Tutoyer ou vouvoyer ses collègues ?

Cripure a écrit:

MrCailloux a écrit:

Cripure a écrit:Ah non, pas de bise
J'ai horreur d'avoir du fond de teint sur les lèvres

Beh  :shock:  vous faites la bise comme une grand mère?

J'ai pas compris   

Je connais que ma grand mère (et ses copines de triominos) qui font la bise en venant écraser leurs lèvres sur mes joues
Je ne sais pas pourquoi...
La bise joue contre joue vous ne risquez pas le fond de teint sur les lèvres

Je tutoie mes collègues (prof, CPE), les surveillants, les secrétaires, la COP, l'infirmière, mon super gestionnaire (qui s'en va, snif), certains agents d'entretien (ceux avec qui on discute). Finalement, je ne vouvoie que le CDE, l'adjointe et certains agents d'entretien avec qui j'ai peu de lien.
Stagiaire, j'ai enseigné quelques semaines dans mon ancien lycée. J'ai eu beaucoup de mal à tutoyer mes anciens profs, encore plus ceux que j'admirais. J'avais l'impression de leur manquer de respect.

De plus en plus, les stagiaires et autres jeunes profs me vouvoient.

Je tutoie les collègues et le CPE. Les surveillants me vouvoient, c'est réciproque.

Comme beaucoup ici, je déteste le cérémonial de la bise le matin en salle des profs, vecteur de microbes divers et variés. Je prétends donc régulièrement depuis septembre être malade mais certains ont compris la parade et me répondent "ce n'est pas grave". Un en particulier qui me bise les joues (horresco referens....).  J'ai donc fini par avouer à certains que je ne supportais que difficilement de faire la bise en dehors d'un cercle restreint d'amis... *moment de solitude*Je tutoie mes collègues au lycée, c'est-à-dire tout le monde en dehors, évidemment, des CDE.

MrCailloux a écrit:La bise joue contre joue vous ne risquez pas le fond de teint sur les lèvres

Je ne suis pas un bobo du VIIe arrondissement, Môssieur. Une bise, c'est bouche sur... ben ce qu'on veut

Quelle horreur de faire la bise tous les matins aux collègues !
Un "bonjour" nous suffit heureusement.
Sinon, comme tout le monde je ne vouvoie que les chefs.

Je n'ai ni vouvoyé ni embrassé pour dire bonjour pendant très longtemps et je trouve la question du tutoiement/vouvoiement fascinante.
Le vouvoiement peut exprimer une distance, une condescendance ou du respect, tout comme il peut aussi être terriblement sexy. C'est aussi un concept que toutes les langues n'ont pas (ou ont abandonné comme en Suède même s'il revient), alors il faut avoir recours à d'autres stratagèmes linguistiques.
Quant aux bisous, je les aime beaucoup. On touche la peau mais on peut aussi renifler l'autre.

lumeeka a écrit:Quant aux bisous, je les aime beaucoup. On touche la peau mais on peut aussi renifler l'autre.

+1
Mais je n'embrasse que ceux que j'apprécie, pas ceux que je ne peux pas sentir...

A mon arrivée en février (premier remplacement en tant que contractuelle), tout le monde m'a tutoyé, et demandé de rendre la pareille. J'avoue que ça a contribué à me mettre à l'aise.
Seule la collègue que je remplaçais m'a vouvoyé, ce qui m'a un peu déstabilisé sachant que j'étais la seule qu'elle vouvoyait ostensiblement.
Cela ajouté à une myriade d'autres signe m'a clairement fait sentir que j'étais la lie de l'éducation nationale...
Comme dit lumeeka, il y a une réelle force dans le vouvoiement...
Et sinon, pour la bise, je m'adapte! Au collègue, au monde déjà présent, bref... Et pour respecter les épidermes sensibles, je limite le fond de teint  :lol!: 

Fesseur Pro a écrit:

lumeeka a écrit:Quant aux bisous, je les aime beaucoup. On touche la peau mais on peut aussi renifler l'autre.

+1
Mais je n'embrasse que ceux que j'apprécie, pas ceux que je ne peux pas sentir...

Ou plutôt que vous sentez trop

Fesseur Pro a écrit:

lumeeka a écrit:Quant aux bisous, je les aime beaucoup. On touche la peau mais on peut aussi renifler l'autre.

+1
Mais je n'embrasse que ceux que j'apprécie, pas ceux que je ne peux pas sentir...

Cette expression est d'ailleurs en soi très révélatrice; en anglais, on ne parlerait pas de "can't smell him/her" mais de "can't stand". Et si "sentir" peut aussi faire aussi référence à "sentir des sentiments", là encore il y a un décalage avec l'anglais. Je devrais arrêter mes pérégrinations linguistiques, je ne vais pas pouvoir m'arrêter.   

PS : confession. Il m'arrive fréquemment de vouvoyer mes chats et mon pigeon.

L'avantage du vouvoyement c'est qu'il maintient la distance et annonce un certain respect.

Chez nous le tutoyement est de rigueur qq soit l eniveau hiérarchique, ce que je trouve gênant car cela supprime toute une partie du spectre des expressions de respect et de familiarité. C'est dommage de perdre cette capacité à distinguer les personnes.

D'une certaine facon, cette facon de parler (le tutoyement) influence l'attitude et les comportements. D'ailleurs on voit bien pendant la Révolution que la lutte idéologique est aussi passée par les mots avec le "tu" citoyen qui remplacait le "vous" héritage des privilèges.
En l'occurence là j'ai plutot l'impression que c'est l'anglicisation qui est à l'oeuvre.

Fesseur Pro a écrit:Quelle horreur de faire la bise tous les matins aux collègues !
Un "bonjour" nous suffit heureusement.
Sinon, comme tout le monde je ne vouvoie que les chefs.

Tout pareil!

ddav a écrit:L'avantage du vouvoyement c'est qu'il maintient la distance et annonce un certain respect.

Chez nous le tutoyement est de rigueur qq soit l eniveau hiérarchique, ce que je trouve gênant car cela supprime toute une partie du spectre des expressions de respect et de familiarité. C'est dommage de perdre cette capacité à distinguer les personnes.

D'une certaine facon, cette facon de parler (le tutoyement) influence l'attitude et les comportements. D'ailleurs on voit bien pendant la Révolution que la lutte idéologique est aussi passée par les mots avec le "tu" citoyen qui remplacait le "vous" héritage des privilèges.
En l'occurence là j'ai plutot l'impression que c'est l'anglicisation qui est à l'oeuvre.

En Italie,  c'est la troisième personne personne du singulier au féminin, avec une majuscule à l'écrit - Lei/Elle, qui marque le vouvoiement. Dante utilisait parfois le voi/vous et Mussolini a essayé de le mettre au goût du jour. De nos jours, il est surtout utilisé dans le sud.
Cependant, anecdote : l'université anglaise d'où je suis diplômée était intéressante pour le tutoiement/vouvoiement. Dans le département de français, il fallait dire "vous, monsieur, madame/Dr Thingy" sous peine d'exécution capitale alors que dans le département d'italien, tout le monde se tutoyait et s’appelait par son prénom.
Sinon, pour en revenir au sujet initial, j'attends. J'utilise "vous" jusqu'à ce que l'on me dise de dire "tu" et si l'on me dit "tu" de suite, je fais pareil.

HS: Yogi's back !!

lumeeka a écrit:

ddav a écrit:L'avantage du vouvoyement c'est qu'il maintient la distance et annonce un certain respect.

Chez nous le tutoyement est de rigueur qq soit l eniveau hiérarchique, ce que je trouve gênant car cela supprime toute une partie du spectre des expressions de respect et de familiarité. C'est dommage de perdre cette capacité à distinguer les personnes.

D'une certaine facon, cette facon de parler (le tutoyement) influence l'attitude et les comportements. D'ailleurs on voit bien pendant la Révolution que la lutte idéologique est aussi passée par les mots avec le "tu" citoyen qui remplacait le "vous" héritage des privilèges.
En l'occurence là j'ai plutot l'impression que c'est l'anglicisation qui est à l'oeuvre.

En Italie,  c'est la troisième personne personne du singulier au féminin, avec une majuscule à l'écrit - Lei/Elle, qui marque le vouvoiement. Dante utilisait parfois le voi/vous et Mussolini a essayé de le mettre au goût du jour. De nos jours, il est surtout utilisé dans le sud.
Cependant, anecdote : l'université anglaise d'où je suis diplômée était intéressante pour le tutoiement/vouvoiement. Dans le département de français, il fallait dire "vous, monsieur, madame/Dr Thingy" sous peine d'exécution capitale alors que dans le département d'italien, tout le monde se tutoyait et s’appelait par son prénom.
Sinon, pour en revenir au sujet initial, j'attends. J'utilise "vous" jusqu'à ce que l'on me dise de dire "tu" et si l'on me dit "tu" de suite, je fais pareil.

HS: Yogi's back !!  

Hehehe thanks!
Dans le Pacifique, tout le monde se dit "tu" dans les commerces, administrations, adultes et enfants, j'avais peur de mal accepter en classe et finalement c'est bien passé. Dire "tu" à tout le monde qu'on croise c'est vraiment plus friendly.Avec une fleur de frangipanier sur l'oreille...encore plus charmant!

Fesseur Pro a écrit:Quelle horreur de faire la bise tous les matins aux collègues !
Un "bonjour" nous suffit heureusement.
Sinon, comme tout le monde je ne vouvoie que les chefs.

idem!!!  :lol: 

Je vouvoie la direction, je tutoie les collègues (je le fais simplement avec plus de déférence pour les collègues les plus anciens) je serre la main plutôt à ceux avec qui j'ai une connivence, je ne fais la bise à personne, ou presque. J'ai eu un peu de mal à m'y faire en début d'année, maintenant, ça me paraît aller de soi, on est dans un milieu professionel.