Les livres qui vous ont marqués, ont changé votre vie

Caspar Goodwood a écrit:La Montagne Magique et Guerre et Paix sont mes deux Everest littéraires (auxquels je pourrais ajouter Proust): immenses, intimidants, ardus, mais le les lirai un jour (dès que j'aurai le courage de m'y mettre).   

Je t'y encourage vivement: ni l'un ni l'autre ne sont insurmontables et ce sont deux chefs-d'œuvre absolus.

holderfar a écrit:
Le déchirement est effectivement européen, mais je pense que Thomas Mann traite d'abord du côté intime du conflit fratricide qui l'a opposé à son frère Heinrich et à d'autres intellectuels. Si Settembrini est italien, c'est certes pour illustrer le caractère européen de ce déchirement, mais cela renvoie aussi à la vision qu'avait Thomas Mann avant la guerre:  affrontement culture (=l'Allemagne) vs civilisation (=Italie, France). Il reprend dans La montagne magique ce qu'il avait développé dans Considérations d'un apolitique, qui se veut une réponse à l'essai de son frère consacré à Zola.
Après, c'est précisément cette possibilité de lecture à plusieurs niveaux de l'affrontement qui rend ce roman si fin et c'est tant mieux!

Oui, précisément : l'un n'empêche pas l'autre!   

Vraiment La Recherche a changé mon existence... je vous recommande vraiment de vous plonger dedans si vous avez la chance de ne pas l'avoir lu encore!

Guerre et Paix je suis en plein dedans, un peu noyée en ce moment par l'approche militaire des origines de la débâcle française (erreurs de stratégie toussa). Néanmoins c'est passionnant, pas du tout le monument auquel je m'attendais.
La pénétration de la petite histoire das la Grande est un coup de génie de la part de Tolstoï, à mon humble avis.

Si j'ai un livre à citer, ça serait le Recherche aussi. J'y reviens sans cesse (quelques pages ça et là): c'est l'intelligence même cet homme, la fusion de l'esprit de géométrie et de l'esprit de finesse.

Collier de Barbe a écrit:Vraiment La Recherche a changé mon existence... je vous recommande vraiment de vous plonger dedans si vous avez la chance de ne pas l'avoir lu encore!

+ 1.

Cette lecture m'a marquée profondément et a changé toute ma façon de voir les choses et les gens. Il ne faut pas avoir peur des Everest, mais simplement se ménager un peu de temps libre pendant quelques mois. Ce qui n'est pas toujours facile, j'en conviens.

thrasybule a écrit:Si j'ai un livre à citer, ça serait le Recherche aussi. J'y reviens sans cesse (quelques pages ça et là): c'est l'intelligence même cet homme, la fusion de l'esprit de géométrie et de l'esprit de finesse.

mon mari m'a offert à Noel le Dictionnaire Marcel Proust; lire quelques articles m'a rappelé ma lecture d'il y a 20 ans, m'a à nouveau émerveillée et m'a donné l'envie de relire la Recherche….quand j'en aurai le temps.

Et bien sûr le Ravissement de LVS dont j'avais affiché les photocopies du troisième chapitre sur les murs de ma chambre d'étudiant ( appelez-moi Valérie Damidot). Je sais  qu'il y a de fervents durassiens sur ce forum... :Descartes:

Collier de Barbe a écrit:Vraiment La Recherche a changé mon existence... je vous recommande vraiment de vous plonger dedans si vous avez la chance de ne pas l'avoir lu encore!

C'est prévu, et de longue date... Vivement l'été!

thrasybule a écrit:Et bien sûr le Ravissement de LVS dont j'avais affiché les photocopies du troisième chapitre sur les murs de ma chambre d'étudiant ( appelez-moi Valérie Damidot). Je sais  qu'il y a de fervents durassiens sur ce forum... :Descartes:

et tu as raison de douter   


moi, je recopiais des pages entières de Proust, des JFF et LP, dans un cahier spécial (toute ma famille se moquait de moi d'ailleurs).

Pour Proust, j'avais un cahier spécial pour Proust et je l'ai perdu! Ce qui était prévisible vu l'oeuvre!

thrasybule a écrit:Pour Proust, j'avais un cahier spécial pour Proust et je l'ai perdu! Ce qui était prévisible vu l'oeuvre!

ah mais moi aussi !!!   

alors que j'ai toujours ceux consacrés à Saint John Perse et à Hugo  

J'avais un cahier pour toutes mes citations , lorsque je me suis aperçue que j'étais presque en train de recopier le Voyage au bout de la nuit, j'ai arrêté. Un cahier pour une œuvre, c'est une bonne idée !

Les chroniques de la fin d'un monde m'ont toujours fascinée. Tolkien, Mann, mais aussi Lampedusa. On retrouve cette dimension dans les films de Visconti, qui a adapté Le Guépard et Mort à Venise. Quelle Beauté !
Je n'ai pas lu la Montagne magique, mais vous me faites envie !

 Ravie de voir que je ne suis pas la seule à avoir des pages ou des cahiers où je recopiais mes passages préférés.
(Pour Le Seigneur des Anneaux, je l'avais fait en calligraphie.  )

Caspar Goodwood a écrit:La Montagne Magique et Guerre et Paix sont mes deux Everest littéraires (auxquels je pourrais ajouter Proust): immenses, intimidants, ardus, mais le les lirai un jour (dès que j'aurai le courage de m'y mettre).   

Guerre et Paix, quel chef-d'oeuvre absolu ! Certaines personnes ont du mal à se faire aux centaines de personnes du roman. Le personnage de Pierre Bezoukov est fascinant. Et Natacha Rostov est si attachante. Le film de Bondarchuk est probablement le plus fidèle.
Je ne sais si quelqu'un a parlé de Stefan Zweig ? Je le mets aussi dans mes oeuvres préférées.

La Recherche pour moi aussi ainsi que L'écume des jours . Deux beaux romans que je découvre chaque fois davantage.   

Le père Goriot, une révelation en seconde...

Claudine à l'école, lu vers 12 ans, n'a pas changé ma vie...mais Colette m'accompagne maintenant depuis (déjà!) 30 ans. Pourtant lus et relus, ses romans, nouvelles, chroniques, etc. ne me lassent jamais, et j'y reviens régulièrement.

Je ne sais pas si cet auteur a été évoqué, mais Hermann Hesse, c'est quand même bien, je pense au Loup des Steppes notamment. C'est une oeuvre unique.

L'Hôtel New Hampshire et Le Monde selon Garp. J'ai découvert que l'on pouvait sacrifier ses heures de sommeil et sa santé parce que lâcher le livre est impossible.

Sinon Wuthering Heights a été ma première vraie "claque" et le début d'une longue histoire avec la littérature anglaise...

ouiiiiiii il a été évoqué, j'avais écrit que "Narcisse et Goldmund" est un livre fondamental pour moi, et une autre personne avait plussoyé   

Bonjour,

En répondant à ce topic, pourriez-vous indiquer les raisons de ces intérêts ?
Sont-ils aujourd'hui acceptables dans le cadre de l'EN, sinon pourquoi ?

Merci.

Bonjour,

Il y en a tant !

J'ai été envoûtée par :

- Hamlet, de Shakespeare : cette tragédie tisse une réflexion sur la loyauté et sur la valeur de la vie. Je la relis inlassablement en tentant d'en comprendre un peu plus à chaque fois. J'ai plusieurs traduction différentes.
- Henry VI, de Shakespeare. Pièce de jeunesse, mais où l'on voit déjà poindre beaucoup des questionnements de l'ensemble de son oeuvre: la vie, la loyauté, la justice, la monstruosité.
- Cyrano de Bergerac, d'Edmond Rostand : la langue est jubilatoire, quand je me sens mal, parfois, je lis un passage et ça va mieux. C'est une oeuvre sur l'honneur, le refus de ployer.
- Notre Dame de Paris, de Victor Hugo : pure merveille, à l'image de la cathédrale. La monstruosité prend plusieurs formes, s'incarne dans plusieurs personnages et je pleure en lisant ce roman.
- La Fortune des Rougon, de Zola : mon préféré dans les Rougon-Maquart. Le sang est un leitmotiv, et déjà, la tragédie est annoncée, dès le premier tome de la saga.
- Le Testament, de Villon : l'oeuvre respire la mort et la vainc.
- L'amour et les forêts, d'Eric Reinhart : un petit bijou de littérature moderne sur la cruauté d'un homme, sur l'amour libérateur et sur la maladie, un sort qui s'acharne sur une femme, quoiqu'elle goûte à la liberté.
- Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte , de Thierry Jonquet : un roman d'une grande noirceur sur la violence des banlieues, l'antisémitisme et... l'éducation nationale. Cette oeuvre m'a bouleversée.

Spoiler:

Merci Babarette

Mais de rien !

Et toi alors?

Je vais être pénible, mais je trouve la formulation très maladroite: "vous ont fait Flash"? Ami, tu es prof de lettres, mince!