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- AbraxasDoyen
JP Brighelli vient de pondre une Note qui rend compte d'un livre tout récent d'une collègue, Véronique Bouzou, qui a enquêté sur les suicides et les dépressions en milieu enseignant — et leurs causes…
C'est sur http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2009/05/10/profs-au-bord-de-la-crise-de-nerfs.html
Mais rien ne vous empêche de réagir ici… Parce qu'à lire certain(e)s, il y en a qui sont bien près de la rupture…Alors, sachez-le : vous n'êtes pas les seul(e)s…
C'est sur http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2009/05/10/profs-au-bord-de-la-crise-de-nerfs.html
Mais rien ne vous empêche de réagir ici… Parce qu'à lire certain(e)s, il y en a qui sont bien près de la rupture…Alors, sachez-le : vous n'êtes pas les seul(e)s…
- sandGuide spirituel
Il écrit de bons articles, cet homme-là. Devrait être remboursé par la sécu.
- GolouNeoprof expérimenté
Cela me fait penser à une collègue il ya deux ans qui s'est jetée du haut d'un pont ( retraite à la fin de l'année).
Je suis éffarée du nombre de collègues (plutôt en fin de carrière) qui font des dépressions. Elles se disent "persécutées" par la direction, les élèves... berf elles sont dépassées et ont besoin de repos.
Je pense qu'on n'est pas assez à l'écoute de ces gens-là qui parfois sont agressifs (ce qui témoigne souvent de leur incapacité à exprimer leurs problèmes). Moi je suis en début de carrière et je vois bien que certaines de mes collègues sont en difficulté mais je constate aussi qu'elles ont effectivement honte et n'oseraient pour rien au monde en parler avec une jeune collègue.
Je rejoins donc Abraxas et disant : "vous n'êtes pas seul(e)s!"
Profitez de ce forum sous le couvert de l'anonymat pour vider votre sac!
Je suis éffarée du nombre de collègues (plutôt en fin de carrière) qui font des dépressions. Elles se disent "persécutées" par la direction, les élèves... berf elles sont dépassées et ont besoin de repos.
Je pense qu'on n'est pas assez à l'écoute de ces gens-là qui parfois sont agressifs (ce qui témoigne souvent de leur incapacité à exprimer leurs problèmes). Moi je suis en début de carrière et je vois bien que certaines de mes collègues sont en difficulté mais je constate aussi qu'elles ont effectivement honte et n'oseraient pour rien au monde en parler avec une jeune collègue.
Je rejoins donc Abraxas et disant : "vous n'êtes pas seul(e)s!"
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mon recueil de poèmes
ma petite autobio
- minnieExpert
Je vais de ce pas lire cette note qui peut-être fera passer cette atroce douleur dans le cou qui ne me quitte pas depuis que j'ai revu mes Zaffreux!
- missfifiNiveau 5
Excellent article. Si les profs craquent, ce n'est pas parce qu'ils étaient dans un contexte personnel difficile, ou parce qu'il étaient fragiles, comme on l'entend souvent. Mais fermer les yeux et éviter de voir la réalité des choses est plus facile pour la plupart des gens.
Le décalage entre la réalité de notre quotidien, épuisant nerveusement, et l'antipathie (voire la haine) que nous inspirons à la société (entre fainéantise et avantages en tous genres) est ce qui me fragilise. Je me sens souvent comme un punching ball social et tout le monde me considère comme une nantie qui n'a surtout pas le droit de se plaindre. Et ce au sein même de l'établissement, où même les ATOS sont entrés en guerre contre les profs (profs qui bloquent les facs et vont pourrir l'année de leurs enfants, alors que les enfants de profs eux s'en sortiront forcément avec toutes les relations qu'ont leurs parents ... / profs qui ont droit au pass éducation pour visiter les musées gratuitement alors qu'ils ne paient déjà pas les livres et le cinéma ... / profs qui ne savent que se plaindre alors que le reste de la société trime bien plus qu'eux et leurs 18h de cours!).
J'ai cette année la chance d'être dans un établissement moins difficile que les années précédentes, même si tout n'y est pas rose, loin de là! Mais lorsque je vois l'animosité de certains élèves qui poussent un collègue à bout, en insultent un autre sans sanction parce qu'il ne faut pas faire de vague, une hiérarchie qui caresse les élèves et les parents dans le sens du poil et désavoue les professeurs en public, quand les repas de famille ou entre "amis" sont l'occasion de souligner notre paresse et notre responsabilité dans l'échec des jeunes, quand je vois le mépris des politiciens, je me demande parfois pourquoi je m'accroche à ce travail. Si ce n'est que j'aime enseigner, transmettre, faire progresser mes élèves. J'aime être en classe avec eux, leur faire découvrir des classiques qu'ils n'auraient jamais lus sans "l'école". Et pour ça je suis prête à tout supporter. Mais combien de temps?
Le décalage entre la réalité de notre quotidien, épuisant nerveusement, et l'antipathie (voire la haine) que nous inspirons à la société (entre fainéantise et avantages en tous genres) est ce qui me fragilise. Je me sens souvent comme un punching ball social et tout le monde me considère comme une nantie qui n'a surtout pas le droit de se plaindre. Et ce au sein même de l'établissement, où même les ATOS sont entrés en guerre contre les profs (profs qui bloquent les facs et vont pourrir l'année de leurs enfants, alors que les enfants de profs eux s'en sortiront forcément avec toutes les relations qu'ont leurs parents ... / profs qui ont droit au pass éducation pour visiter les musées gratuitement alors qu'ils ne paient déjà pas les livres et le cinéma ... / profs qui ne savent que se plaindre alors que le reste de la société trime bien plus qu'eux et leurs 18h de cours!).
J'ai cette année la chance d'être dans un établissement moins difficile que les années précédentes, même si tout n'y est pas rose, loin de là! Mais lorsque je vois l'animosité de certains élèves qui poussent un collègue à bout, en insultent un autre sans sanction parce qu'il ne faut pas faire de vague, une hiérarchie qui caresse les élèves et les parents dans le sens du poil et désavoue les professeurs en public, quand les repas de famille ou entre "amis" sont l'occasion de souligner notre paresse et notre responsabilité dans l'échec des jeunes, quand je vois le mépris des politiciens, je me demande parfois pourquoi je m'accroche à ce travail. Si ce n'est que j'aime enseigner, transmettre, faire progresser mes élèves. J'aime être en classe avec eux, leur faire découvrir des classiques qu'ils n'auraient jamais lus sans "l'école". Et pour ça je suis prête à tout supporter. Mais combien de temps?
- GolouNeoprof expérimenté
missfifi a écrit:Et ce au sein même de l'établissement, où même les ATOS sont entrés en guerre contre les profs (profs qui bloquent les facs et vont pourrir l'année de leurs enfants, alors que les enfants de profs eux s'en sortiront forcément avec toutes les relations qu'ont leurs parents ... / profs qui ont droit au pass éducation pour visiter les musées gratuitement alors qu'ils ne paient déjà pas les livres et le cinéma ... / profs qui ne savent que se plaindre alors que le reste de la société trime bien plus qu'eux et leurs 18h de cours!).
je connais ça! c'est pathétique!
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- nuagesGrand sage
Excellent article, Abraxas, vraiment juste, félicitations car il est très utile de lire ce texte. Je vais acheter le livre en question. Dans mon petit lycée de province il n'y a pas de situations trop dures mais plutôt une vague d'inintérêt , de passivité et de paresse chez les élèves que beaucoup de collègues trouvent aussi "déprimante" !
- HarukiNiveau 3
Ca me rappelle quand j'étais TZR, tous les ans j'avais mon nouveau collège en zone de violence, pour la première fois de ma vie j'ai pris des trucs pour dormir et je commençais à lorgner sur les anxiolitiques. J'aurais avalé n'importe quoi pour faire taire ma peur.
Depuis que j'ai arrêté les collèges dingos, je vais beaucoup mieux, je dors comme un bébé.
Donc effectivement, il y a bien une rapport de cause conséquence entre les conditions de travail du prof négligé et la dépression. Non je n'étais pas génétiquement sujette à la dépression, et mon chien ne m'avait pas quittée.
Quant aux façons dont on nous traite, je me demande si on aurait pas besoin de se révolter un petit coup. On est quand même trèèèèèès sympas. On n'a rien le droit de dire aux élèves, par contre, ils ont tous les droits. Ces dernières années, on est entré dans un rapport de soumission face à nos élèves difficiles, aux parents, à l'administration. Ce n'est plus les élèves qui ont peur, c'est nous qui avons peur.
Si à chaque fois qu'on se faisait insulter, on allait porter plainte, si chaque fois qu'un collègue se faisait menacer, on faisait grève...etc.
Mais l'individualisme est passé par là. Quand je vois comment sont traités les neotits qui ont des pbles par certaines équipes de profs, je me dis qu'on a encore du travail à faire (exemple: le prof qui enfonce son collègue néotit pour être bien vu...etc).
Depuis que j'ai arrêté les collèges dingos, je vais beaucoup mieux, je dors comme un bébé.
Donc effectivement, il y a bien une rapport de cause conséquence entre les conditions de travail du prof négligé et la dépression. Non je n'étais pas génétiquement sujette à la dépression, et mon chien ne m'avait pas quittée.
Quant aux façons dont on nous traite, je me demande si on aurait pas besoin de se révolter un petit coup. On est quand même trèèèèèès sympas. On n'a rien le droit de dire aux élèves, par contre, ils ont tous les droits. Ces dernières années, on est entré dans un rapport de soumission face à nos élèves difficiles, aux parents, à l'administration. Ce n'est plus les élèves qui ont peur, c'est nous qui avons peur.
Si à chaque fois qu'on se faisait insulter, on allait porter plainte, si chaque fois qu'un collègue se faisait menacer, on faisait grève...etc.
Mais l'individualisme est passé par là. Quand je vois comment sont traités les neotits qui ont des pbles par certaines équipes de profs, je me dis qu'on a encore du travail à faire (exemple: le prof qui enfonce son collègue néotit pour être bien vu...etc).
- MarianneNiveau 8
Quoi ? Certains néotits sont maltraités par des collègues qui devraient normalement les soutenir ?
- DaphnéDemi-dieu
Excellent article comme d'habitude Abraxas, ça fait du bien :lol:
- Reine MargotDemi-dieu
Je vous ai raconté cette année la gamine qui m'avait traitée de "pauvre conne" et l'autonome qui m'avait conseillé de ne pas porter plainte?
Et la collègue PP de cette classe qui considérait que c'était de ma faute (ben oui, je n'avais pas à lui enlever sa copie qu'elle corrigeait avec une copine à côté c'est vrai, suis-je bête).
Et le ppal qui m'avait mis une appréciation "doit repenser sa gestion de classe" parce que 2 élèves posaient problème à tout le monde et que moi je travaillais en petit groupe et que "oui, vous êtes une jeune collègue, vous avez du mal à gérer les élèves très difficiles". (ben oui, comme toute l'équipe!)
Et le gamin de ce lycée huppé qui en séance de recherche au CDI lance à ses camarades "je prendrais un revolver, une balle dans la ch..., une balle dans le vagin" en me regardant et en me disant "c'est pas pour vous madame, je parle de la prof d'anglais". (exclusion ensuite, l'élève a été mis par ses parents dans un autre bahut, lesquels parents se plaignaient qu'on ne respectait pas leur fils)
Et le collègue que je remplaçais parce qu'il sétait fait casser la g.... par un frère d'élève mécontent.
Je précise que tout cela a lieu en province, dans des collèges calmes, en un peu plus d'un an.
Et la collègue PP de cette classe qui considérait que c'était de ma faute (ben oui, je n'avais pas à lui enlever sa copie qu'elle corrigeait avec une copine à côté c'est vrai, suis-je bête).
Et le ppal qui m'avait mis une appréciation "doit repenser sa gestion de classe" parce que 2 élèves posaient problème à tout le monde et que moi je travaillais en petit groupe et que "oui, vous êtes une jeune collègue, vous avez du mal à gérer les élèves très difficiles". (ben oui, comme toute l'équipe!)
Et le gamin de ce lycée huppé qui en séance de recherche au CDI lance à ses camarades "je prendrais un revolver, une balle dans la ch..., une balle dans le vagin" en me regardant et en me disant "c'est pas pour vous madame, je parle de la prof d'anglais". (exclusion ensuite, l'élève a été mis par ses parents dans un autre bahut, lesquels parents se plaignaient qu'on ne respectait pas leur fils)
Et le collègue que je remplaçais parce qu'il sétait fait casser la g.... par un frère d'élève mécontent.
Je précise que tout cela a lieu en province, dans des collèges calmes, en un peu plus d'un an.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Reine MargotDemi-dieu
voui. Mais le problème c'est que comme le dit marianne on finit à certains moments par se demander si on n'est à la hauteur...et c'est le cercle infernal.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- DaphnéDemi-dieu
Non, on ne se le demande plus, on sait que le système ne nous soutient pas et essaye au contraire de tout nous mettre sur le dos en nous culpabilisant !!
Tout cela n'est que de l'hypocrisie !
Personnellement je ne me remets plus en cause.
Tout cela n'est que de l'hypocrisie !
Personnellement je ne me remets plus en cause.
- Reine MargotDemi-dieu
Cela ne fait que depuis 2007 que j'ai vécu ces problèmes (mon arrivée dans ma nouvelle académie), avant j'avais la paix. Mais effectivement je m'aperçois de plus en plus qu'il est plus facile pour tout le monde d'incriminer le prof que de faire un diagnostic de la situation. Je ne me remets plus en cause non plus, enfin moins que l'an dernier.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- odessaNiveau 5
je tiens quand même à préciser que dans certains établissements le mien en l'occurrence la hierarchie est présente . Je suis en arret pour dépression l'élément déclencheur a été une classe très difficile à gérer et mon directeur ne m'a pas laissé tomber . Il m'a encore dit récemment que j'avais toute sa confiance et cela fait du bien à entendre quand on est suppléante dans le privé
- MarianneNiveau 8
Toi aussi Odessa tu es suppléante dans le privé !
Elle était comment cette classe difficile à gérer ?
Elle était comment cette classe difficile à gérer ?
- Kan-gourouFidèle du forum
sand a écrit:Il écrit de bons articles, cet homme-là. Devrait être remboursé par la sécu.
Je suis d'accord ! Il devrait aussi poster sur ce forum, n'est-ce pas Abraxas ?
- AbraxasDoyen
Je me tue à le lui dire.
Mais il passe trop de temps à bisouiller une certaine Vieille Néoprof…
Ces types qui préfèrent les vieilles…
Mais il passe trop de temps à bisouiller une certaine Vieille Néoprof…
Ces types qui préfèrent les vieilles…
- CarabasVénérable
Parle-t-on des professeurs souffrant de schizophrénie? Parlant d'eux-mêmes à la 3e personne?
- Pierre_au_carréGuide spirituel
Carabas a écrit:Parle-t-on des professeurs souffrant de schizophrénie? Parlant d'eux-mêmes à la 3e personne?
Non, c'est l'alaindelonite, c'est encore plus grave !! :lol:
Ce qui m'inquiète, c'est le medecin de la verrière qui dit que "les personnes étaient déjà fragiles".
On ne pourrait pas être prof en étant fragile ? Peut-il définir la personne non-fragile qui pourra être prof ?
Je dirais plutôt que la fragilité, on la remarque quand elle arrive... (sauf effectivement problème génétique ou psychologique grave)
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