L'Express publie son classement des lycées 2014.

Notre classement des lycées repose sur trois indicateurs établis par le ministère de l'Education nationale à partir des résultats lycée par lycée au baccalauréat 2013. Ces trois indicateurs sont:
- Le taux de réussite au bac est la proportion de bacheliers parmi les élèves ayant passé le baccalauréat en 2013.
- L'indice de stabilité est la proportion d'élèves de première qui obtiennent le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement.
-La valeur ajoutée (capacité à faire progresser les élèves): différence entre le taux de réussite obtenu par le lycée en 2012 et celui que l'on pouvait attendre, compte tenu de l'origine sociale des élèves et de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet. Les lycées affichant des notes positives obtiennent de meilleurs résultats que prévus.
La combinaison de ces trois indicateurs offre une analyse plus fine que celle du seul taux de réussite au baccalauréat des élèves de terminale: elle évalue la capacité de l'établissement à accompagner les élèves depuis la classe de seconde jusqu'à l'obtention du diplôme.
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/education/palmares-des-lycees-notre-methodologie_1100956.html#uTZwZhO2zehJbJtv.99

Pour consulter le classement : http://www.lexpress.fr/palmares/lycees/

Le marronnier du printemps, il y avait longtemps

Lire ces trucs me hérisse toujours autant. La démarche pernicieuse du Ministère de l’Éducation qui publie des "indicateurs" sur les "performances" des lycées, et cela de manière tellement pédante que personne n'ose remettre en cause leur caractère scientifique. Études d'une utilité douteuse et gaspillage d'argent public. Hamon, stp, fais des économies dans ton ministère et évacue tous ces statisticiens inutiles vers Pôle Emploi. C'est par le haut que tu dois dégraisser ton mammouth.

Déjà, comparer les résultats de lycées présentant plus de 600 élèves au bac avec ceux qui n'en présentent que 30, est étrange. De même l'indicateur % d'élèves en seconde en terminale dans le même établissement est débile car il pénalise les établissements qui ne disposent pas de toutes les filières. Bref, c'est un peu du n'importe quoi.

Je me suis toujours demandé s'il y avait d'autres services publics, à part l'Education, à perdre du temps et de l'argent dans ce genre d'études "officielles" pour les jeter en pâture à la presse. Par exemple, est-ce que l'Intérieur publie des indicateurs pour aider à "l'évaluation" de ses commissariats ?

http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/palmares-des-lycees-2014-les-recettes-d-un-bon-etablissement-4806/

Est extrêmement bien classé un lycée dont je n'ai jamais entendu parler... Après vérification, il n'a qu'une seule classe de terminale d'une vingtaine d'élèves qui ont tous réussi le bac !!!! Mais est-ce encore un lycée ?

Kilmeny a écrit:Est extrêmement bien classé un lycée dont je n'ai jamais entendu parler... Après vérification, il n'a qu'une seule classe de 1ère d'une vingtaine d'élèves qui ont tous réussi le bac !!!! Mais est-ce encore un lycée ?

Ben voilà. J'ai enseigné dans un lycée de moins de 500 élèves. Du coup, avec des classes de 20 élèves, il suffisait de 4 échecs au bac pour faire plonger les résultats...

CHADES a écrit:Lire ces trucs me hérisse toujours autant. La démarche pernicieuse du Ministère de l’Éducation qui publie des "indicateurs" sur les "performances" des lycées, et cela de manière tellement pédante que personne n'ose remettre en cause leur caractère scientifique. Études d'une utilité douteuse et gaspillage d'argent public. Hamon, stp, fais des économies dans ton ministère et évacue tous ces statisticiens inutiles vers Pôle Emploi. C'est par le haut que tu dois dégraisser ton mammouth.

Il y a aussi des classements pour les hôpitaux, aussi aléatoires d'ailleurs.

Moi, ça me fait plaisir! Mon lycée, qui récupère pourtant des élèves peu doués (c'est un doux euphémisme), qui est le lycée le moins côté (par les élèves et les parents), est le premier classé, devant les 4 autres de la ville! C'est vrai qu'on peut faire dire n'importe quoi aux chiffres, qu'on compare ce qui n'est pas comparable, mais ça me fait plaisir quand même! (peut-être une once de satisfaction bassement narcissique...  )

C'est complètement démago !

J'ai regardé le classement de mon ancien lycée : 8e sur 13 dans le département, avec 96% de réussite au bac (99% en S et 100% en L)… C'est bien gentil de plomber le classement de lycées comme celui-là en leur fixant des "attentes" de presque 100% et en les pénalisant pour les redoublements en cours de cursus. Mais il faudrait aussi, à tout le moins, regarder la proportion de mentions obtenues au bac (dans ma classe de terminale, ça tournait autour des 2/3 !), et ne pas faire comme si un bac STG valait la même chose qu'un bac S ou L. Dans le classement, le "meilleur" lycée de France a une unique classe de 30 STG. Et Louis-le-Grand est 67e… M'enfin, j'imagine que les parents savent tout de même à quoi s'en tenir.

Sur ma classe de 2nde, sur 36 élèves, seuls 18 sont passés en 1ère dans l'établissement. Les autres ont redoublé ou ont été orientés vers des filières non représentées dans le lycée (façon "politiquement correcte" de sélectionner). Sur les 18 qui sont restés, tout le monde a eu le bac très facilement, et surtout, il y a eu ensuite 2 normaliens Ulm, 2 HEC, 1 chartiste, 1 normalien Cachan… Pour une ville de 30000 habitants un peu loin de tout, ce n'est pas si mal. Après, les parents qui inscrivent leurs enfants dans un lycée de ce type savent à quoi s'attendre : c'est sélectif… On peut préférer un lycée qui a à peu près les mêmes taux de réussite sans être aussi exigeant, mais avec des bacs obtenus ric-rac. Si on s'arrête au bac, après tout…

clo74 a écrit:Moi, ça me fait plaisir! Mon lycée, qui récupère pourtant des élèves peu doués (c'est un doux euphémisme), qui est le lycée le moins côté (par les élèves et les parents), est le premier classé, devant les 4 autres de la ville! C'est vrai qu'on peut faire dire n'importe quoi aux chiffres, qu'on compare ce qui n'est pas comparable, mais ça me fait plaisir quand même! (peut-être une once de satisfaction bassement narcissique...  )

Là, je suis d'accord. Je suis passée d'un lycée Zep à un lycée huppé. Je tirais plus de satisfaction à voir des élèves en difficultés s'en sortir que mes élèves actuels qui, finalement, ont tous les moyens pour réussir. Au-delà de ces classements, il faudrait surtout mettre en valeur le travail qualitatif des professeurs qui parviennent à sortir, même quelques élèves, de situations difficiles.

CHADES a écrit:Je me suis toujours demandé s'il y avait d'autres services publics, à part l'Education, à perdre du temps et de l'argent dans ce genre d'études "officielles" pour les jeter en pâture à la presse. Par exemple, est-ce que l'Intérieur publie des indicateurs pour aider à "l'évaluation" de ses commissariats ?

Il y a la santé avec le même style de classements pour les hôpitaux. Je suis d'accord sur les réserves statistiques constatées.
Néanmoins il serait intéressant d'avoir un classement des écoles primaires sur la base des résultats attendus aux évaluations nationales.

shepherd a écrit:
Néanmoins il serait intéressant d'avoir un classement des écoles primaires sur la base des résultats attendus aux évaluations nationales.

Cela n'aurait absolument aucune valeur, puisque les évaluations se trouvent sur le net avant d'être proposées aux élèves concernés, et que certains parents font bachoter leurs enfants, quand ce ne sont pas les enseignants eux-mêmes (qui, je le rappelle, évaluent leurs propres élèves : passation des consignes et correction). Bref, entre l'école ou l'enseignant qui veut être bien vu de son IEN et qui fait en sorte que sa classe réussisse, et celui qui fait son programme sans bachoter ni aider ses élèves le jour J, on trouve de tout. Ces évaluations n'ont donc aucune valeur représentative.

carolette a écrit:

shepherd a écrit:
Néanmoins il serait intéressant d'avoir un classement des écoles primaires sur la base des résultats attendus aux évaluations nationales.

Cela n'aurait absolument aucune valeur, puisque les évaluations se trouvent sur le net avant d'être proposées aux élèves concernés, et que certains parents font bachoter leurs enfants, quand ce ne sont pas les enseignants eux-mêmes (qui, je le rappelle, évaluent leurs propres élèves : passation des consignes et correction). Bref, entre l'école ou l'enseignant qui veut être bien vu de son IEN et qui fait en sorte que sa classe réussisse, et celui qui fait son programme sans bachoter ni aider ses élèves le jour J, on trouve de tout. Ces évaluations n'ont donc aucune valeur représentative.

Oui. Mais on peut espérer que le système soit amélioré. Evidemment, les corrections devraient être externes, les copies anonymes et les sujets secrets.

shepherd a écrit:

carolette a écrit:

shepherd a écrit:
Néanmoins il serait intéressant d'avoir un classement des écoles primaires sur la base des résultats attendus aux évaluations nationales.

Cela n'aurait absolument aucune valeur, puisque les évaluations se trouvent sur le net avant d'être proposées aux élèves concernés, et que certains parents font bachoter leurs enfants, quand ce ne sont pas les enseignants eux-mêmes (qui, je le rappelle, évaluent leurs propres élèves : passation des consignes et correction). Bref, entre l'école ou l'enseignant qui veut être bien vu de son IEN et qui fait en sorte que sa classe réussisse, et celui qui fait son programme sans bachoter ni aider ses élèves le jour J, on trouve de tout. Ces évaluations n'ont donc aucune valeur représentative.

Oui. Mais on peut espérer que le système soit amélioré. Evidemment, les corrections devraient être externes, les copies anonymes et les sujets secrets.

Ça m'étonnerait... Vu l'argent que ça coûterait...
Ça diminuerait encore la mixité sociale dans certaines écoles et je ne suis pas sûre que ça aide à améliorer le système.
Et ça serait utilisé encore une fois pour dénigrer les enseignants....D'autant plus qu'en France,  on se contente de regarder les pourcentages,  sans chercher les causes et sans réfléchir ni améliorer quoi que ce soit.....
J'ai le souvenir d'une réunion avec les conseillers pédagogiques sur les faibles résultats de l'école en grammaire/conjugaison aux évaluations nationales .  Leurs propositions pour améliorer tout ça: bien choisir nos manuels et refaire nos progressions.... Aucun conseil pratique, pour ça,  il faudrait réfléchir......

carolette a écrit:Cela n'aurait absolument aucune valeur, puisque les évaluations se trouvent sur le net avant d'être proposées aux élèves concernés, et que certains parents font bachoter leurs enfants, quand ce ne sont pas les enseignants eux-mêmes (qui, je le rappelle, évaluent leurs propres élèves : passation des consignes et correction). Bref, entre l'école ou l'enseignant qui veut être bien vu de son IEN et qui fait en sorte que sa classe réussisse, et celui qui fait son programme sans bachoter ni aider ses élèves le jour J, on trouve de tout. Ces évaluations n'ont donc aucune valeur représentative.

J’ai du mal à suivre votre raisonnement. Faire réussir sa classe - il ne faut pas tricher - c’est bien le but du jeu, non ? Donc, proposer plus d’exercices d’entraînement (bachotage) aux élèves pour les faire progresser n’est pas une mauvaise chose.

Boubous a écrit:

carolette a écrit:Cela n'aurait absolument aucune valeur, puisque les évaluations se trouvent sur le net avant d'être proposées aux élèves concernés, et que certains parents font bachoter leurs enfants, quand ce ne sont pas les enseignants eux-mêmes (qui, je le rappelle, évaluent leurs propres élèves : passation des consignes et correction). Bref, entre l'école ou l'enseignant qui veut être bien vu de son IEN et qui fait en sorte que sa classe réussisse, et celui qui fait son programme sans bachoter ni aider ses élèves le jour J, on trouve de tout. Ces évaluations n'ont donc aucune valeur représentative.

J’ai du mal à suivre votre raisonnement. Faire réussir sa classe - il ne faut pas tricher - c’est bien le but du jeu, non ? Donc, proposer plus d’exercices d’entraînement (bachotage) aux élèves pour les faire progresser n’est pas une mauvaise chose.

Certains enseignants ne font faire que des exercices très proches de ceux des évaluations pendant les deux ou trois semaines qui précèdent (voire même les exercices des évaluations à venir), chamboulant parfois toutes les progressions établies pour l'année. Alors certes, les enfants réussissent à très court terme, mais qu'en reste-t-il 2 mois après ? Pas grand chose à mon avis, mais ce n'est pas grave, les résultats aux évals sont bons…
Ce n'est pas ma conception de l'enseignement : je fais en sorte que les notions s'ancrent petit à petit, dans la durée, pas pour réussir un coup d'éclat le jour J.

Celadon a écrit:http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/palmares-des-lycees-2014-les-recettes-d-un-bon-etablissement-4806/

Je ne savais pas que les lycées Louis le Grand et Henri IV n'étaient pas soumis à la carte scolaire. Savez-vous pourquoi ?

Dans mon département, pas particulièrement calotin, on trouve dans les 8 premiers établissements 7 établissements privés.  

Pour mémoire, à partir des données brutes du Ministère, j'ai calculé l'an passé qu'un lycée privé présente en moyenne trois fois moins de candidats qu'un lycée public.

Dans les choses amusantes, on peut aussi relire l'article élogieux du "Monde" en 2013 sur le lycée privée musulman Averroès et ses méthodes qui marchent. De fait en 2013, le lycée était classé 4e en France. Cette année, il est... 355e. Et en 2012 il était au delà de la première moitié du classement. C'est fou ce que des méthodes qui marchent ou pas peuvent changer d'une année sur l'autre !   

Pour mémoire, de 2013 à 2014, la plus-value de ce lycée est passé de taux de +17 à seulement +2 en réussite au Bac et de +25 à -16 en secondes allant au Bac. Mais ça, "Le Monde" n'en parle pas... Rappelons qu'en 2013, année de gloire, ce lycée avait présenté 43 candidats de série ES dans... trois classes.

A relire, car les marronniers ont ceci de particulier qu'ils donnent à l'actualité une forme d'éternité, cet article de l'an passé : "Le paradoxe du cochonnet" du 28/03/13.

Luigi_B a écrit:Pour mémoire, à partir des données brutes du Ministère, j'ai calculé l'an passé qu'un lycée privé présente en moyenne trois fois moins de candidats qu'un lycée public.

Qu'est-ce que tu entends par là?
-que les lycées privés ne présentent pas tous leurs élèves au bac?
-qu'il y a en proportion beaucoup moins d'élèves dans le privé que dans le public? (ce qui semblerait logique puisqu'il y a beaucoup moins de lycées privés que de lycées publics)

Si tu évoques la deuxième solution, en quoi est-ce que cela fausserait les résultats?

Ni l'un ni l'autre.

J'ai donné l'exemple d'Averroès, célébré l'an passé, avec au total 43 candidats dans trois classes soit... moins de 15 élèves par classe. Difficile de comparer dans ces conditions.

Ajoutons qu'un certain nombre de lycées publics ne choisissent pas leur public et ne sont pas choisis par lui.

totoro a écrit:

Luigi_B a écrit:Pour mémoire, à partir des données brutes du Ministère, j'ai calculé l'an passé qu'un lycée privé présente en moyenne trois fois moins de candidats qu'un lycée public.

Qu'est-ce que tu entends par là?
-que les lycées privés ne présentent pas tous leurs élèves au bac?
-qu'il y a en proportion beaucoup moins d'élèves dans le privé que dans le public? (ce qui semblerait logique puisqu'il y a beaucoup moins de lycées privés que de lycées publics)

Si tu évoques la deuxième solution, en quoi est-ce que cela fausserait les résultats?

pour certains oui... en fin de 1ère on dégage ceux qui ne sont pas assez bons.