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John
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par John Mar 6 Mai - 16:51
L’université, un "compexe managerial politico-mediatique" ?

Depuis, la pression reste à un niveau élevé, attisée par le blog de Pierre Dubois. Ses textes sont si enflammés qu’il a dû quitter le site Educpros, au journal "L’Etudiant", qui l’hébergeait.  Il a publié le 1er mai un appel à la révolte : "J’invite les collègues de l’Université française, qui sont attaché-es à leurs droits, à lutter pour leur dignité et à dénoncer les manœuvres des sociétés secrètes de quelque bord qu’ils soient. Qu’on le veuille ou non, l’université française est en entrée dans une phase de transition fondamentale suite à la loi LRU de 2009. La loi ESR de 2013 n’a fait qu’enfoncer le clou. Sous prétexte de compétitivité ou de décentralisation, la nature même de l’institution est altérée. Les établissements publics sont en train de se muer en un complexe managérial politico-médiatique. Se laisser faire, ce n’est pas rendre service à la cause de l’enseignement supérieur. Avant que les nouveaux statuts des universités, des associations et autres Comue soient votés, exigeons l’institution d’une Haute Autorité pour la transparence dans la vie universitaire comme condition sine qua non."

Une sourde bataille politique intra gauche

Un autre blog, sur Mediapart, apporte une lecture bien plus politique du conflit en cours, qui semble être un avatar de la bataille entre le PS et la gauche de la gauche (Mélenchon, Besancenot…) : "La radicalisation du management de l'Université par les règles capitalistes est généralement présentée comme une "modernisation", ou un progrès de gestion. Il s'agit en fait de la destruction d'une des rares institutions qui sert l'intérêt public et social avec d'autres valeurs de référence que l'extraction du profit (...) Elle est "pilotée" par un collège invisible de hauts responsables ministériels, que les ministres socialistes ou UMP se transmettent tels quels à chaque "alternance". D'autres institutions connaissent le même sort : l'hôpital tout d'abord. Bientôt : la justice, l'école."

En son temps, Valérie Pécresse avait pu expérimenter la férocité de certaines charges venant du monde des chercheurs. Aujourd’hui c’est au tour de Geneviève Fioraso d’affronter ce genre de tempête, se voyant accusée, sur Mediapart, de "vendre l’université aux banques et au privé". Tandis que les Grandes Ecoles, furieuses, s’estiment tenues à l’écart de ces regroupements. Pour Geneviève Fioraso, les flèches arrivent de toutes parts.

Patrick Fauconnier
http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20140505.OBS6174/genevieve-fioraso-affronte-une-inquietante-kabbale.html


Dernière édition par John le Mar 6 Mai - 17:20, édité 1 fois

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par Condorcet Mar 6 Mai - 16:58
Les méthodes utilisées par Mmes Fioraso et Bonnafous ne leur font pas honneur.
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barèges
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par barèges Mar 6 Mai - 17:16
Peut-être que l'ex-ministre paie aussi un peu pour les autres.
N'empêche, les rassemblements d'universités, quels qu'ils soient (COMUE, association) rappellent les PRES : comment refaire faire tout le processus pour à peu près la même chose, en plus inquiétant visiblement. On ne voit pas trop où sont l'alternance et la différence politique/idéologique avec V. Pécresse. Et c'est un problème.
La réforme LRU a posé des soucis de masse critique. Il faut que les Universités et les différents pôles de recherche et d'enseignement se rassemblent pour résoudre ces problèmes. Mais il y aura logiquement des réductions de "doublons" et des économies d'échelle. Que restera-t-il dans cinq, dix ans ? Dix pôles en France ? Sans SHS ?
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InvitéF
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par InvitéF Mar 6 Mai - 17:45
barèges a écrit:Peut-être que l'ex-ministre paie aussi un peu pour les autres.
N'empêche, les rassemblements d'universités, quels qu'ils soient (COMUE, association) rappellent les PRES : comment refaire faire tout le processus pour à peu près la même chose, en plus inquiétant visiblement. On ne voit pas trop où sont l'alternance et la différence politique/idéologique avec V. Pécresse. Et c'est un problème.
La réforme LRU a posé des soucis de masse critique. Il faut que les Universités et les différents pôles de recherche et d'enseignement se rassemblent pour résoudre ces problèmes. Mais il y aura logiquement des réductions de "doublons" et des économies d'échelle. Que restera-t-il dans cinq, dix ans ? Dix pôles en France ? Sans SHS ?

Je vais sans doute mettre les pieds dans le plat (et je m'excuse à l'avance pour ma balourdise) mais ne serait-ce pas plus efficace de n'avoir, en France, qu'une dizaine de gros pôles universitaires ? Je pose la question sincèrement, en béotien, sans arrière-pensée politicienne. Pour avoir été formé dans une université de province (Rennes 2, pour ne pas la nommer), je trouve que cela permettrait peut-être aux étudiants de bénéficier d'un enseignement plus pointu et intensif. Me-trompé-je ?
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par Philomèle Mar 6 Mai - 18:24

Je vais sans doute mettre les pieds dans le plat (et je m'excuse à l'avance pour ma balourdise) mais ne serait-ce pas plus efficace de n'avoir, en France, qu'une dizaine de gros pôles universitaires ? Je pose la question sincèrement, en béotien, sans arrière-pensée politicienne. Pour avoir été formé dans une université de province (Rennes 2, pour ne pas la nommer), je trouve que cela permettrait peut-être aux étudiants de bénéficier d'un enseignement plus pointu et intensif. Me-trompé-je ?

ça poserait un problème de "couverture du territoire" et je pense qu'un bon nombre d'étudiants renonceraient à faire des études supérieures universitaires, tout simplement parce qu'ils n'auraient pas les moyens de prendre un logement très loin de chez eux. Dans l'université où j'enseigne, beaucoup d'étudiants font plus d'une heure de car ou de train pour venir en cours, parce qu'ils logent dans leur famille et paient seulement les transports. Je n'ose pas imaginer ce que ça serait s'ils devaient faire cent km de plus. Il me semble important que les régions soient structurées par des universités de proximité.
philann
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par philann Mar 6 Mai - 18:29
En son temps, Valérie Pécresse avait pu expérimenter la férocité de certaines charges venant du monde des chercheurs. Aujourd’hui c’est au tour de Geneviève Fioraso d’affronter ce genre de tempête, se voyant accusée, sur Mediapart, de "vendre l’université aux banques et au privé". Tandis que les Grandes Ecoles, furieuses, s’estiment tenues à l’écart de ces regroupements. Pour Geneviève Fioraso, les flèches arrivent de toutes parts.

La férocité des tigres édentés!  Very Happy 
Les EC sont très doués pour manifester, pétitionner etc...mais à la fin ils obtempèrent et en disant merci encore! 😢 

Elle ne risque pas grand chose la Fioraso!

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par Condorcet Mar 6 Mai - 18:42
Oui ce sont des imprimeurs et des marcheurs remarquables mais de bien piètres stratèges.
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barèges
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par barèges Mar 6 Mai - 18:47
Philomèle a écrit:

Je vais sans doute mettre les pieds dans le plat (et je m'excuse à l'avance pour ma balourdise) mais ne serait-ce pas plus efficace de n'avoir, en France, qu'une dizaine de gros pôles universitaires ? Je pose la question sincèrement, en béotien, sans arrière-pensée politicienne. Pour avoir été formé dans une université de province (Rennes 2, pour ne pas la nommer), je trouve que cela permettrait peut-être aux étudiants de bénéficier d'un enseignement plus pointu et intensif. Me-trompé-je ?

ça poserait un problème de "couverture du territoire" et je pense qu'un bon nombre d'étudiants renonceraient à faire des études supérieures universitaires, tout simplement parce qu'ils n'auraient pas les moyens de prendre un logement très loin de chez eux. Dans l'université où j'enseigne, beaucoup d'étudiants font plus d'une heure de car ou de train pour venir en cours, parce qu'ils logent dans leur famille et paient seulement les transports. Je n'ose pas imaginer ce que ça serait s'ils devaient faire cent km de plus. Il me semble important que les régions soient structurées par des universités de proximité.

Une centralisation poserait plus de problèmes aujourd'hui qu'il y a quinze, vingt ans. La vie étudiante a changé. Les étudiants d'aujourd'hui ne vivent plus comme ceux de ma génération. Congés d'été moins longs (moins de possibilités de faire un "petit boulot" de quatre mois qui finance une année d'études), des loyers qui ont explosé, un coût quotidien de la vie plus important, et ne serait-ce que la nécessité d'un équipement informatique... Il y a désormais beaucoup d'étudiants qui travaillent à plein temps ou presque pendant l'année universitaire. Dans ce contexte, mieux vaut parfois une "fac de proximité" qui permet d'aller et venir depuis le domicile des parents qu'un centre lointain qui condamne de fait l'étudiant modeste.
Quitte à avoir l'impression, pour les étudiants comme pour les enseignants, d'être au lycée...
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par InvitéF Mar 6 Mai - 18:48
Philomèle a écrit:
ça poserait un problème de "couverture du territoire" et je pense qu'un bon nombre d'étudiants renonceraient à faire des études supérieures universitaires, tout simplement parce qu'ils n'auraient pas les moyens de prendre un logement très loin de chez eux. Dans l'université où j'enseigne, beaucoup d'étudiants font plus d'une heure de car ou de train pour venir en cours, parce qu'ils logent dans leur famille et paient seulement les transports. Je n'ose pas imaginer ce que ça serait s'ils devaient faire cent km de plus. Il me semble important que les régions soient structurées par des universités de proximité.

Je comprends bien, mais cela ne serait-il pas compensé par une hausse des moyens d'accueil des étudiants peu fortunés dans les résidences universitaires ? J'ai en tête une sorte de campus à l'américaine (sans les frais de scolarité monstrueux bien entendu). Impossible ?
Philomèle
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par Philomèle Mar 6 Mai - 18:52
Frater a écrit:
Philomèle a écrit:
ça poserait un problème de "couverture du territoire" et je pense qu'un bon nombre d'étudiants renonceraient à faire des études supérieures universitaires, tout simplement parce qu'ils n'auraient pas les moyens de prendre un logement très loin de chez eux. Dans l'université où j'enseigne, beaucoup d'étudiants font plus d'une heure de car ou de train pour venir en cours, parce qu'ils logent dans leur famille et paient seulement les transports. Je n'ose pas imaginer ce que ça serait s'ils devaient faire cent km de plus. Il me semble important que les régions soient structurées par des universités de proximité.

Je comprends bien, mais cela ne serait-il pas compensé par une hausse des moyens d'accueil des étudiants peu fortunés dans les résidences universitaires ? J'ai en tête une sorte de campus à l'américaine (sans les frais de scolarité monstrueux bien entendu). Impossible ?

La tendance est plutôt à faire des économies sur le dos des étudiants. "Politique d'austérité", qu'ils disent.
Presse-purée
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par Presse-purée Mar 6 Mai - 19:07
barèges a écrit:
Philomèle a écrit:

Je vais sans doute mettre les pieds dans le plat (et je m'excuse à l'avance pour ma balourdise) mais ne serait-ce pas plus efficace de n'avoir, en France, qu'une dizaine de gros pôles universitaires ? Je pose la question sincèrement, en béotien, sans arrière-pensée politicienne. Pour avoir été formé dans une université de province (Rennes 2, pour ne pas la nommer), je trouve que cela permettrait peut-être aux étudiants de bénéficier d'un enseignement plus pointu et intensif. Me-trompé-je ?

ça poserait un problème de "couverture du territoire" et je pense qu'un bon nombre d'étudiants renonceraient à faire des études supérieures universitaires, tout simplement parce qu'ils n'auraient pas les moyens de prendre un logement très loin de chez eux. Dans l'université où j'enseigne, beaucoup d'étudiants font plus d'une heure de car ou de train pour venir en cours, parce qu'ils logent dans leur famille et paient seulement les transports. Je n'ose pas imaginer ce que ça serait s'ils devaient faire cent km de plus. Il me semble important que les régions soient structurées par des universités de proximité.

Une centralisation poserait plus de problèmes aujourd'hui qu'il y a quinze, vingt ans. La vie étudiante a changé. Les étudiants d'aujourd'hui ne vivent plus comme ceux de ma génération. Congés d'été moins longs (moins de possibilités de faire un "petit boulot" de quatre mois qui finance une année d'études), des loyers qui ont explosé, un coût quotidien de la vie plus important, et ne serait-ce que la nécessité d'un équipement informatique... Il y a désormais beaucoup d'étudiants qui travaillent à plein temps ou presque pendant l'année universitaire. Dans ce contexte, mieux vaut parfois une "fac de proximité" qui permet d'aller et venir depuis le domicile des parents qu'un centre lointain qui condamne de fait l'étudiant modeste.
Quitte à avoir l'impression, pour les étudiants comme pour les enseignants, d'être au lycée...

Voilà. On exclut les pauvres et les ruraux des études universitaires. Vous verrez que dans un terme de cinq ans, les droits seront complètement libres (parce que les financements publics ne suivront plus) et seules les filières vues comme rentables survivront (donc adieu les SHS sauf management et sciences de l'educ, le discours de ces dernières étant qu'elles peuvent tout faire et former tout le monde). Cette quête de rentabilité est celle de l'hôpital public depuis maintenant une dizaine d'années: ce qui s'est passé pour eux est en train de se dérouler pour le supérieur, et des prémices se voient dans l'EN (réforme des rythmes, réforme des statuts).

Ce qui se passe à l'université, où l'alternance politique n'a rien changé, est la plus belle preuve de la collusion d'objectifs (pas de complot concerté avec des Illuminati dedans, entendons-nous bien) entre les adeptes de la décentralisation/personnalisation et les forces sociales les plus régressives et inégalitaires.

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Ruthven
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par Ruthven Mar 6 Mai - 19:34
Il me semble qu'en Italie il y a un maillage serré du territoire par les universités, et manifestement la formation doit être de qualité vu le nombre d'italiens qui sont recrutés au CNRS et dans les universités françaises (en SHS en tout cas).

Ces réformes n'ont d'intérêt qu'économique et s'appuient quasi exclusivement sur le modèle nécessaire aux sciences expérimentales (budget important pour le matériel et la maintenance). Pas une fois on a entendu parler des questions pédagogiques, du naufrage de la licence.
e-Wanderer
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par e-Wanderer Mar 6 Mai - 19:49
Oui, le problème est bien d'ordre financier.

Je serais très favorable à la constitution de (très) gros pôles universitaires qui permettent aux étudiants, accueillis dans des résidences dignes de ce nom, de quitter le domicile familial et de vivre dans de gros centres urbains doués d'une vie culturelle importante. Désolé, mais je constate une différence de niveau flagrante entre ceux de mes étudiants qui habitent à proximité du site principal et ceux qui fréquentent notre petite antenne tout en logeant en milieu rural et enclavé. Et je suis certain que ça ne coûterait pas plus cher de construire des résidences et des restaurants universitaires que d'entretenir à grands frais des antennes dans de petites villes. Je suis pourtant un rural dans l'âme, j'ai passé toute mon enfance à la campagne et je m'y sens toujours beaucoup mieux qu'en ville.

Il m'est arrivé de donner des cours pour dépanner une amie dans une fac voisine (même pas une antenne, une vraie fac, mais toute petite) à 3/4 d'heure de chez moi : il y avait 4 étudiants en prépa CAPES… Je ne suis pas bien certain que le contribuable s'y retrouve ni que ce soit l'intérêt des étudiants. Quel intérêt d'entretenir une fac à Toulon, à Lorient, à Chambéry, à Dunkerque, à Avignon ? Ne vaudrait-il pas mieux, par une politique sociale ambitieuse, aider les étudiants à profiter d'une vraie vie universitaire dans des centres comme Nice, Nantes, Rennes, Lyon, Grenoble, Lille, Aix ou Montpellier ? Je ne parle même pas des antennes universitaires comme Albi, Boulogne ou Alençon…

Pour ma part, ce que je reproche surtout à Pécresse ou Fioraso, c'est d'avoir mis les universités en quasi-faillite en bloquant leur dotation budgétaire alors que les dépenses augmentent mécaniquement, et aussi d'avoir favorisé à outrance le financement de la recherche sur projets au détriment des financements dits récurrents (ceux des équipes permanentes). Du coup, on passe un temps fou à préparer des projets, à évaluer ceux des autres, à rédiger des bilans, le tout dans une urgence et un stress permanents.

J'ai une très forte nostalgie pour le modèle qu'a connu mon premier maître, chercheur d'une compétence exceptionnelle mais qui a finalement assez peu publié. On ne l'obligeait pas à l'époque à courir les colloques – si possible à l'étranger, c'est plus chic ! On lui faisait confiance, tout simplement. Et tout ce qu'il a publié est absolument excellent, chaque mot est pesé, il n'a laissé aucun article qui n'ait apporté énormément à la recherche. Sans parler du temps qu'on lui laissait pour dialoguer, pour conseiller… ou simplement pour faire de la recherche de fond, scrupuleusement, patiemment. Et ça prenait le temps que ça prenait.

Un de mes collègues, récemment retraité, a continué à procéder ainsi : on ne l'a pas embêté, mais au bout de 4 ans on l'a déclaré "non publiant" : marque d'infamie, dans le système actuel. C'est vrai, quoi ! Quelle idée de se lancer dans l'établissement, la traduction et le commentaire de plusieurs milliers de pages de latin médiéval ? Ce n'est pas de la vraie recherche, ça ! La "vraie" recherche, aujourd'hui, c'est de poser son c** dans un avion pour aller faire le zouave dans un colloque bidon aux États-Unis où chacun parle de ses marottes dans son coin. Je trouve cela d'une infinie tristesse…
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barèges
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par barèges Mar 6 Mai - 20:02
e-Wanderer a écrit: Ne vaudrait-il pas mieux, par une politique sociale ambitieuse, aider les étudiants à profiter d'une vraie vie universitaire dans des centres comme Nice, Nantes, Rennes, Lyon, Grenoble, Lille, Aix ou Montpellier ?
Bien sûr. Je parlais de ce qui se passe actuellement, avec l'absence ou l'indigence des aides. Les "antennes" et petites facs arrangent bien l'Etat qui peut ainsi se passer d'affronter le problème sans risque de remous.
Entièrement d'accord avec les trois derniers paragraphes de votre message.
Marie Laetitia
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Bon génie

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par Marie Laetitia Mar 6 Mai - 20:23
Entièrement d'accord avec e-Wanderer...

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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)


Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...


Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
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par Condorcet Mar 6 Mai - 22:45
Itou !
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par philann Mer 7 Mai - 7:01
Marie Laetitia a écrit:Entièrement d'accord avec e-Wanderer...

à une nuance près...entre courir les colloques à l'étranger et être non publiant...il y a quand même un gouffre!
Parce que certains ont aussi eu le don de NE RIEN PUBLIER DU TOUT (même pas de rares MAIS brillants articles) et que dans ce cas, ils ont bien vécu au détriment des autres.

Entre le tout managérial-évaluable- actuel à coup de projet ...Et le regret d'un supposé paradis perdu...on peut peut-être choisir un entre-deux?

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par e-Wanderer Mer 7 Mai - 8:24
Dans mon département, il y a une bonne cinquantaine d'enseignants-chercheurs. Il y a 5-6 personnes qui ne font pas du tout de recherche (dont deux qui compensent par un très gros investissement pédagogique et administratif, et deux collègues qui ont fait de la recherche dans le passé mais ont des problèmes psychologiques lourds et ont complètement craqué à un moment). En revanche, il y a facilement 15-20 personnes qui sont en sur-régime permanent : ça compense largement !

Le pire, c'est que toutes les "réformes managériales" retombent sur ces mêmes personnes, car ce sont elles qui rédigent les projets, les bilans, qui défendent les dossiers face aux instances d'évaluation etc. Les glandeurs continuent à glander tranquillement : on les déclare "non publiants" mais ils s'en moquent complètement, il n'y a aucune sanction (de même que, de l'autre côté, les récompenses sont faibles).
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par InvitéF Mer 7 Mai - 13:46
e-Wanderer a écrit:Oui, le problème est bien d'ordre financier.

Je serais très favorable à la constitution de (très) gros pôles universitaires qui permettent aux étudiants, accueillis dans des résidences dignes de ce nom, de quitter le domicile familial et de vivre dans de gros centres urbains doués d'une vie culturelle importante. Désolé, mais je constate une différence de niveau flagrante entre ceux de mes étudiants qui habitent à proximité du site principal et ceux qui fréquentent notre petite antenne tout en logeant en milieu rural et enclavé. Et je suis certain que ça ne coûterait pas plus cher de construire des résidences et des restaurants universitaires que d'entretenir à grands frais des antennes dans de petites villes. Je suis pourtant un rural dans l'âme, j'ai passé toute mon enfance à la campagne et je m'y sens toujours beaucoup mieux qu'en ville.

Il m'est arrivé de donner des cours pour dépanner une amie dans une fac voisine (même pas une antenne, une vraie fac, mais toute petite) à 3/4 d'heure de chez moi : il y avait 4 étudiants en prépa CAPES… Je ne suis pas bien certain que le contribuable s'y retrouve ni que ce soit l'intérêt des étudiants. Quel intérêt d'entretenir une fac à Toulon, à Lorient, à Chambéry, à Dunkerque, à Avignon ? Ne vaudrait-il pas mieux, par une politique sociale ambitieuse, aider les étudiants à profiter d'une vraie vie universitaire dans des centres comme Nice, Nantes, Rennes, Lyon, Grenoble, Lille, Aix ou Montpellier ? Je ne parle même pas des antennes universitaires comme Albi, Boulogne ou Alençon…

Pour ma part, ce que je reproche surtout à Pécresse ou Fioraso, c'est d'avoir mis les universités en quasi-faillite en bloquant leur dotation budgétaire alors que les dépenses augmentent mécaniquement, et aussi d'avoir favorisé à outrance le financement de la recherche sur projets au détriment des financements dits récurrents (ceux des équipes permanentes). Du coup, on passe un temps fou à préparer des projets, à évaluer ceux des autres, à rédiger des bilans, le tout dans une urgence et un stress permanents.

Entièrement d'accord avec vous ; c'est exactement ce que je pensais.
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