Inspection lettres 6e. Besoin d'aide

Bonjour,

Je suis inspectée prochainement et j'aurais besoin de vos précieux conseils.

Tout d'abord, j'ai commencé l'année avec une séquence consacrée à la poésie. Ma séquence 2 sera dédiée à la présentation  de monstres. Elle sera intitulée : ' Monstres à nous deux...". La séquence d'après sera consacrée à l'étude de l'Oeuvre intégrale, de L'Odyssée d'Homère.

Voici le déroulé proposé :   Lecture cursive : La Belle et le Bête de Mme Leprince De Beaumont
Séance 1 Qu'est-ce qu'un monstre ? (Objectif : La figure du monstre)
Séance 2 Un monstrueux désordre (Objectif : Une galerie de monstres infernaux) Ex. Le minotaure, Méduse, L'hydre de Lerne. Les textes sont issus de la mythologie, un extrait de jean Muzi "L'île au monstre",conte polynésien.
Séance 3 Dame Trude (Objectif : Découvrir la sorcière dans un conte traditionnel)
Séance 4 Langue Le sujet et l'attribut du sujet Texte support : Ulysse et les sirènes.
Séance 5 Derrière les apparences : L'apparition d''un monstre, le pape des fous (Objectif : Décrire l'aspect physique du personnage) Extrait de Notre-Dame de Paris, 1831.
Séance 6 Le vocabulaire du portrait (Objectif : Réinvestir et enrichir son lexique)
Séance 7 Ecrire le portrait d'un monstre.

Que pensez-vous de cette progression dans la séquence ? Le choix des textes ?

Je serai inspectée sur la séance 5. J'ai peur que le texte de V. Hugo soit difficile à comprendre pour les élèves. Du coup, je panique complètement.
Je pensais commencer par une présentation d'extraits d'images du film The Hunchback of Notre Dame, 1934.
Petit rappel sur Notre Dame de Paris....exposé demandé à un groupe d'élèves ? ou pas...car ce sera trop long pour l'inspection.
Découverte de Quasimodo et impressions des élèves.
Puis lecture du texte (lecture et recherche de vocabulaire à faire au préalable à la maison), bilan de ces recherches lexicales en classe.
Lecture analytique : le portrait du monstre....c'est là que je suis perdue....Je  pense me centrer sur le visage avec un relevé des parties du visage et des éléments attribués.
Enfin, faire un bilan sur l'aspect valorisant ou dévalorisant du personnage en soulignant la complexité du portrait. Qualités morales positives tout comme la Bête du conte.

Que pensez-vous aussi de cette séance ?
En vous remerciant mille fois pour le temps que vous avez pris à me lire et m'aider.

Ce n'est que mon avis personnel mais j'ai l'impression que tu mélanges beaucoup de choses très différentes dans ta séquence. Tu vois le monstre mythologique, le monstre des contes, l'aspect physique monstrueux d'un homme. Quel est l'objectif final ? Interroger la notion de monstruosité ou non ? Tu as l'air de te concentrer sur la monstruosité physique, abordes-tu la question de la monstruosité morale (avec ta lecture cursive ?) ? Je pense qu'il faut que ça apparaisse davantage au sein de ta séquence car telle que tu la présentes ici, je ne vois que des séances sur l'aspect physique monstrueux.

Je me demande si tu ne pourrais pas construire peu à peu ton objectif d'écriture (qui est de décrire) en revenant plusieurs fois sur le fait de décrire un monstre. A priori, en demandant aux élèves de décrire n'importe quel monstre, ils vont surtout utiliser des attributs du sujet et toujours les mêmes avec le verbe être, en multipliant les adjectifs et les virgules. Partir de là pour voir que la structure est trop répétitive peut permettre d'introduire ta leçon de grammaire et de montrer d'autres verbes d'état que le verbe être et montrer également que l'utilisation d'épithètes permet de varier la structure globale des phrases.Un deuxième temps d'écriture viserait alors à améliorer leur permet jet d'écriture en variant davantage leur structure de phrases. 

Le texte de Hugo me semble vraiment difficile même en demandant une recherche lexicale avant. A mon avis, il vaudrait mieux qu'ils ne découvrent pas le texte le jour de l'inspection et l'avoir travaillé avec les élèves et expliqué au moins la séance d'avant (il y a quand même tout le système comparatif à mettre en avant). Mais personnellement, c'est le texte qui me convainc le moins dans ta séquence plus centrée sur des monstres/créatures imaginaires.

Je pense aussi que l'extrait de Notre-Dame-de-Paris est très difficile pour des 6èmes.
J'ai lu avec mes élèves le conte  Baba Yaga, puis j'ai montré des images de la sorcière. Ensuite j'ai donné cet exercice d'écriture :
Lis ce texte, puis écris le portrait de la sorcière, à l'imparfait de l'indicatif (8 à 10 lignes).  
Le narrateur est un jeune garçon qui est venu passer des vacances dans un hôtel avec sa grand-mère.
Toutes les femmes, ou plutôt toutes les sorcières, se figèrent soudain sur leurs sièges, les yeux hagards, hypnotisées. Une autre femme venait d'apparaître sur l'estrade. D'abord, je remarquai la taille de cette créature.
Elle était vraiment minuscule, pas plus haute que trois pommes ! Elle semblait très jeune, environ vingt-cinq ou vingt-six ans, et elle était très jolie. Elle portait une longue robe noire, très élégante, qui lui arrivait jusqu'aux pieds, et des gants noirs qui lui remontaient jusqu'aux coudes. Contrairement aux autres, elle n'avait pas de chapeau. D'après moi, elle ne ressemblait pas du tout à une sorcière, pourtant, elle l'était à coup sûr. Sinon, que fabriquait-elle sur cette estrade ? Et pourquoi diable les autres sorcières la regardaient-elles avec ce mélange d'adoration et de crainte ?
La jeune femme leva lentement les bras jusqu'à son visage. Je vis ses mains gantées défaire quelque chose, derrière les oreilles et soudain... elle attrapa ses joues et son joli visage lui resta entre les mains ! Elle portait un masque ! Elle le posa sur une petite table. Elle était alors de profil. Puis elle se retourna et nous fit face. Je faillis pousser un cri. Jamais je n'avais vu visage si terrifiant, ni si effrayant !                                           Roald Dahl, Sacrées sorcières

Suite du texte de Roald Dahl, donné après lecture des textes des élèves :
Le regarder me donnait des frissons de la tête aux pieds. Fané, fripé, ridé, ratatiné. On aurait dit qu'il avait mariné dans du vinaigre. Affreux, abominable spectacle. Face immonde, putride et décatie. Elle pourrissait de partout, dans ses narines, autour de la bouche et des joues. Je voyais la peau pelée, versicotée par les vers, asticotée par les asticots... Et ses yeux qui balayaient l'assistance... Ils avaient un regard de serpent !
Parfois, quand quelque chose est trop terrifiant, on se sent fasciné et l'on ne peut en détacher le regard. J'étais subjugué, anéanti, réduit. L'horreur de ses traits m'hypnotisait.
Je compris aussitôt que cette femme était la Grandissime Sorcière en personne. Pas étonnant qu'elle porte un masque ! Elle n'aurait jamais pu se promener dans une foule ni retenir une chambre dans un hôtel. N'importe qui, en la voyant, se serait enfui en hurlant.

Je pense que tu te prends trop la tête : maintenant, les inspections ne se basent plus sur la séance observée. Donc fais comme tu le sens.

Lora a écrit:Je pense que tu te prends trop la tête : maintenant, les inspections ne se basent plus sur la séance observée. Donc fais comme tu le sens.

Oui sur le papier, mais dans les faits, l'impression que donnent la séance et la séquence présentées est quand même fondamentale.

J'ai lu ce que tu proposes, Thalie33, sans répondre dans un premier temps parce que je n'aime pas du tout du tout ce genre de séquence fourre-tout.
Pourquoi voir les Sirènes alors que la séquence suivante porte sur L'Odyssée? Quasimodo au milieu des monstres antiques et des sorcières, je trouve que c'est un joyeux bazar pour ma part et que c'est le genre de séquence qui sème la confusion dans l'esprit des élèves parce que les textes proposés, certes tous intéressants, mêlent les époques et les genres.
Par ailleurs, je rejoins les messages précédents, le texte de V. Hugo est très difficile pour des 6e.

Bonjour, je commence moi-même mon chapitre sur le monstre la semaine prochaine, après être longtemps resté sur la poésie.

J'essaie de partir toujours des représentations des élèves, ici sur la définition de monstre, qui n'est pas simple : des exemples, un mur de mots. On arrive à la conclusion que c'est un terme polysémique (on a étudié ce mot en classe quand on a travaillé sur le dictionnaire) après avoir vu
https://m.ina.fr/video/CPD07010352/monstre-video.html avec un texte à trous.

Ensuite, je centre mon travail autour du libellé exact du programme de 6ème, Le monstre à la limite de l'humain.

J'ai choisi les contes de Perrault pour illustrer cette partie du programme.
A la fin de l'étude de chaque extrait, les élèves constituent un réservoir de mots sur lequel ils s'appuieront pour l'expression écrite.

Je fabrique un diaporama à partir de l'excellente édition choisie (Etonnants classiques de mémoire) : le sphinx, le tatoué que l'on montrait dans les foires et qui nous rapprochent du personnage de V. Hugo..

Je fais lire le texte de V. Hugo, justement, le portrait de Quasimodo, en insistant sur les comparaisons (les élèves viennent d'étudier la poésie), les mots qui s'opposent. Hors de question de faire preuve d'exhaustivité à ce niveau. Je m'appuie d'abord sur la gravure du musée Carnavalet qui oppose Esmeralda et Quasimodo. Et au fait, que signe ce nom propre ?

Je laisserais tomber les figures mythologiques que je fais étudier en A.P.

Je fais apprendre le poème de V. Hugo L'ogre et la fée qui assure la transition entre mes deux premiers chapitres et qui me permet de comparer l'ogre de Perrault (Le Chat botté) et celui de Hugo.

Bref, je me régale !

Merci beaucoup pour vos réponses. Effectivement, je me rends compte qu'en voulant trop faire, je fais mal.
Je vais devoir tout retravailler....je suis vraiment perdue. Je vais donc me recentrer sur les contes avec les textes du Petit Poucet, Baba Yaga, La Belle et la Bête puis Quasimodo (texte abordable dans l'édition Magnard car adapté).
Du coup, je confronte davantage la figure humaine à celle du monstre pour aller vers une dualité dans un même être, la Bête restant un personnage de fiction tandis que Quasimodo appartient à la réalité, celui des foires.

Mais vers quelle production écrite ? Avez-vous des idées ? Il est vrai que la suite du récit de Roald Dahl est très intéressante. Mais si je confronte le physique et le moral,..... avez-vous des idées de sujets d'écriture ?
Je pense le travailler au fil des séances comme fil conducteur. Tout d'abord description du physique et de la difformité. Puis, décrire les sentiments qui contrastent avec l'apparence extérieure, enfin, décrire la réaction des spectateurs.
Désolée, j'écris vite parce que je suis dans l'urgence.

Encore merci pour vos remarques.

Bonsoir,
Je ne fais pas de chapitre spécifique sur le monstre mais j'aborde la notion plusieurs fois au fil de l'année. Les Métamorphoses s'y prêtent bien : ci-joint un travail sur Scylla qui aborde les différentes "monstruosités" (laideur physique, anormalité, cruauté). Il y a Lycaon aussi, qui enfreint un tabou en faisant cuire ses ennemis pour les servir à Jupiter, et qui en est puni. On pense aussi au cyclope dans l'Odyssée (il est intéressant de montrer qu'en revanche il est aux petits soins pour son troupeau). Concernant Quasimodo, je rejoins les autres sur la difficulté du texte, que j'aime beaucoup ; je joins ce que j'avais fait il y a plus de dix ans (donc a priori avec des élèves un peu mieux formés qu'aujourd'hui) en 3e et en 4e.

Merci Miss Sophie pour ta réponse, c'est très sympa.

Tu peux demander d'écrire un texte dans lequel un héros rencontre un être monstrueux qui lui fait subir une épreuve.

Je remonte ce topic, car c'est à mon tour la semaine prochaine.
J'ai été prévenue presque 1 mois à l'avance, mais avec la coupure des vacances + jours fériées, je n'aurais vu les élèves que 4 heures entre les deux... pas facile de s'organiser.


Est-ce que c'est casse-gueule une séance d'écriture pour une inspection ? Quels sont les écueils à éviter / comment préparer au mieux ?

Merci pour votre aide !

Tu pourrais faire un travail d'écriture en plusieurs étapes : 1) une consigne simple, avec un récit minimal qu'ils pourraient terminer chez eux/ en support le lexique de la ruse à forcément utiliser 2) (devant l'inspecteur) reprise des textes et retravail en insérant des dialogues pour leur montrer la nécessité de rendre le récit vivant.

Peut-être peux-tu t'amuser à t'appuyer sur cette image ?

Merci pour vos idées.
Je vais garder l'image sous le coude pour en faire un support d'aide pour ceux qui seraient un peu bloqués.