- JohnMédiateur
http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20140327.OBS1578/vive-le-college-unique-a-bas-le-monobloc.htmlVincent Peillon est en train de faire reconnaître officiellement que les enseignants du secondaire ne sont pas simplement chargés de "donner un cours", mais aussi d’assurer le suivi des élèves, de rencontrer les parents, etc. Que pensez-vous de cette évolution ?
- Elle va dans le bon sens, car elle prend en compte une réalité évidente : on demande de plus en plus aux enseignants de "sortir de la classe" pour mettre en place des projets, se rapprocher des parents et mieux tenir compte de la réalité de chaque élève… Je constate avec satisfaction que les enseignants ont moins de réticences qu'avant, à ce qu’on rende plus visibles ces activités. Beaucoup les considèrent encore comme moins valorisantes que le "face-à-face pédagogique", mais les mentalités évoluent.
Reconnaître que les enseignants savent s’adapter à des publics variés paraît une nécessité au collège, encore plus qu’ailleurs. Est-ce que les profs français le font suffisamment ?
- Les choses vont plutôt dans le bon sens, parce qu’ils sont de plus en plus nombreux à comprendre qu’il faut s’impliquer dans l’accompagnement individualisé des élèves – même s'il est vrai que c’est une prise de conscience récente. Je note aussi que, depuis cinq ou six ans, ils le font dans l’enceinte du collège plutôt qu’à l’extérieur, ce qui est un très bonne chose. Car cet accompagnement profite à ceux qui en ont le plus besoin - on le sait, le soutien scolaire hors des murs de l’école est surtout destiné aux plus privilégiés. Il faut, le plus possible, différencier les cours au sein même du collège. [...]
Offrir des options diversifiées est en soi une bonne chose, non ?
- Absolument, je ne remets pas en cause la pertinence de ces dispositifs. Ce qui est contestable, ce que l’Education nationale ait acté comme une évidence que les sections pour élèves "en difficulté" devaient prendre place dans les collèges populaires. Alors qu'il aurait justement fallu profiter de l’extension de l’offre pédagogique pour accroître la mixité sociale. Pourquoi n’y aurait-il pas une Segpa dans un établissement de centre-ville ?
Vous connaissez la réponse : parce que cela ferait fuir davantage les enfants des milieux favorisés vers le privé...
- Mais justement, pourquoi les pouvoirs publics n’associent pas l’école privée au combat pour la mixité ? Pourquoi certaines sections "difficiles" ne prendraient-elles pas place dans les structures privées qui, après tout, reçoivent des subventions de l’Etat ? Dans le social ou la santé, l’Etat sait déléguer certaines de ses compétences à des structures privées : il faut que l’Education nationale fasse de même. Actuellement, on se retrouve avec ces poignées d’établissements qui peuvent choisir et refuser à leur guise des élèves, sans aucune des contraintes que connaît l’enseignement public. Ce n’est pas tenable !
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- yogiSage
John a écrit:http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20140327.OBS1578/vive-le-college-unique-a-bas-le-monobloc.htmlVincent Peillon est en train de faire reconnaître officiellement que les enseignants du secondaire ne sont pas simplement chargés de "donner un cours", mais aussi d’assurer le suivi des élèves, de rencontrer les parents, etc. Que pensez-vous de cette évolution ?
- Elle va dans le bon sens, car elle prend en compte une réalité évidente : on demande de plus en plus aux enseignants de "sortir de la classe" pour mettre en place des projets, se rapprocher des parents et mieux tenir compte de la réalité de chaque élève… Je constate avec satisfaction que les enseignants ont moins de réticences qu'avant, à ce qu’on rende plus visibles ces activités. Beaucoup les considèrent encore comme moins valorisantes que le "face-à-face pédagogique", mais les mentalités évoluent.
Reconnaître que les enseignants savent s’adapter à des publics variés paraît une nécessité au collège, encore plus qu’ailleurs. Est-ce que les profs français le font suffisamment ?
- Les choses vont plutôt dans le bon sens, parce qu’ils sont de plus en plus nombreux à comprendre qu’il faut s’impliquer dans l’accompagnement individualisé des élèves – même s'il est vrai que c’est une prise de conscience récente. Je note aussi que, depuis cinq ou six ans, ils le font dans l’enceinte du collège plutôt qu’à l’extérieur, ce qui est un très bonne chose. Car cet accompagnement profite à ceux qui en ont le plus besoin - on le sait, le soutien scolaire hors des murs de l’école est surtout destiné aux plus privilégiés. Il faut, le plus possible, différencier les cours au sein même du collège. [...]
Offrir des options diversifiées est en soi une bonne chose, non ?
- Absolument, je ne remets pas en cause la pertinence de ces dispositifs. Ce qui est contestable, ce que l’Education nationale ait acté comme une évidence que les sections pour élèves "en difficulté" devaient prendre place dans les collèges populaires. Alors qu'il aurait justement fallu profiter de l’extension de l’offre pédagogique pour accroître la mixité sociale. Pourquoi n’y aurait-il pas une Segpa dans un établissement de centre-ville ?
Vous connaissez la réponse : parce que cela ferait fuir davantage les enfants des milieux favorisés vers le privé...
- Mais justement, pourquoi les pouvoirs publics n’associent pas l’école privée au combat pour la mixité ? Pourquoi certaines sections "difficiles" ne prendraient-elles pas place dans les structures privées qui, après tout, reçoivent des subventions de l’Etat ? Dans le social ou la santé, l’Etat sait déléguer certaines de ses compétences à des structures privées : il faut que l’Education nationale fasse de même. Actuellement, on se retrouve avec ces poignées d’établissements qui peuvent choisir et refuser à leur guise des élèves, sans aucune des contraintes que connaît l’enseignement public. Ce n’est pas tenable !
On parle de quoi exactement? Il y a déjà des publics agités et difficiles dans le privé.
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- François Dubet dans le Nouvel Observateur : Vincent Peillon devrait "en appeler plus nettement encore aux parents, aux associations et organisations minoritaires mais réformistes".
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- Avec plus de 25% des élèves scolarisés dans le privé, l'attractivité de l'enseignement secondaire privé reste forte dans les académies de Rennes, Nantes, Paris, Lyon et Lille.
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