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- JohnMédiateur
LE MUR SE RAPPROCHE
« Jusque-là, tout va bien ». Chacun connaît cet adage populaire qui implique qu’une seconde avant le crash, 1 mètre avant de percuter le mur, tous les occupants d’un véhicule soient techniquement en bonne santé. L’instant d’après, c’est le drame : il est trop tard. Si seulement on avait pu figer l’action juste avant comme on bloque un film avec une télécommande, si seulement on avait su, on aurait pu…
C’est ce qu’ont dû se dire de nombreux collègues suite à l’assassinat atroce d’une institutrice le jour même des grandes vacances. Ironie supplémentaire, cette collègue militait dans et en dehors de son travail pour des personnes « défavorisées », croyant bien faire et en accord avec ses convictions personnelles. Réputée pour cela, elle y déployait une énergie folle : elle a été massacrée (le terme n’est pas trop fort) par une « mère d’élève » déclarée tout aussi folle après coup, une fois qu’il était trop tard. Elle a expliqué son crime de la façon suivante : « elle n’était pas gentille avec ma fille » (sic).
L’absurdité du geste évoque aux gens éduqués, par principe, la folie. Méfions-nous cependant des évidences qui nous empêchent de réfléchir. Méfions-nous des explications automatiques qui permettent un peu facilement à l’Institution de substituer l’émotion (légitime) à la réflexion.
Osons l’hypothèse et attardons nous un instant sur la justification évoquée par la meurtrière. Aussi horrible soit-elle, celle-ci n’a rien d’irrationnel dans le contexte de l’école actuelle : elle doit être un lieu de vie où les enfants s’expriment et construisent leurs propres savoirs dans un perpétuel bien-être. Pas question d’élèves, nulle question de travail, d’efforts, pas question de discipline quel que soit le sens qu’on lui donne. Il faut être gentil car ce sont des enfants.
Ces idées absurdes, cette idéologie bisounours dégoulinante de bons sentiments qui ne mangent pas de pain, et qui produit en masse délinquants et illettrés, c’est la nôtre, ou plus exactement celle de l’Institution. La véritable folie est là. On l’appelle « pédagogisme », « enseignement moderne » (?), « l’école d’aujourd’hui », « sciences (?) de l’éducation », toutes expressions plus nuisibles les unes que les autres, toutes choses qui nous conduisent à l’impasse et nous font accélérer en direction du mur tant redouté.
Ce crime épouvantable est le fruit de cette idéologie, appliquée jusqu’au bout et sans discernement : la maîtresse n’était pas « gentille ». Parce qu’elle avait fait preuve d’autorité ? Parce qu’elle faisait travailler ses élèves ? Parce qu’elle était exigeante ? Nous ne le saurons jamais, tant les « milieux autorisés » se sont employés à noyer le poisson pour se voiler la face. [...]
Emmanuel Protin, vice-président académique
http://snalc.s3.creteil.free.fr/journal%202014-09.pdf
Ajout à 19h21 - Communiqué du Snalc national à ce sujet :
Le SNALC non solidaire de l'article d'Emmanuel Protin
Le SNALC-FGAF affirme avec force que l'article d'Emmanuel Protin figurant dans la dernière mouture d'un journal académique ne reflète en aucun cas les positions et les idées du syndicat. Nous nous refusons à faire de la récupération à partir d'un drame humain, et rejetons les liens qui sont explicitement faits entre un courant de pensée éducatif et ce drame. Ce texte ne correspond ni à nos idées, ni à nos valeurs, ni à notre manière de défendre l'Éducation nationale et ses personnels.
Le SNALC-FGAF rappelle qu'il avait déjà exclu Emmanuel Protin de son poste d'attaché de presse, et qu'il est en train de prendre toutes les mesures qui s'imposent pour qu'un tel dérapage ne se reproduise pas.
Le SNALF-FGAF renouvelle ses condoléances à la famille de Fabienne Terral-Calmès, et la prie de bien vouloir accepter nos excuses les plus sincères.
François Portzer, Président national du SNALC-FGAF
https://www.neoprofs.org/t81622p40-pour-emmanuel-protin-vice-president-du-snalc-creteil-le-pedagogisme-est-coupable-du-meurtre-de-fabienne-terral-calmes#2712453
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- InvitéInvité
Alors là, je le dis, j'ai franchement honte d'avoir adhéré au SNALC un jour. Je m'en tiendrai là, c'est mieux.
- Isis39Enchanteur
Que dire devant ce déchaînement de haine et de bêtise ?
- cnaudinNiveau 6
Une récupération malsaine et indigne qui en rappelle d'autres...
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"Je veux croire à l’histoire, si l’histoire est ce récit entraînant qui nous soulève et nous désoriente, nous oblige et nous délie" (Patrick Boucheron)
- Presse-puréeGrand sage
C'est du niveau de FO = FN, relayé par plein de syndicats.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- InvitéInvité
Mais bien sûr oui, faire porter le chapeau d'un meurtre à une "mouvance", c'est aussi anodin que la sottise ordinaire de certains militants... :shock:
- NitaEmpereur
:shock:
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A clean house is a sign of a broken computer.
- Presse-puréeGrand sage
Ouais, c'est vrai que FO = FN, en fait, c'est anodin et c'est un compliment.
Dans les deux cas, c'est de l'analyse de comptoir, qui ne mérite pas franchement qu'on s'y attarde. Je regarde juste de loin le syndrome "arroseur arrosé".
Et bon, si ça peut aider certains, en lisant une telle connerie sur eux, éviter d'en dire sur les autres, ce propos complètement con aura au moins servi à quelque chose.
A bon entendeur...
Dans les deux cas, c'est de l'analyse de comptoir, qui ne mérite pas franchement qu'on s'y attarde. Je regarde juste de loin le syndrome "arroseur arrosé".
Et bon, si ça peut aider certains, en lisant une telle connerie sur eux, éviter d'en dire sur les autres, ce propos complètement con aura au moins servi à quelque chose.
A bon entendeur...
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- pmullerHabitué du forum
John a écrit:LE MUR SE RAPPROCHE
« Jusque-là, tout va bien ». Chacun connaît cet adage populaire qui implique qu’une seconde avant le crash, 1 mètre avant de percuter le mur, tous les occupants d’un véhicule soient techniquement en bonne santé. L’instant d’après, c’est le drame : il est trop tard. Si seulement on avait pu figer l’action juste avant comme on bloque un film avec une télécommande, si seulement on avait su, on aurait pu…
C’est ce qu’ont dû se dire de nombreux collègues suite à l’assassinat atroce d’une institutrice le jour même des grandes vacances. Ironie supplémentaire, cette collègue militait dans et en dehors de son travail pour des personnes « défavorisées », croyant bien faire et en accord avec ses convictions personnelles. Réputée pour cela, elle y déployait une énergie folle : elle a été massacrée (le terme n’est pas trop fort) par une « mère d’élève » déclarée tout aussi folle après coup, une fois qu’il était trop tard. Elle a expliqué son crime de la façon suivante : « elle n’était pas gentille avec ma fille » (sic).
L’absurdité du geste évoque aux gens éduqués, par principe, la folie. Méfions-nous cependant des évidences qui nous empêchent de réfléchir. Méfions-nous des explications automatiques qui permettent un peu facilement à l’Institution de substituer l’émotion (légitime) à la réflexion.
Osons l’hypothèse et attardons nous un instant sur la justification évoquée par la meurtrière. Aussi horrible soit-elle, celle-ci n’a rien d’irrationnel dans le contexte de l’école actuelle : elle doit être un lieu de vie où les enfants s’expriment et construisent leurs propres savoirs dans un perpétuel bien-être. Pas question d’élèves, nulle question de travail, d’efforts, pas question de discipline quel que soit le sens qu’on lui donne. Il faut être gentil car ce sont des enfants.
Ces idées absurdes, cette idéologie bisounours dégoulinante de bons sentiments qui ne mangent pas de pain, et qui produit en masse délinquants et illettrés, c’est la nôtre, ou plus exactement celle de l’Institution. La véritable folie est là. On l’appelle « pédagogisme », « enseignement moderne » (?), « l’école d’aujourd’hui », « sciences (?) de l’éducation », toutes expressions plus nuisibles les unes que les autres, toutes choses qui nous conduisent à l’impasse et nous font accélérer en direction du mur tant redouté.
Ce crime épouvantable est le fruit de cette idéologie, appliquée jusqu’au bout et sans discernement : la maîtresse n’était pas « gentille ». Parce qu’elle avait fait preuve d’autorité ? Parce qu’elle faisait travailler ses élèves ? Parce qu’elle était exigeante ? Nous ne le saurons jamais, tant les « milieux autorisés » se sont employés à noyer le poisson pour se voiler la face. [...]
Emmanuel Protin, vice-président académique
http://snalc.s3.creteil.free.fr/journal%202014-09.pdf
Affligeant... que peut-on dire d'autre ?
Ah si ! que la collègue sur l'autre fil qui envisage de se syndiquer au Snalc lise bien ce texte, et le médite.
- InvitéInvité
Je n'ai pas dit ça. J'ai simplement dit qu'entre les deux conneries, il y a une grosse différence de degré et que malheureusement, oui, la connerie d'un certain militantisme tend à devenir anodine.Presse-purée a écrit:Ouais, c'est vrai que FO = FN, en fait, c'est anodin et c'est un compliment.
Dans les deux cas, c'est de l'analyse de comptoir, qui ne mérite pas franchement qu'on s'y attarde. Je regarde juste de loin le syndrome "arroseur arrosé".
Et bon, si ça peut aider certains, en lisant une telle connerie sur eux, éviter d'en dire sur les autres, ce propos complètement con aura au moins servi à quelque chose.
A bon entendeur...
En fait ce qui m'exaspère dans ta première intervention, et dans la seconde, c'est que tu ne veux pas voir que la récupération de la mort d'une femme pour en accuser d'autre, c'est autre chose que le rapprochement insultant et hasardeux de tel syndicat à telle mouvance. Ce n'est pas un jeu, là, je ne crois pas que qui que ce soit en sorte grandi.
- Presse-puréeGrand sage
Moi, je trouve que c'est du même niveau, celui du caniveau.
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"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- pmullerHabitué du forum
Peut-être que c'est encore un peu plus bas quand même (car en effet, il s'agit de la mort d'une femme qui essayait de faire son boulot), Presse-Purée, même si j'ai bien compris ton propos qui est de dire que c'est le même syndicat qui est l'auteur des 2 parallèles, et qu'il ne faut donc pas s'étonner, c'est bien cela ?
- Presse-puréeGrand sage
Il y a de cela, déjà.
Mais c'est plus général. Le "FO = FN" a pas mal tourné, chez plein de gens différents, au moment des élections nationales de ce printemps.
Mais c'est plus général. Le "FO = FN" a pas mal tourné, chez plein de gens différents, au moment des élections nationales de ce printemps.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- GrypheMédiateur
Isis39 a écrit:Que dire devant ce déchaînement de haine et de bêtise ?
Rien, c'est mieux.
Enfin si. Du coup, je vais tenter de dire ce que j'ai pensé en juillet, et que je n'ai pas pu dire parce que je sais que c'est une position originale et qu'elle est dure à défendre.
Je pense exactement l'inverse de ce qui est écrit dans l'article, mais c'est lié à mon histoire personnelle, parce que j'ai connu deux personnes assassinées dans l'exercice de leurs fonctions, le genre de fonctions qui mettent "à part" et qui "sanctuarisent". Là aussi, les meurtres avaient été commis dans un accès de folie. Comment qualifier autrement l'irrationnel ?
Donc les phrases qui suivent sont purement personnelles, d'autant que je n'ai pas vu cette analyse développée ailleurs.
L'irrationnel et l'inexplicable ne s'expliquent pas. Comment expliquer par a + b un geste de folie qui, même expliqué par la personne elle-même, demeure un geste de folie ?
Mais en tout cas, l'explication par l'école ouverte, trop ouverte, les professeurs des écoles trop accessibles, je n'y crois pas une seconde. Je pense même exactement l'inverse.
L'école doit-elle être ouverte ou fermée ? L'école doit-elle être ouverte sur la société ou non ? Autant de débats qui agitent nos topics et nos revues syndicales. Chacun pensant qu'elle est trop, ou pas assez, en fonction de sa vision de l'école.
L'école doit-être être "sanctuarisée" ?
Bon, je l'avoue, les deux personnes dont je parle ci-dessus étaient des religieux et cela influe mon analyse, je crois.
L'impression que j'ai eue en juillet, sans rien connaître à la situation, c'est que peut-être, et contrairement à tout ce qui a été dit, l'école est encore un sanctuaire. Encore une fois, je ne connais pas la situation, mais n'empêche, voilà une dame qui, dans un accès de folie, assassine une maîtresse d'école. Personne d'autre. Parce que la maîtresse d'école, c'est quelqu'un d'important. C'est quelqu'un que l'on considère comme important. C'est une personne qui a de l'autorité. C'est une personne considérée. Et comme c'est une personne considérée, c'est précisément à elle que l'on va reprocher tous les maux de la société. Parce qu'en quelque sorte, elle incarne la République.
Ce crime est injustifiable, inexplicable et demeurera inexpliqué. Comme tous les gestes de folie.
Mais on ne peut pas dire que c'est un crime lié à une école trop ouverte qui se délite. La maîtresse d'école a symbolisé l'école qui elle-même symbolise la nation. L'école n'a pas été trop ouverte. Elle a incarné des valeurs parmi les plus fortes de notre pays. Elle a incarné la République.
En l'occurrence, "sanctuariser" davantage n'aurait rien empêché.
RIP Fabienne.
- Isis39Enchanteur
Gryphe a écrit:Isis39 a écrit:Que dire devant ce déchaînement de haine et de bêtise ?
Rien, c'est mieux.
Enfin si. Du coup, je vais tenter de dire ce que j'ai pensé en juillet, et que je n'ai pas pu dire parce que je sais que c'est une position originale et qu'elle est dure à défendre.
Je pense exactement l'inverse de ce qui est écrit dans l'article, mais c'est lié à mon histoire personnelle, parce que j'ai connu deux personnes assassinées dans l'exercice de leurs fonctions, le genre de fonctions qui mettent "à part" et qui "sanctuarisent". Là aussi, les meurtres avaient été commis dans un accès de folie. Comment qualifier autrement l'irrationnel ?
Donc les phrases qui suivent sont purement personnelles, d'autant que je n'ai pas vu cette analyse développée ailleurs.
L'irrationnel et l'inexplicable ne s'expliquent pas. Comment expliquer par a + b un geste de folie qui, même expliqué par la personne elle-même, demeure un geste de folie ?
Mais en tout cas, l'explication par l'école ouverte, trop ouverte, les professeurs des écoles trop accessibles, je n'y crois pas une seconde. Je pense même exactement l'inverse.
L'école doit-elle être ouverte ou fermée ? L'école doit-elle être ouverte sur la société ou non ? Autant de débats qui agitent nos topics et nos revues syndicales. Chacun pensant qu'elle est trop, ou pas assez, en fonction de sa vision de l'école.
L'école doit-être être "sanctuarisée" ?
Bon, je l'avoue, les deux personnes dont je parle ci-dessus étaient des religieux et cela influe mon analyse, je crois.
L'impression que j'ai eue en juillet, sans rien connaître à la situation, c'est que peut-être, et contrairement à tout ce qui a été dit, l'école est encore un sanctuaire. Encore une fois, je ne connais pas la situation, mais n'empêche, voilà une dame qui, dans un accès de folie, assassine une maîtresse d'école. Personne d'autre. Parce que la maîtresse d'école, c'est quelqu'un d'important. C'est quelqu'un que l'on considère comme important. C'est une personne qui a de l'autorité. C'est une personne considérée. Et comme c'est une personne considérée, c'est précisément à elle que l'on va reprocher tous les maux de la société. Parce qu'en quelque sorte, elle incarne la République.
Ce crime est injustifiable, inexplicable et demeurera inexpliqué. Comme tous les gestes de folie.
Mais on ne peut pas dire que c'est un crime lié à une école trop ouverte qui se délite. La maîtresse d'école a symbolisé l'école qui elle-même symbolise la nation. L'école n'a pas été trop ouverte. Elle a incarné des valeurs parmi les plus fortes de notre pays. Elle a incarné la République.
En l'occurrence, "sanctuariser" davantage n'aurait rien empêché.
RIP Fabienne.
Rien à ajouter.
- InvitéInvité
Merci, Gryphe.
- pmullerHabitué du forum
Non, on ne peut pas s'enfermer. Ce serait se couper du monde ou de la société.
- ylmExpert spécialisé
J'avais lu qu'Emmanuel Protin avait été écarté du SNALC suite à ses propos déjà nauséabonds sur Radio Courtoisie, je vois qu'en fait ce syndicat lui offre toujours une tribune pour déverser sa haine.
C'est bien dommage pour une organisation qui se veut apolitique mais qui visiblement n'a pas la volonté de faire le ménage à fond.
C'est bien dommage pour une organisation qui se veut apolitique mais qui visiblement n'a pas la volonté de faire le ménage à fond.
- Reine MargotDemi-dieu
Le pédagogisme est un fléau dans l'EN mais autant laisser les victimes comme Fabienne Calmes et sa famille tranquilles et ouvrir un autre fil pour aborder la question de la sanctuarisation de l'école.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- FinrodExpert
Il existe des structures qui savent gérer des personnes bien plus instables et donc dangereuses que ne l'était ici la meurtrière, je suis bien placé pour le savoir, des personnes de ma famille travaillent en psychiatrie, parfois avec des personnes qui ont commis de tels meurtres dans des accès de folie.
Tout n'est qu'une question de procédure, de partage raisonné de l'information et n'a rien à voir avec le contenu des cours ou même le métier (on peut avoir à gérer ces gens dans de très nombreux métiers).
Je pensais avoir lu qu'Emmanuel Protin avait été exclu du SNALC, j'ai dû lire trop vite à l'époque. Quoi qu'il en soit le discours n'est pas représentatif du SNALC, ne serait-ce que parce qu'il est idiot et individuel quand tout position syndicale doit être collective.
Et si les personnes qui partagent l'analyse du SNALC sur le système éducatif (je parle bien d'analyse, ce texte de Protin est minable) et qui s'émeuvent dans uns posture passive de la bêtise de notre collègue venaient adhérer et militer en masse, cela éviterait tout simplement ce type de singularité...
Cela est valable aussi pour ceux qui partagent les idées d'autres syndicats mais n'y vont pas. Un syndicat n'est pas un parti politique, sont vivier de recrutement est infime et les syndicalistes professionnels sont extrêmement rares (et pénalisés dans leur carrière car avançant à l'ancienneté)
Tout n'est qu'une question de procédure, de partage raisonné de l'information et n'a rien à voir avec le contenu des cours ou même le métier (on peut avoir à gérer ces gens dans de très nombreux métiers).
Je pensais avoir lu qu'Emmanuel Protin avait été exclu du SNALC, j'ai dû lire trop vite à l'époque. Quoi qu'il en soit le discours n'est pas représentatif du SNALC, ne serait-ce que parce qu'il est idiot et individuel quand tout position syndicale doit être collective.
Et si les personnes qui partagent l'analyse du SNALC sur le système éducatif (je parle bien d'analyse, ce texte de Protin est minable) et qui s'émeuvent dans uns posture passive de la bêtise de notre collègue venaient adhérer et militer en masse, cela éviterait tout simplement ce type de singularité...
Cela est valable aussi pour ceux qui partagent les idées d'autres syndicats mais n'y vont pas. Un syndicat n'est pas un parti politique, sont vivier de recrutement est infime et les syndicalistes professionnels sont extrêmement rares (et pénalisés dans leur carrière car avançant à l'ancienneté)
- BientôtlesudFidèle du forum
Finrod a écrit:les syndicalistes professionnels sont extrêmement rares (et pénalisés dans leur carrière car avançant à l'ancienneté)
Il me semble que ceci est faux, un collègue totalement déchargé avance dans la moyenne de son corps, d'après mes souvenirs.
- BabayagaGrand sage
holderfar a écrit:Alors là, je le dis, j'ai franchement honte d'avoir adhéré au SNALC un jour. Je m'en tiendrai là, c'est mieux.
Rien que ça :shock:
Comme si j'avais honte d'avoir voté Jospin en 2002 quand Hollande fait n'importe quoi dix ans plus tard...
Je ne me sens absolument pas concernée par ce genre de propos. Je regrette juste qu'ils aient été proférés. Et je regrette que ce soit par un représentant du SNALC, évidemment. Mais bon, ça ne vient pas changer l'idéologie du syndicat.
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Je ne gère plus la rubrique en accès restreint, adressez-vous à Hermione, merci
- FinrodExpert
ylm a écrit:J'avais lu qu'Emmanuel Protin avait été écarté du SNALC suite à ses propos déjà nauséabonds sur Radio Courtoisie, je vois qu'en fait ce syndicat lui offre toujours une tribune pour déverser sa haine.
C'est bien dommage pour une organisation qui se veut apolitique mais qui visiblement n'a pas la volonté de faire le ménage à fond.
Il n'avait pas tenu de propos particulier sur Radio Courtoisie (ou alors il faudra les ressortir ?), il a été exclu pour avoir accepté d'y être invité en premier lieu. Si le seul fait d'accepter un contact avec un média d'extrême droite vaut d'être exclus d'instance du SNALC, cela en dit au contraire long sur son indépendance.
Enfin, je vois que pas mal d'intervenants profitent de l'occasion pour grossir le portrait. Un mois avant les élections, pouvoir crier au loup devant le SNALC est sans doute trop beau pour certains. Emmanuel Protin tient des propos idiots en affirmant que le pédagogisme est la cause de ce meurtre ou qu'il y a un lien, mais il ne déverse de haine envers personne (envers le pédagogisme certes mais osez dire que devant certains discours d'IPR ou de formateur IUFM, vous n'êtes pas vous même en colère...) et ne se marque pas non plus politiquement.
Ce dont il parle , la violence, les difficultés parents enseignants est sans lien avec le meurtre mais est bien réel et rien n'est proposé actuellement pour améliorer la situation. Il va quand même falloir s'interroger, essayer de réfléchir aussi à ce type de question.
Enfin on ne "fait pas le ménage" sur la base de suspicions, toutes les instances ont des statuts qui doivent être respectés. Si Protin est toujours là c'est qu'il a apporté la preuve qu'il n'est pas lié à une structure politique. S'il est ce que vous pensez, je veux qu'on me le prouve, je suis démocrates, je respecte les règles de vie en société et me bat précisément contre toute logique d'épuration subjective fondée sur la perception de l'autre comme celle à laquelle vous faite référence.
- pmullerHabitué du forum
On va dire que les gens savent lire : en suivant le lien donné par le post de John, on arrive au journal concerné, puis à l'article d'E. Protin, et la page suivante dit qu'il faut voter Snalc, sans doute pour que tout cela ne se reproduise pas Les électeurs apprécieront et donneront leurs voix à un syndicat plus digne.
Babayaga, je ne suis pas d'accord avec ce que tu dis : un journal syndical est le fruit d'un travail collectif, donc on ne peut pas prétendre que le comité de rédaction / ou de relecture n'est pas d'accord et qu'il s'agit d'une seule personne (Protin) qui se perd dans le mauvais goût !
Babayaga, je ne suis pas d'accord avec ce que tu dis : un journal syndical est le fruit d'un travail collectif, donc on ne peut pas prétendre que le comité de rédaction / ou de relecture n'est pas d'accord et qu'il s'agit d'une seule personne (Protin) qui se perd dans le mauvais goût !
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
Gryphe a écrit:Isis39 a écrit:Que dire devant ce déchaînement de haine et de bêtise ?
Rien, c'est mieux.
Enfin si. Du coup, je vais tenter de dire ce que j'ai pensé en juillet, et que je n'ai pas pu dire parce que je sais que c'est une position originale et qu'elle est dure à défendre.
Je pense exactement l'inverse de ce qui est écrit dans l'article, mais c'est lié à mon histoire personnelle, parce que j'ai connu deux personnes assassinées dans l'exercice de leurs fonctions, le genre de fonctions qui mettent "à part" et qui "sanctuarisent". Là aussi, les meurtres avaient été commis dans un accès de folie. Comment qualifier autrement l'irrationnel ?
Donc les phrases qui suivent sont purement personnelles, d'autant que je n'ai pas vu cette analyse développée ailleurs.
L'irrationnel et l'inexplicable ne s'expliquent pas. Comment expliquer par a + b un geste de folie qui, même expliqué par la personne elle-même, demeure un geste de folie ?
Mais en tout cas, l'explication par l'école ouverte, trop ouverte, les professeurs des écoles trop accessibles, je n'y crois pas une seconde. Je pense même exactement l'inverse.
L'école doit-elle être ouverte ou fermée ? L'école doit-elle être ouverte sur la société ou non ? Autant de débats qui agitent nos topics et nos revues syndicales. Chacun pensant qu'elle est trop, ou pas assez, en fonction de sa vision de l'école.
L'école doit-être être "sanctuarisée" ?
Bon, je l'avoue, les deux personnes dont je parle ci-dessus étaient des religieux et cela influe mon analyse, je crois.
L'impression que j'ai eue en juillet, sans rien connaître à la situation, c'est que peut-être, et contrairement à tout ce qui a été dit, l'école est encore un sanctuaire. Encore une fois, je ne connais pas la situation, mais n'empêche, voilà une dame qui, dans un accès de folie, assassine une maîtresse d'école. Personne d'autre. Parce que la maîtresse d'école, c'est quelqu'un d'important. C'est quelqu'un que l'on considère comme important. C'est une personne qui a de l'autorité. C'est une personne considérée. Et comme c'est une personne considérée, c'est précisément à elle que l'on va reprocher tous les maux de la société. Parce qu'en quelque sorte, elle incarne la République.
Ce crime est injustifiable, inexplicable et demeurera inexpliqué. Comme tous les gestes de folie.
Mais on ne peut pas dire que c'est un crime lié à une école trop ouverte qui se délite. La maîtresse d'école a symbolisé l'école qui elle-même symbolise la nation. L'école n'a pas été trop ouverte. Elle a incarné des valeurs parmi les plus fortes de notre pays. Elle a incarné la République.
En l'occurrence, "sanctuariser" davantage n'aurait rien empêché.
RIP Fabienne.
Je trouve ce point de vue très intéressant et il correspond à ce que j'ai ressenti au moment des faits. D'où ma gêne vis-à-vis d'une certaine récupération, même si je trouve important qu'on n'ait pas minimisé cet acte.
Les écoles maternelles sont plus accessibles que les écoles primaires, elles ne sont pas pour autant désanctuarisées.
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Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
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- Est-ce qu'un hommage à Fabienne Terral-Calmès est prévu à la rentrée?
- Albi : La classe de Fabienne Terral-Calmès a été reconstruite.
- Un an après, une pensée pour Fabienne Terral Calmès et sa famille
- La meurtrière de Fabienne Terral-Calmès (PE, Albi) déclarée pénalement irresponsable
- Albi : Najat Vallaud-Belkacem rend hommage à Fabienne Terral-Calmès.
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