CR réunion sur les nouveaux programmes (Cergy)

Bon, comme je l'avais dit, je fais un petit compte-rendu de la réunion qui a eu lieu le 29/04 sur les nouveaux programmes pour le bassin de Cergy.

Première impression, je suis ressortie de là avec presque autant de questions qu'à l'entrée, notamment sur comment faire passer la littératures à nos chers petits, mais le mot d'ordre semblant être "liberté" (mais attention pas totale non plus hein ) ça doit vouloir dire qu'on peut user de méthodes qui nous semblent propres.

La réunion a surtout porté sur la littérature et sur le lexique, sous formes d'ateliers.

Je résume grosso modo ces 3 heures.

Tout d'abord, avoir lu au préalable le B.O. n°6 du 28/08/08 était nécessaire. L'inspecteur a insisté sur l'importance du préambule qui met en avant la notion de socle commun et les principes régulateurs. Il a également expliqué que ces programmes étaient juste une relecture des anciens, avec la notion de socle commun, et avaient pour but une meilleure lisibilité des dits programmes.

Pour le reste, je vous mets mes notes en vrac, si vous avez des questions, au pire j'approfondirais.

- Importance des formations transversales sur le socle commun.
- Disparition de la séquence sous son nom actuel, mais importance du décloisonnement conservé (en gros, on ne fait pas grammaire le lundi, rédac le mardi et textes le jeudi et ce chaque semaine).
- Une plus grande liberté dans le choix des œuvres (les liste ne sont que des suggestions), mais plus grande contrainte à cause de la périodisation (le but est que les élèves puissent situer les auteurs et les mouvements littéraires sur une chronologie).
- Travail sur la langue assoupli, qui n'est plus à "coller" de force sur les textes étudiés.

Il faut :
- Resituer la place de la littérature pour la jeunesse. Elle n'est pas à éliminer, mais doit être prise dans sa forme qui permet à un élève de pouvoir lire de façon autonome sans que l'enseignant doive l'accompagner dans sa lecture. Elle entre plus dans le cadre de l'ouverture à la lecture pour la lecture.
- Necessité de replacer l'objet livre dans le cadre de l'enseignement par la manipulation (du coup, éviter autant que possible les photoscopies et les fragments de textes, et là je me dis que ça va être super facile encore avec certains qui achètent déjà pas les 4 pauvres livres entiers de l'année... -_-).
- Ne pas émietter la matière (notamment la grammaire) en tentant de donner une cohérence à l'ensemble de spériodes (remplaçantes de la séquence).
- L'écriture doit être renforcée, mais n'intervient pas seulement à la fin d'un travail. Elle peut intervenir n'importe quand (rédaction de question, de réponse, de phrases etc).
- Place importante de la littérature, mais ne pas oublier les textes documentaires, la presse, l'image.
- Apprentissage de savoir faires ponctuels qui amènent à une compétence plus générale dont on vérifie la maîtrise progressivement.
- Viser la réalisation du programme, mais en tenant compte de la réalité des élèves, et en ne laissant pas de côté les élèves qui peuvent progresser (en gros on s'attache aussi aux "moyens", souvent délaissés au profit des élèves plus en difficultés, et on pense aussi aux "bons").


On nous a aussi parlé de la réforme du brervet pour 2010.. des épreuves courtes (1h30 amx) sur des demies journées, mélange de mini dictée, mini questions, mini rédacs...

Pour la littérature :
- Réancrer les enseignements sur la transmissions de textes littéraires et exigeants en retrouvant le sens premier de la littérature et de ce qu'elle apporte.
- Revenir sur le sens et sa construction par les élèves sans se laisser arrêter par les remarques négatives qu'ils peuvent avoir. Les amener à voir l'intérêt et le plaisir du texte. partir des intuitions des élèves et de leurs réactions.
- Importance de la chronologie et de textes forts traitant de valeurs de vie (vie, mort, au-delà, rupture amoureuse).
- Importance des repères et d'une culture européenne et méditerranéenne.
- Rappeler les évolutions de la société et des mentalités et le contexte, pour mieux appréhender les textes.

Pour le lexique :
- Le vocabulaire de base doit être de 3 000 mots et le vocabulaire de culture générale de 30 000. Il faut donc amener les élèves à manipuler et assimiler un vocabulaire de plus en plus étendu et applicable à toutes les matières.
- Il faut aller du concret vers l'abstrait et ne pas oublier l'importance de la mémorisation.
- Un vocabulaire actif, réemployé régulièrement (rédaction, recherches, exercices, challenges), basé sur les champs lexicuax, l'éthymologie, faire épeller le mot pour l'apprendre, etc...


Pour finir l'inpecteur a mis en avant l'importance de la récitation (poème mais aussi petit textes, phrases, etc) comme moyent d'acquérir un certain discours oral, et sur l'importance de l'imitation dans les rédactions et de la copie correcte des textes (consignes, tableau). Il faut donc être très attentifs et ne pas hésiter à sanctionner peut-être un peu plus durement au début les "écarts".

Voilà pour l'essentiel. Comme dit il reste encore beaucoup de points d'ombre pour moi; mais il en ressort que pas mal de choses que certains d'entre nous faisaient d'instinct ne sont pas si mauvaises.

Merci pour le compte-rendu !

C'était une formation assurée par Gérard Vignier ?

Non, c'était Monsieur Henri Marguliew et deux professeurs associées (c'étaient des dames :p) du collège Montesquieu d'Herblay.

Je vous copie-colle le compte-rendu que j'ai fait à mes collègues sur le même sujet mais pour le bassin de Poissy-Mantes.

• 
  
  Les outils de la langue restent
  mais doivent être au service du sens. Le sens du texte doit
  redevenir la priorité de nos lectures analytiques.
  
• 
  La
  philosophie de la « séquence » reste c'est-à-dire le
  décloisonnement mais apparition du terme « période ».
  Une période doit être l'articulation de
  lecture(s)/écriture(s)/outil(s) de la langue/histoire des arts et
  durer 4
  semaines.
  
• 
  L'idée
  de « progression » est renforcée avec dans l'idée une
  « globalisation » des enseignements qui permet sur une
  semaine de déséquilibrer les objets d'études pour les
  approfondir. Cela doit éviter le « saupoudrage et
  l'éparpillement ». Ex : on peut faire une semaine de
  grammaire si la semaine d'après on fait de la lecture/écriture. Il
  faut penser sa progression non plus sur 1 an mais sur 4 ans.
  
• 
  
  Il n'y aura pas de documents
  d'accompagnement mais des fiches sur internet par sujets/thèmes du
  programme.
  
• 
  
  Il est obligatoire de choisir un
  texte ou un livre dans chaque partie lecture du programme. Le reste
  du temps, nous conservons notre « liberté pédagogique »
  en fonction du niveau et des classe que nous avons.
  
• 
  Le
  socle commun prédomine sur les nouveaux programmes
  donc possibilité de faire l'impasse sur quelques parties du
  programme à condition de remplir les objectifs du socle commun.
  
• 
  
  Le préambule des nouveaux
  programmes est très important car il résume tout.
  

Études
de la langue :
les textes prévoient 1h30 par semaine qu'il faut envisager de façon
globale et non au pied de la lettre.


L'idéal pour l'étude de la
langue est d'étudier un texte puis un point de grammaire intéressant
à partir de ce texte (leçon + exercices) pour revenir à ce texte
et étudier les effets de ce point de grammaire sur le sens. Ensuite,
il faut le réinvestir dans un court paragraphe puis dans une
écriture plus longue.


Importance du travail sur le
lexique. (cf. eduscol et site de l'académie de Versailles avec de
nombreuses expérimentations sur le sujet.) Il faut travailler le
lexique en réseaux de mots pour créer des univers économique,
politique, émotionnel.


La progression grammaticale doit
être articulée avec le travail d'écriture et de lecture.


Il faut partir des écrits des
élèves pour arriver à l'étude de l'outil de la langue qui pose
problème.


Importance accordée au savoir
faire plutôt qu'au savoir nommer.


Disparition du terme « discours »
argumentatif, explicatif... et simplification du jargon.


Importance renforcée de la
grammaire de phrase puisque la grammaire de discours et de texte ne
sont abordées qu'en 4ème-3ème. Cela signifie que l'on peut les
aborder en 6ème-5ème sans en faire un objet d'étude.




Lecture
:
Marginalisation de la littérature de jeunesse qui doit être
réservée plutôt à la lecture cursive. Il faut travailler en
classe la littérature patrimoniale.




Écriture
:
Elle doit être pratiquée constamment, de façon variée et
progressive. Il faut exiger des phrases pour tout type de travail. Il
faut copier la leçon de grammaire au tableau plutôt que de donner
des photocopies. Il faut relever le classeur régulièrement
(4-5/cours)


Il ne faut pas hésiter à
pénaliser les erreurs de syntaxe et de vocabulaire lourdement pour
que les élèves fassent attention à leurs écrits (excepté
dyslexiques...)

Il
faut faire un devoir d'expression écrite/rédaction tous les 15
jours.
Le sujet doit leur permettre de transférer les connaissances et
compétences acquises.


A chaque cours, les élèves
doivent écrire un peu ou en prolongement comme travail à faire à
la maison.





Histoire
des arts :
Importance du travail sur l'image avec des objectifs définis. Il est
intéressant de contextualiser les textes étudier en classe en
faisant des ponts avec la peinture, la philosophie... Il convient
d'étudier les grandes œuvres patrimoniales, architecturales,
picturales, musicales de façon ludique. Le but est de construire la
pensée et un passé fondateur à l'élève !




Oral
:
il est peu présent dans les programmes mais doit être travaillé
car c'est le parent pauvre des enseignements en français. Il doit
être une clef d'accès à l'écrit.





Le maître-mot des nouveaux
programmes est réinvestissement, à l'intérieur d'une séquence et
entre chaque séquence.

Merci Cali pour ce compte-rendu !

Je me permets d'ajouter que la formation de Poissy-Mantes était assurée par Michelle Béguin.

Merci pour ces restitutions....

Mais la question des horaires a-t-elle été abordée lors de ces journées ? Comment ces inspecteurs pensent-ils qu'il soit possible de faire tout ce qu'ils préconisent avec 4,5 heures en 6e et 4 heures ensuite ? :shock:

En groupe, nous avons posé cette délicate question et nous n'avons eu droit qu'à un "c'est déjà pas mal qu'on ne nous diminue pas encore nos horaires !" Sans commentaire !

Il ne faut pas hésiter à
pénaliser les erreurs de syntaxe et de vocabulaire lourdement pour
que les élèves fassent attention à leurs écrits (excepté
dyslexiques...)

non, pas possible !! je suis épatée là !

Importance de la chronologie

du retour au bon sens...

L'inspecteur nous a dit qu'au départ il ne fallait pas hésiter à ne pas corriger une copie illisible parce que bourrée de fautes ou d'erreurs qui la rendait incompréhensible... ça me rappelle l'époque de ma prépa où ma prof notait en dessous de 10 dès qu'on faisait trop de fautes et mettait au crayon la "vraie" note. Bizarrement, j'ai fait de très gros progrès de concentration quand j'ai vu que je passais de 15 à 7 rien qu'à cause de ça. ^^

je viens de recevoir des spécimens, et je me pose une question: on ne fait plus de narratologie en 6ème? Il n'y a plus rien sur le récit, narrateur,...
j'ai l impression qu'il ne reste plus que les contes et les textes antiques
quelqu'un peur éclairer ma lanterne?

Peut-on trouvre un lien internet pour les nouveaux programmes ? je n'ai trouvé ques des trucs non-officiels.
Entre parenthèses aux orties la narratologie et j'espère la distinction discours/récit !

Ici sur le site du ministère:
http://www.education.gouv.fr/cid22117/mene0816877a.html.
Tu cliques sur programme tout en bas.

heather a écrit:Peut-on trouvre un lien internet pour les nouveaux programmes ? je n'ai trouvé ques des trucs non-officiels.
Entre parenthèses aux orties la narratologie et j'espère la distinction discours/récit !

Oui, ici : http://www.education.gouv.fr/cid22117/mene0816877a.html
Eduscol est ton ami pour tout ce qui concerne les trucs officiels.