Le sénateur UDI Pozzo di Borgo, ancien IGEN, s'en prend au statut des universitaires et de Piketty.

Pour préciser les choses, je confirme qu'un professeur des universités qui ne ferait que du cours magistral doit en moyenne 3,55 heures de cours par semaine. Il en doit en moyenne 5,33 par semaine s'il ne fait que des TD.

La classe.

Je propose que Piketty nous fasse un petit bilan de l'activité de ce monsieur au Sénat. Y'a fort à parier que la caricature qu'il fait du travail de Piketty s'applique bien plus à lui-même.

Tweet retiré par son auteur au motif que ce dernier souhaitait ne s'en prendre qu'à Piketti et non aux enseignants-chercheurs

Bien d'accord. S'il savait mieux s'organiser, ce sénateur trouverait sûrement des créneaux pour écrire "des livres payé par l'Etat". C'est rien qu'un vilain jaloux.

Cripure a écrit:Tweet retiré par son auteur au motif que ce dernier souhaitait ne s'en prendre qu'à Piketti et non aux enseignants-chercheurs

Ah bon.

Cripure a écrit:Tweet retiré par son auteur au motif que ce dernier souhaitait ne s'en prendre qu'à Piketti et non aux enseignants-chercheurs

Le courage de ses opinions, toussa...

John a écrit:
Pour préciser les choses, je confirme qu'un professeur des universités qui ne ferait que du cours magistral doit en moyenne 3,55 heures de cours par semaine. Il en doit en moyenne 5,33 par semaine s'il ne fait que des TD.

Oui et non. Il a une obligation de travail de recherche à côté et s'il est professeur ou MCF habilité, il peut diriger des thèses. Donc la présentation par un nombre d'heures de cours est aussi fallacieuse que pour les enseignants du secondaire. Et PDB, IGEN honoraire, le sait évidemment.

John a écrit:Pour préciser les choses, je confirme qu'un professeur des universités qui ne ferait que du cours magistral doit en moyenne 3,55 heures de cours par semaine. Il en doit en moyenne 5,33 par semaine s'il ne fait que des TD.

Es-tu sûr, John ? Avec deux semestres de 15 semaines chacun, un service de 192 HETD fait 6h24 par semaine en moyenne. Cela fait 4h16 si on arrive à tout faire passer en cours magistral (ce qui est aujourd'hui de plus en plus difficile : les universités voudraient même faire passer les préparation d'agreg en TD).

Soit Pozzo connaît exactement le service fait par Piketty, soit il fait un calcul sur une autre base, et en particulier prend en compte le fait que Piketty, avec les responsabilités administratives qu'il endosse, doit bénéficier de décharges (décharges qui généralement ne paraissent généreuses qu'à ceux qui les contemplent de l'extérieur).

T. Piketty est à l'EHESS ; il doit 96h CM (144h TD).

C'est un tweet d'une rare débilité ... Que dire des chercheurs CNRS qui publient sans donner aucune heure de cours ? On va maintenant reprocher aux chercheurs d'écrire ...

John a écrit:
Pour préciser les choses, je confirme qu'un professeur des universités qui ne ferait que du cours magistral doit en moyenne 3,55 heures de cours par semaine. Il en doit en moyenne 5,33 par semaine s'il ne fait que des TD.

192 h / 24 = 8 heures de TD par semaine, ou 5h30 de CM.

Chez nous, l'année universitaire fait 2X12 semaines (avec, pour chaque semestre, une semaine 13 pour les séances supplémentaires éventuelles, les rattrapages de cours etc. – un décret ministériel oblige les universitaires à rattraper les cours qui tombent les jours fériés, ce qui est tout de même bien singulier, et on rattrape aussi les congés maladie pour ne pas pénaliser les étudiants. On est enfin tenu de rattraper les absences programmées – colloques, comités de sélection, CNU, jurys de concours, jurys de thèse ou d'HDR…). Il y a 4 semaines pour les sessions d'examens (en comptant la session de rattrapage).

Il y a 12 semaines de vacances : 7 semaines l'été (de mi-juillet à la première semaine de septembre incluse), 1 semaine à la Toussaint, 2 semaines à Noël, 1 semaine en février et 1 semaine à Pâques.

Le reste en accueil des étudiants à la rentrée et en intersemestre (janvier, ou mai-juin entre les sessions d'examen et début juillet après la session de rattrapage : pour les correction, la tenue des jurys. Et en général ce sont des périodes saturées de réunions, c'est là aussi qu'on a les comités de sélection, le CNU pour ceux qui y siègent etc.).

Ahlàlà, les sénateurs, ces bourreaux de travail qui se décarcassent pour la France sans profiter d'aucun avantage indû et pour un salaire tellement moindre que celui des universitaires.

Les hommes politiques devraient utiliser une application leur imposant de devoir cliquer sept fois sur "tweeter" avant que le message ne parte (en fait, on pourrait étendre cela à quasiment tout le monde)... C'est ce que je me suis dit quand j'ai vu ce tweet apparaître. Il a assez vite suscité des réactions, du reste, et le sénateur a vite regretté !

Bon, c'est quand même anecdotique ; en tout cas, ce n'est pas grand chose par rapport à Nicolas Sarkozy qui se délecte d'être le "maître de conférences" le plus payé de France    :lol: .

rattraper les cours qui tombent les jours fériés, ce qui est tout de même bien singulier

Écrit comme cela, oui ; mais si l'on écrit "faire en sorte que les jours fériés n'empêchent pas la tenue du bon nombre de séances", ce n'est plus la même chose.

Il n'empêche : le résultat est que nous ne bénéficions pas des jours fériés comme n'importe quel salarié, ils servent juste à mettre le bazar dans notre planning. Les professeurs du secondaire ont intérêt à se méfier de l'annualisation des services, car c'est en quelque sorte le corollaire.

Idem pour les congés maladies : on ne rattrape pas les absences si elles sont suffisamment longues pour justifier un remplacement (par un collègue volontaire ou par un vacataire), mais si on a une grippe, une angine ou une extinction de voix et qu'on rate une semaine, on rattrape. Si le papa s'absente pour prendre le congé de 3 jours réglementaire pour une naissance dans son foyer, il rattrape. Si on s'absente pour le décès de ses parents, on rattrape. Si on est appelé pour participer à un jury de cour d'assise (ce qu'on ne peut pas refuser), on rattrape. Tout cela est assez discutable du point de vue du droit du salarié, il me semble.

holderfar a écrit:Je propose que Piketty nous fasse un petit bilan de l'activité de ce monsieur au Sénat. Y'a fort à parier que la caricature qu'il fait du travail de Piketty s'applique bien plus à lui-même.

Hihi. J'ai vu un dessin assez drôle dans le genre, celui des deux députés qui discutent dans un hémicycle vide du fait de retirer les allocs aux parents d'élèves absentéistes. C'est du même registre.

e-Wanderer a écrit:Il n'empêche : le résultat est que nous ne bénéficions pas des jours fériés comme n'importe quel salarié, ils servent juste à mettre le bazar dans notre planning. Les professeurs du secondaire ont intérêt à se méfier de l'annualisation des services, car c'est en quelque sorte le corollaire.

+1

Sinon, Monsieur Pozzo di Borgo aurait-il intérêt à ce que l'on ne s'intéresse pas trop aux 1% et aux inégalités ?

Et puis c'est pas comme si le livre de Piketty n'aidait pas au "rayonnement" etc etc.
Il a raison ce sénateur, que Piketty parte dans une université américaine plus accueillante et on aura droit à un autre tweet.

Cripure a écrit:Tweet retiré par son auteur au motif que ce dernier souhaitait ne s'en prendre qu'à Piketti et non aux enseignants-chercheurs

:shock: Ce n'est pas parce qu'il est truffé de fautes?

e-Wanderer a écrit:Il n'empêche : le résultat est que nous ne bénéficions pas des jours fériés comme n'importe quel salarié, ils servent juste à mettre le bazar dans notre planning. Les professeurs du secondaire ont intérêt à se méfier de l'annualisation des services, car c'est en quelque sorte le corollaire.

Idem pour les congés maladies : on ne rattrape pas les absences si elles sont suffisamment longues pour justifier un remplacement (par un collègue volontaire ou par un vacataire), mais si on a une grippe, une angine ou une extinction de voix et qu'on rate une semaine, on rattrape. Si le papa s'absente pour prendre le congé de 3 jours réglementaire pour une naissance dans son foyer, il rattrape. Si on s'absente pour le décès de ses parents, on rattrape. Si on est appelé pour participer à un jury de cour d'assise (ce qu'on ne peut pas refuser), on rattrape. Tout cela est assez discutable du point de vue du droit du salarié, il me semble.

En tout cas, la fac de mon frangin ne lui demande aucun rattrapage pour les CM avec certificat ni pour le congé parental qu'il a pris naguère. Il n'a pas rattrapé non plus ses absences liées à sa participation au jury d'agreg.

piesco a écrit:

Cripure a écrit:Tweet retiré par son auteur au motif que ce dernier souhaitait ne s'en prendre qu'à Piketti et non aux enseignants-chercheurs

:shock:   Ce n'est pas parce qu'il est truffé de fautes?

Ce n'est pas ce qu'il a écrit.

Et Pozzo, que fait-il à part tweeter en étant payé par l'État ?
Notons son acharnement au travail en mars-avril dernier (et globalement les autres mois également) : http://www.nossenateurs.fr/yves-pozzo-di-borgo

Cripure a écrit:

piesco a écrit:

Cripure a écrit:Tweet retiré par son auteur au motif que ce dernier souhaitait ne s'en prendre qu'à Piketti et non aux enseignants-chercheurs

:shock:   Ce n'est pas parce qu'il est truffé de fautes?

Ce n'est pas ce qu'il a écrit.

Il a sans doute honte.

piesco a écrit:

Il a sans doute honte.

Je doute qu'il connaisse ce mot là...........