Les enseignants français sont 2 fois plus insultés ou menacés que le reste de la population.

"Plus d’une personne sur dix travaillant à l’Education nationale (enseignants, conseillers et assistants d’éducation, chefs d’établissement) déclare avoir fait l’objet de menaces et d’insultes, soit près de deux fois plus que dans l’ensemble des autres professions, selon une étude de l’Insee publiée jeudi.
Les violences physiques contre les personnels de l’Education nationale sont «relativement rares": 0,6% déclarent en moyenne, chaque année, en avoir été victime dans l’exercice de leur fonction, un taux à peine différent (0,5%) que celui de l’ensemble des personnes occupant un emploi, révèle l’enquête Cadre de vie et sécurité (CVS) menée entre 2007 et 2013, publiée dans Insee Première de juillet 2014..."

http://www.ledauphine.com/france-monde/2014/07/03/education-nationale-deux-fois-plus-de-menaces-et-d-insultes-que-dans-les-autres-professions

À 8 heures sur France Inter

Plus même que les policiers ou les gardiens de prison ?   

http://www.20minutes.fr/societe/1413991-education-nationale-deux-fois-plus-de-menaces-et-d-insultes-que-dans-les-autres-professions#commentaires

Je vous laisse découvrir les petits commentaires sympas des abonnés de 20 Minutes.
Vous saviez qu'un prof, ça travaillait deux fois moins que les autres, soit 15 heures max par semaine ?   

Ces chers petits vont grandir et auront des enfants. Cela nous promet une société diablement violente !

                                            
Les gens parlent souvent de ce qu'ils ne connaissent pas, c'est vraiment pénible !

Personnellement je ne connais pas de prof qui travaillerait max 15h par semaine..... Ca m'éneeeeeeeeeerve !!!!!!!!!!!!!!!!!!! Si les gens pouvaient être à notre place un moment, je serais curieux de voir combien jetteraient l'éponge dès la 1e semaine...

Et je ne reviendrai pas sur le "2x plus de vacances".... Ce qui me choque le plus, je crois, c'est le commentaire "il y a d'autres professions comme caissier etc.... qui sont plus touchées" .... En gros le prof se fait insulter ce n'est pas grave, il est là pour ça !!!!!!!     

Je vais aller jeter un coup d’œil aux chiffres de l'Insee car de mon expérience, les conseillers de Pôle Emploi/Caf ainsi que le personnel médical des urgences s'en prennent plein la tête.  

Dans les services sociaux aussi (CCAS, CMS, associations caritatives) !!

coindeparadis a écrit:Dans les services sociaux aussi (CCAS, CMS, associations caritatives)  !!

Oui, aussi. La mère d'une amie travaille pour les services sociaux, elle mène des enquêtes qui peuvent aboutir dans le pire des cas au retrait de la garde des enfants. Elle reste très discrète sur ce qu'elle fait dans la vie...

Par définition, les personnes travaillant devant un public ont plus de risque de se faire insulter qu'un informaticien qui discute toute la journée avec son ordinateur. Ce ci n'excusant pas cela cependant.
Il s'agit par ailleurs d'une enquête de vcitimisation qui se fonde donc sur le ressenti des personnes. Je ne minimise pas le phénomène mais ces deux éléments doivent être pris en compte. Certaines professions peuvent minimiser certains phénomènes et d'autres les accentuer.
Il n'en demeure pas moins que les enseigants subissent comme d'autres professions exposées la tendance de nos congénères à considérer que tout leur est dû.
Effectivement, les personnels hospitaliers, de ce que j'entends dans ma famille sont particulièrement exposés, y compris physiquement. Je ne compte pas le nombre de morsures, baffes et autres joyeusetés que ma soeur a subies pendant sa carrière d'infirmière psychiatrique.

Ingeborg B. a écrit:Par définition,   les personnes travaillant devant un public ont plus de risque de se faire insulter qu'un informaticien qui discute toute la journée avec son ordinateur. Ce ci n'excusant pas cela cependant.
Il s'agit par ailleurs d'une enquête de vcitimisation qui se fonde donc sur le ressenti des personnes. Je ne minimise pas le phénomène mais ces deux éléments doivent être pris en compte. Certaines professions peuvent minimiser certains phénomènes et d'autres les accentuer.
Il n'en demeure pas moins que les enseigants subissent comme d'autres professions exposées la tendance de nos congénères à considérer que tout leur est dû.
Effectivement, les personnels hospitaliers,  de ce que j'entends dans ma famille sont particulièrement exposés,  y compris physiquement. Je ne compte pas le nombre de morsures, baffes et autres joyeusetés que ma soeur a subies pendant sa carrière d'infirmière psychiatrique.  

J'ai travaillé en psychiatrie, je confirme. Je rajouterai abus de nature sexuelle aussi...

J'ai surtout du mal à comprendre l'intérêt de ce genre d'enquête...
Que l'on souffre, comme d'autres métiers comme vous l'avez tous signalé, d'un manque de respect, reconnaissance... c'est un fait, mais franchement ce genre de traitement journalistique ne va rien y changer, à part lire ou entendre des commentaires parfaitement ineptes à l'image de ceux des lecteurs de 20min qui cultivent tous les clichés possibles à propos des profs...
Alors franchement qu'on arrête avec tout le battage médiatique, et qu'on traite les problèmes (réellement et sérieusement!!) lorsqu'ils se produisent!

Le poids des métiers en contact avec le public est donc prépondérant parmi l'ensemble des professions qui servent ici de point de comparaison.

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=ip1506

J'avais un jambe dans le médico-social, l'autre dans EdNat, cette année.  J'ai eu les 3 types (menaces, insultes, agression physique),  la quasi-totalité de mes collègues (même s'il y a des différences de dégré) ayant subi au moins deux. Le bravoure, et dans mon cas une année de stage, empêche d'en parler trop.

Que faire quand un enfant te tape dans le bureau de proviseur et le proviseur te dissuade de porter plainte?   You rolls your dice, you takes your chances... et pour être honnête je suis de l'avis de proviseur, mon agresseur ne m'a pas incapacité, il était hors de lui.  Il a suffisament d'ennuis déjà dans sa vie...

Cela semble en effet être un questionnaire qui est à la base de ces jolis tableaux...  mais je ne sais pas quelle conclusion tirer de ce fait.  Et pour le "tapage" médiatique, il faut arrêter d'étudier les phénomènes sociaux alors puisque la presse s'empare?

Je comprends bien ce que tu veux dire mafalda16, en allant à l'école les élèves lisant cela pourraient se dire, il est normal d'être ch*** avec le/la prof.  Bon... toujours est-il que je suis très content que cette étude a été faite.

yphrog a écrit:

Le poids des métiers en contact avec le public est donc prépondérant parmi l'ensemble des professions qui servent ici de point de comparaison.

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=ip1506

J'avais un jambe dans le médico-social, l'autre dans EdNat, cette année.  J'ai eu les 3 types (menaces, insultes, agression physique),  la quasi-totalité de mes collègues (même s'il y a des différences de dégré) ayant subi au moins deux. Le bravoure, et dans mon cas une année de stage, empêche d'en parler trop.

Que faire quand un enfant te tape dans le bureau de proviseur et le proviseur te dissuade de porter plainte?   You rolls your dice, you takes your chances... et pour être honnête je suis de l'avis de proviseur, mon agresseur ne m'a pas incapacité, il était hors de lui.  Il a suffisament d'ennuis déjà dans sa vie...

Cela semble en effet être un questionnaire qui est à la base de ces jolis tableaux...  mais je ne sais pas quelle conclusion tirer de ce fait.  Et pour le "tapage" médiatique, il faut arrêter d'étudier les phénomènes sociaux alors puisque la presse s'empare?

Je comprends bien ce que tu veux dire mafalda16, en allant à l'école les élèves lisant cela pourraient se dire, il est normal d'être ch*** avec le/la prof.  Bon... toujours est-il que je suis très content que cette étude a été faite.

Ah donc il faut le plaindre en plus, le pauvre petit ?

Je vous mets le lien de l'Insee : http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1506

t'es trop tard.    

Je n'ai pas envie d'accélerer le processus qui menerait un de mes élèves à la prison, Cincinatti.  En dépit de ces débordements, dû à son handicap bien réel, c'est un garçon qui a besoin d'amour et de bienveillance.  Et non, il n'est pas petit.  Du tout.  

Je précise tout de suite que je ne suis pas psy et que donc mon diagnose ne vaut strictement rien.  Ceci dit, j'ai lu son dossier (ça a pris un moment d'ailleurs, c'est assez épais déjà...)

Vieux motard que jamais. ^^

Yphrog, l'Itep est un monde très violent ! J'ai travaillé avec des éducateurs qui considéraient que se faire frapper n'était pas grave, parce que courant ! Le travail d'éducation - et de rééducation - passe par la nécessité de rappeler ce qui relève du normal et du pathologique (cf Canguilhem). Sans quoi ces enfants sans normes deviendront des adultes a-normaux.

Faut-il vraiment s'étonner ? Le prof bashing est devenue une spécialité et le ministère nous défend avec une telle ardeur...pourquoi les autres se gêneraient-ils ?    

coindeparadis a écrit:Yphrog, l'Itep est un monde très violent ! J'ai travaillé avec des éducateurs qui considéraient que se faire frapper n'était pas grave, parce que courant ! Le travail d'éducation - et de rééducation - passe par la nécessité de rappeler ce qui relève du normal et du pathologique (cf Canguilhem). Sans quoi ces enfants sans normes deviendront des adultes a-normaux.

Je ne connais Canguilhem que de nom (et ce uniquement depuis que je lis certains Neos, d'ailleurs). Je ne vois pas tout de suite le rapport en lisant les résumés, mais si tu me dis que le livre parle de l'éducation, je serai peut-être tenté!

Je suis d'accord pour le travail d'éducation et de rééducation, mais ne suis pas sûr du role du judiciaire dans ce processus. Le nombre de rapports d'incidents que j'ai dû rédiger cette année. Et le parquet de Lyon ne m'a toujours pas convoqué pour une autre histoire élève-élève qui a eu lieu en début d'année.

wikipedia a écrit:Le normal et le pathologique est une recherche approfondie sur la nature et le sens de la notion de normalité en médecine et en biologie, mais aussi sur la production et l'institutionnalisation des connaissances scientifiques. Aujourd'hui encore, Le Normal et le Pathologique reste fondamental sur le plan de l'anthropologie médicale et de l'histoire des idées, et a connu un grand retentissement, notamment par le biais de l'influence que Canguilhem a exercé sur Foucault.

Question naïve d'un étranger qui ne connais pas l'histoire des régimes spéciaux :

La penibilité chez le SNCF, est-ce en raison du contact avec le public ou le poids des trains?

http://pluzz.francetv.fr/france3

lumeeka a écrit:Je vais aller jeter un coup d’œil aux chiffres de l'Insee car de mon expérience, les conseillers de Pôle Emploi/Caf ainsi que le personnel médical des urgences s'en prennent plein la tête.  

Ma mère travaille à Pôle Emploi, il n'est pas rare qu'ils doivent appeler la police pour un excité (et elle ne travaille pas dans une zone de non-droit), et ils ont déjà baissé le rideau suite à de sévères menaces.

yphrog a écrit:La penibilité chez le SNCF, est-ce en raison du contact avec le public ou le poids des trains?  

Il peut y avoir le contact avec le public et les insultes pour des situations auxquelles ils ne peuvent rien.
Les roulants ont aussi chaque semaine des roulements de travail qui les obligent au Repos Hors Résidence, en foyers dans les dépôts, d'où vie familiale plus difficile (en même temps, le prof qui est à 800 km de son conjoint, hein...). Il y a aussi le travail de nuit enchaîné au travail de jour, les longues périodes de garage en ligne en pleine cambrousse sans pouvoir dormir, l'impossibilité d'aller aux toilettes ou de se lever pendant la marche (et il y a des trajets de 3 ou 4h sans arrêt) : je ne sais pas si ça joue.

Yphrog a écrit:e ne connais Canguilhem que de nom (et ce uniquement depuis que je lis certains Neos, d'ailleurs). Je ne vois pas tout de suite le rapport en lisant les résumés, mais si tu me dis que le livre parle de l'éducation, je serai peut-être tenté!

Je suis d'accord pour le travail d'éducation et de rééducation, mais ne suis pas sûr du role du judiciaire dans ce processus. Le nombre de rapports d'incidents que j'ai dû rédiger cette année. Et le parquet de Lyon ne m'a toujours pas convoqué pour une autre histoire élève-élève qui a eu lieu en début d'année.

Je trouve au contraire important de leur rappeler qu 'on est pas dans le registre de la règle familiale mais dans celui de la Loi. L'insulte, la violence physique, la menace de mort... sont des délits, et cette loi est celle de tous. C'est souvent ce qui manque à ces jeunes, un cadre qui dépasse les petits arrangements familiaux ou institutionnels (au sens de l'institution qu'est l'ITEP).
Canguilhem n'a pas écrit un ouvrage d'éducation, mais de psychologie (psychopathologie). Il interroge la notion de norme notamment.

Cripure a écrit:

yphrog a écrit:La penibilité chez le SNCF, est-ce en raison du contact avec le public ou le poids des trains?  

Il peut y avoir le contact avec le public et les insultes pour des situations auxquelles ils ne peuvent rien.
Les roulants ont aussi chaque semaine des roulements de travail qui les obligent au Repos Hors Résidence, en foyers dans les dépôts, d'où vie familiale plus difficile (en même temps, le prof qui est à 800 km de son conjoint, hein...). Il y a aussi le travail de nuit enchaîné au travail de jour, les longues périodes de garage en ligne en pleine cambrousse sans pouvoir dormir, l'impossibilité d'aller aux toilettes ou de se lever pendant la marche (et il y a des trajets de 3 ou 4h sans arrêt) : je ne sais pas si ça joue.

merci, Cripure, j'étais sûr que tu passerais