalité, n'a jamais été puni à la mesure de ce qu'il faudrait, imprimé son bulletin où quatre enseignants mettent l'accent sur son comportement (je ne suis pas la seule), et m'apprête à rencontrer les parents demain.
Pour finir: il faut faire quoi avec ces élèves qui ne fonctionnent qu'à l'affect? Les flatter, les caresser gentiment dans le sens du poil?
Je ne comprends pas bien ton analogie avec Bernadette Soubirous ? Tu le vois comme la Sainte Vierge ? Tu as halluciné ?
C'est moi, Bernadette, là. Il faut parfois une auréole, vraiment, au-dessus de la tête, pour engager une discussion posée et bienveillante avec certains élèves.
Bref. Une bonne discussion avec les parents pourrait être salutaire, mais encore faut-il qu'ils soient de ton côté, ce dont l'attitude du jeune homme fait douter.
Prépare des billes (extrait du RI, en plus de la photocopie du bulletin) et insiste bien sur la nécessité de crever l'abcès, de repartir à zéro avec lui, ça permet parfois de débloquer ce genre de situation.
Et mets l'accent sur ses qualités ("Oh, Monchéri, quelle finesse dans l'analyse.... quand il veut. Quel dommage que son comportement soit inadapté... Je me suis vue au regret de...")
Les parents seront en colère contre lui, pas contre toi.
Très bien, je prépare aussi le RI. Merci!
- LombalgiaNiveau 10
Développer le dialogue déjà amorcé. Laisse-le parler. Pas au sujet de ce qu'il éprouve (effectivement c'est trop intime), mais au sujet de ce qu'il aime faire en dehors de la classe. Hoche la tête, souris ou manifeste ton intérêt comme tu le ferais avec le fils d'une amie, demande une ou deux précisions l'amenant à se valoriser et toi à signifier l'estime, forcément sincère, que tu as pour lui. Dis-lui que tu trouves ceci ou cela (dont il aura parlé) intéressant, exprime-toi en tant qu'être humain/jeune femme/amie de la famille "Je suis contente de te connaître un peu mieux". A un moment offre-lui des fleurs éclatantes : "tu es un individu à nul autre pareil, tu es absolument unique au monde". Souris-lui en le regardant profondément dans les yeux. Laisse passer un ange. "Tout comme chacun de tes camarades ". Et là tu reviens à votre contexte relationnel et enchaînes sur la nécessité de l'obéissance par chacun aux règles de vie de classe. Obtiens de lui un engagement oral devant ses parents. Par la suite (en 2015) de temps en temps va vers lui à l'intercours pour savoir où il en est (de son championnat de manga, ou de sa collection de ceci ou cela). Une minute par ci par là il y sera sensible. Ca devrait changer vos rapports.
Souvent ce type d'élève croit qu'on ne l'aime pas, ou qu'on n'a pas su voir sa valeur.
Enfin c'est une piste.
Souvent ce type d'élève croit qu'on ne l'aime pas, ou qu'on n'a pas su voir sa valeur.
Enfin c'est une piste.
- keroGrand sage
Mezzo voce a écrit:Pour finir: il faut faire quoi avec ces élèves qui ne fonctionnent qu'à l'affect? Les flatter, les caresser gentiment dans le sens du poil?
Je ne suis pas un spécialiste de cet aspect des choses, mais je dirais: ne pas flatter, mais s'intéresser. Ne pas aller dans son sens, mais demeurer ferme et sanctionner, sans pour autant s'acharner.
- nina67Niveau 5
Mezzo voce, quand je te lis, j'ai l'impression de voir "ma" Kévina... :shock: :lol:
Moi j'ai tout essayé, et quand ça ne marche pas, c'est, il est vrai, pas facile.
Je pense que certains élèves projettent des choses sur nous dont on n'a pas idée...
Et aussi que, parfois, ils nous "choisissent" pour faire leur crise d'ado...
Oui, discuter, de façon bienveillante et non intrusive... Il faut essayer.
Moi j'ai tout essayé, et quand ça ne marche pas, c'est, il est vrai, pas facile.
Je pense que certains élèves projettent des choses sur nous dont on n'a pas idée...
Et aussi que, parfois, ils nous "choisissent" pour faire leur crise d'ado...
Oui, discuter, de façon bienveillante et non intrusive... Il faut essayer.
- Mezzo voceNiveau 9
Merci pour vos réponses. Enseigner est (est devenu?) tout un art...
Nina67, je te propose d'organiser une rencontre entre Kevinou et Kevina.
Nina67, je te propose d'organiser une rencontre entre Kevinou et Kevina.
- CébèsNiveau 5
Surtout pas ! Après, ça fait des Kévinailles, on a assez de casse-pieds comme ça.
_________________
La peste soit de Renart ! La male passion le torde !
- nina67Niveau 5
Peut-être, mais Kévina et Kévinou seront ainsi occupés.....
_________________
"Se donner du mal pour les petites choses, c'est parvenir aux grandes avec le temps"
Beckett, in Molloy
- MalicouNiveau 8
Juste une idée : peut-être tenté l'humour avec lui.
"Oh! mais il est vexé parce qu'il a eu une croix ! Pauvre petit bichou ! "
(En plus bien évidemment de la rencontre avec les parents, du RI, etc ...).
"Oh! mais il est vexé parce qu'il a eu une croix ! Pauvre petit bichou ! "
(En plus bien évidemment de la rencontre avec les parents, du RI, etc ...).
- Mezzo voceNiveau 9
Le rendez-vous a été totalement improductif. Il est venu clôturer toute une série positive de rencontres et a tout gâché. J'ai appris que des élèves de sixième aimaient pour la première fois le français; tous les parents des sixièmes ont eu un mot positif quant à mon travail et à ma fermeté (bon, les parents semblent souvent se poster en juges, visiblement). Ensuite, tournée des parents des quatrièmes pénibles: eux aussi ont eu l'air d'apprécier ma fermeté, angoissés à l'idée que leur enfant ne progresse pas. Et voilà qu'arrive l'élève à l'origine de ce fil. Il est resté braqué du début à la fin, en posture de homard-racaille, refermé sur lui. La mère a eu beau tenter d'aller dans mon sens et de le convaincre de se décrisper, rien n'y a fait. Monsieur a décidé qu'il n'aimait pas le cadre ferme imposé dans mon cours et que j'étais coupable en raison de cela: "je m'entends avec tous les profs, alors pourquoi pas avec vous?" Je lui ai expliqué et réexpliqué que je n'avais rien contre lui, qu'il y avait des règles valables pour tous, etc... Monsieur n'a pas digéré trois croix que je lui ai données. Et il se raccroche à l'idée que toute la classe en a après moi. Voilà. La maman s'est excusée pour cet entretien inutile, m'a proposé de reprendre rendez-vous sans son fils (à quoi bon? même si j'ai accepté), l'a sermonné car il partait sans me saluer (faut le faire), et m'a dit qu'elle en apprenait beaucoup sur son fils (c'est-à-dire?).
- CébèsNiveau 5
Au moins, la mère, même impuissante, est de ton côté.
Mon pénible en 4ème est de la même trempe. Je suis la méchante Cébès. Quoi que je fasse, monsieur n'est pas content. Je fais un document support pour aider les élèves en difficulté lors de l'évaluation finale (rédaction): de la part des autres, j'ai des remerciements, des attitudes positives d'élèves qui, au moins, essayent. Un qui, dans mon autre classe, m'a dit poliment que ça le stressait et m'a demandé s'il pouvait me la rendre. Des élèves qui me rendaient des copies blanches qui écrivent (alléluia !). Lui, déjà, lors de la séance du matin qui consistait à analyser le sujet, a participé pour dire que quarante lignes, c'était trop long. Début de la rédaction, il me dit que mon support "sert à rien". Je le lui prend et le jette. Puisque mon travail n'est pas à la hauteur des attentes de môssieur, je ne vais pas le lui infliger. Il me lance ironiquement "merci" et me dit "vous m'embrouillez".
Dehors, zéro, rapport demain.
Je sais plus quoi faire... force est de constater que ce n'est pas moi qui fait mal, vu que ça a bien marché pour les autres, au moins, ça les a mis en confiance. Ca a été validé par mon maître de stage. Mais qu'est-ce que je vais en faire de ce môme ?
Pour ceux qui fonctionnent à l'affect, il y a l'inverse, plus agréable : une de mes élèves veut que je m'occupe d'elle un peu tout le temps, et elle me montre toujours qu'elle bosse pour se faire apprécier, elle est toute polie, parfois un peu fayotte. Mais ça se voit que c'est sincère, il faut juste lui mettre des limites. Bon, une élève qui vous écrit au tableau que vous êtes "la plus belle et la plus swag", ça fait du bien non ? :lol:
Mon pénible en 4ème est de la même trempe. Je suis la méchante Cébès. Quoi que je fasse, monsieur n'est pas content. Je fais un document support pour aider les élèves en difficulté lors de l'évaluation finale (rédaction): de la part des autres, j'ai des remerciements, des attitudes positives d'élèves qui, au moins, essayent. Un qui, dans mon autre classe, m'a dit poliment que ça le stressait et m'a demandé s'il pouvait me la rendre. Des élèves qui me rendaient des copies blanches qui écrivent (alléluia !). Lui, déjà, lors de la séance du matin qui consistait à analyser le sujet, a participé pour dire que quarante lignes, c'était trop long. Début de la rédaction, il me dit que mon support "sert à rien". Je le lui prend et le jette. Puisque mon travail n'est pas à la hauteur des attentes de môssieur, je ne vais pas le lui infliger. Il me lance ironiquement "merci" et me dit "vous m'embrouillez".
Dehors, zéro, rapport demain.
Je sais plus quoi faire... force est de constater que ce n'est pas moi qui fait mal, vu que ça a bien marché pour les autres, au moins, ça les a mis en confiance. Ca a été validé par mon maître de stage. Mais qu'est-ce que je vais en faire de ce môme ?
Pour ceux qui fonctionnent à l'affect, il y a l'inverse, plus agréable : une de mes élèves veut que je m'occupe d'elle un peu tout le temps, et elle me montre toujours qu'elle bosse pour se faire apprécier, elle est toute polie, parfois un peu fayotte. Mais ça se voit que c'est sincère, il faut juste lui mettre des limites. Bon, une élève qui vous écrit au tableau que vous êtes "la plus belle et la plus swag", ça fait du bien non ? :lol:
_________________
La peste soit de Renart ! La male passion le torde !
- marjoDoyen
Je vous trouve sacrément patientes ! Moi ça fait longtemps que j'aurais envoyé bouler le gamin : non mais qu'est-ce que c'est ces histoires de bouderie en 4e ? Il y a des règles, que les élèves connaissent parfaitement, donc il faudrait arrêter de pousser mémé dans les escaliers ! En plus, le gamin te dit qu'il a eu le même problème il y a deux ans avec une autre enseignante : c'est lui qui a un problème !
- OudemiaBon génie
Qu'il peut être braqué, de mauvaise foi, impoli...Mezzo voce a écrit:Le rendez-vous a été totalement improductif. Il est venu clôturer toute une série positive de rencontres et a tout gâché. J'ai appris que des élèves de sixième aimaient pour la première fois le français; tous les parents des sixièmes ont eu un mot positif quant à mon travail et à ma fermeté (bon, les parents semblent souvent se poster en juges, visiblement). Ensuite, tournée des parents des quatrièmes pénibles: eux aussi ont eu l'air d'apprécier ma fermeté, angoissés à l'idée que leur enfant ne progresse pas. Et voilà qu'arrive l'élève à l'origine de ce fil. Il est resté braqué du début à la fin, en posture de homard-racaille, refermé sur lui. La mère a eu beau tenter d'aller dans mon sens et de le convaincre de se décrisper, rien n'y a fait. Monsieur a décidé qu'il n'aimait pas le cadre ferme imposé dans mon cours et que j'étais coupable en raison de cela: "je m'entends avec tous les profs, alors pourquoi pas avec vous?" Je lui ai expliqué et réexpliqué que je n'avais rien contre lui, qu'il y avait des règles valables pour tous, etc... Monsieur n'a pas digéré trois croix que je lui ai données. Et il se raccroche à l'idée que toute la classe en a après moi. Voilà. La maman s'est excusée pour cet entretien inutile, m'a proposé de reprendre rendez-vous sans son fils (à quoi bon? même si j'ai accepté), l'a sermonné car il partait sans me saluer (faut le faire), et m'a dit qu'elle en apprenait beaucoup sur son fils (c'est-à-dire?).
- keroGrand sage
Oui lorsqu'un gamin est de mauvaise foi, faut juste pas hésiter à lui faire comprendre que ses lamentations, il peut se les mettre où on pense. "T'es pas content pour tes 3 croix ? Bah tu vas t'en bouffer 3 de plus si tu te décides pas à comprendre."
Les parents qui sont dépassés, j'ai bien le sentiment que la plupart du temps, au-delà des grands discours, n'ont jamais mis vraiment tous les efforts nécessaires pour cadrer leurs gosses convenablement. Déficit éducatif, comme disait l'autre.
Les parents qui sont dépassés, j'ai bien le sentiment que la plupart du temps, au-delà des grands discours, n'ont jamais mis vraiment tous les efforts nécessaires pour cadrer leurs gosses convenablement. Déficit éducatif, comme disait l'autre.
- tiptop77Prophète
J'utilise beaucoup l'humour car ça désamorce parfois des situations de ce style.
"Oh Kévinou is cacaboudining, what a shame!"
Si le gamin s'obstine à faire la tronche et que tu as essayé de mettre en place un dialogue, lâche l'affaire et il est possible qu'au bout d'un moment il vienne vers toi. Et si ce n'est pas le cas, tu fais ton boulot sans te poser de questions. Il se comporte correctement, tant mieux. Il est casse-pieds, tu punis épicétou!
Certains gamins adooorent être le point de mire. Garde ton énergie pour les autres gamins.
"Oh Kévinou is cacaboudining, what a shame!"
Si le gamin s'obstine à faire la tronche et que tu as essayé de mettre en place un dialogue, lâche l'affaire et il est possible qu'au bout d'un moment il vienne vers toi. Et si ce n'est pas le cas, tu fais ton boulot sans te poser de questions. Il se comporte correctement, tant mieux. Il est casse-pieds, tu punis épicétou!
Certains gamins adooorent être le point de mire. Garde ton énergie pour les autres gamins.
_________________
May the force be with us!
- RendashBon génie
tiptop77 a écrit:J'utilise beaucoup l'humour car ça désamorce parfois des situations de ce style.
"Oh Kévinou is cacaboudining, what a shame!"
Si le gamin s'obstine à faire la tronche et que tu as essayé de mettre en place un dialogue, lâche l'affaire et il est possible qu'au bout d'un moment il vienne vers toi. Et si ce n'est pas le cas, tu fais ton boulot sans te poser de questions. Il se comporte correctement, tant mieux. Il est casse-pieds, tu punis épicétou!
Certains gamins adooorent être le point de mire. Garde ton énergie pour les autres gamins.
C'est quand même ach'ment bien, l'anglais, pour ce genre de choses :lol: Je rêve parfois de faire comme un collègue stagiaire qui leur balance un "zip it!" bien senti. C'est mignon, ça ne mange pas de pain, ça claque comme un coup de fouet et c'est un pwâl plus élégant que ce qui me passe parfois par la tête (sans jamais arriver jusqu'à la bouche, quand même).
Tout à fait très beaucoup d'accord pour la suite de ton post. Il boude? La belle affaire. Tu en as 29 autres dont il faut s'occuper, laisse Môssieur Kevinouille bouder dans son coin. Il dérape? Paf.
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Mezzo voceNiveau 9
Il est vexé, donc, et jaloux: je ferais du favoritisme! Moi! Il est incroyable ce gosse! Je pense que ne plus le regarder, ne plus lui accorder de l'intérêt, sauf à le punir s'il dérape, ça va lui faire un choc en effet. Il répond vraiment à tous les clichés du fils unique; il se croit seul au monde. Sa jalousie, notamment, vise des élèves à gros problèmes, que j'aide autant que faire se peut (dys et compagnie). Une jalousie très mal placée.
Bref, ce qui m'énerve chez cet élève, c'est sa capacité à retourner les choses en sa faveur et à s'acharner à vouloir rassembler les autres contre moi, ne serait-ce qu'en serinant que toute la classe en a gros. Or, les élèves de cette classe, vus individuellement, n'ont pas du tout ce discours. Rrrrrrrr!!!!!!!!!!
Bref, ce qui m'énerve chez cet élève, c'est sa capacité à retourner les choses en sa faveur et à s'acharner à vouloir rassembler les autres contre moi, ne serait-ce qu'en serinant que toute la classe en a gros. Or, les élèves de cette classe, vus individuellement, n'ont pas du tout ce discours. Rrrrrrrr!!!!!!!!!!
- Mezzo voceNiveau 9
Et de nouveau: Rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
- Mezzo voceNiveau 9
Bonjour,
Me voilà de retour pour discuter, de nouveau, de mes quatrièmes "pénibles". Le vent a bien tourné, mais depuis quelques semaines, ce vent prend une tournure particulière. Je ne souhaitais pas particulièrement poster publiquement à ce sujet, mais je n'arrive pas à me sortir d'une situation ridicule. Un élève m'ennuimerde, le même qui me déclarait son profond désamour pour les enseignantes fermes. Quand je dis qu'il m'ennuimerde, c'est que dorénavant il monopolise le cours par des regards langoureux, des réflexions déplacées, de petits cœurs fléchés sur un mouchoir, une alliance en papier donnée en fin d'heure, etc. Il lui arrive de s'incruster en fin d'heure. Je passe sur nombre de détails. J'étais persuadée qu'il s'agissait d'un jeu pour faire le malin devant ses copains. Après une explication sérieuse (ferme), aujourd'hui, il n'en ressort rien: ce n'est soi-disant pas un jeu, en même temps il dit qu'il est déjà "marié", bref pour moi son attitude est incompréhensible, me gêne, et en dépit de tout ce que j'ai pu mettre en oeuvre, n'évolue pas. L'élève a menacé hier un camarade de lui défoncer la gueule parce que ce dernier avait dit ne pas aimer, lui, les vieilles. Que feriez-vous de plus à ma place, si ce n'est tenter de l'ignorer?
Me voilà de retour pour discuter, de nouveau, de mes quatrièmes "pénibles". Le vent a bien tourné, mais depuis quelques semaines, ce vent prend une tournure particulière. Je ne souhaitais pas particulièrement poster publiquement à ce sujet, mais je n'arrive pas à me sortir d'une situation ridicule. Un élève m'ennuimerde, le même qui me déclarait son profond désamour pour les enseignantes fermes. Quand je dis qu'il m'ennuimerde, c'est que dorénavant il monopolise le cours par des regards langoureux, des réflexions déplacées, de petits cœurs fléchés sur un mouchoir, une alliance en papier donnée en fin d'heure, etc. Il lui arrive de s'incruster en fin d'heure. Je passe sur nombre de détails. J'étais persuadée qu'il s'agissait d'un jeu pour faire le malin devant ses copains. Après une explication sérieuse (ferme), aujourd'hui, il n'en ressort rien: ce n'est soi-disant pas un jeu, en même temps il dit qu'il est déjà "marié", bref pour moi son attitude est incompréhensible, me gêne, et en dépit de tout ce que j'ai pu mettre en oeuvre, n'évolue pas. L'élève a menacé hier un camarade de lui défoncer la gueule parce que ce dernier avait dit ne pas aimer, lui, les vieilles. Que feriez-vous de plus à ma place, si ce n'est tenter de l'ignorer?
- Thalia de GMédiateur
Message qui n'a plus de raison d'être, le topic a été fusionné avec un précédent.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- OudemiaBon génie
Il ne semble plus possible de l'ignorer, donc le renvoyer à sa place : celle d'un gamin de 4e qui se comporte comme un petit de maternelle qui aurait, lui, l'excuse de ne pas encore savoir ce qu'on peut ou ne peut pas faire.
Page 1 sur 2 • 1, 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum