- AmaliahEmpereur
Je ne vois pas où est le jeu de mots dans la première phrase: " c'en est fait, la Brinvilliers est en l'air"...
Et qd Mme de Sévigné écrit "elle a empoisonné dix fois de suite son père", je voyais là une critique de la justice qui aurait poussé la Brinvilliers à s'accuser de multiples choses qu'elle n'aurait pas faites, mais peut-être cette phrase insiste-t-elle tout simplement sur sa cruauté?
Merci pour votre aide.
Et qd Mme de Sévigné écrit "elle a empoisonné dix fois de suite son père", je voyais là une critique de la justice qui aurait poussé la Brinvilliers à s'accuser de multiples choses qu'elle n'aurait pas faites, mais peut-être cette phrase insiste-t-elle tout simplement sur sa cruauté?
Merci pour votre aide.
- retraitéeDoyen
A tout hasard, car je n'ai pas le texte complet sous les yeux, et je réponds "de mémoire", elle est en l'air parce que ses cendres ont été dispersées au vent, et elle a fait de multiples tentatives pour empoisonner son père; réponse sans garantie!Caro11 a écrit:Je ne vois pas où est le jeu de mots dans la première phrase: " c'en est fait, la Brinvilliers est en l'air"...
Et qd Mme de Sévigné écrit "elle a empoisonné dix fois de suite son père", je voyais là une critique de la justice qui aurait poussé la Brinvilliers à s'accuser de multiples choses qu'elle n'aurait pas faites, mais peut-être cette phrase insiste-t-elle tout simplement sur sa cruauté?
Merci pour votre aide.
- AmaliahEmpereur
Doit-on comprendre "elle est en l'air" comme "se foutre en l'air" d'où le jeu de mots avec les cendres qui se dispersent?
Pensez-vous qu'elle a vraiment fait de multiples tentatives pour assassiner son père ou bien que sous l'effet de la torture elle a avoué plus qu'elle n'en a commis?
Pensez-vous qu'elle a vraiment fait de multiples tentatives pour assassiner son père ou bien que sous l'effet de la torture elle a avoué plus qu'elle n'en a commis?
- SaraswatiNeoprof expérimenté
les deux lettres suivantes remontent un peu avant dans l'histoire et expliquent le contexte :
http://french.chass.utoronto.ca/fre180/Empoisonneuse.html
Tu liras aussi ceci :
"Madame de Sévigné débute
remarquablement sa lettre par un jeu de mots en s'exclamant:
«Enfin c'en est fait, la Brinvilliers est en l'air.» La
force humoristique de cette phrase vient du jeu avec
l'explication suivante où Madame précise que l'inculpée a
été brûlée et les cendres, laissées au vent. Elle
poursuit ensuite avec une antithèse entre le «petit corps» de
la Brinvilliers et le «fort grand feu» dans lequel il a été
brûlé. De telles antithèses reviennent quelques fois au
cours du texte."
sur http://www.mynewsuccess.com/bio/papers/french/lSevigne.htm
J'ai lu aussi qu'elle avait tenté pendant 8 mois de tuer son père, elle a aussi tué ses 2 frères et a tenté de tuer sa sœur !
http://french.chass.utoronto.ca/fre180/Empoisonneuse.html
Tu liras aussi ceci :
"Madame de Sévigné débute
remarquablement sa lettre par un jeu de mots en s'exclamant:
«Enfin c'en est fait, la Brinvilliers est en l'air.» La
force humoristique de cette phrase vient du jeu avec
l'explication suivante où Madame précise que l'inculpée a
été brûlée et les cendres, laissées au vent. Elle
poursuit ensuite avec une antithèse entre le «petit corps» de
la Brinvilliers et le «fort grand feu» dans lequel il a été
brûlé. De telles antithèses reviennent quelques fois au
cours du texte."
sur http://www.mynewsuccess.com/bio/papers/french/lSevigne.htm
J'ai lu aussi qu'elle avait tenté pendant 8 mois de tuer son père, elle a aussi tué ses 2 frères et a tenté de tuer sa sœur !
- henrietteMédiateur
En fait, elle avait mis au point ses poisons sur les malades qu'elle allait visiter, en bonne dame patronnesse, dans les hospices. Elle pensait avoir mis sa formule au point, mais elle n'avait pas réalisé que son père était d'une constitution bien plus robuste qu'un pauvre, malade de plus. Elle est au final multiplié la dose initiale d'arsenic par 15 ou 20, et le pauvre homme est resté alité des années avant de finir par mourir.
Elle a tué ses frères -qui l'avaient violée toute son enfance- et elle a aussi tenté de tuer sa fille parce que décidément elle était trop bête a-t-elle expliqué. Elle s'est aussi débarrassé d'un mari.
Elle a tué ses frères -qui l'avaient violée toute son enfance- et elle a aussi tenté de tuer sa fille parce que décidément elle était trop bête a-t-elle expliqué. Elle s'est aussi débarrassé d'un mari.
- SaraswatiNeoprof expérimenté
merci pour cet éclaircissement Henriette, n'ayant pas étudié ce texte jusqu'à présent je n'en savais pas tant sur la Brinvilliers !
- MélisandeNeoprof expérimenté
Je remonte ce fil car j'ai une question sur cette même lettre de Mme de Sévigné à propos de l'exécution de Mme de Brinvilliers.
Il ressort de cette lettre une sorte de gravité, et je n'arrive plus à me souvenir exactement de mes cours de fac à ce propos :
- Mme de Sévigné ressent-elle de la stupéfaction, voire de l'horreur, en constatant qu'une "femme de sa condition" peut être soumise à la question, torturée, jugée, puis exécutée sur la place publique comme n'importe quelle manante ?
- Mme de Sévigné éprouve-t-elle de l'horreur face aux crimes de Mme de Brinvilliers à qui on accordait, par ailleurs, "un certain air d'innocence" ?
Je bloque sur les explications, et j'ai beau fureter sur le net et dans mes livres, je n'arrive pas à trouver laquelle de ces deux explications est la plus plausible.
Quelqu'un pour m'éclairer ?
Il ressort de cette lettre une sorte de gravité, et je n'arrive plus à me souvenir exactement de mes cours de fac à ce propos :
- Mme de Sévigné ressent-elle de la stupéfaction, voire de l'horreur, en constatant qu'une "femme de sa condition" peut être soumise à la question, torturée, jugée, puis exécutée sur la place publique comme n'importe quelle manante ?
- Mme de Sévigné éprouve-t-elle de l'horreur face aux crimes de Mme de Brinvilliers à qui on accordait, par ailleurs, "un certain air d'innocence" ?
Je bloque sur les explications, et j'ai beau fureter sur le net et dans mes livres, je n'arrive pas à trouver laquelle de ces deux explications est la plus plausible.
Quelqu'un pour m'éclairer ?
- MélisandeNeoprof expérimenté
Personne pour me répondre ?
Je me prends le chou pour rien, c'est ça ?
Je me prends le chou pour rien, c'est ça ?
- invite_EHNiveau 3
Bonjour, pouvez vous m'éclairer sur cette phrase "et les cendres au vent ; de sorte que nous la respirerons, et par la communication des petits esprits, il nous prendra quelque humeur empoisonnante, dont nous serons tout étonnés." Merci!
- User17706Bon génie
C'est une référence à la doctrine physiologique cartésienne des esprits animaux (« petits esprits »). Mme de Sévigné s'amuse à imaginer que, ayant respiré les restes de la Brinvilliers et attrapé au vol certains de ses « petits esprits », « nous » nous découvrirons des envies d'empoisonner autrui. Les « esprits animaux » (c'est de la matière, mais très volatile : des corps très petits qui se meuvent très vite) jouent dans la physiologie de Descartes, dont tout le cercle de Mme de Sévigné était fort entiché, un rôle comparable à celui que joue dans notre physiologie l'influx nerveux. Le début de la première partie du Traité des passions de l'Âme contient un exposé succint de la façon dont les esprits contribuent aux mouvements du corps.
- F.LemoineÉrudit
J'en profite pour vous recommander très "chaudement" cette petite merveille :
_________________
"La vie est mêlée de traverses. Il est bon de s'y tenir sans cesse préparé." (Molière, Les Fourberies de Scapin).
- AmaliahEmpereur
Merci pour la référence!
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