- Singing in The RainHabitué du forum
Voilà, je me demandais s'il existait des lettres de réponses aux lettres de Mme de Sévigné.
Par exemple, sa fille a-t-elle écrit des lettres à sa mère ? son oncle et sa tante ? ces lettres ont-elles été publiées ?
Merci d'éclairer ma curiosité !
Par exemple, sa fille a-t-elle écrit des lettres à sa mère ? son oncle et sa tante ? ces lettres ont-elles été publiées ?
Merci d'éclairer ma curiosité !
- lilith888Grand sage
Est-ce que ces lettres attendaient une réponse ?
- alprechac2Expert
Pour sa fille, oui, elle lui répondait, moins fréquemment cependant. Mais il me semble avoir lu que ses lettres avaient été détruites par la famille ...
- Une passanteEsprit éclairé
j'avoue trouver la question un peu curieuse, bien sûr qu'elle obtenait des réponses de ses proches. Mme de Sévigné n'a pas fait "œuvre littéraire" à travers ses lettres, il s'agit de correspondances entre des personnes géographiquement séparées.
Les lettres qu'elle écrivait étaient souvent l'objet de lectures publiques parce que les nouvelles contenues intéressaient les gens éloignés de la capitale notamment, donc n'avaient pas toujours un intérêt strictement limité à la sphère familiale, d'autant plus qu'elle écrivait bien, donc ses lettres étaient donc parfois recopiées, d'où le fait que nous en ayons encore des exemplaires aujourd'hui.
Les réponses de ses correspondants ont suscité moins d'engouement, d'où leur disparition (et il n'est pas impossible effectivement que certaines lettres aient été volontairement détruites).
Les lettres qu'elle écrivait étaient souvent l'objet de lectures publiques parce que les nouvelles contenues intéressaient les gens éloignés de la capitale notamment, donc n'avaient pas toujours un intérêt strictement limité à la sphère familiale, d'autant plus qu'elle écrivait bien, donc ses lettres étaient donc parfois recopiées, d'où le fait que nous en ayons encore des exemplaires aujourd'hui.
Les réponses de ses correspondants ont suscité moins d'engouement, d'où leur disparition (et il n'est pas impossible effectivement que certaines lettres aient été volontairement détruites).
- OudemiaBon génie
La "lecture publique", je crois qu'il faut relativiser...
Pauline, Mme de Simiane, a censuré les lettres de sa grand-mère avant une première publication, mais je crois que c'est Mme de Grignan qui a détruit les lettres qu'elle avait elle-même envoyées.
Au fait, puisque je crois que c'était au programme de l'agrég., quel ouvrage de fond me conseillez-vous ? J'en suis restée à Duchêne.
Pauline, Mme de Simiane, a censuré les lettres de sa grand-mère avant une première publication, mais je crois que c'est Mme de Grignan qui a détruit les lettres qu'elle avait elle-même envoyées.
Au fait, puisque je crois que c'était au programme de l'agrég., quel ouvrage de fond me conseillez-vous ? J'en suis restée à Duchêne.
- lilith888Grand sage
Une passante a écrit:j'avoue trouver la question un peu curieuse, bien sûr qu'elle obtenait des réponses de ses proches. Mme de Sévigné n'a pas fait "œuvre littéraire" à travers ses lettres, il s'agit de correspondances entre des personnes géographiquement séparées.
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Etrange, l'un de mes profs de fac spécialiste du siècle et de la dame nous avait expliqué tout le contraire...
- moonGrand sage
Les lettres de sa fille ont été effectivement détruite par sa petite-fille, c'est la version que j'ai.
Il existe des lettres de réponses, entre autres celles de son cousin Bussy Rabutin. Si mes souvenirs sont bons, à l'époque les premières publications des lettres de Mme de Sévigné se sont faites à l'occasion de publications des lettres de Bussy-Rabutin.
Il existe des lettres de réponses, entre autres celles de son cousin Bussy Rabutin. Si mes souvenirs sont bons, à l'époque les premières publications des lettres de Mme de Sévigné se sont faites à l'occasion de publications des lettres de Bussy-Rabutin.
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"Celui qui marche en dehors du rythme entend simplement un autre rythme." Vol au-dessus d'un nid de coucou. Ken Kesey.
- NitaEmpereur
lilith888 a écrit:Une passante a écrit:j'avoue trouver la question un peu curieuse, bien sûr qu'elle obtenait des réponses de ses proches. Mme de Sévigné n'a pas fait "œuvre littéraire" à travers ses lettres, il s'agit de correspondances entre des personnes géographiquement séparées.
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Etrange, l'un de mes profs de fac spécialiste du siècle et de la dame nous avait expliqué tout le contraire...
Vraiment ? Mon prof de fac à moi, également dix-septièmiste, nous avait expliqué que la marquise savait qu'elle était lue dans un cercle plus vaste que celui de ses destinataires en titre, et qu'elle écrivait aussi en fonction de ces lecteurs invisibles, faisant ainsi une oeuvre. Est-ce que tu te souviens s'il expliquait qu'elle n'avait aucune réponse ? Parce qu'elle les mentionne, les réponses de ses correspondants - je pense à la lettre à propos du madrigal du roi, et du tour joué au maréchal de Gramont : elle évoque une lettre de Pomponne qu'elle a reçue.
Et certains des billets à Mme de Grignan (mais je ne sais plus précisément lesquels , j'ai un souvenir flou d'une plainte parce que Mme de Grignan a émis l'idée de venir à Paris sans s'installer chez elle ) sont objectivement des réponses...
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- Une passanteEsprit éclairé
par "lecture publique", j'entends le fait que ses lettres étaient lues dans un cercle "d'intimes", elle demandait d'ailleurs parfois à sa fille de ne pas lire certains passages si mes souvenirs sont bons.
Quand je parlais d'œuvre littéraire, je voulais dire que ses lettres avaient pour vocation première de correspondre avec d'autres personnes, ce qui n'exclue pas le fait de se faire plaisir avec les mots, avec le style. En tout cas, elle n'a jamais écrit ses lettres dans le but d'être publiée.
Quand je parlais d'œuvre littéraire, je voulais dire que ses lettres avaient pour vocation première de correspondre avec d'autres personnes, ce qui n'exclue pas le fait de se faire plaisir avec les mots, avec le style. En tout cas, elle n'a jamais écrit ses lettres dans le but d'être publiée.
- lilith888Grand sage
Une passante a écrit:par "lecture publique", j'entends le fait que ses lettres étaient lues dans un cercle "d'intimes", elle demandait d'ailleurs parfois à sa fille de ne pas lire certains passages si mes souvenirs sont bons.
Quand je parlais d'œuvre littéraire, je voulais dire que ses lettres avaient pour vocation première de correspondre avec d'autres personnes, ce qui n'exclue pas le fait de se faire plaisir avec les mots, avec le style. En tout cas, elle n'a jamais écrit ses lettres dans le but d'être publiée.
Comme pas mal de personnes à son époque non ? Personnellement, je ne pense pas que la première vocation de ces lettres soit de correspondre justement. D'où l'aspect "oeuvre littéraire" d'ailleurs.
Pour Nita, je ne saurais te dire, mes souvenirs de fac sont loin, hélas
- lilith888Grand sage
Nita a écrit: Est-ce que tu te souviens s'il expliquait qu'elle n'avait aucune réponse ? Parce qu'elle les mentionne, les réponses de ses correspondants - je pense à la lettre à propos du madrigal du roi, et du tour joué au maréchal de Gramont : elle évoque une lettre de Pomponne qu'elle a reçue.
Et certains des billets à Mme de Grignan (mais je ne sais plus précisément lesquels , j'ai un souvenir flou d'une plainte parce que Mme de Grignan a émis l'idée de venir à Paris sans s'installer chez elle ) sont objectivement des réponses...
En fait, je crois me souvenir qu'il nous avait effectivement expliqué qu'au delà de la correspondance, et des éventuelles réponses reçues, ce qui importait c'était bien de faire une oeuvre et que la réponse était souvent facultative ou prétexte.
- doctor whoDoyen
Mme de Sévigné s'inscrivait dans la pratique sociale très répandue de la correspondance. Je ne vois pas pourquoi on peut dire que l'objectif de correspondre devrait être moins important que celui de "faire oeuvre".
Elle n'a pas publié de son vivant. C'est donc que ces lettres n'étaient pas différentes de celles d'une grande partie des lettrés de l'époque, qui travaillaient le style de leur lettre par plaisir, par politesse pour leur interlocuteur, en sachant qu'ils pouvaient être lus par d'autres et, éventuellement, publiés de leur vivant ou après leur mort.
Il y a un continuum entre l'utilité pratique et les objectifs esthétiques. A moins de dire que tous les épistoliers de l'époque "faisaient œuvre".
Elle n'a pas publié de son vivant. C'est donc que ces lettres n'étaient pas différentes de celles d'une grande partie des lettrés de l'époque, qui travaillaient le style de leur lettre par plaisir, par politesse pour leur interlocuteur, en sachant qu'ils pouvaient être lus par d'autres et, éventuellement, publiés de leur vivant ou après leur mort.
Il y a un continuum entre l'utilité pratique et les objectifs esthétiques. A moins de dire que tous les épistoliers de l'époque "faisaient œuvre".
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- NitaEmpereur
lilith888 a écrit:Nita a écrit: Est-ce que tu te souviens s'il expliquait qu'elle n'avait aucune réponse ? Parce qu'elle les mentionne, les réponses de ses correspondants - je pense à la lettre à propos du madrigal du roi, et du tour joué au maréchal de Gramont : elle évoque une lettre de Pomponne qu'elle a reçue.
Et certains des billets à Mme de Grignan (mais je ne sais plus précisément lesquels , j'ai un souvenir flou d'une plainte parce que Mme de Grignan a émis l'idée de venir à Paris sans s'installer chez elle ) sont objectivement des réponses...
En fait, je crois me souvenir qu'il nous avait effectivement expliqué qu'au delà de la correspondance, et des éventuelles réponses reçues, ce qui importait c'était bien de faire une oeuvre et que la réponse était souvent facultative ou prétexte.
Merci pour ta réponse !
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- Une passanteEsprit éclairé
doctor who a écrit:Mme de Sévigné s'inscrivait dans la pratique sociale très répandue de la correspondance. Je ne vois pas pourquoi on peut dire que l'objectif de correspondre devrait être moins important que celui de "faire oeuvre".
Elle n'a pas publié de son vivant. C'est donc que ces lettres n'étaient pas différentes de celles d'une grande partie des lettrés de l'époque, qui travaillaient le style de leur lettre par plaisir, par politesse pour leur interlocuteur, en sachant qu'ils pouvaient être lus par d'autres et, éventuellement, publiés de leur vivant ou après leur mort.
Il y a un continuum entre l'utilité pratique et les objectifs esthétiques. A moins de dire que tous les épistoliers de l'époque "faisaient œuvre".
merci c'est exactement ce que j'essayais (maladroitement sans doute) d'expliquer !
Et je ne suis pas d'accord avec le fait de dire que les réponses étaient prétextes ou facultatives, je n'ai lu que les lettres de l'année 1671, mais l'inquiétude exprimée par rapport à sa fille, son impatience à recevoir de ses nouvelles est quand même très clairement énoncée.
- HermionyGuide spirituel
doctor who a écrit:Mme de Sévigné s'inscrivait dans la pratique sociale très répandue de la correspondance. Je ne vois pas pourquoi on peut dire que l'objectif de correspondre devrait être moins important que celui de "faire oeuvre".
Elle n'a pas publié de son vivant. C'est donc que ces lettres n'étaient pas différentes de celles d'une grande partie des lettrés de l'époque, qui travaillaient le style de leur lettre par plaisir, par politesse pour leur interlocuteur, en sachant qu'ils pouvaient être lus par d'autres et, éventuellement, publiés de leur vivant ou après leur mort.
Il y a un continuum entre l'utilité pratique et les objectifs esthétiques. A moins de dire que tous les épistoliers de l'époque "faisaient œuvre".
Elle ne voulait pas être publiée : elle a bien râlé après Bussy quand il a publié certaines lettres de son vivant. Après, la question de savoir si oui / non, elle voulait faire oeuvre de son vivant amène rapidement à tourner en rond parce que nous n'avons pas son avis. Elle avait conscience de bien écrire, elle se reconnaissait un style, elle se savait lue par d'autres, elle s'inscrivait effectivement dans une pratique de l'époque mais elle ne pensait pas à la "postérité" de ses lettres.
- clo74Niveau 9
Je suis tombée en leçon d'agrégation sur le sujet "faites-moi réponse", tiré d'une lettre de Mme De Sévigné (ne me demandez pas laquelle! :lol: ). Mme de Sévigné a bel et bien écrit pour sa fille, le jury m'a reproché de ne pas avoir tenu suffisamment compte du "chantage" adressé à Mme de Grignan.
Certes, certaines lettres avaient vocation à être lues à des intimes, elle ne s'en cache pas, mais sa motivation première était bien de garder un lien avec sa fi-fille chérie!!
Certes, certaines lettres avaient vocation à être lues à des intimes, elle ne s'en cache pas, mais sa motivation première était bien de garder un lien avec sa fi-fille chérie!!
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