- AudreyOracle
Pas de bol, c'est trop tard.... j'en ai parlé tout l'aprèm hier, avec des docs trouvés par mes soins, et maintenant, je suis revenue à la "routine" des cours...
J'imagine que c'est ptêt le message que j'ai reçu sur Iprof Lyon et que je ne peux pas ouvrir à cause d'un bug technique de la plateforme iprof...
J'imagine que c'est ptêt le message que j'ai reçu sur Iprof Lyon et que je ne peux pas ouvrir à cause d'un bug technique de la plateforme iprof...
- RendashBon génie
J'ai trouvé celle-ci, que j'aime beaucoup :
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- piescoModérateur
coco a écrit:Combien l'insondable bêtise, celle des extrémistes, des lâches, notre inconséquence aussi nous saute au visage depuis mercredi...Moi qui étais adolescente lors des attentats de 95, étudiante le 11 septembre, je crois que j'ai seulement mesuré hier l'énorme responsabilité de mon métier. Apprendre à mes élèves à lire, à relire, à exercer leur esprit critique pour qu'ils sachent déconstruire les discours haineux et ô combien éloignés de ce que peut, de ce que doit être un Homme. C'est comme cela que j'ai décidé d'être Charlie, mon ridicule cailloux à l'édifice, mon tout petit poil à gratter dans l’œil des extrémistes de tous bords. J'aimerais juste réussir à ne plus pleurer, réussir à trouver la force rire de l'Infâme.
sapere aude
Il y a belle lurette que j'ai pris le parti de privilégier la réflexion des élèves dans mes cours. Je me fiche pas mal de ce que certains apprennent de la langue espagnole (quand on constate leurs difficultés en français, on voit vite ses objectifs linguistiques à la baisse). Je tiens à ce qu'ils pensent par eux mêmes et qu'ils développent leur esprit critique.
Et c'est déjà pas mal, je trouve.
- charlygpNiveau 9
Pour ce qui est de la représentation de Mahomet, en 2011, L'Humanité avait publié un article très intéressant : http://www.humanite.fr/quand-pouvait-representer-mahomet . A l'époque, ça avait permis une bonne argumentation et une meilleure argumentation. Les faits historiques et textuels sont moins contestables...
- JPhMMDemi-dieu
Comme aurait dit Cabu, il faut qu'on sorte un journal quand même. On va l'écrire avec nos larmes.
Patrick Pelloux.
Patrick Pelloux.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- WonderWomanBon génie
Je suis bien contente d'être malade -d'ailleurs j'ai l'impression que c'est de pire en pire- parce que d'après les échos des collèguesAl a écrit:Ok, mais comment pouvoir le tolérer / le supporter ? aller en cours et être au service de ces personnes ? l'âge a bon dos, certains ont déjà celui de voter!! J'ai la nausée là... tellement la nausée... c'est ça notre pays ?!!
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Vide dressing petite fille https://www.vinted.fr/membres/15210542-wiwiagathe
Vide dressing sur néo : https://www.neoprofs.org/t128716-vd-fille-wonderwoman-du-3-mois-au-4-ans-sergent-major-jacadi-zara-dpam-kiabi-verbaudet#4954294
- emanaoNiveau 5
Pas le courage de remonter le fil, le lien a peut-être déjà été donné mais dans le doute :
http://www.clemi.org/fr/je-suis-charlie/
Super boulot de l'équipe du clemi.
http://www.clemi.org/fr/je-suis-charlie/
Super boulot de l'équipe du clemi.
- SphinxProphète
Je n'en ai pas du tout parlé en classe finalement. Je n'avais pas cours le matin et les collègues en avaient déjà longuement discuté, la minute de silence a eu lieu (j'ai été un peu triste en apprenant le nom d'une élève de ma classe de 3e qui n'a pas voulu se lever (sans pour autant rompre le silence, hein), pas tellement surprise pour deux autres). Il y a apparemment eu quelques clashs avec un ou deux ahuris. Quand je les ai pris à 13h30, ils n'étaient pas demandeurs (et moi non plus, mais probablement pas pour les mêmes raisons), sauf Kévinouille qui a demandé à ce qu'on en parle dans l'espoir insensé de ne pas faire cours (Kévinouille dissimule extrêmement mal), donc j'ai coupé court. J'y reviendrai plus tard dans l'année, en travaillant sur les caricatures par exemple. Mais à froid. Les collègues sont complètement remontés, les dessins de soutien qu'on trouve ici et partout sur le net ont été imprimés par la doc et posés un peu partout en sdp, il y a un "Je suis Charlie" sur le tableau blanc. On ira à plusieurs au rassemblement dimanche.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- archebocEsprit éclairé
J'écrivais hier :
Aujourd'hui, la maîtresse de ma fille l'a distribué à toute sa classe. Comme nous sommes près de la porte de Vincennes, ils ont eu droit à l'après-midi confinés à l'école et au collège.
archeboc a écrit:
http://www.playbacpresse.fr/documents/charlie/mq_charlie.pdf
Ce numéro spécial de "Mon Quotidien" a l'air très bien fait pour des CM1-CM2.
Aujourd'hui, la maîtresse de ma fille l'a distribué à toute sa classe. Comme nous sommes près de la porte de Vincennes, ils ont eu droit à l'après-midi confinés à l'école et au collège.
- Roumégueur IerÉrudit
Sur le thème "Peut-on rire de tout voire peut-on rire tout court (et doit-on en mourir)?" deux extraits du Nom de la Rose d'Umberto Eco en spoiler, je vais me chercher aussi des extraits du film d'Annaud.
Ah, l'histoire de ce vieux fou de Jorge qui croit dur comme fer que le rire peut renverser les théologies... D'actualité on dira.
Ah, l'histoire de ce vieux fou de Jorge qui croit dur comme fer que le rire peut renverser les théologies... D'actualité on dira.
- Débat sur le statut des rires:
- - Mais qu’est-ce qui t’a fait peur dans ce discours sur le rire ? Tu n’élimines pas le rire en éliminant ce livre.
- Non, certes. Le rire est la faiblesse, la corruption, la fadeur de notre chair. C’est l’amusette pour le paysan, la licence pour l’ivrogne, même l’Eglise dans sa sagesse a accordé le moment de la fête, du carnaval, de la foire, cette pollution diurne qui décharge les humeurs et entrave d’autres désirs et d’autres ambitions... Mais ainsi le rire reste vile chose, défense pour les simples, mystère déconsacré pour la plèbe. L’apôtre même le disait, plutôt que de brûler, mariez-vous. Plutôt que de vous rebeller contre l’ordre voulu par Dieu, riez et amusez-vous de vos immondes parodies de l’ordre, à la fin du repas, après avoir vidé les cruches et les fiasques. Elisez le roi des fols, perdez-vous dans la liturgie de l’âne et du cochon, jouez à représenter vos saturnales la tête en bas... Mais ici, ici... »
A présent Jorge frappait du doigt sur la table, près du livre que Guillaume tenait devant lui.
«Ici on renverse la fonction du rire, on l’élève à un art, on lui ouvre les portes du monde des savants, on en fait un objet de philosophie, et de perfide théologie... Tu as vu hier comment les simples peuvent concevoir, et mettre en œuvre, les plus troubles hérésies, méconnaissant et les lois de Dieu et les lois de la nature. Mais l’Eglise peut supporter l’hérésie des simples, lesquels se condamnent eux-mêmes, ruinés par leur ignorance. L’inculte folie de Dolcino et de ses pairs ne mettra jamais en crise l’ordre divin. Il prêchera la violence et mourra dans la violence, il ne laissera point de trace, il se consumera ainsi que se consume le carnaval, et peu importe si au cours de la fête se sera produite sur la terre, et pour un temps compté, l’épiphanie du monde à l’envers. Il suffit que le geste ne se transforme pas en dessein, que cette langue vulgaire n’en trouve pas une latine qui la traduise. Le rire libère le vilain de la peur du diable, parce que, à la fête des fols, le diable même apparaît comme pauvre et fol, donc contrôlable. Mais ce livre pourrait enseigner que se libérer de la peur du diable est sapience. Quand il rit, tandis que le vin gargouille dans sa gorge, le vilain se sent le maître, car il a renversé les rapports de domination : mais ce livre pourrait enseigner
aux doctes les artifices subtils, et à partir de ce moment-là illustres, par lesquels légitimer le bouleversement. Alors, ce qui, dans le geste irréfléchi du vilain, est encore et heureusement opération du ventre se changerait en opération de l’intellect. Que le rire soit le propre de l’homme est le signe de nos limites de pécheurs. Mais combien d’esprits corrompus comme le tien tireraient de ce livre l’extrême syllogisme, selon quoi le rire est le but de l’homme ! Le rire distrait, quelques instants, le vilain de la peur. Mais la loi s’impose à travers la peur, dont le vrai nom est crainte de Dieu. Et de ce livre pourrait partir l’étincelle luciférienne qui allumerait dans le monde entier un nouvel incendie : et on désignerait le rire comme l’art nouveau, inconnu même de Prométhée, qui anéantit la peur. Au moment où il rit, peu importe au vilain de mourir ; mais après, quand prend fin la licence, la liturgie lui impose de nouveau, suivant le dessein divin, la peur de la mort. Et de ce livre pourrait naître la nouvelle et destructive aspiration à détruire la mort à travers l’affranchissement de la peur. Et que serions-nous, nous créatures pécheresses, sans la peur, peut-être le plus sage et le plus affectueux des dons divins ? »
- Création du monde dans un éclat de rire:
- - Le second est un manuscrit syriaque, mais d’après le catalogue il traduit un libelle égyptien d’alchimie. Pourquoi se trouve-t-il donc dans ce recueil ?
- C’est un ouvrage égyptien du troisième siècle de notre ère. Dans la ligne de l’ouvrage qui suit, mais moins dangereux. Personne ne prêterait l’oreille aux égarements d’un alchimiste africain. Il attribue la création du monde au rire divin... » Il leva le visage et récita, avec sa prodigieuse mémoire de lecteur qui depuis maintenant quarante ans se répétait à lui-même les livres lus quand il jouissait encore de sa vue : « A peine Dieu rit-Il que naquirent sept dieux qui gouvernèrent le monde, à peine il éclata de rire qu’apparut la lumière, au second éclat de rire apparut l’eau, et au septième jour de Son rire apparut l’âme... Folies. Y compris l’écrit qui vient après, d’un des innombrables idiots qui se mirent à gloser la Coena... Mais
ce n’est pas là ce qui t’intéresse. »
- SérénaNeoprof expérimenté
Al a écrit:Je n'aurais JAMAIS dû en parler !!! (émotion encore beaucoup trop forte des deux côtés). Suis-je la seule ??? quand je lis vos témoignages d'échanges positifs, nourris, "qui font du bien", de solidarité, je suis encore plus dévastée par ce dont j'ai été témoin.
Non, tu n'es pas la seule. Je ne sais pas dans quel type d'établissement tu enseignes, mais selon la zone géographique, tu ne peux pas comparer avec les retours des collègues. J'ai évoqué la réaction de mes élèves de 3e sur un autre fil (en gros, discours dominant de jeudi: "Ils l'ont bien cherché", et hier, des élèves sont arrivés au collège avec des badges "je suis Palestine" en réaction à "je suis Charlie" Le CPE les leur a fait ôter immédiatement).
C'est très dur à vivre; je pense avec un peu de recul (et une nuit de sommeil après deux insomnies), que je n'aurais pas dû en parler (dans mon collège "sensible", placé au milieu de la cité et avec 80% d'élèves musulmans, c'était clairement de l'inconscience). Jeudi soir j'étais ratatinée, je pleurais sans pouvoir m'arrêter, et hier je me suis réveillée malade. J'avais pensé naïvement qu'en tant qu'enseignante de Lettres, c'était mon rôle de parler de cela. mais c'était trop à chaud. Impression d'irréalité d'avoir dû essayer de convaincre sans succès des adolescents que l'on ne tuait pas pour des dessins...
Bref, là j'essaie de prendre un peu de recul, de me dire qu'ils sont dans la répétition d'un discours, sous l'influence désastreuse des réseaux sociaux, qu'ils parlent de choses qu'ils ne connaissent absolument pas (en témoigne la réaction avec la Palestine: même pour nous, adultes et enseignants, la situation est complexe, alors pour eux...).
Au contraire, je suis rassurée de voir les récits des collègues qui ont eu des dialogues riches et constructifs avec les élèves. Je me dis que ce que j'ai vécu, heureusement, ne correspond pas à la réaction générale.
Je regrette vraiment d'en avoir parlé "à chaud", mais je n'abandonne pas du tout: je vais laisser passer un peu de temps (autant pour moi que pour les élèves d'ailleurs, car je mesure mal à quel point je suis encore sous le choc) , et j'ai décidé que dans quelques mois, je travaillerai avec toutes mes classes une séquence sur la liberté d'expression/ de la presse/ le fanatisme, sans forcément faire référence à ces événements. (Je ne sais pas encore bien comment je vais articuler tout ça, je vais d'ailleurs peut-être ouvrir un sujet là-dessus pour échanger des idées de textes ou de poèmes).
- AlExpert spécialisé
Tess. a écrit:Al a écrit:Je n'aurais JAMAIS dû en parler !!! (émotion encore beaucoup trop forte des deux côtés). Suis-je la seule ??? quand je lis vos témoignages d'échanges positifs, nourris, "qui font du bien", de solidarité, je suis encore plus dévastée par ce dont j'ai été témoin.
Non, tu n'es pas la seule. Je ne sais pas dans quel type d'établissement tu enseignes, mais selon la zone géographique, tu ne peux pas comparer avec les retours des collègues. J'ai évoqué la réaction de mes élèves de 3e sur un autre fil (en gros, discours dominant de jeudi: "Ils l'ont bien cherché", et hier, des élèves sont arrivés au collège avec des badges "je suis Palestine" en réaction à "je suis Charlie" Le CPE les leur a fait ôter immédiatement).
C'est très dur à vivre; je pense avec un peu de recul (et une nuit de sommeil après deux insomnies), que je n'aurais pas dû en parler (dans mon collège "sensible", placé au milieu de la cité et avec 80% d'élèves musulmans, c'était clairement de l'inconscience). Jeudi soir j'étais ratatinée, je pleurais sans pouvoir m'arrêter, et hier je me suis réveillée malade. J'avais pensé naïvement qu'en tant qu'enseignante de Lettres, c'était mon rôle de parler de cela. mais c'était trop à chaud. Impression d'irréalité d'avoir dû essayer de convaincre sans succès des adolescents que l'on ne tuait pas pour des dessins...
Bref, là j'essaie de prendre un peu de recul, de me dire qu'ils sont dans la répétition d'un discours, sous l'influence désastreuse des réseaux sociaux, qu'ils parlent de choses qu'ils ne connaissent absolument pas (en témoigne la réaction avec la Palestine: même pour nous, adultes et enseignants, la situation est complexe, alors pour eux...).
Au contraire, je suis rassurée de voir les récits des collègues qui ont eu des dialogues riches et constructifs avec les élèves. Je me dis que ce que j'ai vécu, heureusement, ne correspond pas à la réaction générale.
Je regrette vraiment d'en avoir parlé "à chaud", mais je n'abandonne pas du tout: je vais laisser passer un peu de temps (autant pour moi que pour les élèves d'ailleurs, car je mesure mal à quel point je suis encore sous le choc) , et j'ai décidé que dans quelques mois, je travaillerai avec toutes mes classes une séquence sur la liberté d'expression/ de la presse/ le fanatisme, sans forcément faire référence à ces événements. (Je ne sais pas encore bien comment je vais articuler tout ça, je vais d'ailleurs peut-être ouvrir un sujet là-dessus pour échanger des idées de textes ou de poèmes).
Merci beaucoup pour ce message Tess, il me fait du bien, ce que j'ai mis en gras est exactement ce qui m'est arrivé, ce que je ressens. Toutes les personnes avisées auxquelles j'ai pu parler en sortant de cette horreur de cours m'ont dit la même chose : inutile voire impossible de faire réfléchir des élèves qui 1) sont dans une opposition constante à tout, surtout à l'état français car ils se sentent stigmatisés un peu en permanence + crise d'adolescence et 2) sont dans l'émotion immédiate de mercredi, qu'ils le veuillent ou non. On m'a dit de prendre le temps de concevoir mon enseignement pour la suite, que le temps me donnera les clés de comment je veux / peux l'aborder en classe, et que les textes de fiction, d'autres époques, sont sans doute une bien meilleure "solution" pour parler de ce qu'il s'est passé. Pour le coup je pense me diriger vers ton idée également.
Pour la "zone" où j'enseigne, public issu de l'immigration avec pas mal de musulmans, mais que je croyais sincèrement "éclairés". Nous avons fait des choses cette année qui avaient instauré une confiance et un respect mutuels sur ce type de questions justement, mon erreur a été de penser que leurs belles réactions sur des fictions souvent anciennes se reproduiraient forcément sur une actualité brûlante qui les prend à parti.
Je n'en reste pas moins complètement sonnée.
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"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- SérénaNeoprof expérimenté
Je te comprends bien. Je pense, d'après ce que tu décris, que nous avons le même type de public (la plupart de mes élèves sont en général gentils, polis, bien éduqués et travailleurs, je les pensais donc éclairés, en effet).
Je partage ton malaise (notamment face à une classe de 5e composée uniquement d'élèves musulmans, qui sont arrivés hier avec les fameux badges « je suis Palestine ») Cela a été très dur pour moi de leur faire cours, je trouve cela affligeant. Pour l'instant, j'essaie de me dire que c'est mon métier et que je suis payée pour ça ; que tous mes élèves ne sont pas comme ça ; qu'au sein d'une classe, toutes les voix ne se sont pas forcément fait entendre et que je fais certainement cours à des élèves qui sont choqués par ce qu'il s'est passé mais qui n'ont pas osé l'exprimer sous la pression du groupe. J'essaie donc pour le moment de me concentrer sur les élèves qui « en valent la peine ». Mais c'est très dur et je ne sais pas comment je vais gérer la suite.
Je te souhaite beaucoup de courage.
Al a écrit:Ok, mais comment pouvoir le tolérer / le supporter ? aller en cours et être au service de ces personnes ?
Je partage ton malaise (notamment face à une classe de 5e composée uniquement d'élèves musulmans, qui sont arrivés hier avec les fameux badges « je suis Palestine ») Cela a été très dur pour moi de leur faire cours, je trouve cela affligeant. Pour l'instant, j'essaie de me dire que c'est mon métier et que je suis payée pour ça ; que tous mes élèves ne sont pas comme ça ; qu'au sein d'une classe, toutes les voix ne se sont pas forcément fait entendre et que je fais certainement cours à des élèves qui sont choqués par ce qu'il s'est passé mais qui n'ont pas osé l'exprimer sous la pression du groupe. J'essaie donc pour le moment de me concentrer sur les élèves qui « en valent la peine ». Mais c'est très dur et je ne sais pas comment je vais gérer la suite.
Je te souhaite beaucoup de courage.
- guizHabitué du forum
Je n'écris pas souvent sur le forum, et je ne sais pas si cela a déjà été posté mais voilà une image pour expliquer aux plus jeunes ce qui s'est passé.
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“You know when you've found it, that's something I learned, coz' you feel it when they take it away” ...
- karaokeNiveau 5
Suggestions d'activités:
Dans le cadre du B2I aider les services de police -avec Anonymous- à traquer les propos "facistes religieux" sur Tweeter et Internet (http://pastebin.com/pfffWm3u).
Philo:
1- La liberté d'expression doit-elle respecter la liberté de conscience?
2- Liberté d'expression : étude de cas avec CharlieHebdo et Dieudonné.
3- Le fanatisme est-il une forme d'objection de conscience?
Dans le cadre du B2I aider les services de police -avec Anonymous- à traquer les propos "facistes religieux" sur Tweeter et Internet (http://pastebin.com/pfffWm3u).
Philo:
1- La liberté d'expression doit-elle respecter la liberté de conscience?
2- Liberté d'expression : étude de cas avec CharlieHebdo et Dieudonné.
3- Le fanatisme est-il une forme d'objection de conscience?
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Mon Dieu, que votre volonté soit fête!
- RuthvenGuide spirituel
guiz a écrit:Je n'écris pas souvent sur le forum, et je ne sais pas si cela a déjà été posté mais voilà une image pour expliquer aux plus jeunes ce qui s'est passé.
Dommage que le père Noël existe bel et bien à la fin de la bande-dessinée, pour distribuer les bons et les mauvais points. L'idée était pourtant bonne.
- HypermnestreÉrudit
Au contraire, je trouve que c'est ce qui fait l'intérêt de cette bande dessinée... L'idée du dessin n'est pas de polémiquer sur la véracité ou non des propos, le débat est ailleurs pour lui : il s'efforce de montrer qu'on ne tue pas pour des mots, qu'on ne répond pas par la violence à de simples paroles, que la réaction est disproportionnée, quelles que soient les paroles...
Sinon, d'aucuns auraient pu répondre : "très bien, mais ça n'a rien à voir, le petit personnage s'en prend au Père Noël, qui n'existe pas, donc les deux méchants ont tort, alors que les caricaturistes s'en prenaient à Dieu, qui (pour nous) existe, donc"...
Je trouve cette planche vraiment bien faite.
Sinon, d'aucuns auraient pu répondre : "très bien, mais ça n'a rien à voir, le petit personnage s'en prend au Père Noël, qui n'existe pas, donc les deux méchants ont tort, alors que les caricaturistes s'en prenaient à Dieu, qui (pour nous) existe, donc"...
Je trouve cette planche vraiment bien faite.
- AspasieNiveau 10
Ah tiens, je me disais justement l'inverse : heureusement que le Père Noël existe bel et bien à la fin, sans quoi, la planche tombait dans le danger de confondre la foi en un Dieu et la croyance en une légende dont personne ne conteste le statut de légende. En terminant par le père Noël, on peut ouvrir sur les deux approches : si le PN n'existe pas, ce qui a été fait est stupide, et s'il existe, c'est stupide aussi parce que contradictoire avec la logique même du PN...Ruthven a écrit:Dommage que le père Noël existe bel et bien à la fin de la bande-dessinée, pour distribuer les bons et les mauvais points. L'idée était pourtant bonne.
(edit : je vois que j'ai été devancée )
- HypermnestreÉrudit
Aspasie a écrit:Ah tiens, je me disais justement l'inverse : heureusement que le Père Noël existe bel et bien à la fin, sans quoi, la planche tombait dans le danger de confondre la foi en un Dieu et la croyance en une légende dont personne ne conteste le statut de légende. En terminant par le père Noël, on peut ouvrir sur les deux approches : si le PN n'existe pas, ce qui a été fait est stupide, et s'il existe, c'est stupide aussi parce que contradictoire avec la logique même du PN...Ruthven a écrit:Dommage que le père Noël existe bel et bien à la fin de la bande-dessinée, pour distribuer les bons et les mauvais points. L'idée était pourtant bonne.
(edit : je vois que j'ai été devancée )
- RuthvenGuide spirituel
Pas du tout d'accord, cela réinscrit dans l'horizon religieux la question de l'évaluation morale de l'acte - le Père Noêl est bien ici le substitut imagé de Dieu. Le dernier mot est laissé à la transcendance.
- AspasieNiveau 10
C'est une question d'adresse : cette planche s'adresse à d'éventuels croyants, les seuls à "convaincre". Les non-croyants sont déjà convaincus.
Enfin... du moins, c'est comme ça que peux comprendre le point de vue transcendant qui, c'est vrai, clôt la planche.
Enfin... du moins, c'est comme ça que peux comprendre le point de vue transcendant qui, c'est vrai, clôt la planche.
- RuthvenGuide spirituel
Tess. a écrit:Je te comprends bien. Je pense, d'après ce que tu décris, que nous avons le même type de public (la plupart de mes élèves sont en général gentils, polis, bien éduqués et travailleurs, je les pensais donc éclairés, en effet).Al a écrit:Ok, mais comment pouvoir le tolérer / le supporter ? aller en cours et être au service de ces personnes ?
Je partage ton malaise (notamment face à une classe de 5e composée uniquement d'élèves musulmans, qui sont arrivés hier avec les fameux badges « je suis Palestine ») Cela a été très dur pour moi de leur faire cours, je trouve cela affligeant. Pour l'instant, j'essaie de me dire que c'est mon métier et que je suis payée pour ça ; que tous mes élèves ne sont pas comme ça ; qu'au sein d'une classe, toutes les voix ne se sont pas forcément fait entendre et que je fais certainement cours à des élèves qui sont choqués par ce qu'il s'est passé mais qui n'ont pas osé l'exprimer sous la pression du groupe. J'essaie donc pour le moment de me concentrer sur les élèves qui « en valent la peine ». Mais c'est très dur et je ne sais pas comment je vais gérer la suite.
Je te souhaite beaucoup de courage.
Sur le "Je suis Palestine", il y a moyen de discuter avec eux (en tout cas plus facilement que sur la question strictement religieuse) ; ces ados (en 5ème) baignent dans une bouillie intellectuelle et émotionnelle ; quel lien entre la Palestine et Charlie ? Je suppose qu'ils font l'équation : musulman=Palestine, Charlie Hebdo=haine des musulmans. C'est le moment de leur montrer certaines couvertures de Charlie sur le conflit israëlo-palestinien pour faire voir que les équations ne sont pas toujours aussi évidente, on est plus dans le démenti factuel. Mais pour entendre cette parole libérée en gardant son calme, il ne faut pas qu'il y ait des dommages collatéraux dans la classe. En tout cas plus facile à dire qu'à faire, surtout quand on est sous le coup de l'émotion.
Courage à tous ceux qui doivent gérer ces situations.
- RuthvenGuide spirituel
Aspasie a écrit:C'est une question d'adresse : cette planche s'adresse à d'éventuels croyants, les seuls à "convaincre". Les non-croyants sont déjà convaincus.
La planche s'adresse à des enfants.
Mais même au niveau des croyants, il me semble délicat de faire reposer la légitimité de la condamnation sur l'objet de la croyance.
- AspasieNiveau 10
C'est délicat, oui.Ruthven a écrit:Mais même au niveau des croyants, il me semble délicat de faire reposer la légitimité de la condamnation sur l'objet de la croyance.
Mais je crains qu'il soit tout aussi délicat de tenter de demander à un croyant de déconnecter l'évaluation morale d'un acte de tout fondement religieux. Dans un cadre de croyance, la morale est fondée sur la religion qui en donne à la fois les principes et l'horizon.
Mais bon. Je comprends totalement l'objection.
(et oui, la planche s'adresse dans l'absolu à des enfants)
[edit : du coup, ça me fait penser qu'un des usages possibles de la planche consisterait peut-être à en masquer la dernière case dans un premier temps et de ne la dévoiler qu'ensuite, non pas tant comme un dénouement que comme un élement de plus à réfléchir...]
- jul'Érudit
_________________
l'humour, c'est comme les essuie-glaces, ça n'arrête pas la pluie, mais ça permet d'avancer (J.L. Fournier)
- hermioneHabitué du forum
Grand Corps malade
https://youtu.be/U2a79-0QuGo
https://youtu.be/U2a79-0QuGo
_________________
Il faut toujours un coup de folie pour bâtir un destin.
Marguerite Yourcenar
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