François Bayrou : les enseignants sont "une communauté humaine avec une haute conscience".

C'est un homme réfléchi... sauf quand il a appelé à voter pour Hollande. Là, il aurait pu s'abstenir.

Hélas, il a eu raison.
C'est Hollande, conseillé par Morelle, Jospin et Royal qui a eu tort de lui refuser la main tendue.

J'avais voté pour lui avant qu'il se fasse éjecter

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Troisième sujet, non technocratique, et qui ne dépend pas des moyens : il faut que les enseignants, et spécialement les jeunes enseignants, puissent faire cours dans leurs classes sans être chahutés ni insultés, sans avoir en face d'eux le chaos absolu. Ecoutez-moi bien : ils s'en vont ! Ils passent les concours, et ils s'en vont ! Parce qu'ils n'osent pas dire que c'est impossible pour eux, la situation dans leurs classes ! Avec ces élèves qui sont plongés dans un tel chaos psychologique et culturel qu'il n'y a qu'agressivité, désespoir et chahut. Personne n'en parle.

Personne n'en parle, mais les chiffres existent quelque part ! On a l'impression de raisonner sur du vide, alors que si on comptait :
- les effectifs en espé (M1 et M2), par établissement, pour avoir une idée des vocations nationales ;
- les démissions de stagiaires,
- les démissions de titulaires,
On aurait enfin une idée de ce que représente ce "ils s'en vont".
Certes, des éléments de réponse sont là, par témoignage des universitaires ou échos des rectorats. Mais l'ampleur du phénomène reste impalpable.

Les concours ne font plus le plein ; quand on voit les salaires, cela me semble sain.

e-Wanderer a écrit:Au ministère de l'Education, il n'a pas beaucoup agi.

Et bien, c'est un bon point ! Au moins un qui ne nous a pas pondu une réforme à la noix, contre nous, pour marquer son passage.

barèges a écrit:
Personne n'en parle, mais les chiffres existent quelque part ! On a l'impression de raisonner sur du vide, alors que si on comptait :
- les effectifs en espé (M1 et M2), par établissement, pour avoir une idée des vocations nationales ;
- les démissions de stagiaires,
- les démissions de titulaires,
On aurait enfin une idée de ce que représente ce "ils s'en vont".
Certes, des éléments de réponse sont là, par témoignage des universitaires ou échos des rectorats. Mais l'ampleur du phénomène reste impalpable.

Dans un ministère tellement avide de chiffres, d'études, de statistiques, de rapports, un ministère qui nourrit des milliers d'experts chargés de le piloter, de l'évaluer, de le gérer, de le compter, de le mesurer en long, en large, en diagonale et dans la profondeur, il y a deux chiffres qui n'apparaissent nulle part :

- les suicides.
- les démissions.

Tabou absolu. Personne ne sait, personne ne veut savoir.

barèges a écrit:Personne n'en parle, mais les chiffres existent quelque part ! On a l'impression de raisonner sur du vide, alors que si on comptait :
- les effectifs en espé (M1 et M2), par établissement, pour avoir une idée des vocations nationales ;
- les démissions de stagiaires,
- les démissions de titulaires,
On aurait enfin une idée de ce que représente ce "ils s'en vont".
Certes, des éléments de réponse sont là, par témoignage des universitaires ou échos des rectorats. Mais l'ampleur du phénomène reste impalpable.

Et encore, ce ne serait qu'une partie de la désertion. Si je prends mon propre exemple, je tente la fuite par d'autres concours, ce qui ne peut être assimilé à une démission.

Ce discours de M. Bayrou fait du bien à entendre.

Arverne a écrit:

e-Wanderer a écrit:Au ministère de l'Education, il n'a pas beaucoup agi.

Et bien, c'est un bon point ! Au moins un qui ne nous a pas pondu une réforme à la noix, contre nous, pour marquer son passage.

Effectivement!
Si agir, c'est sortir une réforme inepte comme souvent veulent faire ces intermittents qui viennent nous dire ce qui est mieux pour les enfants ou nous-mêmes...et qui n'ont pour seule expérience de l’école, le plus souvent, le fait d'avoir été eux mêmes scolarisés...

Lefteris a écrit:Maintenant qu'il est hors-jeu, il lui convient de prendre des postions plus fermes .

Question naïve : pourquoi "hors-jeu" ?
(moi aussi, j'ai voté pour lui au premier tour à l'époque... et blanc au second ! J'aurais bien aimé avoir l'occasion de voter pour lui au second, la prochaine fois ^^)

C'est vrai que cela fait du bien d'entendre un discours pareil. Il y a bien longtemps que l'on ne nous avait pas trouvé quelques qualités, cela met du baume au cœur.
De toute manière, si il veut un destin présidentiel il ne peut que se rapprocher du corps enseignant, nous étions nombreux en 2007 à avoir voter pour lui. De plus, il sera une alternative crédible face au PS, Sarko et MLP.
Et de toute manière quelqu'un de républicain et qui ne monte pas les français les uns contre les autres aura toujours ma sympathie.

John a écrit:Au passage, le discours est encore en train d'être prononcé : vous n'en trouverez pas beaucoup ailleurs, des sites qui vous donnent, un dimanche matin, le verbatim d'un discours d'université d'été d'un grand parti politique en temps quasi-réel ! ^^

Merci John ! J'ai écouté le discours de Bayrou sur LCP. Je l'ai trouvé tout à fait remarquable, notamment le passage sur l’École et l'utilisation du numérique.

virgere a écrit:

Lefteris a écrit:Maintenant qu'il est hors-jeu, il lui convient de prendre des postions plus fermes .

Question naïve : pourquoi "hors-jeu" ?
(moi aussi, j'ai voté pour lui au premier tour à l'époque... et blanc au second ! J'aurais bien aimé avoir l'occasion de voter pour lui au second, la prochaine fois ^^)

Il a promis d'abandonner tout destin national en se présentant à la mairie de Pau.

forrester1 a écrit:

virgere a écrit:

Lefteris a écrit:Maintenant qu'il est hors-jeu, il lui convient de prendre des postions plus fermes .

Question naïve : pourquoi "hors-jeu" ?
(moi aussi, j'ai voté pour lui au premier tour à l'époque... et blanc au second ! J'aurais bien aimé avoir l'occasion de voter pour lui au second, la prochaine fois ^^)

Il a promis d'abandonner tout destin national en se présentant à la mairie de Pau.

On verra s'il tient parole ! (et on attend de voir comment il gère la mairie de Pau)

Beau discours et surtout on sent que ça vient de lui. Il y une véritable réflexion et une véritable prise de conscience qui l'habitent. On est loin des pensées pédagogoles ou du catéchisme gnangnan du vivre-ensemble. Dernier SOS avant que le navire ne sombre définitivement.

un beau discours , mais venant de lui je n'en suis pas surprise .
(c'est aussi un de mes immenses regrets , qu'il ne soit pas allé au second tour en 2007)

virgere a écrit:

Lefteris a écrit:Maintenant qu'il est hors-jeu, il lui convient de prendre des postions plus fermes .

Question naïve : pourquoi "hors-jeu" ?
(moi aussi, j'ai voté pour lui au premier tour à l'époque... et blanc au second ! J'aurais bien aimé avoir l'occasion de voter pour lui au second, la prochaine fois ^^)

Pour plusieurs raisons : il n'a pas réussi à former un parti assez puissant, se suffisant à lui-même, il est obligé de se rallier à droite ou à gauche (les relations ne sont pas au beau fixe d'un côté comme de l'autre) , et à titre individuel, je crois qu'il jette l'éponge.

arf... Faut qu'il fasse des disciples, alors...
Zut.

Docteur OX a écrit:Beau discours et surtout on sent que ça vient de lui. Il y une véritable réflexion et une véritable prise de conscience qui l'habitent. On est loin des pensées pédagogoles ou du catéchisme gnangnan du vivre-ensemble. Dernier SOS avant que le navire ne sombre définitivement.

Le navire a sombré. Nous ne parvenons plus à écoper et nous écopons pourtant.
Pardon pour ce jeu de mots, mais quelle faillite dont ne me consoleront pas les plus beaux discours du monde s'ils ne peuvent devenir réalité.

Il faudrait retrouver la source à propos de Pau : il a dit qu'il s'y consacrerait, mais il n'a pas dit, à ma connaissance, qu'il "abandonnerait tout destin national". Il a été réélu président du Modem, il a formé l'Alternative avec Borloo : l'éponge est loin d'être jetée.

il n'a pas réussi à former un parti assez puissant

La majorité des députés UDF en place en 2007 a soutenu Sarkozy au second tour et a formé ensuite le Nouveau Centre, ce qui a eu pour effet non seulement de paralyser le Modem dès ses débuts, mais encore de diminuer les chances du centre indépendant à l'échéance présidentielle suivante (comme on l'a bien vu en 2012 : à part Arthuis, peu de représentants du centre-droit et des modérés sont revenus vers Bayrou. Borloo a, comme on le sait, attendu sagement au côté de Sarkozy dans une position qui lui permettait d'assurer sa part en cas de victoire comme en cas de défaite de NS.). Bayrou a certes conservé en 2007 sa place à l'Assemblée avec une poignée d'autres, mais sans possibilité d'en faire sa tribune à travers la présidence d'un groupe et donc d'influer vraiment directement sur le jeu politique, ce qui aurait permis d'entretenir l'élan de la présidentielle et de cimenter le parti en fidélisant plus solidement les nombreux adhérents atypiques (par opposition aux ex-UDF et aux bayrouistes convaincus).
Le Modem a résisté tant bien que mal aux problèmes rencontrés et à l'existence d'autres partis ayant profité, eux, de leur lien avec le pouvoir. Je trouve remarquable la résilience de Bayrou et du Modem. En même temps, j'en fais partie, certes.

c'est aussi un de mes immenses regrets , qu'il ne soit pas allé au second tour en 2007

En effet. Mais quitte à faire de l'uchronie, je regrette encore plus l'occasion manquée de la dernière présidentielle, due au choix d'une large partie des élus du centre-droit de soutenir Sarkozy. La dynamique de Bayrou aurait pu être meilleure, autrement.

Pour revenir à l'éducation : même si cela fait plaisir, je suis un peu perplexe face à ceux qui découvrent ou semblent découvrir aujourd'hui seulement les idées de Bayrou sur ce thème...

Bonjour
Bayrou, pour les vieux comme moi est toujours apparu comme le seul ministre qui ait à peu près l'idée de ce qu'était le métier...je trouve que son discours le confirme, par contre pour ses idées politique d’aujourd’hui , je ne vois que soumission aux décisions de l’Europe et une adhésion totale à la thématique de la "dette"....que peut-on espérer de lui? et pas seulement sur le plan de l'éducation, autant laisser la commission gouverner le pays...

Balthazaard a écrit:Bonjour
Bayrou, pour les vieux comme moi est toujours apparu comme le seul ministre qui ait à peu près l'idée de ce qu'était le métier...je trouve que son discours le confirme, par contre pour ses idées politique d’aujourd’hui , je ne vois que soumission aux décisions de l’Europe et une adhésion totale à la thématique de la "dette"....que peut-on espérer de lui? et pas seulement sur le plan de l'éducation, autant laisser la commission gouverner le pays...

Un peu ce que je pense et dis plus haut. Il faut en l'espèce distinguer l'homme privé de l'homme politique, qui aurait les mains liées.

je ne suis même pas sur qu'il faudrait lui lier...il me semble convaincu par les orientations de Bruxelles, c'est le point faible de son discours en désaccord total avec sa vision politique