Comment lisez-vous ?

Bonsoir,

On parle quantité, mais la manière m'intrigue. Comment lisez-vous ? Assis debout couché ? Petites gorgées ou cul sec ? Crayon ou montre en main ? A voix haute, à voix basse, à mi-voix ? Commencez-vous par le début ou par la fin ? Et la poésie dans tout ça ?

J'ai toujours eu un problème de bougeotte, et puis rester assis ou allongé trop longtemps me donne vite l'impression d'être mort. Cette idée du corps totalement au repos m'effraie. Alors j'ai appris à lire en marchant, et de vive voix. J'adore ça, bien que cette méthode me contraigne à fermer les rideaux, pour ne pas passer pour un taré, ce qui est quand même désagréable quand il fait beau et que je voudrais bien que la nature vienne jouer dans mon spectacle. Je mets tout mon corps dans le texte, je l'incarne, je me fais autre. Mais c'est aussi une lecture plus fatigante, et moins concentrée. Il m'arrive plus facilement, ainsi faisant, de devoir revenir en arrière, de "lire sans lire", comme il arrive quand on pense à autre chose. Aussi je tente d'équilibrer les choses : tantôt assis, tantôt debout, comme au trot enlevé. Je sais aussi apprécier les longues heures à lire dans un fauteuil. Je sais simplement qu'au bout de quelques jours, regarder ce fauteuil dans les yeux me sera impossible.

A part cela, boulot ou pas boulot, je me sens toujours mieux avec un crayon à papier dans la main, pour gribouiller des notes que je ne saurai pas relire, mettre des petits + à côté des beaux passages que je ne retrouverai jamais. Je ne sais pas bien à quoi ça me sert, à part me donner le sentiment d'une lecture plus consistante, plus vivante ; ça me rassure ; je me sens un peu comme le stabyloteur forcenné du Quai d'Orsay.  

J'apprécie et ai du mal tout à la fois avec la lecture faite par un autre. Je décroche très vite. Mais ça me met dans un certain état de bien-être, de plaisir. Bizarre.

La question est intéressante, je suis incapable de lire de la poésie autrement qu'à voix haute ou à mi voix, pour la lecture de romans, en dehors des polars que je consomme un peu n'importe où, mon grand plaisir est de lire en randonnée, pas en marchant, mais en arrivant en haut, dans un coin calme, avec ou sans baladeur, pour les lectures d'hiver, c'est dans un fauteuil, avec du chocolat et un truc à boire genre un vin de pêche ou de noix, une flûte de champagne ou du thé, ça dépend et avec un peu de musique sans parole classique ou jazz pour masquer les bruits éventuels des autres qui me déconcentrent...

J'aime lire à la plage. Mais l'été est fini, snif !

Un canapé, un fauteuil feront l'affaire. J'aime aussi lire dans l'avion ou dans le train. En voiture je n'ose guère, de peur d'être impolie.

N'importe où, n'importe comment.

Dans le canapé, calée contre 95 coussins, avec un plaid tout doux et un thé tout chaud

grandesvacances a écrit:En voiture je n'ose guère, de peur d'être impolie.

Voiture, frustration de ma vie. Je ne peux y lire une page sans avoir la nausée. Pareil en bus. Mais pas en train...

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:

grandesvacances a écrit:En voiture je n'ose guère, de peur d'être impolie.

Voiture, frustration de ma vie. Je ne peux y lire une page sans avoir la nausée. Pareil en bus. Mais pas en train...

Au lit, àaprès une douche, parfumée, en pyj, sous une énorme couette, contre de moelleux oreillers, j'ouvre le livre, soupire d'aise et...
mon conjoint me réveille en sursaut quand il me l'ôte du visage 3/4 d'heure plus tard.
Je reste donc longtemps sur sous le même livre!

Janne a écrit:N'importe où, n'importe comment.

Pas mieux.

Dans les transports, essentiellement : ça présente le double avantage de faire paraître le trajet moins long et d'éviter les conversations enquiquinantes.
Le soirAu milieu de la nuit, dans mon lit, avant de dormir.
Quand j'en grille une sur mon balcon.

J'apprends donc qu'il y a des gens qui se parfument avant d'aller dormir

Sinon, je lis partout, j'ai toujours un livre sur moi ou dans le sac à dos. L'idéal étant bien entendu de lire de la poésie seul en montagne dans un bivouac avant que le soleil ne se couche.

leyade a écrit:(...) j'ouvre le livre, soupire d'aise et...
mon conjoint me réveille en sursaut quand il me l'ôte du visage 3/4 d'heure plus tard.
Je reste donc longtemps sur sous le même livre!

MDR. C'est pareil pour moi! :lol:

Comme mes chats dorment.
N'importe quand.
Dans n'importe quelle position.

HS: je ne supporte pas les khôns qui t'emmerdent quand tu es en train de lire, c'est comme les fâcheux qui interrompent une conversation.

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:
Voiture, frustration de ma vie. Je ne peux y lire une page sans avoir la nausée. Pareil en bus. Mais pas en train...

**
Pas en autobus, en métro ni en train, heureusement. Et en car, que je prends au moins deux fois par an pendant plus d'une heure dans chaque sens, je n'ai jamais osé

Sinon je lis là où il y a un livre , et trop souvent j'en ouvre un alors que je devrais faire autre chose... Pour les transports en commun, les déplacements, il est rare que je n'aie pas un livre dans mon sac (mon mari en laisse toujours un sur le tableau de bord de la voiture, au cas où il devrait attendre quelque part).

Il m'arrive parfois, quand je suis seule, de lire certains passages à haute voix, pas forcément de la poésie, pas forcément du français, et cela me met en général les larmes aux yeux et des trémolos dans la voix...

Je ne prends jamais de notes ni ne fais de marques ; si j'ai de quoi écrire à portée de main il m'arrive de corriger des coquilles.

**EDIT : je peux quand même lire les cartes pour indiquer la route à suivre

Janne a écrit:N'importe où, n'importe comment.

Et n'importe quand, et dans toutes les positions, et c'est une réponse qui vaut pour plein d'autres questions

n'importe où et quand sans soucis .. très souvent en me faisant une fiche en même temps .. je note l'evenement principal et la page .. cela me donne un résumé .. à la recherche d'un passage clé ...

Le problème c'est que je perds parfois les livres: au ciné, dans les cafés, sur les bancs. Mais je suis d'un naturel étourdi.

PauvreYorick a écrit:

Janne a écrit:N'importe où, n'importe comment.

Et n'importe quand, et dans toutes les positions, et c'est une réponse qui vaut pour plein d'autres questions

Lesquelles ? (l'usage ici du pluriel m'inquiète)

Au lit, essentiellement, c'est mon unique somnifère. Pas sur le canap, squatté par mon cher et tendre. Dans le train quand je voyage. Dans les salles d'attente des médecins. La dernière fois j'ai oublié de prendre mon roman en cours et je n'avais à disposition que Closer et çonneries du même genre. Je me serais baffée de mon étourderie.

Je n'écris jamais dans un livre, je surligne encore moins (quelle horreur que le fluo !). En revanche, j'insère des marque-pages pour le plaisir de relire de beaux passages.

Un vrai cauchemar pour commencer une lecture : 30 minutes à fermer toutes les portes pour contenir les bruits au dehors, éloigner le moindre objet tic-taquant (depuis peu, une foutue montre bracelet estampillée "Swiss Army" achetée deux balles sur un bazar de Jakarta), décider de s'accouder ou pas et de pencher la tête à droite ou à gauche (comme lorsqu'on peine à trouver le sommeil)... La pipe choisit en général cet instant pour glouglouter comme une paille en fin de verre et il faut donc la nettoyer, puis reprendre le livre souvent tombé par terre entre-temps, ce faisant maculer la page d'une empreinte de nicotine marron,  se souvenir à ce moment-là que la position "genoux croisés" est mauvaise pour le dos, et donc... revenir à la phrase entamée. Ou peut-être au début du chapitre ?

Autrement dit : lire requiert une position corporelle qui m'est désagréable ; une inattention au monde environnant qui ne m'est pas naturelle ; un silence difficile à obtenir et qui finit par peser (être gêné par le bruit de sa respiration...). En plus, comble de malchance, je lis très lentement.

Cela détermine donc les lectures possibles : elles doivent être absolument captivantes. J'envie très sincèrement ceux de mes amis qui lisent vite, partout et sur commande !

PS. En revanche, ceux qui hériteront de mes livres auront le bonheur (?) de découvrir en marge et sur les couvertures, dans toutes les couleurs des stylos, feutres et crayons trouvés à proximité, l'ensemble en vrac des réflexions qui me viennent à l'esprit durant ces moment d'inactivité forcée, ou encore très souvent - plus énervant, je pense - de brèves formules résumant chaque page avec les soulignements idoines.

PauvreYorick a écrit:

Janne a écrit:N'importe où, n'importe comment.

Et n'importe quand, et dans toutes les positions, et c'est une réponse qui vaut pour plein d'autres questions

Ah ben c'est malin. Tout prend un sens très différent, maintenant. 

Normandyx a écrit:[...] en randonnée, pas en marchant, mais en arrivant en haut, dans un coin calme, avec ou sans baladeur, [...] dans un fauteuil, avec du chocolat et un truc à boire genre un vin de pêche ou de noix, une flûte de champagne ou du thé, ça dépend et avec un peu de musique sans parole classique ou jazz pour masquer les bruits éventuels des autres qui me déconcentrent...

grandesvacances a écrit:[...] Un canapé, un fauteuil feront l'affaire.

tiptop77 a écrit:Dans le canapé, calée contre 95 coussins [...]

Thalia de G a écrit:Au lit, essentiellement, c'est mon unique somnifère. [...] Dans les salles d'attente des médecins.

Je suis trop étourdie pour me souvenir d'emmener un stylo, alors je corne les pages lorsqu'elles contiennent un passage que j'apprécie.

stench a écrit:J'apprends donc qu'il y a des gens qui se parfument avant d'aller dormir

Sinon, je lis partout, j'ai toujours un livre sur moi ou dans le sac à dos. L'idéal étant bien entendu de lire de la poésie seul en montagne dans un bivouac avant que le soleil ne se couche.

Comme Marilyn Monroe qui portait seulement une goutte de Chanel numéro 5 pour se blottir dans les bras de Morphée :etoilecoeur:

Lecture silencieuse, assise à la table du petit déjeuner, allongée dans mon lit avec un bon oreiller, confortablement installée dans le canapé ou sur une chaise de jardin (jambes étendues), à la plage en tailleur (ou allongée sur le ventre, aussi), ou assise aux toilettes ...
La prise de notes est réservée à la préparation d'un cours, sinon c'est lecture en continu et sans outil scripteur ! A la rigueur, je corne une page pour marquer un passage que je souhaite pouvoir retrouver.
Durée : de cinq minutes à deux heures (plus longtemps à la suite, j'ai eu fait mais cela fait un moment que cela ne m'est pas arrivé).
Je lis les recueils de poésie du début à la fin, mais en m'efforçant de lire plus lentement que je ne le fais pour un roman ; c'est dans ce type d'ouvrage que je corne le plus de pages !
Je déteste connaître la fin d'avance, jamais je ne commencerai par la fin ! En revanche je compte souvent les pages qui me restent (par impatience de connaître le dénouement, ou au contraire pour me rassurer quand je désire que cela ne finisse pas encore, ou pour me motiver quand la lecture m'ennuie - j'ai du mal à abandonner une lecture, tout ouvrage entamé doit être fini).

Thalia de G a écrit:Je n'écris jamais dans un livre

Lire suppose d'avoir un crayon à la main. Sinon je ne commence même pas la lecture.
Je souligne beaucoup, fais des va-et-vient constants entre la table des matières, l'introduction et le chapitre en cours, inscris les numéros des pages avec les citations particulièrement intéressantes au tout début. Ai une fâcheuse tendance à commencer par lire la bibliographie et la TDMat avant le reste.

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