L'humanisme (EAF)

Bonjour,
Après avoir fini de concocter ma séquence sur l'Humanisme, je m'aperçois que j'ai quatre lectures analytiques, dont deux de Rabelais (Gargantua et Pantagruel) et deux de Montaigne (deux extraits des Essais...).
Cela vous parait-il trop réducteurs ? J'aborde bien sûr d'autres auteurs en textes complémentaires, notamment d'Aubigné et Ronsard mais c'est vrai que les textes de la liste ne seront que de deux auteurs... Dois-je changer quelque chose ?
Merci de votre aide !

ben c'est vria que ce serait mieux d'avoir trois auteurs différents!

Pour te dire méchamment, cela me géne de mettre Aubigné dans la case Humanisme..

As-tu fait toutes tes lectures analytiques? et sur quoi travailles tu spécifiquement?

Si tu indiques ta problématique, on pourra peut-être mieux répondre à ta question et éventuellement te conseiller d'autres textes.

Ma problématique, c'est : l'Humanisme et la vision de l'homme et du monde. Je fais plusieurs thématiques et un texte en LA pour chaque interrogation.
La naissance de Gargantua (ch 7 de Gargantua) permettrait de voir en quoi l'exubérance et le géantisme est reflet des idées humanistes ; l'étude de la lettre de Gargantua dans Pantagruel pose le problème de l'éducation ; un texte de Montaigne permettrait de voir la problématique de l'altérité et la dénonciation de l'esclavage ; et enfin, un autre extrait des Essais interroge les problématiques de l'Humanisme et met en place un certain scepticisme...
Hum, voilà, je pense pouvoir trouver un autre texte au sujet de l'altérité mais j'écoute volontiers vos idées.

Pour d'Aubigné, je fais un groupement de textes sur les guerres de religion. J'admets qu'il n'entre pas tout à fait dans la case, pour reprendre tes propos, mais je me vois mal ne pas en parler dans ce groupement...

EGny a écrit:
Pour d'Aubigné, je fais un groupement de textes sur les guerres de religion. J'admets qu'il n'entre pas tout à fait dans la case, pour reprendre tes propos, mais je me vois mal ne pas en parler dans ce groupement...

je suis d'accord car l'humanisme se place dans le contexte de la Renaissance et on ne peut pas passer à côté des guerres de religion.
L'an passé mes 1ères avaient adoré l'extrait des Tragiques - j'avais été fort surprise d'ailleurs :lol:

Dans ce cas, je pense que j'enlèverai le dernier Montaigne pour le mettre en LC et je mettrai à la place un poème de la Pléiade : par exemple "Je me ferai savant..." de Du Bellay pour faire le passage entre l'optimisme et la foi dans les capacités humaine de Rabelais, et la vision plus mesurée voir désabusée de l'humanisme de la seconde partie du siècle.

Et si vous tentiez La Boétie - le Discours de la servitude volontaire ? Je crois que c'est disponible en Mille et une nuits... Et côté Humanisme et argumentation, c'est imparable.

En doc. complémentaire, tu peux leur donner un extrait du Discours sur la dignité de l'homme de Pic de la Mirandole, l'extrait suivant par exemple qui montre l'originalité de l'homme dans la création :

"Le parfait artisan décida finalement qu'à celui à qui il ne pouvait rien donner en propre serait commun tout ce qui avait été le propre de chaque créature. Il prit donc l'homme, cette oeuvre à l'image indistincte, et l'ayant placé au milieu du monde, il lui parla ainsi : « Je ne t'ai donné ni place déterminée, ni visage propre, ni don particulier, ô Adam, afin que ta place, ton visage et tes dons, tu les veuilles, les conquières et les possèdes par toi-même. La nature enferme d'autres espèces en des lois par moi établies. Mais toi, que ne limite aucune borne, par ton propre arbitre, entre les mains duquel je t'ai placé, tu te définis toi-même. Je t'ai mis au milieu du monde, afin que tu puisses mieux contempler autour de toi ce que le monde contient. Je ne te fait ni céleste ni terrestre, ni mortel ni immortel, afin que, souverain de toi-même, tu achèves ta propre forme librement, à la façon d'un peintre ou d'un sculpteur. Tu pourras dégénérer en formes inférieures, comme celle des bêtes, ou, régénéré, atteindre les formes supérieures qui sont divines. »
O souveraine générosité de Dieu le Père! souveraine et admirable félicité de l'homme! A lui, il est donné d'avoir ce qu'il désire et d'être ce qu'il veut. Les bêtes, au moment où elles naissent, portent en elles dès la matrice de leur mère, comme dit Lucilius, tout ce qu'elles auront. Les esprits supérieurs ont été, dès le commencement ou peu après, ce qu'ils seront à jamais dans les siècles des siècles. Mais dans chaque homme qui naît, le Père a introduit des semences de toutes sortes, des germes de toute espèce de vie. Ceux que chacun a cultivés croîtront, et ils porteront des fruits en lui. Si ces germes sont végétaux, il deviendra plante, sensitifs, il deviendra animal, rationnels, il se fera âme céleste, intellectuels, il sera ange et fils de Dieu. Mais si, insatisfait du sort de chaque créature, il se recueille dans le centre de son unité, devenu un seul esprit avec Dieu, il se tiendra avant toutes choses dans la ténèbre solitaire du Père qui est établi au-dessus de tout." (Pic de la Mirandole, Discours sur la dignité de l'homme, traduit du latin par O.Boulnois et G.Tognon)

PS. La Boétie, c'est une idée géniale.