Municipales de Paris : L'UDI, l'UMP et le Modem sont tous d'accord entre eux... mais pas sur la même chose !

Pour ceux qui n'auraient pas le temps de lire tout ce qui suit, voici le résumé des informations principales à Paris et en France sur les liens entre la droite et le centre.

Au début est l'UMP. Le problème est que les gens de l'UMP ne s'entendent pas entre eux : il y a des UMP de droite extrême (Margrain, Lebel, Beigbeder...), des UMP de droite (NKM, Bournazel) et des UMP plutôt libéraux voire presque centristes de droite (le "presque" est important : il s'agit notamment du nouveau centre, qui est de droite), ces différentes catégories pouvant différer selon le thème abordé.

Ensuite vient le Modem, où les gens ne s'entendent pas entre eux, puisqu'il y a aussi les centristes de droite au Modem, les centristes-centristes (Sarnez), et les centristes de gauche (Mehal). Sans compter les centristes ex-Verts par exemple (Wehrling), ou les centristes ex-centristes, qui ne sont pas forcément les mêmes que les centristes ex-modem, mais qui eux aussi existent (Lepage, qui n'est plus au Modem).

Enfin l'UDI vint, en rassemblant les centristes de droite (mais un peu moins à droite que ceux du Nouveau Centre), avec là aussi des gens qui ne s'entendent pas entre eux, entre des centristes de droite-droite (Saint-Etienne), des centristes de droite-centre (Borloo, Lagarde), voire des centristes de droite-un-peu-à-gauche (Jouanno) et des centristes de droite venus de l'ex-droite (Rama Yade par exemple).

Là où ça se complique, c'est que l'UDI, où les gens ne sont pas d'accord entre eux, a fait un accord avec le Modem, où les gens ne sont pas non plus d'accord entre eux.

De cet accord entre gens qui n'étaient ni du même camp politique, ni d'accord entre eux dans chacun dans des camps, est né un second accord, entre l'UDI/Modem (ou le Modem/UDI) et l'UMP, c'est-à-dire entre d'un côté une alliance toute nouvelle de gens qui n'étaient pas d'accord entre eux (et qui réunissait elle-même deux camps au sein desquels les gens de chaque camp n'étaient pas non plus d'accord entre eux), et de l'autre côté un parti où les gens ne sont pas non plus d'accord entre eux.

Les dissidences éclosent donc de toutes parts.

Voici le détail, vu du côté de l'Udi :

Le 21/12/2013 - « Pour notre part, UDI, nous en restons à l’accord écrit du 5 décembre »

Réaction de Jean-Louis Borloo à la présentation ce jour par Nathalie Kosciusko-Morizet d'une 1ère partie des listes pour les municipales à Paris.

Après une journée de négociations le 5 décembre dernier dans le bureau de Jean-Louis Borloo à l’Assemblée nationale, un accord global et précis à été arrêté en présence de Marielle de Sarnez représentant François Bayrou, Nathalie Kosciusko-Morizet et Jérôme Peyrat, Jean-Louis Borloo, Hervé Marseille, Yves Jégo et Jean-Christophe Lagarde, pour l’UDI.

Cet accord a fait l’objet d’une confirmation définitive par mail et notamment par Nathalie Kosciusko-Morizet, ce même jour à 20h25.

Cet accord définitif et équilibré prévoyait le rapport de force politique pour les municipales à Paris, le nom et la place de chacun pour chaque arrondissement.

Cet accord a été salué le soir même à l’occasion d’un dîner des protagonistes en présence de la presse.

Une liste aujourd’hui a été publiée et ne correspond pas à cet accord avec notamment l’absence des noms d’Edith Gallois, tête de liste, d’Olga Johnson, de Mustapha Saadi et de Raoul Delamare.

Nous n’osons imaginer qu’il s’agit d’une erreur et qu’un accord aussi clair et précis n’est pas remis en cause de manière unilatérale.

Cela poserait, un problème politique et de confiance.

Pour notre part, UDI, nous en restons à l’accord écrit du 5 décembre.

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L'analyse de France 3 - Paris :

En dévoilant partiellement les listes par arrondissement en fin de matinée, l'équipe NKM/Sarnez/SaintEtienne a voulu désamorcer des tentations de dissidence qui auraient pu s'engouffrer dans la brèche Beigbeder. On a ainsi pu découvrir noir sur blanc les noms de Franck Margain ou Patrick Trémège qui laissaient planer le doute sur leur volonté de se présenter vaille que vaille.

Mais du coup, ceux qui n'étaient pas présents sur cette liste, se sont inquiétés de leur sort et s'en sont émus.  Ce sont entre autres les noms cités par Jean-Louis Borloo dans le communiqué. Edith Gallois, conseillère de Paris sortante du 13 ème, et Olga Johnson dans le 8 ème sont des proches du président de l'UDI. Quand à Mustapha Saadi, il est défendu par Jean-Christophe Lagarde.

Le ton du communiqué est ferme mais laisse entrevoir une porte de sortie dans sa conclusion. Il est néanmoins lourd de menaces. "Nous voulons encore croire que Mme Nathalie Kosciusko-Morizet est capable de respecter sa signature plus de 15 jours. Mais si elle confirme déchirer l'accord conclu entre nous le 5 décembre, nous devrons en tirer les conséquences politiques", décrypte Jean-Christophe Lagarde.

L'UDI regrette aussi une surreprésentation du MoDem dans cette ébauche de liste annoncée. "Première erreur: pour plaire à la droite, elle trahit le Centre. Et deuxième erreur, elle préféère les centristes qui ont voté François Hollande à la présidentielle (allusion à Fadila Melhal, tête de liste MoDem dans le 13 ème). Il faudra alors que les centristes qui votent à droite trouvent un bulletin de vote qui leur correspondent", explique un responsable parisien de l'UDI.  

Ce communiqué illustre enfin les multiples couacs entre l'UDi Paris et Jean-Louis Borloo depuis le début de la campagne. Joint par nos confrères du Lab Europe 1, Christian Saint-Etienne (UDI) déclare que "Jean-Louis Borloo (UDI) peut-être surpris mais que c'est normal que ce soit ceux qui vont au combat à Paris qui discutent".

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Pierre-Yves Bournazel (UMP) a déclaré à l'instant : "Nathalie Kosciusko-Morizet est en train d'agréger d'importantes forces politiques".

Le problème pour l'UMP, c'est qu'elle est en train de les agréger contre elle !

Une boucherie héroïque...

Pour la droite-extrême de l'UMP :

L'homme d'affaires Charles Beigbeder a annoncé samedi, sur BFM TV, qu'il voulait constituer une liste de droite "libre et indépendante" pour les élections municipales à Paris, dissidente de celle conduite par Nathalie Kosciusko-Morizet. Charles Beigbeder, proche du président de l'UMP Jean-François Copé et évincé cette semaine de la deuxième place sur la liste de droite dans le 8e arrondissement, a ajouté qu'il donnerait le 7 janvier des précisions sur ses intentions.

"Puisqu'on a une liste de Nathalie (Kosciusko-Morizet, NDLR) qui se déporte un peu vers le centre avec son alliance avec le MoDem, on va occuper l'espace entre le FN qui en effet grignote des parts de marché - c'est très dangereux - et Nathalie Kosciusko-Morizet, et ceci nous permettra au second tour de faire un rassemblement plus large pour battre (Anne) Hidalgo", maire adjointe de Paris et candidate socialiste, a-t-il expliqué.

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John a écrit:Pierre-Yves Bournazel (UMP) a déclaré à l'instant : "Nathalie Kosciusko-Morizet est en train d'agréger d'importantes forces politiques".

Le problème pour l'UMP, c'est qu'elle est en train de les agréger contre elle !

Enfin une agrégation à la portée de l'UMP

John a écrit:Pour ceux qui n'auraient pas le temps de lire tout ce qui suit, voici le résumé des informations principales à Paris et en France sur les liens entre la droite et le centre.

Au début est l'UMP. Le problème est que les gens de l'UMP ne s'entendent pas entre eux : il y a des UMP de droite extrême (Margrain, Lebel, Beigbeder...), des UMP de droite (NKM, Bournazel) et des UMP plutôt libéraux voire presque centristes de droite (le "presque" est important : il s'agit notamment du nouveau centre, qui est de droite), ces différentes catégories pouvant différer selon le thème abordé.

Ensuite vient le Modem, où les gens ne s'entendent pas entre eux, puisqu'il y a aussi les centristes de droite au Modem, les centristes-centristes (Sarnez), et les centristes de gauche (Mehal). Sans compter les centristes ex-Verts par exemple (Wehrling), ou les centristes ex-centristes, qui ne sont pas forcément les mêmes que les centristes ex-modem, mais qui eux aussi existent (Lepage, qui n'est plus au Modem).

Enfin l'UDI vint, en rassemblant les centristes de droite (mais un peu moins à droite que ceux du Nouveau Centre), avec là aussi des gens qui ne s'entendent pas entre eux, entre des centristes de droite-droite (Saint-Etienne), des centristes de droite-centre (Borloo, Lagarde), voire des centristes de droite-un-peu-à-gauche (Jouanno) et des centristes de droite venus de l'ex-droite (Rama Yade par exemple).

Là où ça se complique, c'est que l'UDI, où les gens ne sont pas d'accord entre eux, a fait un accord avec le Modem, où les gens ne sont pas non plus d'accord entre eux.

De cet accord entre gens qui n'étaient ni du même camp politique, ni d'accord entre eux dans chacun dans des camps, est né un second accord, entre l'UDI/Modem (ou le Modem/UDI) et l'UMP, c'est-à-dire entre d'un côté une alliance toute nouvelle de gens qui n'étaient pas d'accord entre eux (et qui réunissait elle-même deux camps au sein desquels les gens de chaque camp n'étaient pas non plus d'accord entre eux), et de l'autre côté un parti où les gens ne sont pas non plus d'accord entre eux.

Les dissidences éclosent donc de toutes parts.

  

John tu exagères, moi qui me disais "chouette, un résumé", mais c'est parfaitement incompréhensible, non pas ton résumé, mais la situation exposée.  

(Tu étudies tout ça entre 2h et 4h du matin, quand le commun des mortels dort ?   )

Ah mais j'ai simplifié   

Parce que Borloo, par exemple, c'est un centriste de droite-centre ex-centriste de droite-un-peu-à-gauche, et je ne me suis pas du tout appesanti sur le Nouveau centre, dont l'étude mériterait également un paragraphe à elle seule. De même, je n'ai pas abordé les courants à l'UMP (mais là, on n'en sortirait plus).

Et à gauche, c'est compliqué aussi, car je n'ai pas parlé par exemple des gens de droite qui seront sur des listes de gauche (Versini), des gens d'ex-droite qui seront sur des listes de gauche (Roméro), des gens d'EELV qui sont sur la liste PS dès le premier tour alors qu'EELV doit rejoindre le PS au second, ni du PCF qui est allié du PG mais qui sera au premier tour allié au PS tandis que le PG fera des listes seul

John a écrit:Parce que Borloo, par exemple, c'est un centriste de droite-centre ex-centriste de droite-un-peu-à-gauche

 :shock: 

Mais comment veux-tu qu'on suive ?  :lol:


Sinon, une vraie question : penses-tu qu'il s'agisse de quelque chose de spécifique au centre ou au centre français, un peu "par essence" de gens qui se cherchent, ou en creusant, on se rendrait compte que c'est un peu pareil dans toutes les formations politiques ?

John a écrit:
Parce que Borloo, par exemple, c'est un centriste de droite-centre ex-centriste de droite-un-peu-à-gauche

   Tout dépend si tu lui demandes avant , pendant ou après l'apéro.
Mais il y a des jours où il change toutes les 5 minutes.

elena3 a écrit:

John a écrit:
Parce que Borloo, par exemple, c'est un centriste de droite-centre ex-centriste de droite-un-peu-à-gauche

   Tout dépend si tu lui demandes avant , pendant ou après l'apéro.
Mais il y a des jours où il change toutes les 5 minutes.

Oui, mais le plus important, c'est l'apéro   mais dans une cabine téléphonique, mettre tout le monde, c'est dur...