Tutoyer ou vouvoyer les élèves ?

Comment a réagi ta principale osteoboy?

Les élèves italiens appellent tous leurs professeurs "prof" pour s'adresser à eux (ce n'est pas irrespectueux), je trouve ça amusant. Les miens m'appellent "sir" et même parfois "sire", ça me va très bien je trouve.

Moi ils me demandent systématiquement pourquoi je ne les tutoie pas. Je leur répond en général que c'est une marque de respect et qu'accessoirement on n'a pas gardé les fraises ensemble (en général ils calent à cette remarque et j'ai la paix ).

osteoboy a écrit:L'année dernière je vouvoyais mes collégiens et ils m'ont soulé pendant toute l'année car  ils détestaient ça. Ils ont même fait un courrier à la principale où il était écrit: "Nous vous écrivons par Mr Ostéoboy nous vouvoie et c'est un manque de respect".....
Je suis resté sur le c... j'ai été vraiment énervé par cette attitude, et cette année en changeant de collège je les tutoie et c'est bien plus simple. L'année prochaine je serais en partie au lycée et je les tutoierai toujours.

Je ne suis pas vraiment étonnée, car ils y voient de la distance, ce qui n'est pas faux, qu'ils interprètent comme du mépris  :shock: 
Bien sûr, s'ils ne sont pas habitués au "vous" certains risquent de réagir encore comme cela, donc à ta place je ne changerais rien, et surtout pas au lycée où ils sont plus âgés, il faut bien qu'ils se frottent à cette façon de parler, c'est aussi une façon de les éduquer.

les miens m'appellent parfois "señor" et poursuivent en tutoyant...   

Je les tutoie et eux aussi me tutoient.

nightowl a écrit:Je les tutoie, les vouvoie quand ca chauffe et parle d'eux à la troisième personne dans les bulletins.

Tout pareil !

Caspar Goodwood a écrit:

Celeborn a écrit:Alors que moi, je m'assois sur mon bureau ou sur une table du premier rang pendant le cours, c'est dire si je suis un rebelle   !

Ah mais moi aussi, je m'assois sur une table ou sur mon bureau, et il m'arrive aussi de faire des plaisanteries en classe.   

On est trois !   

Au début je les vouvoyais, ce qu'ils détestaient, mais moi-même je ne me sentais pas très à l'aise, ça n'est pas naturel pour moi de vouvoyer un enfant (beaucoup de mal à tutoyer certains adultes que je connais depuis longtemps). J'ai arrêté de les vouvoyer quand j'ai eu un de mes cousins comme élève, là je ne pouvait vraiment pas.

Jusqu'à ce que j'aie un certain âge (35 ans à la louche) je vouvoyais mes élèves car comme je suis très directe et souvent moqueuse je voulais les tenir à distance verbalement. Maintenant que je suis vieille , j'ai tellement l'impression de voir des bébés (même en Terminale) que je serais incapable de ne pas les tutoyer. Je vouvoie quand je suis en colère.

Je tutoies mes collégiens et ils me vouvoient (un "tu" leur échappe parfois en début d'année mais je les reprends calmement et c'est fini)

Je les voussoie ou vouvoie, même en collège, et je sais par exemple qu'en lettres, histoire, nous sommes majoritaires à leur dire "vous". Selon moi, ça marque de la distance (je suis fonctionnaire, ce sont des administrés en quelque sorte), leur monde et le mien sont étanches, ça leur indique qu'il faut mûrir, ça coupe d'avec le primaire.
Le plus difficile est avec ceux que j'ai connus petits et que je tutoyais, car j'habite pas loin, mais ils comprennent la démarche.

Bonjour,
Comme j’ai l’air plus jeune que mes élèves (  ), j’avais décidé de les voussoyer, d’autant qu’il s’agit de lycéens et que lorsque j’étais élève, je n’aimais pas les profs qui tutoyaient (c’était souvent un peu paternaliste ou du copinage). Mais je me suis rendu compte que j’étais le seul à le faire, et que je n’étais pas très à l’aise avec ça. D’un autre côté, j’ai l’impression que je parle naturellement mieux quand je dis « vous ».

Bon, après je ne crois pas que ça soit très important, en fait. Durant la semaine de pré-rentrée, ils nous avaient présenté cela comme le problème philosophique du siècle, mais finalement, je pense qu’il faut faire comme ça vient, et s’y tenir, le tout sans perdre trop de temps à se poser des questions.

Débutant, en lycée, j'ai vouvoyé et ai continué pendant mes deux premières années en collège. J'ai finalement choisi le tutoiement.

Dimka a écrit:Bonjour,
Comme j’ai l’air plus jeune que mes élèves (  ), j’avais décidé de les voussoyer, d’autant qu’il s’agit de lycéens et que lorsque j’étais élève, je n’aimais pas les profs qui tutoyaient (c’était souvent un peu paternaliste ou du copinage). Mais je me suis rendu compte que j’étais le seul à le faire, et que je n’étais pas très à l’aise avec ça. D’un autre côté, j’ai l’impression que je parle naturellement mieux quand je dis « vous ».

Bon, après je ne crois pas que ça soit très important, en fait. Durant la semaine de pré-rentrée, ils nous avaient présenté cela comme le problème philosophique du siècle, mais finalement, je pense qu’il faut faire comme ça vient, et s’y tenir, le tout sans perdre trop de temps à se poser des questions.

De toute manière, côté élèves, il n'y a pas de tendance générale : certains aiment être vouvoyés, d'autres non, alors autant faire comme on le sent.

Justement, en étant jeune prof, n'est-il pas mieux de les vouvoyer pour imposer une certaine distance? N'ont-ils pas une tendance à vous considérer comme grand frère/grande soeur en les tutoyant, surtout au lycée?

miss sophie a écrit:

nightowl a écrit:Je les tutoie, les vouvoie quand ca chauffe et parle d'eux à la troisième personne dans les bulletins.

Tout pareil !

Moi aussi. Et, quand je les vouvoie, j'emploie également le nom de famille au lieu du prénom : "Mlle Machin", "M. Truc".

Guillaume le Grand a écrit:Justement, en étant jeune prof, n'est-il pas mieux de les vouvoyer pour imposer une certaine distance? N'ont-ils pas une tendance à vous considérer comme grand frère/grande soeur en les tutoyant, surtout au lycée?

Oui, c’est ce que je me disais, quand j’ai décidé de les voussoyer. Mais en fait, je me demande si on n’en met pas trop, derrière le « tu » et le « vous », parce qu’il y a tout un tas d’autres choses qui entrent en jeu (la tenue, le niveau de langue, les connaissances, la capacité à faire un bon cours, le fait d’être soi-même adulte dans sa tête, de se sentir prof, etc. etc.). Ce n’est pas le fait de voussoyer qui va résoudre tous les autres problèmes, et s’il s’agit d’éviter d’être perçu comme un grand frère, il y a bien d’autres éléments que l’on peut mettre en place.

Par ailleurs, c’est personnel, mais j’ai l’impression que j’ai moins d’autorité avec le « vous », le « taisez-vous » sort beaucoup moins bien que le « tais-toi » (« ta gu… »   ), parce que je n’ai pas du tout l’habitude de m’imposer face à quelqu’un en le vouvoyant : je ne voussoie que mes supérieurs ou mes pairs.

Tout ça pour dire qu’il me semble que le mieux, c’est d’être à l’aise. Si on décide de voussoyer, que le « tu » sors tout seul et qu’on doit passer son temps à se contrôler là-dessus, ce n’est pas terrible non plus. En tous cas, si c’était à refaire, je ne me poserais pas de questions, et j’attendrais, le jour de la rentrée, de voir comment ça sort.

Je tutoyais au collège cette année.
Mais je pense que je vais vouvoyer l'année prochaine en lycée, car j'ai peur, comme le dit Guillaume Le Grand, qu'ils ne me considèrent comme une copine si je les tutoie, du fait du faible écart d'âge qu'il y aura entre nous.
Cela étant, je sais aussi pertinemment que je ne serai pas très à l'aise avec le vouvoiement, que j'utilise systématiquement lorsque je m'adresse à un adulte, mais que j'ai beaucoup de mal à m'imposer face à des adolescents.

Guillaume le Grand a écrit:Justement, en étant jeune prof, n'est-il pas mieux de les vouvoyer pour imposer une certaine distance? N'ont-ils pas une tendance à vous considérer comme grand frère/grande soeur en les tutoyant, surtout au lycée?

Et si justement on ne veut pas de cette "distance" ?    
Je passe une vingtaine d'heures par semaine avec un petit groupe, j'ai du mal à faire autrement.  

Celeborn a écrit:Je vouvoie mes collégiens. Ça a un petit côté original et dandy    .

Idem.

Je les tutoies. Tous. Je n'arrive absolument pas à les vouvoyer.

Je suis d'accord avec toi Ben. Perso, même avec le peu de différence d'âge entre moi et les étudiants en DUT auxquels j'enseigne, je les tutoie. Et parfois, un "tu" leur échappe quand il me pose des questions de maths. Et je trouve pas ça très grave.

caribouc a écrit:Je les tutoies. Tous. Je n'arrive absolument pas à les vouvoyer.

Honte à toi, Cari. Tes élèves t'ont contaminée : tu ne sais plus conjuguer un verbe au présent.
 :boulet: :malmaisbien: 

caribouc a écrit:Je les tutoies. Tous. Je n'arrive absolument pas à les vouvoyer.

+1

Je ne me vois pas vouvoyer un élève de 6e...

Dès ma première rentrée j'ai décidé de vouvoyer mes élèves. Dès la première minute de cours je les ai tutoyés. Je suis incapable de faire autrement.

Caspar Goodwood a écrit:Mais alors que se passe-t-il quand tu retrouves tes élèves de 5e en 4e? Les élèves ne trouvent pas cette transition étrange?

Je tutoies mes collégiens, j'aurais du mal à faire autrement, mais le cde les vouvoie, ce que je trouve très bien, et je les vouvoie aussi par écrit. Je vouvoie mes étudiants de licence pro mais j'ai un peu de mal quand même et un "tu" sors de temps en temps.

En anglais, pas de problème, on ne tutoie que Dieu, et encore plus tout le temps et sinon, comme je le dis aux élèves, on dit "you" à son chien comme à la Reine.

Je l'explique en début d'année ("Vous exigez souvent qu'on vous traite comme des "grands", eh bien commençons par quelque chose qui le montre"), et ça passe.
Moi, il m'arrive de me tromper - il n'y a pas mort d'homme, comme la majorité des profs les tutoie, je ne suis même pas sûre qu'ils le remarquent à chaque fois. Ils ne me tutoient jamais volontairement, mais ça peut arriver avec les 6e (le célèbre "Maman, tu..." grosse confusion et rougeur) ou quand il y a une activité qui les passionne, ils s'excusent immédiatement.

Quand j'ai des élèves en très petits groupes (pour du soutien, par exemple), que je n'ai pas en classe, je les tutoie souvent : là, la distance n'est pas forcément souhaitable.
Et si je beugle ( (c) Audrey ;-) ) dans un couloir, je tutoie.