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- The GoonExpert
Près d'un directeur d'école sur deux s'est fait agresser, verbalement ou physiquement, par des parents, l'année passée, selon une vaste étude. Du jamais-vu.
http://www.leparisien.fr/societe/sondage-les-instits-ont-peur-des-parents-29-04-2014-3803203.php
Pas étonné pour ma part, dans mon établissement les agressions verbales sont en augmentation ces dernières années.
- valeriek84Niveau 6
Nous publions aujourd'hui en exclusivité les premiers résultats de cette plongée dans le coeur des profs. En surface, la grande majorité des directeurs estiment le climat plutôt « bon » sous leurs préaux. Mais, dans le même temps, un faisceau de statistiques annonce aussi l'orage.
D'après Georges Fotinos, c'est « la méfiance, voire la défiance » qui domine le discours des directeurs vis-à-vis de ces parents qu'ils croisent tous les jours ou presque à la grille de l'école. Pour 40,3 % d'entre eux, les liens se sont détériorés ces dernières années.
Six sur dix pensent aussi que les parents « ne savent pas ce qu'il faut faire pour aider leurs enfants à la maison ».
Mais, surtout, le chiffre est édifiant : près d'un sur deux affirment s'être fait agresser verbalement ou physiquement par des parents lors de l'année écoulée. « Les parents nous prennent de plus en plus pour des marchands de savoir : ils exigent un catalogue de prestations, comme si on était un comité d'entreprise », constate Alain Rei, porte-parole de l'association des directeurs d'écoles (GDID).
Dans le camp des parents, aussi, les griefs s'amoncellent. « Les profs nous accusent de ne pas suivre nos enfants, mais on ne peut pas tous être à la maison à 17 heures ! » se plaint ce père de famille.Il est temps de briser la glace. Il en va, selon Georges Fotinos, de la réussite des enfants. « Toutes les études l'ont montré, dit-il. Lorsque les parents sont impliqués positivement dans la vie de l'école, les résultats des enfants sont meilleurs. »
http://www.leparisien.fr/societe/sondage-les-instits-ont-peur-des-parents-29-04-2014-3803203.php
D'après Georges Fotinos, c'est « la méfiance, voire la défiance » qui domine le discours des directeurs vis-à-vis de ces parents qu'ils croisent tous les jours ou presque à la grille de l'école. Pour 40,3 % d'entre eux, les liens se sont détériorés ces dernières années.
Six sur dix pensent aussi que les parents « ne savent pas ce qu'il faut faire pour aider leurs enfants à la maison ».
Mais, surtout, le chiffre est édifiant : près d'un sur deux affirment s'être fait agresser verbalement ou physiquement par des parents lors de l'année écoulée. « Les parents nous prennent de plus en plus pour des marchands de savoir : ils exigent un catalogue de prestations, comme si on était un comité d'entreprise », constate Alain Rei, porte-parole de l'association des directeurs d'écoles (GDID).
Dans le camp des parents, aussi, les griefs s'amoncellent. « Les profs nous accusent de ne pas suivre nos enfants, mais on ne peut pas tous être à la maison à 17 heures ! » se plaint ce père de famille.Il est temps de briser la glace. Il en va, selon Georges Fotinos, de la réussite des enfants. « Toutes les études l'ont montré, dit-il. Lorsque les parents sont impliqués positivement dans la vie de l'école, les résultats des enfants sont meilleurs. »
http://www.leparisien.fr/societe/sondage-les-instits-ont-peur-des-parents-29-04-2014-3803203.php
- RoninMonarque
Conclusion de notre camarade-Inspecteur-Général "les torts sont partagés".
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- atriumNeoprof expérimenté
Ronin a écrit:Conclusion de notre camarade-Inspecteur-Général "les torts sont partagés".
Sans compter les directeurs d'école agressés par leur hiérarchie.
Avant de se prononcer sur le partage des torts, il faudrait connaitre le pourcentage de parents agressés par les directeurs d'école.
Sinon 50%, c'est peu par rapport à ce que j'ai vécu et ce que je constate au quotidien. La situation est moins grave que je ne le croyais.
- CelebornEsprit sacré
Je me suis fendu d'un petit article sur le sujet (il me semble que les soucis sont les mêmes entre primaire et secondaire, hélas) :
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- elena3Fidèle du forum
Vivement la mise en place des rythmes pour apaiser le climat et les tensions. Heureusement que Peillon a du cette idée de génie..
- CeladonDemi-dieu
http://www.lexpress.fr/education/les-parents-fleau-des-ecoles_1534207.html
Réponse à l'enquête de 1861 de Rouland, ministre de l'Instruction publique de Napoléon III
"Les parents, ce fléau des écoles, sont convaincus du tort des maîtres. L'enfant indocile répond effrontément aux réprimandes que son maître lui adresse ; et s'il subit une punition ce n'est qu'en menaçant son maître et quelquefois en l'injuriant. Ses parents le soutiennent. Quand le maître, pour mettre une digue à tant d'insubordination veut sévir, l'enfant indocile lui répond fièrement: 'je ne veux pas être puni, je suis innocent ; vous êtes injuste, je le dirai à mes parents qui le diront à d'autres'. Et les parents viennent vous assaillir. Autrefois le maître était craint ; aujourd'hui on en rit parce qu'on ne le craint plus."
Réponse à l'enquête de 1861 de Rouland, ministre de l'Instruction publique de Napoléon III
"Les parents, ce fléau des écoles, sont convaincus du tort des maîtres. L'enfant indocile répond effrontément aux réprimandes que son maître lui adresse ; et s'il subit une punition ce n'est qu'en menaçant son maître et quelquefois en l'injuriant. Ses parents le soutiennent. Quand le maître, pour mettre une digue à tant d'insubordination veut sévir, l'enfant indocile lui répond fièrement: 'je ne veux pas être puni, je suis innocent ; vous êtes injuste, je le dirai à mes parents qui le diront à d'autres'. Et les parents viennent vous assaillir. Autrefois le maître était craint ; aujourd'hui on en rit parce qu'on ne le craint plus."
- RoninMonarque
Celeborn a écrit:Je me suis fendu d'un petit article sur le sujet (il me semble que les soucis sont les mêmes entre primaire et secondaire, hélas) :
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Excellent. Surtout les lecteurs du Figaro, cela leur ferait le plus grand bien d'être contractuels pendant un an.
- CelebornEsprit sacré
Le communiqué du SNALC sur le sujet :
Différends avec les parents : protégeons les personnels !
Le SNALC-FGAF a pris connaissance des premiers résultats de l'enquête menée par Georges Fotinos sur le climat scolaire. Cette enquête nous apprend qu'un directeur d'école sur deux a été victime, l'an dernier, d'au moins une agression, physique ou verbale, par un parent d'élève. Cette dégradation, notre organisation la constate aussi bien en primaire qu'en collège et en lycée.
Le SNALC-FGAF dénonce depuis longtemps la place toujours croissante prise par les parents d'élèves dans le système scolaire et tout particulièrement par une certaine forme de leur représentation, phénomène qui contribue à accroître les tensions et à placer les parents dans un rôle de clients et de consommateurs vis-à-vis de l'École.
Le SNALC-FGAF, qui a toujours été favorable au dialogue entre les parents et les personnels afin de favoriser la réussite des élèves, s'est en revanche toujours élevé contre les dérives idéologiques qui sapent l'autorité des personnels : dernier mot aux parents en matière d'orientation, représentation massive des parents dans toutes les instances des établissements, financements accordés à des fédérations qui se comportent souvent davantage comme des lobbies que comme des partenaires.
Le SNALC-FGAF rappelle que l'École de la République, pour fonctionner, a besoin du soutien des parents d'élèves et non de leurs attaques perpétuelles et de leurs remises en cause répétées. À l'heure où les constats que nous faisions depuis longtemps commencent enfin à être partagés, nous demandons l'ouverture d'un groupe de travail sur le rôle et la place des parents d'élèves et de leurs représentants dans le système éducatif, afin de prendre des mesures pour restaurer l'autorité des personnels.
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- OlympiasProphète
Celeborn a écrit:Le communiqué du SNALC sur le sujet :
Différends avec les parents : protégeons les personnels !
Le SNALC-FGAF a pris connaissance des premiers résultats de l'enquête menée par Georges Fotinos sur le climat scolaire. Cette enquête nous apprend qu'un directeur d'école sur deux a été victime, l'an dernier, d'au moins une agression, physique ou verbale, par un parent d'élève. Cette dégradation, notre organisation la constate aussi bien en primaire qu'en collège et en lycée.
Le SNALC-FGAF dénonce depuis longtemps la place toujours croissante prise par les parents d'élèves dans le système scolaire et tout particulièrement par une certaine forme de leur représentation, phénomène qui contribue à accroître les tensions et à placer les parents dans un rôle de clients et de consommateurs vis-à-vis de l'École.
Le SNALC-FGAF, qui a toujours été favorable au dialogue entre les parents et les personnels afin de favoriser la réussite des élèves, s'est en revanche toujours élevé contre les dérives idéologiques qui sapent l'autorité des personnels : dernier mot aux parents en matière d'orientation, représentation massive des parents dans toutes les instances des établissements, financements accordés à des fédérations qui se comportent souvent davantage comme des lobbies que comme des partenaires.
Le SNALC-FGAF rappelle que l'École de la République, pour fonctionner, a besoin du soutien des parents d'élèves et non de leurs attaques perpétuelles et de leurs remises en cause répétées. À l'heure où les constats que nous faisions depuis longtemps commencent enfin à être partagés, nous demandons l'ouverture d'un groupe de travail sur le rôle et la place des parents d'élèves et de leurs représentants dans le système éducatif, afin de prendre des mesures pour restaurer l'autorité des personnels.
- *Fifi*Modérateur
J'ai entendu ce matin une émission sur France inter a ce sujet. C'était très intéressant. J'ai retenu 2 choses notamment :
- le fait que la majorité des agressions sont verbales et liées aux punitions et sanctions
- le lien de l'auteur de l'étude entre ce non respect des punitions données, le fait que les parents refusent les sanctions, contestent et le manque de respect des enfants. L'auteur déplorait la baisse du respect envers l'institution et la fonction d'enseignant.
C'est souvent pour nous évident, mais cela faisait du bien de l'entendre dans une émission sur l'école.
- le fait que la majorité des agressions sont verbales et liées aux punitions et sanctions
- le lien de l'auteur de l'étude entre ce non respect des punitions données, le fait que les parents refusent les sanctions, contestent et le manque de respect des enfants. L'auteur déplorait la baisse du respect envers l'institution et la fonction d'enseignant.
C'est souvent pour nous évident, mais cela faisait du bien de l'entendre dans une émission sur l'école.
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Pour accéder à la banque de données en HG, merci de lire le règlement ici :
https://www.neoprofs.org/t36320-bdd-hg-reglement
- CeladonDemi-dieu
Il faudrait surtout qu'il transmette à qui de droit.
- philannDoyen
Celeborn a écrit:Je me suis fendu d'un petit article sur le sujet (il me semble que les soucis sont les mêmes entre primaire et secondaire, hélas) :
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Merci!
Je partage tout! Pas un mot à changer!
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- The GoonExpert
Les parents, fléau des écoles?
Les relations entre les parents et les enseignants, dont la dégradation est pointée par une étude dévoilée par Le Parisien, sont de longue date conflictuelles. Notre contributeur, l'historien Claude Lelièvre, a retrouvé des archives de 1861 qui parlent des parents comme un "fléau de l'école".
Dans sa thèse, Delphine Mercier note que "l'inspection ne peut se contenter de dénoncer cette situation. Son rôle l'oblige à trouver les moyens d'établir, entre l'école et les familles, une interaction éducative: l'autorité morale des maîtres n'a rien à gagner à ce divorce entre les deux principales forces d'éducation du temps présent'' souligne alors l'inspection".
http://www.lexpress.fr/education/les-parents-fleau-des-ecoles_1534207.html
On n'a surtout pas grand chose à gagner à se faire taper et insulter, avec une hiérarchie qui en plus nous charge. Ce qui est stupide d'un point de vue économique, cela entraine la multiplication des arrêts maladie pour ITT.
- OlympiasProphète
Histoires vécues 1 : une de nos CPE téléphone à un père d'élève pour avoir des explications sur une absence :
- Allo, ici Mme Cpe du lycée Bidule, votre fils était absent ce matin...
- Qu'est-ce que vous venez me faire ch... sur mon lieu de travail ? Si mon fils est absent, c'est qu'il a une bonne raison !!
Celeborn
- Allo, ici Mme Cpe du lycée Bidule, votre fils était absent ce matin...
- Qu'est-ce que vous venez me faire ch... sur mon lieu de travail ? Si mon fils est absent, c'est qu'il a une bonne raison !!
Celeborn
- philannDoyen
Les parents, fléau des écoles?
Les relations entre les parents et les enseignants, dont la dégradation est pointée par une étude dévoilée par Le Parisien, sont de longue date conflictuelles. Notre contributeur, l'historien Claude Lelièvre, a retrouvé des archives de 1861 qui parlent des parents comme un "fléau de l'école".
Dans sa thèse, Delphine Mercier note que "l'inspection ne peut se contenter de dénoncer cette situation. Son rôle l'oblige à trouver les moyens d'établir, entre l'école et les familles, une interaction éducative: l'autorité morale des maîtres n'a rien à gagner à ce divorce entre les deux principales forces d'éducation du temps présent'' souligne alors l'inspection".
Et ?
Parce que l'on peut retrouver des discours équivalents à d'autres époques cela signifierait que 1) rien de nouveau sous le soleil et que 2) les "parents ne seraient pas les fléaux de l'école" ?
Personnellement, si je me fichais de mes élèves, je me réjouirais du simple choix des parents dans l'orientation.
Parfois, il faut boire le calice jusqu'à la lie.
- Spoiler:
- Mais j'hallucine toujours lorsqu'une de mes collègues proposent à certains parents de confisquer le portable à leur enfant si les résultats ou le comportement ne s'améliore pas...et que les parents répondent: "Est-ce que je peux dire que ça vient de vous ?
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- OlympiasProphète
Histoires vécues 2 : dans un collège de ZEP, il y a quelques années, arrive un couple de parents, ceux de Kévinou que j'avais quasiment accroché au porte-manteau la semaine précédente (à ma décharge, j'ai la plus mauvaise 5è du collège...).
- Eux : Euh, bon, on n'y arrive plus, il fait uniquement ce qu'il veut, on n'en peut plus..et gnagnagna :lol: . Que devons-nous faire ?
- Moi : Vous êtes ses parents tout de même ! Je ne sais pas moi, fichez-lui une claque !
(je sors )
- Eux : Euh, bon, on n'y arrive plus, il fait uniquement ce qu'il veut, on n'en peut plus..et gnagnagna :lol: . Que devons-nous faire ?
- Moi : Vous êtes ses parents tout de même ! Je ne sais pas moi, fichez-lui une claque !
(je sors )
- The GoonExpert
témoignage d'une collègue dans 20 minutes :
Des histoires comme ça c'est vrai qu'on en a tout le temps !
http://www.20minutes.fr/societe/1363981-20140429-on-doit-toujours-justifier-tout-aupres-parents-deplore-directrice-decole«Il n’y a pas longtemps, j’ai reçu un mot de deux pages d’un parent, avec des points d’exclamation toutes les lignes, raconte-t-elle. Il me demandait ‘’comment leur faire faire tous ces devoirs quand les parents rentrent à 18h le soir’’. Et il m’a même suggéré d’étaler les devoirs toute la semaine – ce que l’on fait déjà. Au lieu de venir me voir calmement, il remet en cause mon travail.» Autre cas: «Un père m’a dit qu’il nous payait avec les impôts et qu’on lui devait donc quelque chose.»
Des histoires comme ça c'est vrai qu'on en a tout le temps !
- Ali DevineNiveau 8
Celeborn a écrit:Je me suis fendu d'un petit article sur le sujet (il me semble que les soucis sont les mêmes entre primaire et secondaire, hélas) :
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Moimoimoimoi, moi aussi j'ai fait un article, juste à côté de celui de Celeborn !
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Pour ceux qui n'ont pas le temps, le dernier paragraphe :
"ce qui menace l’école, actuellement, en France, c’est beaucoup moins le comportement sans-gêne voire agressif d’une poignée de parents que les décisions politiques qui, depuis trente ans, ont contribué à affaiblir de façon effroyable la qualité et l’efficacité de l’enseignement dispensé. Je suggérerais d’ailleurs à la rédaction du Figaro d’ouvrir un sondage tout spécialement destiné aux enseignants. Posons-leur la question suivante : si vous pouviez changer, soit l’état d’esprit de vos parents d’élèves, soit celui des cadres dirigeants du Ministère, quel serait votre choix ? Le mien, en tout cas, ne ferait aucun doute."
Je précise que le titre du papier n'est pas de moi, et que dans l'original il y avait plein de liens qui ont disparu.
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- CelebornEsprit sacré
Ali Devine a écrit:Celeborn a écrit:Je me suis fendu d'un petit article sur le sujet (il me semble que les soucis sont les mêmes entre primaire et secondaire, hélas) :
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Moimoimoimoi, moi aussi j'ai fait un article, juste à côté de celui de Celeborn !
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Je précise que le titre n'est pas de moi, et que dans l'original il y avait plein de liens qui ont disparu.
Toi aussi, on t'invente des titres ?
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- Ali DevineNiveau 8
Celeborn a écrit:Ali Devine a écrit:Celeborn a écrit:Je me suis fendu d'un petit article sur le sujet (il me semble que les soucis sont les mêmes entre primaire et secondaire, hélas) :
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Moimoimoimoi, moi aussi j'ai fait un article, juste à côté de celui de Celeborn !
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Je précise que le titre n'est pas de moi, et que dans l'original il y avait plein de liens qui ont disparu.
Toi aussi, on t'invente des titres ?
Oui... mais à la décharge du Figaro, je n'en avais pas donné.
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- Roumégueur IerÉrudit
Ali Devine a écrit:Celeborn a écrit:Ali Devine a écrit:
Moimoimoimoi, moi aussi j'ai fait un article, juste à côté de celui de Celeborn !
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Je précise que le titre n'est pas de moi, et que dans l'original il y avait plein de liens qui ont disparu.
Toi aussi, on t'invente des titres ?
Oui... mais à la décharge du Figaro, je n'en avais pas donné.
J'ai beaucoup apprécié ton dernier paragraphe, je suis dans la même situation : mon enfant a 10 ans et me tend 3 pages d'items validés ou non, et même moi, enseignant, je n'y jette qu'un regard très fugace, m'attardant plutôt sur le dernier petit bilan écrit de la main de l'enseignante (seul élément exploitable de ces feuillets kafkaïens).
Et dire que l'on veut imposer ces inepties au collège...
Je te cite donc et merci pour cet article où je ne devrais pas être le seul à me retrouver :
"Une dernière remarque toutefois, pour ne pas finir sur une note dont l'optimisme paraîtra peut-être ridicule à certains. Dans les articles consacrés au travail de M. Fotinos, un point a particulièrement retenu mon attention. L'un des motifs évoqués, pour expliquer la méfiance supposée des parents à l'égard de l'école (et la violence qui peut en découler), est le fait qu'ils ne comprennent pas, ou qu'ils ne comprennent plus, comment elle fonctionne. Cette perplexité me paraît légitime, et je la partage dans une large mesure. Comme enseignant d'abord. Dans le secondaire, l'organisation des examens, l'orientation, l'évaluation des performances scolaires sont organisées selon des modalités de plus en plus complexes, et la définition des programmes et des objectifs pédagogiques qui doivent être atteints par les élèves de chaque filière semblent avoir été rédigés tout spécialement pour décourager le profane. Comme parent, ensuite. Quand j'étais un élève de CM1 (c'était en 1983, comme le temps passe) j'allais en classe, comme tous les autres petits Français, le lundi, mardi, jeudi, vendredi et samedi matin. Les horaires étaient invariables: de 9 h à midi et de 13 h 30 à 16 h 30. On passait 27 heures par semaine à l'école! Les programmes officiels que suivait mon instituteur (car à l'époque il y avait encore des hommes qui faisaient ce métier) comportaient quatre grands pôles: français, mathématiques, activités d'éveil et EPS. Nous lisions tous, et bien, ce qui permettait au maître de nous faire étudier des textes classiques: dans mon cahier de poésie, que j'ai pieusement conservé, je retrouve la Chanson d'automne de Verlaine Le Loup et l'Agneau de La Fontaine, la Complainte de Rutebeuf, l'Ode à Cassandre de Ronsard, Ma bohème de Rimbaud, etc. Cinq fois par an, mes parents pouvaient se faire une idée de mes résultats grâce à un petit livret où figurait, sur 10, ma moyenne dans chaque matière, avec une appréciation synthétique.
Ce qui menace l'école, actuellement, en France, c'est beaucoup moins le comportement sans gêne voire agressif d'une poignée de parents que les décisions politiques qui, depuis trente ans, ont contribué à affaiblir de façon effroyable la qualité et l'efficacité de l'enseignement dispensé.
Aujourd'hui, c'est mon fils qui a 10 ans, et qui est en CM1. Il va à l'école 24 heures par semaine (trois heures de moins que moi, donc). Je ne sais pas du tout comment son emploi du temps s'organisera l'année prochaine: les élus de ma ville ont essayé d'appliquer de la moins mauvaise façon possible la stupide réforme des rythmes scolaires, mais la commune est passée à droite aux dernières municipales, et le nouveau maire a annoncé tout de go qu'il suspendait le chantier pour une durée indéterminée. Trois fois dans l'année, mon fils me tend fièrement un bulletin rendant compte de ses performances: le document comporte six pages et 136 items, la plupart étant renseignés par une lettre allant de A («acquis») à D («non acquis»). Quand je lui demande ce qu'il a fait dans la journée, il me dit qu'il a réalisé une peinture «à la manière de» Magritte ou Warhol, qu'il a copié sous Word sa leçon manuscrite, ou qu'il a appris la chanson London Bridge Is Falling Down. En revanche, il ne me parle jamais de ses lectures scolaires, et pour cause! Presque tous les textes que j'ai pu voir jusqu'à maintenant sont d'un ennui sans nom, quand ils ne sont pas franchement stupides.
[...]
À ce stade, le lecteur aura compris, je crois, le sens de ma diatribe: ce qui menace l'école, actuellement, en France, c'est beaucoup moins le comportement sans gêne voire agressif d'une poignée de parents que les décisions politiques qui, depuis trente ans, ont contribué à affaiblir de façon effroyable la qualité et l'efficacité de l'enseignement dispensé. Je suggérerais d'ailleurs à la rédaction du Figaro d'ouvrir un sondage tout spécialement destiné aux enseignants. Posons-leur la question suivante: si vous pouviez changer soit l'état d'esprit de vos parents d'élèves, soit celui des cadres dirigeants du ministère, quel serait votre choix? Le mien, en tout cas, ne ferait aucun doute."
- Roumégueur IerÉrudit
Celeborn a écrit:Je me suis fendu d'un petit article sur le sujet (il me semble que les soucis sont les mêmes entre primaire et secondaire, hélas) :
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Merci aussi pour cet article, on se reconnaît tellement dans tes petits exemples, malheureusement...
La conclusion est très symptomatique des dérives qui pourrissent chaque année un peu plus notre école :
"Mais je refuse que notre institution facilite par tous les moyens sa propre destruction en confiant un pouvoir de plus en plus grand à des personnes extérieures à l'École, et qui doivent, pour que celle-ci soit respectée, le rester. Dernier avatar en date: on expérimente désormais l'orientation choisie par les parents en fin de Troisième, au mépris des résultats de l'élève, de nos avis de spécialistes et de notre connaissance du système. Je propose qu'on aille plus loin et qu'on les laisse directement enseigner. Ça tombe bien: on ne parvient plus à recruter de professeurs. On se demande bien pourquoi…"
D'ailleurs, en développant les MOOC, en parlant de tsunami numérique (comme si par magie tout le savoir contenu dans une tablette échouait dans le cerveau pur de l'élève) et en faisant de nous des accompagnateurs sympathiques du savoir, on n'a pas fini de décliner...
- DaphnéDemi-dieu
Celeborn a écrit:Je me suis fendu d'un petit article sur le sujet (il me semble que les soucis sont les mêmes entre primaire et secondaire, hélas) :
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Très bon article, comme d'habitude.
Mais des réactions consternantes, comme d'habitude aussi !
- LangelotNiveau 9
A Roumégueur Ier. Elève en de CM1 en 83 également, je vous rejoins pour les livrets. J'ai abordé cette question en conseil des maîtres. Il semble que beaucoup de collègues suivent le mouvement par facilité et non par conviction. Pour le reste, je serai plus mesuré. J'ai regardé mes cahiers de CM1 et le niveau en mathématiques et en français ne me paraissait pas beaucoup plus élevé. (en comparaison les cahiers de mes parents sont révélateurs...). Je vous suis sur les dérives (anglais , informatique, etc etc) mais les élèves apprennent également le loup et l'agneau en primaire.
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