- Mezzo voceNiveau 9
Bonjour,
Dans le cadre de l'évaluation d'une lecture cursive (Boule de suif, de Maupassant), j'ai demandé à mes 4èmes de concevoir une première de couverture qu'ils avaient à présenter à l'oral, avec des consignes bien précises. Un petit rigolo a proposé une illustration cohérente dans son ensemble, mettant en avant les éléments réalistes de la nouvelle, mis à part une Boule de suif en bikini. Jusqu'ici, je me disais, au vu des arguments de l'individu, qu'il s'agissait là d'une représentation, disons, "moderne", de la femme galante, chez un élève habité par une imagerie XXIème - mais cadrant donc peu avec le siècle concerné. Comme j'ai relevé les premières de couverture pour prendre le temps de les évaluer avec attention, je m'aperçois que l'élève a représenté, en tout petit, au creux de l'une des fenêtres de l'auberge de Tôtes, l’officier Prussien en érection se jetant sur la malheureuse Boule de suif... Bon, bon... Que feriez-vous à ma place dans une situation explicite, à mon sens, de provocation?
Dans le cadre de l'évaluation d'une lecture cursive (Boule de suif, de Maupassant), j'ai demandé à mes 4èmes de concevoir une première de couverture qu'ils avaient à présenter à l'oral, avec des consignes bien précises. Un petit rigolo a proposé une illustration cohérente dans son ensemble, mettant en avant les éléments réalistes de la nouvelle, mis à part une Boule de suif en bikini. Jusqu'ici, je me disais, au vu des arguments de l'individu, qu'il s'agissait là d'une représentation, disons, "moderne", de la femme galante, chez un élève habité par une imagerie XXIème - mais cadrant donc peu avec le siècle concerné. Comme j'ai relevé les premières de couverture pour prendre le temps de les évaluer avec attention, je m'aperçois que l'élève a représenté, en tout petit, au creux de l'une des fenêtres de l'auberge de Tôtes, l’officier Prussien en érection se jetant sur la malheureuse Boule de suif... Bon, bon... Que feriez-vous à ma place dans une situation explicite, à mon sens, de provocation?
- MUTISExpert
Je le féliciterais car il a bien compris l'enjeu...
E si la représentation est réussie, je la montrerais à tous.
Pourquoi "provocation" ? Pensez-vous que Flaubert ou Maupassant étaient des prudes ?
E si la représentation est réussie, je la montrerais à tous.
Pourquoi "provocation" ? Pensez-vous que Flaubert ou Maupassant étaient des prudes ?
_________________
"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- Mezzo voceNiveau 9
MUTIS a écrit:Je le féliciterais car il a bien compris l'enjeu...
E si la représentation est réussie, je la montrerais à tous.
Pourquoi "provocation" ? Pensez-vous que Flaubert ou Maupassant étaient des prudes ?
Bien sûr que non... Mais l'idée de le féliciter me tente en effet. L'élève était rudement fier de ce qui, pour lui, était une provocation. En le félicitant, je risque de le surprendre.
- RendashBon génie
Mezzo voce a écrit: Un petit rigolo a proposé une illustration cohérente dans son ensemble, mettant en avant les éléments réalistes de la nouvelle
L'illustration est effectivement cohérente, rien à redire
Et la partie qui te gêne est "en tout petit, au creux de l'une des fenêtres". Provocation? Mouais, test très probablement. Mais c'est cohérent, donc le boulot est fait et bien fait.
Tu peux la scanner pour qu'on voie de quoi il s'agit?
Mezzo Voce a écrit:Mais l'idée de le féliciter me tente en effet.
Tu projettes son oeuvre et tu l'invites à la décrire devant ses camarades. Effet garanti
- NormandyxNeoprof expérimenté
Il a très bien compris, la situation, si en plus le dessin est bon, je ne vois pas de raison de ne pas le lui dire, je ne sais pas si le projeter à des 4e est indispensable, cela peut déclencher un incident avec des parents d'élèves susceptibles, mais en mentionnant oralement cette représentation, pas besoin de projecteur, l'image sera vue, l'élève se chargera de la diffusion.
Je suis toujours amusé quand utilisant des textes qui comportent des situations un peu limite des enseignants sont surpris que les élèves aient très bien compris... Un de mes enfants a connu cela avec Vendredi de Tournier, un élève a soumis l'idée que Robinson entretenait une relation avec Vendredi et s'est fait qualifier de pervers...
Je suis toujours amusé quand utilisant des textes qui comportent des situations un peu limite des enseignants sont surpris que les élèves aient très bien compris... Un de mes enfants a connu cela avec Vendredi de Tournier, un élève a soumis l'idée que Robinson entretenait une relation avec Vendredi et s'est fait qualifier de pervers...
- Mezzo voceNiveau 9
Normandyx, je ne considère pas mon élève comme un pervers, loin de là. J'étais pliée de rire en découvrant la scène au creux de la fenêtre, comprenant mieux pourquoi l'élève s'approchait de moi en classe un grand sourire dessiné sur son visage. Je reste cependant persuadée qu'il s'agissait d'un test, d'une provocation (comme vous souhaitez). J'ai noté sur son document, à la case "Créativité, originalité: l'illustration attire l'oeil, donne envie de lire la nouvelle": "Si l'on prête attention à l'arme dégainée par l'officier Prussien, l'on a, bien sûr, tout de suite envie de lire la nouvelle..." Cependant, j'aurais pu ajouter que d'un point de vue "réaliste" (puisque le réalisme nous intéresse ici), l'arme en question ne répond pas à la consigne majeure: il manque boules et poils. Mais il ne faut pas pousser Mémé dans les orties.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum