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- AevinHabitué du forum
Une fois de plus, l'OCDE publie une étude sur la performance, une fois de plus, la France est mal classée, mais visiblement, les jeunes (16-24 ans) sont plus performants que les plus âgés (55-64 ans)
pour lire la suitecafé pédagogique a écrit:C'est une nouvelle mauvaise nouvelle pour les responsables éducatifs qu'ils vont partager, pour une fois, avec les dirigeants économiques et politiques. Selon le Programme pour l'évaluation internationale des compétences des adultes » (PIAAC) réalisé par l'OCDE, la France obtient de très mauvais résultats. Sur les 24 pays participant à l'évaluation, seulement deux, nos voisins italiens et espagnols, font plus mal que nous. Il y a quand même une bonne nouvelle : l'enquête montre que les jeunes sont nettement meilleurs que les vieux. De nets progrès ont donc été réalisés même si le résultat final n'est pas glorieux.
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Automate - et fier de l'être
"Well, the travelling teachers do come through every few months," said the Baron.
"Yes, sir, I know sir, and they're useless. They teach facts, not understanding. It's like teaching people about forests by showing them a saw. I want a proper school, sir, to teach reading an writing, and most of all thinking, sir [...]"
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- AevinHabitué du forum
un petit ajout
Par contre la France fait partie des pays où les écarts entre générations sont les plus forts. Le score moyen des 16-24 ans est à 275 quand celui des 55-64 ans est à 243. Dans un pays qui a glorifié l'époque du certificat d'étude, la preuve est faite que le niveau des jeunes est meilleur que celui des plus âgés. Ce n'est pas le cas dans tous les pays. Ainsi au Royaume Uni il n'y a pas de différence entre les générations. Les vieux britanniques sont meilleurs que les notres mais pas les jeunes (indice 263). Aux Etats-Unis les progrès entre générations sont faibles mais on part de plus haut (260 - 273). En Corée du sud par contre les progrès sont plus nets : 240 pour les vieilles générations, 295 pour les jeunes.
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Automate - et fier de l'être
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- Luigi_BGrand Maître
J'aurais conclu l'inverse...
Le certificat d'études sanctionnant la fin des études primaires entre 11 et 13 ans, les jeunes qui obtiennent aujourd'hui le Baccalauréat à 18 ans aux trois quarts d'une génération obtiennent finalement un score pas tellement plus élevé...
Le certificat d'études sanctionnant la fin des études primaires entre 11 et 13 ans, les jeunes qui obtiennent aujourd'hui le Baccalauréat à 18 ans aux trois quarts d'une génération obtiennent finalement un score pas tellement plus élevé...
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- AevinHabitué du forum
Sauf qu'entre temps ils ont eu 40 ans pour continuer à se former et visiblement ça n'a pas donné grand chose.
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Automate - et fier de l'être
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- Presse-puréeGrand sage
Merci pour ces liens. Notons aussi l'existence d'un article sur le sujet sur le site Rue89.
http://www.rue89.com/2013/10/08/lecture-calcul-adulte-5-rame-france-contre-20-japon-246407
Cependant, cela ne doit pas être prétexte à l'habituelle litanie (le café péda s'y met d'ailleurs, dans son article, avec la célèbre citation mal comprise de Montaigne) "Les connaissances, c'est de la saloperie, ça encombre le cerveau. Il faut uniquement des compétences." On peut aussi s'interroger sur les réelles motivations philanthropiques d'un organisme comme l'OCDE qui ne vise que la pérennisation de l'existant.
On peut aussi se poser la question de votre constante référence à un passé mythifié qui n'intéresse que vous. Moi, je regarde les méthodes d'aujourd'hui, et je vois que pour ma partie:
1) les méthodes assénées quant à l'apprentissage du Français reproduisent les inégalités sociales et culturelles, ne fournissent plus les outils grammaticaux qui devraient permettre une utilisation, fine, consciente et raisonnée de la langue maternelle, sont inutilement formalistes, tuent toute dimension humaine dans la littérature,
2) les langues anciennes ne survivent que si elles manifestent le dessein d'être patrimoniales (ce qui est intéressant mais très réducteur), et surtout sans une progression raisonnée en grammaire, car la grammaire est sale et la science des ânes.
Quant aux compétences, elles restent un objet mal défini au niveau scolaire (quand ce n'est pas juste un modèle théorique pour ce qui est des "compétences transversales" qui ne le sont que si on le décrète), une machine de guerre contre les Humanités (ces saletés inutiles et élitistes, qui ne doivent servir qu'à se repérer dans l'espace et le temps), et politiquement un moyen de créer une guerre sociale entre les salariés, de tuer tout réflexe de classe, tout référentiel de salaire général.
Maintenant, comptez les points sur le bingosocle et marrez-vous sur Twitter
Edit: je dis des Humanités qu'elles ne doivent, dans la logique des compétences, qui ne sont là que pour complèter un référentiel commode qui suit l'être humain de ses trois ans à sa vie professionnelle, et qui ne lui donne que comme horizon le-dit référentiel, les Humanités, disais-je, ne servent qu'à se repérer dans l'espace et dans le temps. Pourquoi? Parce que c'est la seule dimension vaguement quantifiable. Par exemple, l'effet que peut avoir la lecture d'un livre ou la pratique d'une langue ancienne peut se faire sentir bien longtemps après. C'est le problème des humanités. Or, la compétence doit être rentable, si possible dans l'immédiat. Elle doit être évaluée pour être rentrée dans le référentiel.
Et ici, la logique disons libérale, qui prône une rentabilité immédiate, et la logique d'une certaine pédagogie, qui postule pouvoir tout faire à partir du moment où on la possède, se rencontrent.
http://www.rue89.com/2013/10/08/lecture-calcul-adulte-5-rame-france-contre-20-japon-246407
Cependant, cela ne doit pas être prétexte à l'habituelle litanie (le café péda s'y met d'ailleurs, dans son article, avec la célèbre citation mal comprise de Montaigne) "Les connaissances, c'est de la saloperie, ça encombre le cerveau. Il faut uniquement des compétences." On peut aussi s'interroger sur les réelles motivations philanthropiques d'un organisme comme l'OCDE qui ne vise que la pérennisation de l'existant.
On peut aussi se poser la question de votre constante référence à un passé mythifié qui n'intéresse que vous. Moi, je regarde les méthodes d'aujourd'hui, et je vois que pour ma partie:
1) les méthodes assénées quant à l'apprentissage du Français reproduisent les inégalités sociales et culturelles, ne fournissent plus les outils grammaticaux qui devraient permettre une utilisation, fine, consciente et raisonnée de la langue maternelle, sont inutilement formalistes, tuent toute dimension humaine dans la littérature,
2) les langues anciennes ne survivent que si elles manifestent le dessein d'être patrimoniales (ce qui est intéressant mais très réducteur), et surtout sans une progression raisonnée en grammaire, car la grammaire est sale et la science des ânes.
Quant aux compétences, elles restent un objet mal défini au niveau scolaire (quand ce n'est pas juste un modèle théorique pour ce qui est des "compétences transversales" qui ne le sont que si on le décrète), une machine de guerre contre les Humanités (ces saletés inutiles et élitistes, qui ne doivent servir qu'à se repérer dans l'espace et le temps), et politiquement un moyen de créer une guerre sociale entre les salariés, de tuer tout réflexe de classe, tout référentiel de salaire général.
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Edit: je dis des Humanités qu'elles ne doivent, dans la logique des compétences, qui ne sont là que pour complèter un référentiel commode qui suit l'être humain de ses trois ans à sa vie professionnelle, et qui ne lui donne que comme horizon le-dit référentiel, les Humanités, disais-je, ne servent qu'à se repérer dans l'espace et dans le temps. Pourquoi? Parce que c'est la seule dimension vaguement quantifiable. Par exemple, l'effet que peut avoir la lecture d'un livre ou la pratique d'une langue ancienne peut se faire sentir bien longtemps après. C'est le problème des humanités. Or, la compétence doit être rentable, si possible dans l'immédiat. Elle doit être évaluée pour être rentrée dans le référentiel.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Presse-puréeGrand sage
ça c'est complètement autre chose. La formation continue (comme les passerelles entre filières) est un vrai problème en France, pas tant à cause des connaissances (criez tous en cœur "BEURK") ou du poids du diplôme que de l'utilisation du grisbi que sont les cotisations pour la formation professionnelle.Aevin a écrit:Sauf qu'entre temps ils ont eu 40 ans pour continuer à se former et visiblement ça n'a pas donné grand chose.
Voir par exemple :
http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/02/17/la-formation-professionnelle-dans-le-collimateur-du-rapport-perruchot_1645080_1471069.html
J'édite sur un point. Outre le problème du financement, le diplôme doit aussi être un facteur aggravant quant à l'accès et au désir d'accèder à la formation continue.
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- vivilafuséeNiveau 3
C'est drôle. Je fais une autre interprétation de ces schémas : on est au top entre 25 et 34 ans dans énormément de pays et ensuite on décline. Comme j'ai eu 35 ans, je m'inquiète un peu .
- Presse-puréeGrand sage
je salue mes fans
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- User17706Bon génie
Bon: il faut voir le bon côté des choses. Si jamais on ne pouvait plus râler contre la baisse du niveau (ce qu'à Dieu ne plaise), on pourrait toujours, et d'autant plus, râler contre les parents.
- Luigi_BGrand Maître
Presse-Purée tu as aussi de vrais fans.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- harry jamesNeoprof expérimenté
et je remets dix francs dans le nourrain !
:lol!:
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Merdre lachez tout! Partez sur les routes!
Out of sorrow entire worlds have been built
Out of longing great wonders have been willed
[...]
Outside my window, the world has gone to war
Are you the one that I've been waiting for?
- dandelionVénérable
J'ai regardé et franchement tout ça me crie 'biais! biais! biais!'. Par exemple, dire que les immigrants en France évoluent moins que dans d'autres pays, cela ne fonctionne que si on prend des immigrants d'origine culturelle et sociale semblable. Or, il ne me semble pas que cela soit vérifié.
D'autres assertions sont drôles: évidemment que les Coréens âgés sont moins performants que les jeunes, ils ont subi la guerre de Corée et l'investissement dans l'éducation est venu après eux et a été massif (et si je ne m'abuse ce n'est pas tellement de la pédagogie centrée sur l'apprenant).
Enfin en France le taux d'emploi après 55 ans est faible, ce qui suppose que beaucoup de personnes de cet âge pauvres ont très peu de possibilités de pratiquer des activités culturelles ou simplement d'avoir une vie sociale, ce qui n'est bon ni pour la mémoire ni pour l'intellect il me semble.
D'autres assertions sont drôles: évidemment que les Coréens âgés sont moins performants que les jeunes, ils ont subi la guerre de Corée et l'investissement dans l'éducation est venu après eux et a été massif (et si je ne m'abuse ce n'est pas tellement de la pédagogie centrée sur l'apprenant).
Enfin en France le taux d'emploi après 55 ans est faible, ce qui suppose que beaucoup de personnes de cet âge pauvres ont très peu de possibilités de pratiquer des activités culturelles ou simplement d'avoir une vie sociale, ce qui n'est bon ni pour la mémoire ni pour l'intellect il me semble.
- doctor whoDoyen
Encore une fois, une étude qui ne convaincra personne qui ne soit déjà convaincu.
Pour ma part, j'ai du mal à m'extasier du fait que des jeunes tous frais sortis leurs études réussissent mieux un test (quelle que soit la nature des questions, d'ailleurs) que des adultes en fin de carrière.
Et je suis d'accord avec Luigi : l'écart est même étonnamment peu élevé.
Quand aux quarante ans de formation continue, ne me faites pas rire !
Pour ma part, j'ai du mal à m'extasier du fait que des jeunes tous frais sortis leurs études réussissent mieux un test (quelle que soit la nature des questions, d'ailleurs) que des adultes en fin de carrière.
Et je suis d'accord avec Luigi : l'écart est même étonnamment peu élevé.
Quand aux quarante ans de formation continue, ne me faites pas rire !
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- neomathÉrudit
Des résultats avec trois chiffres significatifs en comparants les compétences en lecture dans des pays aussi différents par la langue, le système d'écriture et les structures sociales que le Japon, la Finlande et la France, c'est tout une simplement de la foutaise.En lecture, plus d’un adulte sur cinq en Italie (27.7 %), en Espagne (27.5 %) et en France (21.6 %) affichent des performances égales ou inférieures au niveau le plus élémentaire – contre un sur vingt au Japon (4.9 %) et un sur dix en Finlande (10.6 %).
- verdurinHabitué du forum
De plus on peut penser que les gens qui ont inventé des termes comme «litératie» ou «numératie» sont ceux qui ont fait les tests.neomath a écrit:Des résultats avec trois chiffres significatifs en comparants les compétences en lecture dans des pays aussi différents par la langue, le système d'écriture et les structures sociales que le Japon, la Finlande et la France, c'est tout une simplement de la foutaise.En lecture, plus d’un adulte sur cinq en Italie (27.7 %), en Espagne (27.5 %) et en France (21.6 %) affichent des performances égales ou inférieures au niveau le plus élémentaire – contre un sur vingt au Japon (4.9 %) et un sur dix en Finlande (10.6 %).
Il n'est pas étonnant que personne ne les comprennent.
Peut-être que, dans d'autres pays, les fabricants de test sont meilleurs.
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- Presse-puréeGrand sage
J'ai édité sur un point mon second message.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- dandelionVénérable
Excellent!verdurin a écrit:De plus on peut penser que les gens qui ont inventé des termes comme «litératie» ou «numératie» sont ceux qui ont fait les tests.neomath a écrit:Des résultats avec trois chiffres significatifs en comparants les compétences en lecture dans des pays aussi différents par la langue, le système d'écriture et les structures sociales que le Japon, la Finlande et la France, c'est tout une simplement de la foutaise.En lecture, plus d’un adulte sur cinq en Italie (27.7 %), en Espagne (27.5 %) et en France (21.6 %) affichent des performances égales ou inférieures au niveau le plus élémentaire – contre un sur vingt au Japon (4.9 %) et un sur dix en Finlande (10.6 %).
Il n'est pas étonnant que personne ne les comprennent.
Peut-être que, dans d'autres pays, les fabricants de test sont meilleurs.
- doctor whoDoyen
Petit rappel sur le certificat d'étude (merci Wiki) :
Mais soyons charitables : les élèves de 11 à 13 ans de 1972 ont aujourd'hui... entre 62 et 64 ans ! Soit la frange la plus âgée de la fameuse tranche des 55-64.
De 55 à 62 ans, il y a de fortes chances que très très peu de personnes testées aient passé leur certificat d'étude.
Donc, quand on lit ceci, cité par Aevin :
Donc, les dernières cohortes significatives de certifiés l'ont passé en 1972, et encore, dès 46, les collégiens (filière secondaire) ne le passaient pas.Wikipedia a écrit:En 1936, la loi Jean Zay prolonge l'instruction obligatoire jusqu'à 14 ans. En 1946, le certificat d'études primaires s'adresse prioritairement aux élèves qui ne sont pas entrés au collège ou dans un cours complémentaire (CC) mais, le plus souvent, les directeurs et maîtres de cours complémentaire (les collèges des quartiers « populaires » de l'époque) demandent à leurs élèves d'en passer les épreuves entre la classe de 6e et celle de 3e.
La réforme de 1959 du ministre de l'Éducation nationale, Jean Berthoin, prolonge l'instruction obligatoire jusqu'à 16 ans. Les classes de fin d'études primaires disparaissent peu à peu, avec l'allongement de la scolarité obligatoire, puis la mise en place du collège unique en 1975.
En 1972, le certificat d'études primaires ne s'adresse plus qu'aux adultes1 et en 1988, ils sont moins d'une centaine de candidats. Cette très importante diminution est due au fait que le certificat d'études était le premier niveau de diplôme exigé pour pouvoir être titularisé dans la fonction publique. Mais à partir de 1983, les personnes qui ne sont plus soumises à l'obligation d'instruction (âgées de 16 ans et plus), sans diplôme et sans qualification professionnelle reconnue, peuvent présenter le Certificat de formation générale (CFG), son obtention donne l'équivalence du CEP.
Et le 28 août 1989, par le décret n° 89-607, le certificat d'études primaires est supprimé, mettant fin à une existence de plus de cent ans.
Mais soyons charitables : les élèves de 11 à 13 ans de 1972 ont aujourd'hui... entre 62 et 64 ans ! Soit la frange la plus âgée de la fameuse tranche des 55-64.
De 55 à 62 ans, il y a de fortes chances que très très peu de personnes testées aient passé leur certificat d'étude.
Donc, quand on lit ceci, cité par Aevin :
on peut se poser quelques questions sur le sérieux avec lequel une telle enquête, visiblement contestable, est utilisé pour trancher définitivement un débat historique infiniment plus complexe.François Jarraud a écrit:Dans un pays qui a glorifié l'époque du certificat d'étude, la preuve est faite que le niveau des jeunes est meilleur que celui des plus âgés.
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- dandelionVénérable
Tu n'as pas oublié dix ans ?doctor who a écrit:Petit rappel sur le certificat d'étude (merci Wiki) :Donc, les dernières cohortes significatives de certifiés l'ont passé en 1972, et encore, dès 46, les collégiens (filière secondaire) ne le passaient pas.Wikipedia a écrit:En 1936, la loi Jean Zay prolonge l'instruction obligatoire jusqu'à 14 ans. En 1946, le certificat d'études primaires s'adresse prioritairement aux élèves qui ne sont pas entrés au collège ou dans un cours complémentaire (CC) mais, le plus souvent, les directeurs et maîtres de cours complémentaire (les collèges des quartiers « populaires » de l'époque) demandent à leurs élèves d'en passer les épreuves entre la classe de 6e et celle de 3e.
La réforme de 1959 du ministre de l'Éducation nationale, Jean Berthoin, prolonge l'instruction obligatoire jusqu'à 16 ans. Les classes de fin d'études primaires disparaissent peu à peu, avec l'allongement de la scolarité obligatoire, puis la mise en place du collège unique en 1975.
En 1972, le certificat d'études primaires ne s'adresse plus qu'aux adultes1 et en 1988, ils sont moins d'une centaine de candidats. Cette très importante diminution est due au fait que le certificat d'études était le premier niveau de diplôme exigé pour pouvoir être titularisé dans la fonction publique. Mais à partir de 1983, les personnes qui ne sont plus soumises à l'obligation d'instruction (âgées de 16 ans et plus), sans diplôme et sans qualification professionnelle reconnue, peuvent présenter le Certificat de formation générale (CFG), son obtention donne l'équivalence du CEP.
Et le 28 août 1989, par le décret n° 89-607, le certificat d'études primaires est supprimé, mettant fin à une existence de plus de cent ans.
Mais soyons charitables : les élèves de 11 à 13 ans de 1972 ont aujourd'hui... entre 62 et 64 ans ! Soit la frange la plus âgée de la fameuse tranche des 55-64.
De 55 à 62 ans, il y a de fortes chances que très très peu de personnes testées aient passé leur certificat d'étude.
Donc, quand on lit ceci, cité par Aevin :on peut se poser quelques questions sur le sérieux avec lequel une telle enquête, visiblement contestable, est utilisé pour trancher définitivement un débat historique infiniment plus complexe.François Jarraud a écrit:Dans un pays qui a glorifié l'époque du certificat d'étude, la preuve est faite que le niveau des jeunes est meilleur que celui des plus âgés.
- doctor whoDoyen
Ah m... !dandelion a écrit:Tu n'as pas oublié dix ans ?doctor who a écrit:Petit rappel sur le certificat d'étude (merci Wiki) :Donc, les dernières cohortes significatives de certifiés l'ont passé en 1972, et encore, dès 46, les collégiens (filière secondaire) ne le passaient pas.Wikipedia a écrit:En 1936, la loi Jean Zay prolonge l'instruction obligatoire jusqu'à 14 ans. En 1946, le certificat d'études primaires s'adresse prioritairement aux élèves qui ne sont pas entrés au collège ou dans un cours complémentaire (CC) mais, le plus souvent, les directeurs et maîtres de cours complémentaire (les collèges des quartiers « populaires » de l'époque) demandent à leurs élèves d'en passer les épreuves entre la classe de 6e et celle de 3e.
La réforme de 1959 du ministre de l'Éducation nationale, Jean Berthoin, prolonge l'instruction obligatoire jusqu'à 16 ans. Les classes de fin d'études primaires disparaissent peu à peu, avec l'allongement de la scolarité obligatoire, puis la mise en place du collège unique en 1975.
En 1972, le certificat d'études primaires ne s'adresse plus qu'aux adultes1 et en 1988, ils sont moins d'une centaine de candidats. Cette très importante diminution est due au fait que le certificat d'études était le premier niveau de diplôme exigé pour pouvoir être titularisé dans la fonction publique. Mais à partir de 1983, les personnes qui ne sont plus soumises à l'obligation d'instruction (âgées de 16 ans et plus), sans diplôme et sans qualification professionnelle reconnue, peuvent présenter le Certificat de formation générale (CFG), son obtention donne l'équivalence du CEP.
Et le 28 août 1989, par le décret n° 89-607, le certificat d'études primaires est supprimé, mettant fin à une existence de plus de cent ans.
Mais soyons charitables : les élèves de 11 à 13 ans de 1972 ont aujourd'hui... entre 62 et 64 ans ! Soit la frange la plus âgée de la fameuse tranche des 55-64.
De 55 à 62 ans, il y a de fortes chances que très très peu de personnes testées aient passé leur certificat d'étude.
Donc, quand on lit ceci, cité par Aevin :on peut se poser quelques questions sur le sérieux avec lequel une telle enquête, visiblement contestable, est utilisé pour trancher définitivement un débat historique infiniment plus complexe.François Jarraud a écrit:Dans un pays qui a glorifié l'époque du certificat d'étude, la preuve est faite que le niveau des jeunes est meilleur que celui des plus âgés.
*rouge de honte*
Mais bon, voilà, la dernière tranche concernée par les tests a tout de même minoritairement passé le certificat d'étude, si l'on en croit Wikipedia.
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- verdurinHabitué du forum
inutile
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- doctor whoDoyen
Je sais, je sais...verdurin a écrit:doctor who a écrit:[...]
Mais soyons charitables : les élèves de 11 à 13 ans de 1972 ont aujourd'hui... entre 62 et 64 ans !
[...]
Je n'édite pas, pour mon édification personnelle.
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- verdurinHabitué du forum
J'ai édité mon message. Tout le monde peut se tromper.
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- IgniatiusGuide spirituel
Cette "étude" me paraît vraiment hallucinante.
On compare donc les capacités de gens en plein dans leur période de formation avec des gens qui ont quitté l'école depuis 35 ans ?
On s'étonne que les 1ers soient plus performants que les seconds : c'est une blague ?
Il est clair que l'on est beaucoup moins apte quand cela fait longtemps que l'on n'est plus dans la pratique de certains concepts enseignés à l'école. Je peux l'avouer : je ne me rappelle pas de tout ce que l'on m'a appris à l'école instantanément.
De plus, il y a une réalité que personne ne nie depuis longtemps : la massification de l'enseignement entre ces deux générations a été phénoménale, et il est bien normal qu'en moyenne, les petits français d'aujourd'hui soient un peu plus performants que leurs aînés, dont bcp ont fait très peu d'études.
Si l'on réfléchit bien, il est même remarquable qu'une génération ayant quitté l'école depuis aussi longtemps et avec plusieurs années d'enseignement en moins que nos actuels jeunes (combien quittaient l'école à 18 ans ? Une minorité, la plupart bossaient déjà) aient des résultats aussi peu éloignés des jeunes actuels : c'est bien le signe que cette massification a fortement dilué les capacités. Le niveau le plus élevé est nettement plus faible qu'auparavant, mais ils sont bcp plus nombreux à détenir une fraction de connaissances/compétences etc. D'où l'illusion d'un progrès.
Je vois d'ailleurs dans cette analyse de Jarraud toute la gangrène de la gauche qui fout la France en l'air : l'égalitarisme extrêmement idéologique les rapproche plus d'un totalitarisme à la Soviet que d'un réel esprit de progrès, qui est la signature de la gauche.
Je lui préfère très largement l'égalité des chances, qui permet un coup double : permettre l'ascension sociale aux meilleurs élèves issus de tous milieux (les 40 années qui ont suivi la guerre) et assurer au pays une élite qui lui permette de dynamiser le pays, et des salariés suffisamment formés intellectuellement pour s'adapter aux évolutions de la société.
Jarraud préfère que chacun possède un petit bout de capacité, même s'il lui est inutile, chacun sa conception de l'esprit de gauche.
L'émanation de ce rapport d'une fameuse organisation libérale devrait mettre la puce à l'oreille, même à un rédacteur du café péda : je voudrais bien voir la tête des tests, conformes à l'employabilité...
Certains twittos un peu limités crient, tel des Harlem Désir perdus dans les années 80, au loup dès qu'un interlocuteur émet une idée qu'ils ont déjà entendue dans la bouche de membres du FN : ils feraient mieux de se demander si la meilleure solution pour détourner les français de ce vote répugnant est de promouvoir des courants de pensée soutenus par les ultra-libéraux. Les citoyens défavorisés voient malheureusement que PS et UMP leur ont fermé les portes de l'ascenseur, et qu'ils continuent à le faire en se réclamant du capital.
Nul doute que Le Pen surfe sur la vague en défendant des idées qu'elle a combattues jusqu'ici, telle un ramasse-miettes idéologique.
Mais pour arriver à ce questionnement, il faudrait d'abord réfléchir quant à ses certitudes et ça, malheureusement Presse-Purée, c'est surestimer l'esprit critique de ceux qui te lisent et t'agonisent : le titre de l'article du café péda suffit à les remplir d'aise, ils ne cherchent pas la Vérité, mais la confirmation de leurs théories farfelues.
On compare donc les capacités de gens en plein dans leur période de formation avec des gens qui ont quitté l'école depuis 35 ans ?
On s'étonne que les 1ers soient plus performants que les seconds : c'est une blague ?
Il est clair que l'on est beaucoup moins apte quand cela fait longtemps que l'on n'est plus dans la pratique de certains concepts enseignés à l'école. Je peux l'avouer : je ne me rappelle pas de tout ce que l'on m'a appris à l'école instantanément.
De plus, il y a une réalité que personne ne nie depuis longtemps : la massification de l'enseignement entre ces deux générations a été phénoménale, et il est bien normal qu'en moyenne, les petits français d'aujourd'hui soient un peu plus performants que leurs aînés, dont bcp ont fait très peu d'études.
Si l'on réfléchit bien, il est même remarquable qu'une génération ayant quitté l'école depuis aussi longtemps et avec plusieurs années d'enseignement en moins que nos actuels jeunes (combien quittaient l'école à 18 ans ? Une minorité, la plupart bossaient déjà) aient des résultats aussi peu éloignés des jeunes actuels : c'est bien le signe que cette massification a fortement dilué les capacités. Le niveau le plus élevé est nettement plus faible qu'auparavant, mais ils sont bcp plus nombreux à détenir une fraction de connaissances/compétences etc. D'où l'illusion d'un progrès.
Je vois d'ailleurs dans cette analyse de Jarraud toute la gangrène de la gauche qui fout la France en l'air : l'égalitarisme extrêmement idéologique les rapproche plus d'un totalitarisme à la Soviet que d'un réel esprit de progrès, qui est la signature de la gauche.
Je lui préfère très largement l'égalité des chances, qui permet un coup double : permettre l'ascension sociale aux meilleurs élèves issus de tous milieux (les 40 années qui ont suivi la guerre) et assurer au pays une élite qui lui permette de dynamiser le pays, et des salariés suffisamment formés intellectuellement pour s'adapter aux évolutions de la société.
Jarraud préfère que chacun possède un petit bout de capacité, même s'il lui est inutile, chacun sa conception de l'esprit de gauche.
L'émanation de ce rapport d'une fameuse organisation libérale devrait mettre la puce à l'oreille, même à un rédacteur du café péda : je voudrais bien voir la tête des tests, conformes à l'employabilité...
Certains twittos un peu limités crient, tel des Harlem Désir perdus dans les années 80, au loup dès qu'un interlocuteur émet une idée qu'ils ont déjà entendue dans la bouche de membres du FN : ils feraient mieux de se demander si la meilleure solution pour détourner les français de ce vote répugnant est de promouvoir des courants de pensée soutenus par les ultra-libéraux. Les citoyens défavorisés voient malheureusement que PS et UMP leur ont fermé les portes de l'ascenseur, et qu'ils continuent à le faire en se réclamant du capital.
Nul doute que Le Pen surfe sur la vague en défendant des idées qu'elle a combattues jusqu'ici, telle un ramasse-miettes idéologique.
Mais pour arriver à ce questionnement, il faudrait d'abord réfléchir quant à ses certitudes et ça, malheureusement Presse-Purée, c'est surestimer l'esprit critique de ceux qui te lisent et t'agonisent : le titre de l'article du café péda suffit à les remplir d'aise, ils ne cherchent pas la Vérité, mais la confirmation de leurs théories farfelues.
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- AevinHabitué du forum
Interview avec Marie Duru-Bellat :
lienPIAAC : Marie Duru-Bellat : Les résultats interrogent le monde du travail plus que l'Ecole
Sociologue, spécialiste des questions d’éducation, Marie Duru Bellat est professeur à Sciences-Po (Paris) et chercheur à l’Observatoire Sociologique du Changement. Elle revient sur les résultats de l'enquête PIAAC pour inviter à les relativiser. Plus que l'Ecole, qui a sur hisser le niveau des plus jeunes, elle accuse le monde du travail, l'organisation du travail et le désintérêt envers les compétences des salariés.
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Automate - et fier de l'être
"Well, the travelling teachers do come through every few months," said the Baron.
"Yes, sir, I know sir, and they're useless. They teach facts, not understanding. It's like teaching people about forests by showing them a saw. I want a proper school, sir, to teach reading an writing, and most of all thinking, sir [...]"
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