L'Islande retire sa candidature à l'Union européenne.

Ce n'est pas vraiment une surprise, puisque les négociations avec l’Union européenne étaient suspendues depuis le début de la campagne des législatives de 2013. Les deux partis eurosceptiques au pouvoir, le Parti du Progrès (centre) et de l'Indépendance (droite) se sont mis d'accord sur un projet de loi demandant au gouvernement de "retirer la candidature à une adhésion à l'Union européenne".

"Une autre candidature ne sera pas déposée sans d'abord tenir un référendum", indique le projet de loi.

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S'ils s'en sortent bien, il faudra prendre leur expérience en compte pour notre propre avenir.

Les islandais ont fait quelque chose d'impensable : ils ont refusé de sauver les banques et ils ont poursuivis en justice ceux considérés comme responsables de l'endettement catastrophique du pays.

Qu'ils réfléchissent (et envisagent d'abord un référendum) prouve une fois de plus leur bon sens.

Zepo a écrit:Les islandais ont fait quelque chose d'impensable : ils ont refusé de sauver les banques et ils ont poursuivis en justice ceux considérés comme responsables de l'endettement catastrophique du pays.

Qu'ils réfléchissent (et envisagent d'abord un référendum) prouve une fois de plus leur bon sens.

Impensable n'est donc pas Islandais...  
Comment? Ils ne veulent pas du bonheur apporté par l'Euro?
Comment vont-ils survivre-dans-le-grand-marché-mondial-ouvert?

deuxième coup dur pour l'UE...

philann a écrit:deuxième coup dur pour l'UE...

À terme, c'est surtout un coup dur pour l'Islande. L'Islande n'est pas la Suisse et les populismes ont la vie dure.

Quant à l'économie islandaise, pour connaître des gens qui bossent là-bas (dans la capitale, pas au fin fond de la cambrousse), ce n'est pas la joie depuis quelques années.

Mais l'était-ce avant ?

Le grincheux a écrit:

philann a écrit:deuxième coup dur pour l'UE...

À terme, c'est surtout un coup dur pour l'Islande. L'Islande n'est pas la Suisse et les populismes ont la vie dure.

Pour ce qui est du coup dur à terme, l'avenir nous le dira. Pour ce qui est des populismes, je ne suis pas certain que ce soit une spécialité islandaise.

Le grincheux a écrit:Quant à l'économie islandaise, pour connaître des gens qui bossent là-bas (dans la capitale, pas au fin fond de la cambrousse), ce n'est pas la joie depuis quelques années.

Tout comme partout. On peut néanmoins remarquer que la croissance islandaise est de 2,7 en 2011 et de 1,4 en 2012. A comparer aux -6,6 de 2009 et -4,1 de 2010, au plus fort de la crise pour eux. De même, en 2011/12 : (chiffres : banque mondiale : http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.MKTP.KD.ZG)

-  l'Allemagne fait : 3,3 / 0,7
- le Danemark : 1,1 / -0,4
- la Belgique : 1,8 / -0,1
- la Finlande : 2,7 / -0,8
- la France  :  2,0 / 0,0

Mais c'est vrai que l'économie islandaise n'est pas encore totalement relevée. Seulement, l'entrée dans l'UE présente des risques, notamment en raison de la levée obligatoire dans ce cas du contrôle de la circulation des capitaux. Cette levée, en effet, aurait selon les optimistes  un effet bénéfique (le financement facilité de l'économie) et selon les pessimistes un effet négatif (risque de ne pas pouvoir faire baisser l'inflation très forte en raison d'une accélération de l'activité + risque de ne pouvoir faire baisser le chômage en raison de la volonté financière de rentabilité des capitaux investis).

Et c'est sur ce point que le danger populiste est grand. Les populistes de droite vont annoncer que la levée des restrictions permettra le développement et le bonheur partout et les populistes de gauche vont insister sur la nécessité de protéger les emplois en empêchant le retour des "méchants financiers cause de tous nos malheurs". Il faut espérer un débat plus élevé. Et pour une fois, j'ai confiance. La société islandaise me semble un peu plus mature que d'autres plus au sud...

On trouve des éléments de réflexion sur le site du Trésor : http://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/islande  

L'entrée dans l'UE aurait aussi représenté un casse-tête extrêmement difficile à résoudre au sujet des quotas de pêche. Notez que les pêcheurs représentent l'une des clientèles électorales les plus fidèles du Parti de l'Indépendance...

philann a écrit:deuxième coup dur pour l'UE...

Est-ce vraiment un coup dur ?

Dans la perspective bruxelloise, technocratique et mondialiste, peut-être.

Maintenant, si on part de l'idée que l'UE a un urgent besoin de revoir de fond en comble son fonctionnement institutionnel, et qu'en même temps tout élargissement rend inévitablement plus difficile toute possibilité de mener des négociations entre les États, je crois que, paradoxalement, c'est une bonne nouvelle pour l'Europe - et surtout pour ceux qui veulent une Europe différente.

kero a écrit:

philann a écrit:deuxième coup dur pour l'UE...

Est-ce vraiment un coup dur ?

Dans la perspective bruxelloise, technocratique et mondialiste, peut-être.

Maintenant, si on part de l'idée que l'UE a un urgent besoin de revoir de fond en comble son fonctionnement institutionnel, et qu'en même temps tout élargissement rend inévitablement plus difficile toute possibilité de mener des négociations entre les États, je crois que, paradoxalement, c'est une bonne nouvelle pour l'Europe - et surtout pour ceux qui veulent une Europe différente.

C'est bien là le noeud du problème:
C'est en effet un revers pour les oligarques et technocrates de Bruxelles, mais un espoir pour ceux qui, de plus en plus nombreux, demandent un assouplissement de la politique monétaire européenne.
Et après tout, les Islandais sont un peuple indépendant, ils ont encore le droit de s'auto-déterminer.

Kero: je suis d'accord   c'est une mauvaise nouvelle pour l'UE c'est-à-dire telle qu'elle existe politiquement et économiquement aujourd'hui, c'est peut-être une chance à terme pour l'Europe!

kero a écrit:

philann a écrit:deuxième coup dur pour l'UE...

Est-ce vraiment un coup dur ?

Dans la perspective bruxelloise, technocratique et mondialiste, peut-être.

Maintenant, si on part de l'idée que l'UE a un urgent besoin de revoir de fond en comble son fonctionnement institutionnel, et qu'en même temps tout élargissement rend inévitablement plus difficile toute possibilité de mener des négociations entre les États, je crois que, paradoxalement, c'est une bonne nouvelle pour l'Europe - et surtout pour ceux qui veulent une Europe différente.

Je partage tout à fait ce point de vue.