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philann
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par philann Mer 26 Fév - 22:34
Reine Margot a écrit:J'ai vu pas mal de gens calmes et qui reprenaient leurs enfants sans s'énerver dès le plus jeune âge, et selon le tempérament de l'enfant les résultats étaient très différents. Mais il est vrai que je n'ai pas d'enfant et que je ne me base que sur des observations extérieures.

Je n'ai pas d'enfant non plus, et c'est vrai qu'à éducation identique 2 enfants suivant leur caractère peuvent avoir des comportements très différents...Mais je reste admirative devant la façon de faire de mon cousin et sa femme et même si leur deuxième est plus difficile que l'ainé...j'espère faire un jour aussi bien!

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Lefteris
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par Lefteris Mer 26 Fév - 23:03
Un paramètre que l'on oublie beaucoup , c'est que les enfants ne sont pas éduqués par leurs seuls parents, mais que les sollicitations de la société extérieure, des copains, de la télé, du quartier, de la pub etc. pèsent d'un poids extrêmement lourd. Et l'un des rôles des parents est très souvent de lutter ces influences. Un enfant est comme une goutte d'eau sur une tuile, qui prendra toujours le chemin le plus direct, le plus pentu.De même, un gosse suivra toujours le plus facile, le plus propre à aller directement à son désir de toute-puissance, qui est celui d’assouvir sans obstacles ses envies et instincts, l'un d'eux passant par la domination de son entourage . L'être humain est par nature comme les autres animaux , la vie en société demande un véritable effort dès le début, et il faut le dire, de coercition.

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

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par Dwarf Mer 26 Fév - 23:13
Voli vola a écrit:Certains parents ne se canalisent déjà pas eux-mêmes. ..
A lire dans Charlie Hebdo : "la Vie des jeunes" de Riad Sattouf. Edifiant.
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par dandelion Mer 26 Fév - 23:16
Lefteris a écrit:Un  paramètre que l'on oublie beaucoup , c'est que les enfants ne sont pas éduqués par leurs seuls parents, mais que les sollicitations de la société extérieure, des copains, de la télé, du quartier, de la pub  etc. pèsent d'un poids extrêmement lourd. Et l'un des rôles des parents est très souvent de lutter ces influences. Un enfant est comme une goutte d'eau sur une tuile, qui prendra toujours le chemin le plus direct, le plus pentu.De même, un  gosse suivra toujours le plus facile, le plus propre à aller directement à son désir de toute-puissance, qui est celui d’assouvir sans obstacles ses envies et instincts, l'un d'eux passant par la domination de son entourage . L'être humain est par nature comme les autres animaux , la vie en société demande un véritable effort dès le début, et il faut le dire, de coercition.
Je me faisais la même réflexion sur un mode un peu différent: quand j'étais gamine (je vivais dans un village mais mon mari m'a dit qu'il avait observé la même chose à Paris) tous les adultes étaient susceptibles de nous remettre à notre place, souvent d'ailleurs pour nous protéger, ou protéger des biens publics, mais aussi pour rappeler à l'ordre. J'observe de plus en plus que lorsque j'attends devant l'école, il n'y a que quelques rares personnes qui interviennent pour faire remarquer à certains enfants que leur comportement est dangereux, et ce même en cas de danger immédiat. Mon père s'était fait la réflexion il y a quelques années sur une plage de Marseille: il s'était rendu compte que des jeunes s'apprêtaient à plonger sans avoir vérifié la profondeur au préalable, et il le leur avait signalé, mais, alors qu'il était entouré d'adultes, personne n'avait eu cette démarche.
J'éduque mes enfants sans violence (mais avec des règles strictes) et tout le monde me dit qu'elles sont sages (bon, à la maison pas tant que ça) mais parfois je suis aussi la maman du métro, qui n'a pas dormi depuis trois jours, est toute seule et n'y arrive plus.
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par Nasopi Jeu 27 Fév - 8:41
Carabas a écrit:Exemple personnel (donc limité, j'en ai bien conscience) :

L'autre jour, dans le métro, un petit de 4-5 ans et sa mère. Le petit s'agite, sa mère le recadre, avec douceur, systématiquement. Impatient, il demandait toutes les 5 secondes quand ils arriveraient. La mère essayait de le faire se concentrer sur autre chose pour le faire patienter. Elle lui faisait compter les stations. Dès qu'il haussait la voix, elle lui disait de se calmer, toujours avec calme et douceur, mais fermement. Résultat : il était certes agité, mais tout à fait supportable et s'est tenu correctement pour un petit.

Un peu plus tard dans la journée, je vois un autre petit du même âge. Il criait, il faisait ce qui lui passait par la tête. Sa mère ne disait... rien.

Ca m'est arrivé dans un train, à une époque où mon petit dernier faisait une crise d'angoisse dès qu'il fallait attendre trente secondes.
Le train avait eu un problème, et il était resté bloqué pendant un quart d'heure.
Mon fils avait hurlé pendant un quart d'heure. Que pouvais-je faire ? La seule solution pour éviter ce genre de situation, à l'époque, c'était d'éviter l'attente en arrivant au dernier moment partout. Mais là, nous étions bloqués dans le train. Il était trop angoissé pour qu'il soit possible de le distraire.
J'ai eu droit à des tas de réflexions de gens scandalisés pensant qu'il était mal élevé. Ils devaient tous se dire ce que tu dis à la fin de ton message : "Il criait, il faisait ce qui lui passait par la tête. Sa mère ne disait...rien".

Voilà, juste pour dire que le comportement d'un enfant, ce n'est pas toujours une question d'éducation, et ce n'est pas toujours la faute des parents. C'est facile de juger et de critiquer, mais on ne se rend pas toujours compte du mal qu'on peut faire.

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par philann Jeu 27 Fév - 8:49
Nasopi a écrit:

Voilà, juste pour dire que le comportement d'un enfant, ce n'est pas toujours une question d'éducation, et ce n'est pas toujours la faute des parents. C'est facile de juger et de critiquer, mais on ne se rend pas toujours compte du mal qu'on peut faire.

C'est vrai Nasopi mais statistiquement combien d'enfants comme les tiens...et combien d'enfants mal élevés?
Et la plupart des gens subissent souvent sans rien dire...prennent leur mal en patience...jusqu'à la prochaine fois...

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par Malaga Jeu 27 Fév - 9:02
Nasopi  fleurs 
Ta remarque est très juste; c'est pour cela que je trouve encore pire et extrêmement grossier les gens qui se permettent de faire des réflexions. Non seulement c'est totalement inutile mais de plus cela peut tomber très mal.

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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
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retraitée
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par retraitée Jeu 27 Fév - 11:05
dandelion a écrit:
Lefteris a écrit:Un  paramètre que l'on oublie beaucoup , c'est que les enfants ne sont pas éduqués par leurs seuls parents, mais que les sollicitations de la société extérieure, des copains, de la télé, du quartier, de la pub  etc. pèsent d'un poids extrêmement lourd. Et l'un des rôles des parents est très souvent de lutter ces influences. Un enfant est comme une goutte d'eau sur une tuile, qui prendra toujours le chemin le plus direct, le plus pentu.De même, un  gosse suivra toujours le plus facile, le plus propre à aller directement à son désir de toute-puissance, qui est celui d’assouvir sans obstacles ses envies et instincts, l'un d'eux passant par la domination de son entourage . L'être humain est par nature comme les autres animaux , la vie en société demande un véritable effort dès le début, et il faut le dire, de coercition.
Je me faisais la même réflexion sur un mode un peu différent: quand j'étais gamine (je vivais dans un village mais mon mari m'a dit qu'il avait observé la même chose à Paris) tous les adultes étaient susceptibles de nous remettre à notre place, souvent d'ailleurs pour nous protéger, ou protéger des biens publics, mais aussi pour rappeler à l'ordre. J'observe de plus en plus que lorsque j'attends devant l'école, il n'y a que quelques rares personnes qui interviennent pour faire remarquer à certains enfants que leur comportement est dangereux, et ce même en cas de danger immédiat. Mon père s'était fait la réflexion il y a quelques années sur une plage de Marseille: il s'était rendu compte que des jeunes s'apprêtaient à plonger sans avoir vérifié la profondeur au préalable, et il le leur avait signalé, mais, alors qu'il était entouré d'adultes, personne n'avait eu cette démarche.
J'éduque mes enfants sans violence (mais avec des règles strictes) et tout le monde me dit qu'elles sont sages (bon, à la maison pas tant que ça) mais parfois je suis aussi la maman du métro, qui n'a pas dormi depuis trois jours, est toute seule et n'y arrive plus.

Oui, à la campagne, tous les adultes (ou presque) nous rappelaient à l'ordre quand nous faisions des bêtises ou nous comportions mal. J'ai encore connu une époque, il y a plus de 20 ans, où les mômes qui s'agitaient et criaient dans les bus de la ville se faisaient vertement enguirlander. Aujourd'hui, seuls les plus courageux osent le faire. mais alors, il arrive, ô joie, que d'autres adultes en rajoutent une couche! En revanche, les parents des mini monstres défendent leur chérubins quand on intervient.
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retraitée
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par retraitée Jeu 27 Fév - 11:07
Mon fils, vers l'âge de 3 ans, était coléreux. Quand il faisait cela dans le bus, j'avais trouvé la parade : commencer à raconter une histoire. Les cris cessaient vite et faisaient place à un silence attentif.
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User4312
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par User4312 Jeu 27 Fév - 11:31
Nasopi a écrit:
Carabas a écrit:Exemple personnel (donc limité, j'en ai bien conscience) :

L'autre jour, dans le métro, un petit de 4-5 ans et sa mère. Le petit s'agite, sa mère le recadre, avec douceur, systématiquement. Impatient, il demandait toutes les 5 secondes quand ils arriveraient. La mère essayait de le faire se concentrer sur autre chose pour le faire patienter. Elle lui faisait compter les stations. Dès qu'il haussait la voix, elle lui disait de se calmer, toujours avec calme et douceur, mais fermement. Résultat : il était certes agité, mais tout à fait supportable et s'est tenu correctement pour un petit.

Un peu plus tard dans la journée, je vois un autre petit du même âge. Il criait, il faisait ce qui lui passait par la tête. Sa mère ne disait... rien.

Ca m'est arrivé dans un train, à une époque où mon petit dernier faisait une crise d'angoisse dès qu'il fallait attendre trente secondes.
Le train avait eu un problème, et il était resté bloqué pendant un quart d'heure.
Mon fils avait hurlé pendant un quart d'heure. Que pouvais-je faire ? La seule solution pour éviter ce genre de situation, à l'époque, c'était d'éviter l'attente en arrivant au dernier moment partout. Mais là, nous étions bloqués dans le train. Il était trop angoissé pour qu'il soit possible de le distraire.
J'ai eu droit à des tas de réflexions de gens scandalisés pensant qu'il était mal élevé. Ils devaient tous se dire ce que tu dis à la fin de ton message : "Il criait, il faisait ce qui lui passait par la tête. Sa mère ne disait...rien".

Voilà, juste pour dire que le comportement d'un enfant, ce n'est pas toujours une question d'éducation, et ce n'est pas toujours la faute des parents. C'est facile de juger et de critiquer, mais on ne se rend pas toujours compte du mal qu'on peut faire.

Pourquoi ne pas simplement dire dans ces cas là que ton fils est autiste (si je ne me trompe pas)? Les gens comprennent quand il s'agit de maladie... Peut-être qu'au bout d'un moment, on en a marre de répéter la même chose (on a peut-être l'impression de passer son temps à s'excuser alors qu'on a pas à le faire vu qu'on ne choisit pas d'être malade), mais ça pourrait éventuellement permettre au gens de comprendre que tout le monde a le droit de vivre normalement, de se déplacer, malade ou pas, handicapé ou pas. Personne ne râle quand un fauteuil roulant prend beaucoup de place dans un bus, parce que ça se voit peut-être, pas besoin d'expliquer.
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Reine Margot
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par Reine Margot Jeu 27 Fév - 11:34
dandelion a écrit:
Lefteris a écrit:Un  paramètre que l'on oublie beaucoup , c'est que les enfants ne sont pas éduqués par leurs seuls parents, mais que les sollicitations de la société extérieure, des copains, de la télé, du quartier, de la pub  etc. pèsent d'un poids extrêmement lourd. Et l'un des rôles des parents est très souvent de lutter ces influences. Un enfant est comme une goutte d'eau sur une tuile, qui prendra toujours le chemin le plus direct, le plus pentu.De même, un  gosse suivra toujours le plus facile, le plus propre à aller directement à son désir de toute-puissance, qui est celui d’assouvir sans obstacles ses envies et instincts, l'un d'eux passant par la domination de son entourage . L'être humain est par nature comme les autres animaux , la vie en société demande un véritable effort dès le début, et il faut le dire, de coercition.
Je me faisais la même réflexion sur un mode un peu différent: quand j'étais gamine (je vivais dans un village mais mon mari m'a dit qu'il avait observé la même chose à Paris) tous les adultes étaient susceptibles de nous remettre à notre place, souvent d'ailleurs pour nous protéger, ou protéger des biens publics, mais aussi pour rappeler à l'ordre. J'observe de plus en plus que lorsque j'attends devant l'école, il n'y a que quelques rares personnes qui interviennent pour faire remarquer à certains enfants que leur comportement est dangereux, et ce même en cas de danger immédiat. Mon père s'était fait la réflexion il y a quelques années sur une plage de Marseille: il s'était rendu compte que des jeunes s'apprêtaient à plonger sans avoir vérifié la profondeur au préalable, et il le leur avait signalé, mais, alors qu'il était entouré d'adultes, personne n'avait eu cette démarche.
J'éduque mes enfants sans violence (mais avec des règles strictes) et tout le monde me dit qu'elles sont sages (bon, à la maison pas tant que ça) mais parfois je suis aussi la maman du métro, qui n'a pas dormi depuis trois jours, est toute seule et n'y arrive plus.

Les gens craignent la réaction de ces jeunes voire de leur parents (on a vu ici-même des gens dire que si leur enfant en embêtait un autre ils n'acceptaient pas que les parents de l'enfant embêté reprenne le leur sans leur en parler)

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par User21929 Jeu 27 Fév - 11:46
yoaken a écrit:Pourquoi ne pas simplement dire dans ces cas là que ton fils est autiste (si je ne me trompe pas)? Les gens comprennent quand il s'agit de maladie... Peut-être qu'au bout d'un moment, on en a marre de répéter la même chose (on a peut-être l'impression de passer son temps à s'excuser alors qu'on a pas à le faire vu qu'on ne choisit pas d'être malade), mais ça pourrait éventuellement permettre au gens de comprendre que tout le monde a le droit de vivre normalement, de se déplacer, malade ou pas, handicapé ou pas. Personne ne râle quand un fauteuil roulant prend beaucoup de place dans un bus, parce que ça se voit peut-être, pas besoin d'expliquer.

+1

J'ai vécu cinq jours de location de vacances à coté d'une famille avec un enfant autiste qui passait son temps à jouer avec un bâton sur la rambarde en fer de la location. Je suis allé gentiment demander à ce que cela s'arrête surtout de 18H à 22H, et j'ai eu l'explication de la particularité de ce petit.

C'est déjà assez éprouvant pour la famille.... Mais là ce n'est pas un problème d'éducation.
Malaga
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par Malaga Jeu 27 Fév - 11:49
yoaken a écrit:
Nasopi a écrit:
Carabas a écrit:Exemple personnel (donc limité, j'en ai bien conscience) :

L'autre jour, dans le métro, un petit de 4-5 ans et sa mère. Le petit s'agite, sa mère le recadre, avec douceur, systématiquement. Impatient, il demandait toutes les 5 secondes quand ils arriveraient. La mère essayait de le faire se concentrer sur autre chose pour le faire patienter. Elle lui faisait compter les stations. Dès qu'il haussait la voix, elle lui disait de se calmer, toujours avec calme et douceur, mais fermement. Résultat : il était certes agité, mais tout à fait supportable et s'est tenu correctement pour un petit.

Un peu plus tard dans la journée, je vois un autre petit du même âge. Il criait, il faisait ce qui lui passait par la tête. Sa mère ne disait... rien.

Ca m'est arrivé dans un train, à une époque où mon petit dernier faisait une crise d'angoisse dès qu'il fallait attendre trente secondes.
Le train avait eu un problème, et il était resté bloqué pendant un quart d'heure.
Mon fils avait hurlé pendant un quart d'heure. Que pouvais-je faire ? La seule solution pour éviter ce genre de situation, à l'époque, c'était d'éviter l'attente en arrivant au dernier moment partout. Mais là, nous étions bloqués dans le train. Il était trop angoissé pour qu'il soit possible de le distraire.
J'ai eu droit à des tas de réflexions de gens scandalisés pensant qu'il était mal élevé. Ils devaient tous se dire ce que tu dis à la fin de ton message : "Il criait, il faisait ce qui lui passait par la tête. Sa mère ne disait...rien".

Voilà, juste pour dire que le comportement d'un enfant, ce n'est pas toujours une question d'éducation, et ce n'est pas toujours la faute des parents. C'est facile de juger et de critiquer, mais on ne se rend pas toujours compte du mal qu'on peut faire.

Pourquoi ne pas simplement dire dans ces cas là que ton fils est autiste (si je ne me trompe pas)? Les gens comprennent quand il s'agit de maladie... Peut-être qu'au bout d'un moment, on en a marre de répéter la même chose (on a peut-être l'impression de passer son temps à s'excuser alors qu'on a pas à le faire vu qu'on ne choisit pas d'être malade), mais ça pourrait éventuellement permettre au gens de comprendre que tout le monde a le droit de vivre normalement, de se déplacer, malade ou pas, handicapé ou pas. Personne ne râle quand un fauteuil roulant prend beaucoup de place dans un bus, parce que ça se voit peut-être, pas besoin d'expliquer.

Malheureusement, je ne suis pas si sûre que les gens ne râlent pas quand ils voient un fauteuil roulant. Quand je dis "les gens", évidemment, je parle d'une petite minorité. Ceux qui, par exemple, râlent quand ils voient des personnes âgées faire leurs courses le samedi ("elles ont toute la semaine pour y aller, aujourd'hui, cela fait du monde de plus aux caisses"), ceux qui refusent de laisser la priorité aux femmes enceintes (histoire vécue), ceux qui râlent quand une personne handicapée arrive à la caisse prioritaire et demande à passer devant ceux qui encombrent cette caisse sans raison...
J'ai lu, il y a longtemps, le témoignage d'une personnalité (impossible de me souvenir qui) parlant de son enfant handicapé. Une dame lui avait dit dans la rue "quand on a des enfants comme cela, on les cache". Ce type de mentalité recule, fort heureusement, mais existe toujours néanmoins.

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par philann Jeu 27 Fév - 11:56
Malaga a écrit:

Malheureusement, je ne suis pas si sûre que les gens ne râlent pas quand ils voient un fauteuil roulant. Quand je dis "les gens", évidemment, je parle d'une petite minorité. Ceux qui, par exemple, râlent quand ils voient des personnes âgées faire leurs courses le samedi ("elles ont toute la semaine pour y aller, aujourd'hui, cela fait du monde de plus aux caisses"), ceux qui refusent de laisser la priorité aux femmes enceintes (histoire vécue), ceux qui râlent quand une personne handicapée arrive à la caisse prioritaire et demande à passer devant ceux qui encombrent cette caisse sans raison...
J'ai lu, il y a longtemps, le témoignage d'une personnalité (impossible de me souvenir qui) parlant de son enfant handicapé. Une dame lui avait dit dans la rue "quand on a des enfants comme cela, on les cache". Ce type de mentalité recule, fort heureusement, mais existe toujours néanmoins.

Je trouve quand même embêtant de confondre un enfant handicapé et un enfant mal élevé, ou la goujaterie de quelqu'un à l'égard d'une femme enceinte ou d'une personne âgée avec la perte de patience légitime devant le nombre de plus en plus important de gens qui se croient seuls au monde et pensent devoir imposer leur mode de vie à la terre entière sous prétexte de "tolérance". Rolling Eyes 
Personnellement, je regrette que les adultes ne se sentent plus autorisés à recadrer un enfant dans l'espace public quand ce dernier pourrit la vie de tout le monde.

Et je suis sincèrement désolée pour toutes les situations qu'a dû vivre et vit encore Nasopi  fleurs , mais le cas particulier de ses enfants n'a rien à voir avec des enfants non autistes auxquels on a jamais appris que dans le train on ne saute pas partout, on ne hurle pas et on ne donne pas de coups de pied dans le fauteuil du monsieur de devant parce que c'est rigolo! (vécu!)  furieux 

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User4312
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par User4312 Jeu 27 Fév - 11:57
Malaga a écrit:
yoaken a écrit:
Nasopi a écrit:

Ca m'est arrivé dans un train, à une époque où mon petit dernier faisait une crise d'angoisse dès qu'il fallait attendre trente secondes.
Le train avait eu un problème, et il était resté bloqué pendant un quart d'heure.
Mon fils avait hurlé pendant un quart d'heure. Que pouvais-je faire ? La seule solution pour éviter ce genre de situation, à l'époque, c'était d'éviter l'attente en arrivant au dernier moment partout. Mais là, nous étions bloqués dans le train. Il était trop angoissé pour qu'il soit possible de le distraire.
J'ai eu droit à des tas de réflexions de gens scandalisés pensant qu'il était mal élevé. Ils devaient tous se dire ce que tu dis à la fin de ton message : "Il criait, il faisait ce qui lui passait par la tête. Sa mère ne disait...rien".

Voilà, juste pour dire que le comportement d'un enfant, ce n'est pas toujours une question d'éducation, et ce n'est pas toujours la faute des parents. C'est facile de juger et de critiquer, mais on ne se rend pas toujours compte du mal qu'on peut faire.

Pourquoi ne pas simplement dire dans ces cas là que ton fils est autiste (si je ne me trompe pas)? Les gens comprennent quand il s'agit de maladie... Peut-être qu'au bout d'un moment, on en a marre de répéter la même chose (on a peut-être l'impression de passer son temps à s'excuser alors qu'on a pas à le faire vu qu'on ne choisit pas d'être malade), mais ça pourrait éventuellement permettre au gens de comprendre que tout le monde a le droit de vivre normalement, de se déplacer, malade ou pas, handicapé ou pas. Personne ne râle quand un fauteuil roulant prend beaucoup de place dans un bus, parce que ça se voit peut-être, pas besoin d'expliquer.

Malheureusement, je ne suis pas si sûre que les gens ne râlent pas quand ils voient un fauteuil roulant. Quand je dis "les gens", évidemment, je parle d'une petite minorité. Ceux qui, par exemple, râlent quand ils voient des personnes âgées faire leurs courses le samedi ("elles ont toute la semaine pour y aller, aujourd'hui, cela fait du monde de plus aux caisses"), ceux qui refusent de laisser la priorité aux femmes enceintes (histoire vécue), ceux qui râlent quand une personne handicapée arrive à la caisse prioritaire et demande à passer devant ceux qui encombrent cette caisse sans raison...
J'ai lu, il y a longtemps, le témoignage d'une personnalité (impossible de me souvenir qui) parlant de son enfant handicapé. Une dame lui avait dit dans la rue "quand on a des enfants comme cela, on les cache". Ce type de mentalité recule, fort heureusement, mais existe toujours néanmoins.

Sérieux ? Eh beh... affraid 
Tristana
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par Tristana Jeu 27 Fév - 12:44
Malaga a écrit:Malheureusement, je ne suis pas si sûre que les gens ne râlent pas quand ils voient un fauteuil roulant. Quand je dis "les gens", évidemment, je parle d'une petite minorité. Ceux qui, par exemple, râlent quand ils voient des personnes âgées faire leurs courses le samedi ("elles ont toute la semaine pour y aller, aujourd'hui, cela fait du monde de plus aux caisses"), ceux qui refusent de laisser la priorité aux femmes enceintes (histoire vécue), ceux qui râlent quand une personne handicapée arrive à la caisse prioritaire et demande à passer devant ceux qui encombrent cette caisse sans raison...
J'ai lu, il y a longtemps, le témoignage d'une personnalité (impossible de me souvenir qui) parlant de son enfant handicapé. Une dame lui avait dit dans la rue "quand on a des enfants comme cela, on les cache". Ce type de mentalité recule, fort heureusement, mais existe toujours néanmoins.

Perso, oui, je râle quand je vois des personnages âgées faire leurs courses le samedi après-midi alors qu'il y a foule. D'autant que pour en avoir discuté avec une amie dont les grands-parents vont systématiquement faire leurs courses aux moments d'affluence, c'est parfois tout à fait volontaire : "comme ça on voit du monde", qu'ils répondent... Je ne nie pas la difficulté d'être isolé quand on est une personnage âgée, mais on peut comprendre aussi l'agacement de ceux qui bossent toute la semaine, n'ont pas le temps d'aller faire leurs courses à des moments où il n'y a personne, et voient dans les rayons des gens qui pourraient y aller à d'autres moments.
Ceci étant dit, j'ai toujours cédé ma place aux femmes enceintes, à la caisse et dans les transports en commun ; idem pour la caisse prioritaire où je laisse passer les personnages âgées (mais aussi parfois les mamans avec des enfants en bas âge, pour qui le moment de la caisse est parfois très délicat), les handicapés, etc.
On ne peut pas non plus mettre toutes les "râleries" sur le même plan. D'autant que si je râle de voir des personnages âgées le samedi après-midi dans les magasins, ce n'est pas pour ça que je vais faire une réflexion qu'ils pourraient entendre ou que je ne leur cède pas la place quand il le faut (ou que je ne leur donne pas leur boîte de petits pois quand ils me la demandent : le drame d'être grande...).
On en revient à ce qui a été dit plus haut : j'ai pu être agacée par des enfants parfois, mais je n'aurais jamais pu faire une réflexion détestable aux parents ou à l'enfant, je trouve ça d'une impolitesse rare (et comme ça a été bien expliqué par Nasopi, on ne connaît pas toujours tous les tenants et les aboutissants quand un enfant est agité).
dandelion
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par dandelion Jeu 27 Fév - 13:43
+1 J'ai le souvenir d'avoir fait de longs trajets pour aller à l'université et d'avoir râlé intérieurement contre les personnes âgées qui demandaient les places assises.
J'évite de faire pas de réflexion non plus (je le fais seulement quand il n'y a pas d'adulte responsable qui intervient, et que les enfants se mettent en danger ou endommagent des biens). Mais qu'est-ce que j'aurais aimé être moins bien élevée la dernière fois que j'ai pris l'avion et que le gamin derrière moi a donné des coups de pieds récurrents dans mon siège (c'était un avion low-cost, donc ouch quand même)!
Une des choses que je répète le plus souvent à mes enfants c'est 'tu n'es pas seule au monde'. Un jour à Disneyland un père dont le fils arborait un tee-shirt 'Petit dictateur' (véridique) ne cessait de l'enjoindre de passer, mes filles bien élevées n'en sont bien entendu pas venues aux mains. Il me semble avoir quand même glissé à mes enfants qu'elles étaient bien élevées mais que ce n'était pas le cas de tout le monde, et qu'elles n'avaient pas à se laisser marcher sur les pieds non plus. Le père a quand même eu l'air gêné.
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par Nasopi Jeu 27 Fév - 14:18
Pour répondre à la question de yoaken, j'avoue que je n'aime pas dire aux gens que mes enfants sont autistes tout simplement pour une question de pudeur ; je trouve que leurs problèmes de santé ne regardent personne. Il y a des fois où malgré tout je le dis (comme pour le voisin qui était venu sonner à la porte parce qu'il s'inquiétait d'entendre mon fils crier et hésitait à appeler les gendarmes), mais dans ce cas je me sens horriblement gênée. Pour ce voisin, j'ai pu lui en parler parce qu'il ne venait pas avec une attitude négative, il était sincèrement inquiet, et malgré tout j'ai eu du mal à m'empêcher de pleurer ; mais pour des gens qui vont m'agresser dans la rue sur le comportement de mes enfants, je n'arriverai jamais à en parler.
Bien sûr qu'il y a des enfants mal élevés, bien sûr qu'il y a des parents indignes. Mais, sans parler d'autisme, je pense qu'il y a de nombreuses situations où les parents font ce qu'ils peuvent, comme ils peuvent : élever un enfant, ce n'est pas facile, et pour peu qu'il soit turbulent, on peut facilement être débordé. Parmi ces parents dépassés, il y a, à mon avis, des tas de gens très bien, pour qui les réflexions, les regards insistants, doivent finir par devenir insupportables aussi. Ma belle-mère par exemple m'a raconté qu'elle avait eu beaucoup de mal avec ses enfants, et pourtant c'est une personne admirable, qui n'est pas sans arrêt à dire "monchérimoncoeur est le meilleur". Simplement, elle est tout douce, toute timide, manque un peu d'autorité, et avec cinq enfants turbulents, elle était dépassée.
Inversement, j'ai cette année dans mes classes deux gamines qui ont des histoires familiales sordides, sont placées en famille d'accueil depuis peu, et qui sont pourtant délicieuses, polies, respectueuses, "bien élevées".
Disons que ça me semble assez caricatural d'expliquer tout le comportement d'un enfant qu'on croise pendant trois minutes selon la seule attitude des parents.

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Elyas
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par Elyas Jeu 27 Fév - 14:29
Pour rajouter à Nasopi, il ne faut pas oublier que, parfois, les parents sont contraints de sortir avec leurs enfants alors que c'est le pire moment pour les enfants (sieste non faite, par exemple).

Je sais qu'une fois, j'ai été contraint d'aller sauver ma grand-mère qui allait très mal et que j'avais mes deux enfants en bas âge avec moi. Mon fils n'a fait que pleurer et hurler car il n'avait pas dormi... mais je n'avais personne pour les garder et ma grand-mère était seule et au plus mal.
Les gens me regardaient bizarrement et j'essayais de calmer mon fils... qui a fini par s'endormir sur moi. Mais j'ai été mortifié par le regard condescendant des gens dans le bus.
Je suis arrivé chez ma grand-mère, posé mon fils sur mon lit d'enfance, mis ma fille dans son transat et j'ai soigné ma grand-mère.
QUand mon fils s'est réveillé, il a dit bonjour à son arrière-grand-mère et lui a raconté ses histoires de chevalier et quand ma grand-mère a voulu se reposer, il est sorti en faisant un bisou.
Cela m'a fait du bien car je pensais être un mauvais père après le passage du bus.
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InviteeF
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par InviteeF Jeu 27 Fév - 14:35
Merci pour ces paroles pleines de bon sens qui permettent de nuancer nos points de vue.
dandelion
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par dandelion Jeu 27 Fév - 14:43
Pour les enfants en bas âge, le fait est qu'ils pleurent dès qu'ils sont fatigués, et sont souvent malades. Je me souviens que ma belle-soeur citait en exemple une de ses amies qui faisait plein de choses avec ses enfants en bas-âge, qui ne pleuraient jamais, etc, etc, et puis un jour elle a eu des enfants  Rolling Eyes 
Le petit garçon qui me donnait des coups de pied avait le même âge que ma fille, il avait quand même un âge où l'on comprend normalement que l'on n'est pas seul au monde. J'observe aussi que les petits que j'ai en classe n'ont pas appris qu'on ne touchait pas le sac de la maîtresse par exemple (je n'ai pas d'endroit où enfermer mon sac), ils ne souffrent d'aucune pathologie évidente, et à cinq ou six ans il me semble que c'est quelque chose que l'on sait.
Les gens qui interviennent ne le font pas toujours non plus de façon malveillante : il m'est arrivé que la cadette fasse une crise au supermarché et qu'une dame qui mettait en rayon lui fasse une remarque en disant que les gens du magasin n'aimaient pas les petites filles capricieuses, ça l'a calmée et je lui ai fait un grand sourire.
J'ajoute que quand j'étais plus grande, sans doute à partir de six-sept ans, peut-être même avant, nous jouions souvent seuls, hors de la présence des adultes (en faisant parfois de grosses bêtises, ou des choses vraiment dangereuses d'ailleurs) alors qu'aujourd'hui les enfants sont très peu souvent seuls, ce qui fait qu'ils ont peu de moments où ils peuvent être vraiment se défouler. Les besoins de l'enfant et ceux de l'adulte ne coïncidant pas, les frictions sont inévitables.
philann
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par philann Jeu 27 Fév - 14:52
dandelion a écrit:Pour les enfants en bas âge, le fait est qu'ils pleurent dès qu'ils sont fatigués, et sont souvent malades. Je me souviens que ma belle-soeur citait en exemple une de ses amies qui faisait plein de choses avec ses enfants en bas-âge, qui ne pleuraient jamais, etc, etc, et puis un jour elle a eu des enfants  Rolling Eyes 
Le petit garçon qui me donnait des coups de pied avait le même âge que ma fille, il avait quand même un âge où l'on comprend normalement que l'on n'est pas seul au monde. J'observe aussi que les petits que j'ai en classe n'ont pas appris qu'on ne touchait pas le sac de la maîtresse par exemple (je n'ai pas d'endroit où enfermer mon sac), ils ne souffrent d'aucune pathologie évidente, et à cinq ou six ans il me semble que c'est quelque chose que l'on sait.
Les gens qui interviennent ne le font pas toujours non plus de façon malveillante : il m'est arrivé que la cadette fasse une crise au supermarché et qu'une dame qui mettait en rayon lui fasse une remarque en disant que les gens du magasin n'aimaient pas les petites filles capricieuses, ça l'a calmée et je lui ai fait un grand sourire.
J'ajoute que quand j'étais plus grande, sans doute à partir de six-sept ans, peut-être même avant, nous jouions souvent seuls, hors de la présence des adultes (en faisant parfois de grosses bêtises, ou des choses vraiment dangereuses d'ailleurs) alors qu'aujourd'hui les enfants sont très peu souvent seuls, ce qui fait qu'ils ont peu de moments où ils peuvent être vraiment se défouler. Les besoins de l'enfant et ceux de l'adulte ne coïncidant pas, les frictions sont inévitables.

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par Carabas Jeu 27 Fév - 17:21
Nasopi a écrit:
Carabas a écrit:Exemple personnel (donc limité, j'en ai bien conscience) :

L'autre jour, dans le métro, un petit de 4-5 ans et sa mère. Le petit s'agite, sa mère le recadre, avec douceur, systématiquement. Impatient, il demandait toutes les 5 secondes quand ils arriveraient. La mère essayait de le faire se concentrer sur autre chose pour le faire patienter. Elle lui faisait compter les stations. Dès qu'il haussait la voix, elle lui disait de se calmer, toujours avec calme et douceur, mais fermement. Résultat : il était certes agité, mais tout à fait supportable et s'est tenu correctement pour un petit.

Un peu plus tard dans la journée, je vois un autre petit du même âge. Il criait, il faisait ce qui lui passait par la tête. Sa mère ne disait... rien.

Ca m'est arrivé dans un train, à une époque où mon petit dernier faisait une crise d'angoisse dès qu'il fallait attendre trente secondes.
Le train avait eu un problème, et il était resté bloqué pendant un quart d'heure.
Mon fils avait hurlé pendant un quart d'heure. Que pouvais-je faire ? La seule solution pour éviter ce genre de situation, à l'époque, c'était d'éviter l'attente en arrivant au dernier moment partout. Mais là, nous étions bloqués dans le train. Il était trop angoissé pour qu'il soit possible de le distraire.
J'ai eu droit à des tas de réflexions de gens scandalisés pensant qu'il était mal élevé. Ils devaient tous se dire ce que tu dis à la fin de ton message : "Il criait, il faisait ce qui lui passait par la tête. Sa mère ne disait...rien".

Voilà, juste pour dire que le comportement d'un enfant, ce n'est pas toujours une question d'éducation, et ce n'est pas toujours la faute des parents. C'est facile de juger et de critiquer, mais on ne se rend pas toujours compte du mal qu'on peut faire.
Je sais, Nasopi, je sais. Je comprends que ça te saoule, que ça te blesse. Et franchement, au quotidien, j'y pense.
Mais déjà, je ne fais quand même que rarement des remarques. En général, quand quelque chose me dérange, c'est moi qui m'en vais (et je viens parfois râler sur néo). J'en ai fait une l'autre jour face à des ados là très nettement mal élevées ou du moins se comportant ainsi dans le métro (anecdote racontée dans "j'ai halluciné").
Cela dit, tu es prof, tu ne vas pas me dire que tu ne vois pas d'enfants "juste" mal élevés, je ne te croirai pas. L'éducation ne triomphe pas de toutes les difficultés, j'en suis consciente. Il ne suffit pas juste d'être ferme, ça se saurait. Ce que je sais aussi, c'est que si mes parents ne m'avaient pas cadrée, je serais devenue chiante comme le sont beaucoup de gosses sans cadre. C'est aussi grâce à ça que je suis devenue une adulte supportant la frustration, polie, tenant la porte à la dame et ne braillant pas dans la rue, ni chez moi, bref, ne me croyant pas seule au monde. Alors le pendant de ce type d'éducation, c'est qu'on attend que les autres aient reçu la même...

Par ailleurs, je veux bien croire aussi qu'on devient plus indulgent quand on a soi-même des enfants. Mais bon, ça ne me semble pas abusif de dire que oui, certains enfants ne sont pas éduqués et que ça se voit. La tendance, actuellement, est plutôt à l'excès d'indulgence et on se retrouve avec des gosses de 12 ans qui ont une tolérance à la frustration semblable à celle d'un de 7 ans.

Donc oui Nasopi, je pense à ta situation, à celle de tes enfants, à celle similaire d'autres personnes. Oui, je me doute que tu as dû subir des réactions désagréables. Dis-toi bien que parmi ces personnes qui te font les gros yeux, certaines élèvent plus que probablement mal leurs gosses. C'est comme un voisin dans l'immeuble qui ne supporte pas les râleurs qui osent lui reprocher de faire des travaux le dimanche mais qui s'est rendu chez un autre, furibard... pour la même raison. Les gens sont chiants, de toute façon.

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par Nasopi Jeu 27 Fév - 20:59
On est d'accord, alors. Je n'ai jamais dit que les gosses mal élevés n'existaient pas ; simplement que lorsqu'on voit un gosse apparemment mal élevé pendant quelques heures, on ne peut pas en tirer de conclusions sur l'éducation qu'il a reçue, tout simplement parce qu'on ne connaît rien de son histoire. On a naturellement tendance à juger et critiquer, parce que des enfants qui se comportent mal, c'est particulièrement pénible. Mais je pense qu'il faut bien garder en tête que tous les gamins pénibles qu'on peut croiser n'ont pas forcément des parents démissionnaires complètement à la ramasse.

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par philann Jeu 27 Fév - 21:08
C'est vrai!
Seulement contrairement au nombre d'enfants malades, le nombre d'enfants pénibles augmente de façon exponentielle! Et au bout d'un moment ça saoule prodigieusement!
T'n viens à faire un gros OUF! quand dans ta famille les gens "éduquent" leurs gamins, t'en viens parfois à prendre peur quand tes amis deviennent parents...

Spoiler:

Et puis tu as peur toi-même si tu as des enfants d'élever des TAZ, des monstres mal élevés simplement parce qu'ils seront en contact quotidien avec des gamins mal élevés... :|


Dernière édition par philann le Jeu 27 Fév - 21:43, édité 1 fois

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par Dwarf Jeu 27 Fév - 21:43
philann a écrit:
Et puis tu as peur toi-même si tu as des enfants d'élever des TAZ, des monstres mal élevés simplement parce qu'ils seront en contact quotidien avec des gamins mal élevés... :| 
C'est la plus grande difficulté actuelle dans ce domaine, d'ailleurs.
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