- AncalimëNiveau 5
Bonjour,
Comme il a du déjà arriver à bon nombre d'entre vous en cette heure de DGH, les chefs sont venus me voir il y a quelques jours, un peu gênés mais tout de même bien déterminés, pour m'annoncer que si je n'obtenais pas plus de 10 élèves l'année prochaine en 5eme, le groupe de 5eme serait fermé et les heures attribuées ailleurs. Ce qui bien sûr, à terme, provoque la fermeture des groupes de 4eme et 3eme et la fin du latin dans mon établissement. Ce n'est pas une "menace" en l'air puisque le sujet a de nouveau été abordé en Conseil Pédagogique.
Je commence donc à l'instant une grande campagne de séduction pour rebooster les effectifs de l'année prochaine (j'ai pour le moment 9 élèves en 5eme, 8 en 4eme et 9 en 3eme) et éviter ainsi la fermeture du groupe de 5eme. J'ai déjà mis en place pour cette année deux sorties culturelles en partenariat avec un musée archéologique pour initier les élèves à l'archéologie. L'année prochaine sera aussi reconduite la participation à un concours de latin académique que je n'ai pas pu mettre en place cette année mais que j'ai fait l'année dernière. Reste le voyage, sans subvention, dans un milieu défavorisé. Je suis entrain de le mettre en place pour l'année prochaine, en Italie ou en France si nous n'avons pas le budget nécessaire. C'est un travail monstre, surtout que je suis jeune enseignante et n'ai jamais organisé de voyage, mais je suis déterminée à ne pas laisser la section de latin 5eme fermer. Et un voyage attirera forcément les foules.
Reste le moment délicat de l'initiation latin. Comment procédez-vous ? Je passe dans toutes les classes de 6eme, une heure, en les mettant beaucoup en activité, principalement sur de l'étymologie. Ils sont bien réceptifs, cependant je me suis aperçue que cette année je n'ai obtenue presque des élèves en difficulté en français. Je m'interroge donc sur mon discours : Ai-je trop insisté sur le fait que le latin n'était pas une option d'élite ? Quel discours tenez-vous en général ? Dites-vous qu'il s'agit d'une option pour les meilleurs ou que tout le monde y est bienvenu et que même les élèves en difficulté peuvent y trouver leur bonheur et progresser en français ? Je pense aussi intégrer de la mythologie dans mon initiation de cette année car je m'aperçois que finalement je leur parle beaucoup de la langue (présentée de façon ludique cependant) alors qu'il y a nombre d'enfants fascinés par les étranges histoires mythologiques. Que contient votre séance d'initiation en général ? Faites-vous une heure ou deux heures ? Sur les heures des collègues ou lorsque les gamins sont en permanence ? Demandez-vous aux Latinistes de cette année d'intervenir avec vous pour présenter le latin et donner leur avis sur l'option ?
Je pensais mener d'autres actions, pour promouvoir le latin mais aussi financer un futur voyage :
- Pour promouvoir le latin : Organiser une semaine "Latin" ou "Antiquité" et demander aux latinistes de cette année de préparer des affiches à mettre dans le hall ; mettre en place un repas romain en collaboration avec le chef de cantine ; mettre en place des saynètes en lien avec l'Antiquité, éventuellement en latin, avec les 3eme ou 4eme qui pourront être jouées à cette occasion, sur un temps de midi ; créer un grand jeu avec les plus grands qui serait affiché dans le collège sous forme de quizz mythologie et auquel tout le monde pourrait participer.
- Pour financer un voyage : Une tombola, une vente de gâteaux inspirés de recettes antiques, la création d'un journal de mythologie avec les Latinistes et sa vente auprès des élèves non Latinistes, ...
Avez-vous d'autres idées ? Qu'avez-vous vous-même tenté ? Cela a t-il marché ?
Je vois cependant deux gros problèmes à tout cela : la masse énorme de travail que cela représente pour moi et le fait que beaucoup de choses sont faites avec les Latinistes, c'est bien, mais combien d'heures tout cela prendra t-il sur leur emploi du temps de latin ? Il ne faut pas trop leur en demander non plus ni trop rogner sur le programme.
Je compte aussi proposer un dossier "pub" pour les chefs avec énumérées toutes les raisons pour lesquelles la classe de latin 5eme doit être maintenue, avec en premier lieu, la bonne image, bon sang, que cela procure à leur établissement !
Je suis preneuse de toutes vos idées ô vous collègues qui avaient plus d'expérience que moi !
Comme il a du déjà arriver à bon nombre d'entre vous en cette heure de DGH, les chefs sont venus me voir il y a quelques jours, un peu gênés mais tout de même bien déterminés, pour m'annoncer que si je n'obtenais pas plus de 10 élèves l'année prochaine en 5eme, le groupe de 5eme serait fermé et les heures attribuées ailleurs. Ce qui bien sûr, à terme, provoque la fermeture des groupes de 4eme et 3eme et la fin du latin dans mon établissement. Ce n'est pas une "menace" en l'air puisque le sujet a de nouveau été abordé en Conseil Pédagogique.
Je commence donc à l'instant une grande campagne de séduction pour rebooster les effectifs de l'année prochaine (j'ai pour le moment 9 élèves en 5eme, 8 en 4eme et 9 en 3eme) et éviter ainsi la fermeture du groupe de 5eme. J'ai déjà mis en place pour cette année deux sorties culturelles en partenariat avec un musée archéologique pour initier les élèves à l'archéologie. L'année prochaine sera aussi reconduite la participation à un concours de latin académique que je n'ai pas pu mettre en place cette année mais que j'ai fait l'année dernière. Reste le voyage, sans subvention, dans un milieu défavorisé. Je suis entrain de le mettre en place pour l'année prochaine, en Italie ou en France si nous n'avons pas le budget nécessaire. C'est un travail monstre, surtout que je suis jeune enseignante et n'ai jamais organisé de voyage, mais je suis déterminée à ne pas laisser la section de latin 5eme fermer. Et un voyage attirera forcément les foules.
Reste le moment délicat de l'initiation latin. Comment procédez-vous ? Je passe dans toutes les classes de 6eme, une heure, en les mettant beaucoup en activité, principalement sur de l'étymologie. Ils sont bien réceptifs, cependant je me suis aperçue que cette année je n'ai obtenue presque des élèves en difficulté en français. Je m'interroge donc sur mon discours : Ai-je trop insisté sur le fait que le latin n'était pas une option d'élite ? Quel discours tenez-vous en général ? Dites-vous qu'il s'agit d'une option pour les meilleurs ou que tout le monde y est bienvenu et que même les élèves en difficulté peuvent y trouver leur bonheur et progresser en français ? Je pense aussi intégrer de la mythologie dans mon initiation de cette année car je m'aperçois que finalement je leur parle beaucoup de la langue (présentée de façon ludique cependant) alors qu'il y a nombre d'enfants fascinés par les étranges histoires mythologiques. Que contient votre séance d'initiation en général ? Faites-vous une heure ou deux heures ? Sur les heures des collègues ou lorsque les gamins sont en permanence ? Demandez-vous aux Latinistes de cette année d'intervenir avec vous pour présenter le latin et donner leur avis sur l'option ?
Je pensais mener d'autres actions, pour promouvoir le latin mais aussi financer un futur voyage :
- Pour promouvoir le latin : Organiser une semaine "Latin" ou "Antiquité" et demander aux latinistes de cette année de préparer des affiches à mettre dans le hall ; mettre en place un repas romain en collaboration avec le chef de cantine ; mettre en place des saynètes en lien avec l'Antiquité, éventuellement en latin, avec les 3eme ou 4eme qui pourront être jouées à cette occasion, sur un temps de midi ; créer un grand jeu avec les plus grands qui serait affiché dans le collège sous forme de quizz mythologie et auquel tout le monde pourrait participer.
- Pour financer un voyage : Une tombola, une vente de gâteaux inspirés de recettes antiques, la création d'un journal de mythologie avec les Latinistes et sa vente auprès des élèves non Latinistes, ...
Avez-vous d'autres idées ? Qu'avez-vous vous-même tenté ? Cela a t-il marché ?
Je vois cependant deux gros problèmes à tout cela : la masse énorme de travail que cela représente pour moi et le fait que beaucoup de choses sont faites avec les Latinistes, c'est bien, mais combien d'heures tout cela prendra t-il sur leur emploi du temps de latin ? Il ne faut pas trop leur en demander non plus ni trop rogner sur le programme.
Je compte aussi proposer un dossier "pub" pour les chefs avec énumérées toutes les raisons pour lesquelles la classe de latin 5eme doit être maintenue, avec en premier lieu, la bonne image, bon sang, que cela procure à leur établissement !
Je suis preneuse de toutes vos idées ô vous collègues qui avaient plus d'expérience que moi !
- marjoDoyen
Tes idées sont excellentes mais comme tu le dis, tu vas en demander beaucoup à tes élèves et ça risque de te manger pas mal d'heures. A toi de voir sur ce point.
Ensuite, attention à tout ce qui pourrait faire croire que le cours de latin est un cours "fun", plus proche de l'atelier que du cours. Je suis en train de passer dans les classes de 6e pour proposer une heure d'initiation. Dans mon discours, j'insiste beaucoup sur le fait que c'est un vrai cours, qu'il y a donc des obligations et du travail, et j'insiste beaucoup sur le fait que j'attends avant tout des élèves "sérieux" et "travailleurs". J'ai déjà eu par le passé d'excellents élèves mais pas motivés, et à qui le cours ne profitait pas du tout ; j'ai également eu des élèves en difficulté mais sérieux et qui s'en sortent bien parce que le latin au début, c'est essentiellement du par coeur. Sur les classes dans lesquelles je suis passée et dans lesquelles j'ai tenu ce discours-là, j'ai 30 inscrits pour l'initiation ! Je sais que j'ai eu beaucoup de succès dans une autre classe, où pratiquement tout le monde veut faire l'initiation ! A voir ce que ça donnera au moment du choix de l'option pour la 5e, mais ça prouve néanmoins qu'on peut attirer du monde sans forcément promettre un atelier mosaïque ou un voyage.
Ensuite, attention à tout ce qui pourrait faire croire que le cours de latin est un cours "fun", plus proche de l'atelier que du cours. Je suis en train de passer dans les classes de 6e pour proposer une heure d'initiation. Dans mon discours, j'insiste beaucoup sur le fait que c'est un vrai cours, qu'il y a donc des obligations et du travail, et j'insiste beaucoup sur le fait que j'attends avant tout des élèves "sérieux" et "travailleurs". J'ai déjà eu par le passé d'excellents élèves mais pas motivés, et à qui le cours ne profitait pas du tout ; j'ai également eu des élèves en difficulté mais sérieux et qui s'en sortent bien parce que le latin au début, c'est essentiellement du par coeur. Sur les classes dans lesquelles je suis passée et dans lesquelles j'ai tenu ce discours-là, j'ai 30 inscrits pour l'initiation ! Je sais que j'ai eu beaucoup de succès dans une autre classe, où pratiquement tout le monde veut faire l'initiation ! A voir ce que ça donnera au moment du choix de l'option pour la 5e, mais ça prouve néanmoins qu'on peut attirer du monde sans forcément promettre un atelier mosaïque ou un voyage.
- lumeekaExpert spécialisé
http://blogs.transparent.com/latin/popular-quotes-translated-to-latin/Désolée pour le lien en anglais mais certaines répliques vous parleront. J'adore "ET domum vocat".
- CowabungaHabitué du forum
Si tu es à l'heure de la fermeture, sauve tes fesses et prends tous ceux qui le souhaitent, quel que soit leur niveau. Au pire, tu vois les parents pour un arrêt en fin de 5e si vraiment c'est trop dur (voire fin du 1e trimestre )
Ne néglige pas l'info aux parents : quelle que soit la motivation des élèves, ce sont les parents qui signent l'inscription. L'année dernière, je suis passée dans les classes pour une heure d'initiation, ou j'ai fait, globalement, du latin parlé ; mais j'ai surtout préparé une jolie plaquette à destination des parents, en invitant les gamins à en parler avec eux le soir même. Résultat : je n'ai jamais eu autant de monde.
Si tu veux je te l'envoie et tu la bricoles à ta sauce.
Ne néglige pas l'info aux parents : quelle que soit la motivation des élèves, ce sont les parents qui signent l'inscription. L'année dernière, je suis passée dans les classes pour une heure d'initiation, ou j'ai fait, globalement, du latin parlé ; mais j'ai surtout préparé une jolie plaquette à destination des parents, en invitant les gamins à en parler avec eux le soir même. Résultat : je n'ai jamais eu autant de monde.
Si tu veux je te l'envoie et tu la bricoles à ta sauce.
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- AncalimëNiveau 5
Merci pour vos réponses et conseils !
De mon côté, je pars donc en guerre. Pour le moment, je sors l'attirail, soupèse les armes, cherche des alliés, élabore une stratégie de défense puis ... d'attaque !
J'ai réfléchi à une semaine "Antiquité". Voici, après réflexion, ce qui me semble de l'ordre du faisable :
- Réaliser une exposition, à la manière de R. Delord, sur le latin dans la publicité pour montrer que le latin s'inscrit aussi dans la modernité. L'exposition pourrait être affichée dans le hall du collège et réalisée avec les 5eme.
- Mettre au point des saynètes avec les 4eme et les proposer durant cette semaine "Antiquité" sur le temps de midi à tous les 6emes, qui pourraient tous, exceptionnellement, passer en prioritaire cette semaine-là. Ils faut des extraits de pièces courts et significatifs, de préférence sur la mythologie, plutôt en latin qu'en grec. Des idées ?
- Proposer aux 3eme volontaires (car tous n'aiment pas le latin) de réaliser des affiches sur différents métiers dans lesquels les langues anciennes sont utiles (métiers de la médecine, des plantes, des animaux, le droit, professeur de lettres, archéologue, ...) qui pourront être affichés au CDI par exemple.
- Faire les séances d'initiation (une ou deux heures) sur cette semaine
- Adapter les cours de latin de la semaine afin de proposer aux élèves de 6eme (qui, après une demande officielle, auraient l'autorisation de quitter le cours dans lequel ils sont pour venir) de venir y assister pour voir à quoi ça ressemble. Une sorte de "Portes Ouvertes" du Latin.
- Proposer un repas romain, un midi de cette semaine.
- Organiser sur toute la semaine une Olympiade Mythologie, à partir de questions affichées partout dans le collège. Les élèves auront à mener leur enquête. Il faudra proposer des prix, même minimes, à la sortie.
- Et puis aussi, couvrir les murs d'affiches "Faîtes du latin", sur le modèle de R. Delord.
Lors des séances d'initiation, j'aurai en effet le discours "élèves sérieux et motivés, peu importe le niveau scolaire" et ferai un sondage, quelques jours après l'initiation, auprès des professeurs principaux pour savoir qui est intéressé et qui hésite, pour appeler les parents et leur présenter l'option. De même pour les élèves que j'ai moi-même en cours.
Ce qui me semble le plus dur ce sont les saynètes. Certains y sont-ils déjà parvenus avec des élèves ? Combien de temps cela a t-il pris ? Etait-ce satisfaisant ?
Quant au reste, des remarques, des conseils ? Ca vous semble faisable ?
Cowabunga, merci pour ta proposition, mais j'utilise moi aussi une plaquette d'information destinée aux parents, donc ce que j'ai devrait suffire.
De mon côté, je pars donc en guerre. Pour le moment, je sors l'attirail, soupèse les armes, cherche des alliés, élabore une stratégie de défense puis ... d'attaque !
J'ai réfléchi à une semaine "Antiquité". Voici, après réflexion, ce qui me semble de l'ordre du faisable :
- Réaliser une exposition, à la manière de R. Delord, sur le latin dans la publicité pour montrer que le latin s'inscrit aussi dans la modernité. L'exposition pourrait être affichée dans le hall du collège et réalisée avec les 5eme.
- Mettre au point des saynètes avec les 4eme et les proposer durant cette semaine "Antiquité" sur le temps de midi à tous les 6emes, qui pourraient tous, exceptionnellement, passer en prioritaire cette semaine-là. Ils faut des extraits de pièces courts et significatifs, de préférence sur la mythologie, plutôt en latin qu'en grec. Des idées ?
- Proposer aux 3eme volontaires (car tous n'aiment pas le latin) de réaliser des affiches sur différents métiers dans lesquels les langues anciennes sont utiles (métiers de la médecine, des plantes, des animaux, le droit, professeur de lettres, archéologue, ...) qui pourront être affichés au CDI par exemple.
- Faire les séances d'initiation (une ou deux heures) sur cette semaine
- Adapter les cours de latin de la semaine afin de proposer aux élèves de 6eme (qui, après une demande officielle, auraient l'autorisation de quitter le cours dans lequel ils sont pour venir) de venir y assister pour voir à quoi ça ressemble. Une sorte de "Portes Ouvertes" du Latin.
- Proposer un repas romain, un midi de cette semaine.
- Organiser sur toute la semaine une Olympiade Mythologie, à partir de questions affichées partout dans le collège. Les élèves auront à mener leur enquête. Il faudra proposer des prix, même minimes, à la sortie.
- Et puis aussi, couvrir les murs d'affiches "Faîtes du latin", sur le modèle de R. Delord.
Lors des séances d'initiation, j'aurai en effet le discours "élèves sérieux et motivés, peu importe le niveau scolaire" et ferai un sondage, quelques jours après l'initiation, auprès des professeurs principaux pour savoir qui est intéressé et qui hésite, pour appeler les parents et leur présenter l'option. De même pour les élèves que j'ai moi-même en cours.
Ce qui me semble le plus dur ce sont les saynètes. Certains y sont-ils déjà parvenus avec des élèves ? Combien de temps cela a t-il pris ? Etait-ce satisfaisant ?
Quant au reste, des remarques, des conseils ? Ca vous semble faisable ?
Cowabunga, merci pour ta proposition, mais j'utilise moi aussi une plaquette d'information destinée aux parents, donc ce que j'ai devrait suffire.
- ProvenceEnchanteur
Tous les ans, je fais le tour des classes de 6e pour présenter l’option. Je joue le jeu de l'honnêteté (il faudra travailler) tout en rassurant les élèves qui s’imaginent souvent que l'apprentissage de cette langue est terriblement ardu. Je fais circuler des cahiers d'élèves dans la classe, je laisse la parole à quelques latinistes volontaires pour qu'ils répondent aux questions et témoignent de leur expérience, et j'achève la séance par une initiation au système de la déclinaison: le loup mange l'agneau, l'agneau mange le loup. Je propose enfin aux candidats hésitants de venir passer une 1/2 heure ou une heure de cours avec des latinistes.
- Mona Lisa KlaxonEsprit éclairé
Tes idées sont impec, mais tu vas te faire un boulot énorme. Le seul truc qui me paraît délicat, ce sont les saynètes: tes élèves sont peu nombreux, et ce n'est pas facile de se lancer devant les autres... A voir. Sinon, j'avais aussi une année fait un concours d'affiches "faites du latin" (façon R. DElord), créées par les latinistes 5e à 3e/ puis votes de tous les élèves du collège. En même temps, j'avais fait créer à mes élèves des affiches plastifiées type "pages roses du larousse"= une phrase latine (citation, proverbe) illustrée et commentée/expliquée. Une affichette avait été posée sur la porte de toutes les salles du collège: le latin ne pouvait pas passer inaperçu. Bon courage pour tout ça!
- julie2010Niveau 2
Bonjour,
Tes idées me semblent très bien également, même si les saynètes me semblent être monstrueusement longues à organiser. Et il faut effectivement motiver les élèves à le faire ensuite devant les autres...
Pour ma part, je passe en mai présenter le latin dans toutes les 6èmes, sur l'heure d'histoire ou de français d'une collègue. Je viens avec des latinistes (2 ou 3 volontaires) pour qu'ils puissent mettre des visages sur l'option. Et je ne leur cache rien : on fait de la grammaire, oui. Il faut apprendre, oui, mais si on apprend, on a en général de bonnes notes. J'insiste sur le fait qu'il ne faut pas être un excellent élève. Et je leur développe le programme de civi. Le tout saupoudré d'une feuille d'exercices sur la relation français-latin, qui leur plait bien.
D'autre part, j'essaye d'organiser tous les ans une activité dans le collège qui leur permette de découvrir un peu l'option.
Il y a trois ans, c'était l'élection du nouveau roi des dieux de l'Olympe, en collaboration avec le projet radio de l'établissement.
L'année dernière, un repas romain, avec panneaux explicatifs faits par les élèves dans la cantine et quizz. Je ne retenterai pas, les normes que le cuisinier doit respecter sont trop contraignantes.
Cette année, c'est un jeu de piste : les 5èmes vont créer différentes énigmes en relation avec le programme d'histoire des 6è (Romulus et Rémus, les chiffres romains, les dieux etc) et vont ensuite coacher des groupes qui devront résoudre les différents énigmes en se promenant dans le collège. Le tout sur une heure d'histoire, pour pouvoir être deux à les encadrer.
Je ne fais ça qu'une fois dans l'année, parce que ça prend un temps fou de préparation. Mais ça a beaucoup de succès auprès des élèves : j'ai doublé mon effectif !
Même si cette année va être difficile, parce que mon cde a mis le latin aux plages horaires de la mort : dernière heure ou heure du midi.
Les sorties, c'est déjà beaucoup plus dur. Le coût des bus étant élevé, je n'en organise qu'une cette année, et encore, ça a été épique.
J'espère en tout cas que tu vas t'en sortir. Courage ! Et comme dit plus haut, ne néglige pas la plaquette aux parents !
Tes idées me semblent très bien également, même si les saynètes me semblent être monstrueusement longues à organiser. Et il faut effectivement motiver les élèves à le faire ensuite devant les autres...
Pour ma part, je passe en mai présenter le latin dans toutes les 6èmes, sur l'heure d'histoire ou de français d'une collègue. Je viens avec des latinistes (2 ou 3 volontaires) pour qu'ils puissent mettre des visages sur l'option. Et je ne leur cache rien : on fait de la grammaire, oui. Il faut apprendre, oui, mais si on apprend, on a en général de bonnes notes. J'insiste sur le fait qu'il ne faut pas être un excellent élève. Et je leur développe le programme de civi. Le tout saupoudré d'une feuille d'exercices sur la relation français-latin, qui leur plait bien.
D'autre part, j'essaye d'organiser tous les ans une activité dans le collège qui leur permette de découvrir un peu l'option.
Il y a trois ans, c'était l'élection du nouveau roi des dieux de l'Olympe, en collaboration avec le projet radio de l'établissement.
L'année dernière, un repas romain, avec panneaux explicatifs faits par les élèves dans la cantine et quizz. Je ne retenterai pas, les normes que le cuisinier doit respecter sont trop contraignantes.
Cette année, c'est un jeu de piste : les 5èmes vont créer différentes énigmes en relation avec le programme d'histoire des 6è (Romulus et Rémus, les chiffres romains, les dieux etc) et vont ensuite coacher des groupes qui devront résoudre les différents énigmes en se promenant dans le collège. Le tout sur une heure d'histoire, pour pouvoir être deux à les encadrer.
Je ne fais ça qu'une fois dans l'année, parce que ça prend un temps fou de préparation. Mais ça a beaucoup de succès auprès des élèves : j'ai doublé mon effectif !
Même si cette année va être difficile, parce que mon cde a mis le latin aux plages horaires de la mort : dernière heure ou heure du midi.
Les sorties, c'est déjà beaucoup plus dur. Le coût des bus étant élevé, je n'en organise qu'une cette année, et encore, ça a été épique.
J'espère en tout cas que tu vas t'en sortir. Courage ! Et comme dit plus haut, ne néglige pas la plaquette aux parents !
- Presse-puréeGrand sage
Y'a personne dans ton conseil pédagogique pour dire que le maintien d'une option latin dans un établissement, c'est important?
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- AncalimëNiveau 5
Eh bien, non, ou à peine ! Hormis quelques collègues supers qui se mettent en quatre et que je remercie infiniment. Et bête comme je suis, j'ai fait comme ma prédécesseuse qui ne venait pas au Conseil Pédagogique, je pensais que c'était normal, qu'en tant que Lettres Classiques on est rattaché aux Lettres Modernes, mais je sais maintenant que c'est faux. Je ne me ferai pas de nouveau avoir et je viendrai défendre le Latin au Conseil Pédagogique avant qu'on me le sucre dans le dos.
Merci pour vos réponses ! Julie2010, ce que tu mets en place est super, j'aimerai pouvoir faire des choses comme cela moi aussi, mais maintenant ce sera pour l'année prochaine, ça demande trop de travail pour cette année.
Je retiens ce que vous dites sur les saynètes, cela m'inquiète un peu aussi pour la somme de boulot, d'autant plus que mes élèves sont très timides même si elles sont extras et super volontaires. Je ne veux pas les forcer alors qu'elles sont super en cours. Je retiens l'idée de la fiche proverbe avec illustration, c'est une super idée au cas où elles ne se sentent pas d'attaque. Et en effet, placardé sur toutes les portes de salle, le latin ne peut pas passer inaperçu... !
Merci pour vos réponses ! Julie2010, ce que tu mets en place est super, j'aimerai pouvoir faire des choses comme cela moi aussi, mais maintenant ce sera pour l'année prochaine, ça demande trop de travail pour cette année.
Je retiens ce que vous dites sur les saynètes, cela m'inquiète un peu aussi pour la somme de boulot, d'autant plus que mes élèves sont très timides même si elles sont extras et super volontaires. Je ne veux pas les forcer alors qu'elles sont super en cours. Je retiens l'idée de la fiche proverbe avec illustration, c'est une super idée au cas où elles ne se sentent pas d'attaque. Et en effet, placardé sur toutes les portes de salle, le latin ne peut pas passer inaperçu... !
- ProvenceEnchanteur
Si ça peut t'aider, voici la plaquette que je distribue aux élèves. Je n'ai rien fait: le texte a été rédigé par une élève, il y a quelques années!
Edité: disponible sur demande.
Edité: disponible sur demande.
- Presse-puréeGrand sage
Ancalimë a écrit:Eh bien, non, ou à peine ! Hormis quelques collègues supers qui se mettent en quatre et que je remercie infiniment. Et bête comme je suis, j'ai fait comme ma prédécesseuse qui ne venait pas au Conseil Pédagogique, je pensais que c'était normal, qu'en tant que Lettres Classiques on est rattaché aux Lettres Modernes, mais je sais maintenant que c'est faux. Je ne me ferai pas de nouveau avoir et je viendrai défendre le Latin au Conseil Pédagogique avant qu'on me le sucre dans le dos.
Il est primordial d'être présent dans ce genre de réunions pour défendre sa discipline et ses heures (et son poste, au passage). Tu as toujours des collègues, bien syndiqués généralement, pour te détruire ton travail dès que tu n'es pas là. Insiste lourdement sur les points suivants:
* l'existence d'une compétence "Culture Humaniste",
* l'impact de la pratique du latin en maîtrise de la langue,
* l'ouverture vers des pratiques transdisciplinaires (histoire des arts et archéologie),
* le lien avec le local.
Bref, même si cette novlangue peut débecter, il n'en reste pas moins que, entre ton cours et les sorties que tu proposes aux élèves, tu travailles réellement cela, et en conséquence, il n'y a pas de raison qu'on te maltraite ainsi, de même qu'il n'y a aucune raison qu'un CdE décide la suppression de cette option qui apporte aux élèves. Comme j'ai une grande gueule, si j'étais dans ton cas, j'ajouterais que le manque évident de soutien de la part de la hiérarchie a un impact sur la vision que les élèves ont de cette option.
Quant au reproche en élitisme, souvent professé à longueur de tweets par certains, il faut juste rappeler que si ceux qui ferment l'option, ceux qui en réduisent les places, sont partie prenante du phénomène qu'ils dénoncent.
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- IphigénieProphète
Merci Provence pour ta promotion claire et saine...
- ProvenceEnchanteur
PauvreYorick a écrit:«Loana» ?
Une très bonne élève.
- DerborenceModérateur
+ 1Presse-purée a écrit:Ancalimë a écrit:Eh bien, non, ou à peine ! Hormis quelques collègues supers qui se mettent en quatre et que je remercie infiniment. Et bête comme je suis, j'ai fait comme ma prédécesseuse qui ne venait pas au Conseil Pédagogique, je pensais que c'était normal, qu'en tant que Lettres Classiques on est rattaché aux Lettres Modernes, mais je sais maintenant que c'est faux. Je ne me ferai pas de nouveau avoir et je viendrai défendre le Latin au Conseil Pédagogique avant qu'on me le sucre dans le dos.
Il est primordial d'être présent dans ce genre de réunions pour défendre sa discipline et ses heures (et son poste, au passage). Tu as toujours des collègues, bien syndiqués généralement, pour te détruire ton travail dès que tu n'es pas là. Insiste lourdement sur les points suivants:
* l'existence d'une compétence "Culture Humaniste",
* l'impact de la pratique du latin en maîtrise de la langue,
* l'ouverture vers des pratiques transdisciplinaires (histoire des arts et archéologie),
* le lien avec le local.
Bref, même si cette novlangue peut débecter, il n'en reste pas moins que, entre ton cours et les sorties que tu proposes aux élèves, tu travailles réellement cela, et en conséquence, il n'y a pas de raison qu'on te maltraite ainsi, de même qu'il n'y a aucune raison qu'un CdE décide la suppression de cette option qui apporte aux élèves. Comme j'ai une grande gueule, si j'étais dans ton cas, j'ajouterais que le manque évident de soutien de la part de la hiérarchie a un impact sur la vision que les élèves ont de cette option.
Quant au reproche en élitisme, souvent professé à longueur de tweets par certains, il faut juste rappeler que si ceux qui ferment l'option, ceux qui en réduisent les places, sont partie prenante du phénomène qu'ils dénoncent.
Je ne suis pas au conseil pédagogique mais je suis indéboulonnable du CA et de la commission permanente notamment pour avoir toutes les informations et pour défendre ma discipline.
_________________
"La volonté permet de grimper sur les cimes ; sans volonté on reste au pied de la montagne." Proverbe chinois
"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
- SphinxProphète
Je suis horrifiée par tout ce que vous êtes obligés de faire pour maintenir l'option, je n'aurais jamais l'énergie de me plier à l'organisation de tous ces repas, ces expos, ces machins...
Je trouve très bien l'idée des affiches sur les métiers où le latin est utile. Mais à voir si toutes ces choses que tu demandes aux 3e de faire ne vont pas leur bouffer toutes leurs heures de cours...
Pour la présentation en 6e, j'insiste sur le fait que le latin est une langue facile et logique, mais où il faut quand même apprendre. En clair : pas réservée aux meilleurs de la classe, mais il faut être sérieux et travailleur. Et je me garde bien de prononcer la phrase magique (qui est, je trouve, d'une absurdité sans nom) "le latin aide pour le français", qui conduit des hordes de gamins ignorant ce qu'est un COD à venir s'arracher les cheveux pour comprendre ce qu'est un cas. Je distribue aussi une fiche à remettre aux parents, où je liste tous les avantages du latin : de la culture, une langue logique qui comme les maths aide à mieux réfléchir, des points au brevet, un plus pour de nombreuses filières dans leurs études plus tard...
Pour les saynètes : tu pourrais te contenter de leur demander d'écrire elles-mêmes une courte pièce, je pense que cela attirerait plus les gamins que du Plaute ou du Térence (dont l'humour, franchement, est difficilement accessible à des enfants de douze ans...) Pourquoi pas en adaptant un bouquin comme celui-ci :
http://www.amazon.fr/Rififi-mont-Olympe-B%C3%A9atrice-Bottet/dp/2203030631/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1391343728&sr=8-1&keywords=rififi+sur+le+mont+olympe
C'est amusant, ça parle mythologie, je l'ai fait lire à mes sixièmes l'an dernier (au choix avec l'Affaire Caius), même les plus faibles ont adoré.
Je trouve très bien l'idée des affiches sur les métiers où le latin est utile. Mais à voir si toutes ces choses que tu demandes aux 3e de faire ne vont pas leur bouffer toutes leurs heures de cours...
Pour la présentation en 6e, j'insiste sur le fait que le latin est une langue facile et logique, mais où il faut quand même apprendre. En clair : pas réservée aux meilleurs de la classe, mais il faut être sérieux et travailleur. Et je me garde bien de prononcer la phrase magique (qui est, je trouve, d'une absurdité sans nom) "le latin aide pour le français", qui conduit des hordes de gamins ignorant ce qu'est un COD à venir s'arracher les cheveux pour comprendre ce qu'est un cas. Je distribue aussi une fiche à remettre aux parents, où je liste tous les avantages du latin : de la culture, une langue logique qui comme les maths aide à mieux réfléchir, des points au brevet, un plus pour de nombreuses filières dans leurs études plus tard...
Pour les saynètes : tu pourrais te contenter de leur demander d'écrire elles-mêmes une courte pièce, je pense que cela attirerait plus les gamins que du Plaute ou du Térence (dont l'humour, franchement, est difficilement accessible à des enfants de douze ans...) Pourquoi pas en adaptant un bouquin comme celui-ci :
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C'est amusant, ça parle mythologie, je l'ai fait lire à mes sixièmes l'an dernier (au choix avec l'Affaire Caius), même les plus faibles ont adoré.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
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