- marleneNiveau 9
Voici un devoir que j'ai voulu le plus complet possible qui terminerai mon travail sur la lettre et sachant que je n'aurai pas fait d'éval de grammaire suite à des révisions sur les fonctions autour du verbe. Je prévois 1h30. Qu'en pensez-vous?
Il y eut trois ans que j’eus une des plus sensibles douleurs de ma vie ; vous partîtes pour la Provence où vous êtes encore. Ma lettre serait longue, si je voulais vous expliquer toutes les amertumes que je sentis, et que j’ai senties depuis en conséquence de cette première. Mais revenons à ce que je voulais vous conter. […]
L’archevêque de Reims revenait hier fort vite de Saint-Germain, c’était comme un tourbillon ; il croit bien être grand seigneur, mais ses gens le croient encore plus que lui. Ils passaient au travers de Nanterre, tra tra tra ! Ils rencontrent un homme à cheval, gare, gare ! Ce pauvre homme veut se ranger, son cheval ne le veut pas ; et enfin le carrosse et les six chevaux renversent cul par-dessus tête le pauvre homme et le cheval, et passent par-dessus, et si bien par-dessus, que le carrosse en fut versé et renversé ; en même temps l’homme et le cheval, au lieu de s’amuser2 à être roués3 et estropiés4, se relèvent miraculeusement, remontent l’un sur l’autre, et s’enfuient et courent encore, pendant que les laquais de l’archevêque, et le cocher, et l’archevêque même, se mettent à crier : « Arrêtez, arrêtez ce coquin, qu’on lui donne cent coups ! » L’archevêque, en racontant ceci, disait : « si j’avais tenu ce maraud5-là, je lui aurais rompu les bras et coupé les oreilles. »[…]
Adieu, ma très chère et très aimable ; je ne puis vous dire à quel point je vous souhaite. Je vous adresse encore cette lettre à Lyon ; c’est la troisième ;[…]
Madame de Sévigné
1 : Mme de Sévigné a 48 ans ce 5 février 1674
2 : prendre le risque
3 : battus
4 : privé de l’usage de l’un de ses membres
5 : coquin
6 : je souhaite votre présence
Questions : Rédigez toutes les réponses !
I La compréhension du texte / 13 pts
A- La lettre d'une mère / 2.5 pts
1) Quelle est la situation d'énonciation de cette lettre ? Justifiez par des relevés / 1.5 pts
2) De quel type de lettre s’agit-il? Justifiez par des relevés. / 1 pt
B- L'anecdote / 9 pts
►Dans le troisième paragraphe :
1) a- Qu’évoque Mme de Sévigné dans cette partie de la lettre ? / 0.5 pt
b- Résumez, en une phrase, le contenu de ce passage (de la lettre). / 1 pt
c- Dans ce passage, quels temps verbaux Mme de Sévigné utilise-t-elle principalement ? Faites des relevés./1pt
d- De quel type d’énoncé s’agit-il ? Justifiez en relevant un autre indice. / 1 pt
2) Quel est l’effet produit par l’utilisation de la conjonction de coordination « et » à la (l 15, 16) ainsi que de l’indicateur temporel « En même temps » (l 14) ? / 1 pt
3) a) Quels éléments de la scène racontée, les expressions « tra tra tra » (l 10) et « gare, gare » (l 11) permettent-elles de rapporter ? / 1 pt
b) Aux lignes 18 à 20, qu’insère Mme de Sévigné à ce moment-là ? Justifiez. / 1 pt
c) « Ils rencontrent un homme à cheval, gare, gare ! » : quelle est la valeur de ce temps ? / 1 pt
d) Quel est l’effet produit par ces différents procédés ? / 0.5pt
4) Quel jugement Mme de Sévigné porte-t-elle sur les personnages? Justifiez par des relevés. / 1 pt
C- Les fonctions de la lettre / 1.5 pts
A partir de vos réponses précédentes, quelles sont les deux fonctions essentielles de cette lettre ?
II Langue / 5 pts
- Donnez la nature et la fonction (complète) des mots soulignés dans le texte.
III Histoire littéraire / 2 pts
- A quel siècle Mme de Sévigné a-t-elle vécu et sous quel roi ?
- Selon vous, pour quelle raison les lettres de Mme de Sévigné peuvent-elles avoir un intérêt pour un lecteur du XXI e siècle ?
A Mme de Grignan
A Paris, ce lundi 5 février 1674
Il y a aujourd’hui bien des années, ma chère bonne, qu’il vint au monde1 une créature destinée à vous aimer préférablement à toutes choses ; [...]A Paris, ce lundi 5 février 1674
Il y eut trois ans que j’eus une des plus sensibles douleurs de ma vie ; vous partîtes pour la Provence où vous êtes encore. Ma lettre serait longue, si je voulais vous expliquer toutes les amertumes que je sentis, et que j’ai senties depuis en conséquence de cette première. Mais revenons à ce que je voulais vous conter. […]
L’archevêque de Reims revenait hier fort vite de Saint-Germain, c’était comme un tourbillon ; il croit bien être grand seigneur, mais ses gens le croient encore plus que lui. Ils passaient au travers de Nanterre, tra tra tra ! Ils rencontrent un homme à cheval, gare, gare ! Ce pauvre homme veut se ranger, son cheval ne le veut pas ; et enfin le carrosse et les six chevaux renversent cul par-dessus tête le pauvre homme et le cheval, et passent par-dessus, et si bien par-dessus, que le carrosse en fut versé et renversé ; en même temps l’homme et le cheval, au lieu de s’amuser2 à être roués3 et estropiés4, se relèvent miraculeusement, remontent l’un sur l’autre, et s’enfuient et courent encore, pendant que les laquais de l’archevêque, et le cocher, et l’archevêque même, se mettent à crier : « Arrêtez, arrêtez ce coquin, qu’on lui donne cent coups ! » L’archevêque, en racontant ceci, disait : « si j’avais tenu ce maraud5-là, je lui aurais rompu les bras et coupé les oreilles. »[…]
Adieu, ma très chère et très aimable ; je ne puis vous dire à quel point je vous souhaite. Je vous adresse encore cette lettre à Lyon ; c’est la troisième ;[…]
Madame de Sévigné
1 : Mme de Sévigné a 48 ans ce 5 février 1674
2 : prendre le risque
3 : battus
4 : privé de l’usage de l’un de ses membres
5 : coquin
6 : je souhaite votre présence
Questions : Rédigez toutes les réponses !
I La compréhension du texte / 13 pts
A- La lettre d'une mère / 2.5 pts
1) Quelle est la situation d'énonciation de cette lettre ? Justifiez par des relevés / 1.5 pts
2) De quel type de lettre s’agit-il? Justifiez par des relevés. / 1 pt
B- L'anecdote / 9 pts
►Dans le troisième paragraphe :
1) a- Qu’évoque Mme de Sévigné dans cette partie de la lettre ? / 0.5 pt
b- Résumez, en une phrase, le contenu de ce passage (de la lettre). / 1 pt
c- Dans ce passage, quels temps verbaux Mme de Sévigné utilise-t-elle principalement ? Faites des relevés./1pt
d- De quel type d’énoncé s’agit-il ? Justifiez en relevant un autre indice. / 1 pt
2) Quel est l’effet produit par l’utilisation de la conjonction de coordination « et » à la (l 15, 16) ainsi que de l’indicateur temporel « En même temps » (l 14) ? / 1 pt
3) a) Quels éléments de la scène racontée, les expressions « tra tra tra » (l 10) et « gare, gare » (l 11) permettent-elles de rapporter ? / 1 pt
b) Aux lignes 18 à 20, qu’insère Mme de Sévigné à ce moment-là ? Justifiez. / 1 pt
c) « Ils rencontrent un homme à cheval, gare, gare ! » : quelle est la valeur de ce temps ? / 1 pt
d) Quel est l’effet produit par ces différents procédés ? / 0.5pt
4) Quel jugement Mme de Sévigné porte-t-elle sur les personnages? Justifiez par des relevés. / 1 pt
C- Les fonctions de la lettre / 1.5 pts
A partir de vos réponses précédentes, quelles sont les deux fonctions essentielles de cette lettre ?
II Langue / 5 pts
- Donnez la nature et la fonction (complète) des mots soulignés dans le texte.
III Histoire littéraire / 2 pts
- A quel siècle Mme de Sévigné a-t-elle vécu et sous quel roi ?
- Selon vous, pour quelle raison les lettres de Mme de Sévigné peuvent-elles avoir un intérêt pour un lecteur du XXI e siècle ?
- AmaliahEmpereur
Les questions B1c et B3c portent toutes deux sur la conjugaison, je trouve étrange de les dissocier ainsi.
Je trouve la question B3a peu claire. Pour la 3b, je demanderais comment sont rapportées les paroles.
Je m'aperçois en lisant ton contrôle que je ne travaille pas du tout "la situation d'énonciation" ni les" types d'énoncés". Ce sont des mots inconnus pour mes élèves.
Je trouve la question B3a peu claire. Pour la 3b, je demanderais comment sont rapportées les paroles.
Je m'aperçois en lisant ton contrôle que je ne travaille pas du tout "la situation d'énonciation" ni les" types d'énoncés". Ce sont des mots inconnus pour mes élèves.
- SeiGrand Maître
Je vais suivre avec attention ce topic, car je planche aussi sur une évaluation pour la séquence Sévigné.
J'ai mis un peu plus de questions de cours que toi, afin d'encourager les élèves en difficulté, mais qui apprennent leurs leçons.
A tout hasard, si cela t'intéresse, je te les joins :
a) À quel siècle Madame de Sévigné a-t-elle vécu ? Quel roi régnait alors ? /1
b) Qui est Madame de Grignan ? /0,5
c) Donnez la définition du mot « correspondance ». /1
d) Où étaient lues les lettres de Madame de Sévigné ? /0,5
e) Pourquoi la correspondance se développe-t-elle à l'époque de Madame de Sévigné ? /1
f) Donnez la définition du mot anecdote. /1
Amaliah, moi non plus je n'ai pas utilisé ces termes. Ils connaissent simplement expéditeur et destinataire.
Je me demande si la lettre que j'ai choisie n'est pas trop difficile pour les élèves. J'accueillerai vos avis avec reconnaissance...
J'ai mis un peu plus de questions de cours que toi, afin d'encourager les élèves en difficulté, mais qui apprennent leurs leçons.
A tout hasard, si cela t'intéresse, je te les joins :
a) À quel siècle Madame de Sévigné a-t-elle vécu ? Quel roi régnait alors ? /1
b) Qui est Madame de Grignan ? /0,5
c) Donnez la définition du mot « correspondance ». /1
d) Où étaient lues les lettres de Madame de Sévigné ? /0,5
e) Pourquoi la correspondance se développe-t-elle à l'époque de Madame de Sévigné ? /1
f) Donnez la définition du mot anecdote. /1
Amaliah, moi non plus je n'ai pas utilisé ces termes. Ils connaissent simplement expéditeur et destinataire.
Je me demande si la lettre que j'ai choisie n'est pas trop difficile pour les élèves. J'accueillerai vos avis avec reconnaissance...
- Spoiler:
- Madame de Sévigné répond à une lettre de Madame de Grignan.
Ah ! ma bonne , quelle lettre ! quelle peinture de l’état où vous avez été ! et que je vous aurais mal tenu ma parole, si je vous avais promis de n’être point effrayée d’un si grand péril ! Je sais bien qu’il est passé. Mais il est impossible de se représenter votre vie si proche de sa fin, sans frémir d’horreur. Et M. de Grignan vous laisse conduire la barque ; et quand vous êtes téméraire , il trouve plaisant de l’être encore plus que vous ; au lieu de vous faire attendre que l’orage fût passé, il veut bien vous exposer , et vogue la galère ! Ah mon Dieu ! qu’il eût été bien mieux d’être timide, et de vous dire que si vous n’aviez point de peur, il en avait, lui, et ne souffrirait point que vous traversassiez le Rhône par un temps comme celui qu’il faisait ! Que j’ai de la peine à comprendre sa tendresse en cette occasion ! Ce Rhône qui fait peur à tout le monde ! Ce pont d’Avignon où l’on aurait tort de passer en prenant de loin toutes ses mesures ! Un tourbillon de vent vous jette violemment sous une arche ! Et quel miracle que vous n’ayez pas été brisée et noyée dans un moment ! Ma bonne, je ne soutiens pas cette pensée, j’en frissonne, et m’en suis réveillée avec des sursauts dont je ne suis pas la maîtresse. Trouvez-vous toujours que le Rhône ne soit que de l’eau ? De bonne foi, n’avez-vous point été effrayée d’une mort si proche et si inévitable ? Avez-vous trouvé ce péril d’un bon goût ? Une autre fois ne serez-vous point un peu moins hasardeuse ? Une aventure comme celle-là ne vous fera-t-elle point voir les dangers aussi terribles qu’ils sont ? Je vous prie de m’avouer ce qui vous en est resté ; je crois du moins que vous avez rendu grâce à Dieu de vous avoir sauvée. Pour moi, je suis persuadée que les messes que j’ai fait dire tous les jours pour vous ont fait ce miracle [...].
- marleneNiveau 9
Merci pour ces avis: pour les questions sur les temps: je vais revoir ma copie et pour les onomatopées j'attends simplement "qu'elles rapportent les bruits de la scène" donnant au lecteur l'impression d'y être. Pour la situation d'énonciation, je l'ai bien travaillée cette année car mes collègues de 3e m'ont dit qu'ils utilisaient ces termes pour l'autobiographie notamment(énoncé ancré/coupé).
Sei, j'aurais aimé donner plus de questions de cours mais après c'est une histoire de barème et comme je veux toucher aussi à la langue, j'ai dû faire des choix. Sinon, ton texte ne me semble pas difficile.
Sei, j'aurais aimé donner plus de questions de cours mais après c'est une histoire de barème et comme je veux toucher aussi à la langue, j'ai dû faire des choix. Sinon, ton texte ne me semble pas difficile.
- SeiGrand Maître
D'accord Marlène, c'était vraiment à tout hasard, je n'avais pas vraiment d'avis là-dessus.
Merci beaucoup pour ton retour.
Merci beaucoup pour ton retour.
_________________
"Humanité, humanité, engeance de crocodile."
- marleneNiveau 9
Voici les modifs que j'ai apportées (en italique):
qu'en pensez-vous?
B- L'anecdote / 8 pts
►Dans le troisième paragraphe :
1) a- Résumez, en une phrase, le contenu de ce passage (de la lettre). / 1 pt
b- De quel type d’énoncé s’agit-il ? Justifiez par des relevés. / 1.5 pts
2) Quel est l’effet produit par l’utilisation de la conjonction de coordination « et » à la (l 15, 16) ainsi que de l’indicateur temporel « En même temps » (l 14) ? / 1 pt
3) a) Quels éléments de la scène racontée, les expressions « tra tra tra » (l 10) et « gare, gare » (l 11) permettent-elles de rapporter ? / 1 pt
b) Aux lignes 18 à 20, qu’insère Mme de Sévigné à ce moment-là ? Justifiez. / 1 pt
c) « Ils rencontrent un homme à cheval, gare, gare ! » : quelle est la valeur de ce temps ? / 1 pt
d) Quel est l’effet produit par ces différents procédés ? / 0.5pt
4) Quel jugement Mme de Sévigné porte-t-elle sur les personnages? Justifiez par des relevés. / 1 pt
C- Les fonctions de la lettre / 1.5 pts
A partir de vos réponses précédentes, quelles sont les deux fonctions essentielles de cette lettre ?
II Langue / 5 pts
- Donnez la nature et la fonction (complète) des mots soulignés dans le texte.
III Histoire littéraire / 3 pts
- A quel siècle Mme de Sévigné a-t-elle vécu et sous quel roi ?
- Où étaient lues les lettres de Madame de Sévigné?
- Selon vous, pour quelle raison les lettres de Mme de Sévigné peuvent-elles avoir un intérêt pour un lecteur du XXI e siècle ? Donnez des exemples précis en vous appuyant notamment sur les lectures faites en classe.
qu'en pensez-vous?
B- L'anecdote / 8 pts
►Dans le troisième paragraphe :
1) a- Résumez, en une phrase, le contenu de ce passage (de la lettre). / 1 pt
b- De quel type d’énoncé s’agit-il ? Justifiez par des relevés. / 1.5 pts
2) Quel est l’effet produit par l’utilisation de la conjonction de coordination « et » à la (l 15, 16) ainsi que de l’indicateur temporel « En même temps » (l 14) ? / 1 pt
3) a) Quels éléments de la scène racontée, les expressions « tra tra tra » (l 10) et « gare, gare » (l 11) permettent-elles de rapporter ? / 1 pt
b) Aux lignes 18 à 20, qu’insère Mme de Sévigné à ce moment-là ? Justifiez. / 1 pt
c) « Ils rencontrent un homme à cheval, gare, gare ! » : quelle est la valeur de ce temps ? / 1 pt
d) Quel est l’effet produit par ces différents procédés ? / 0.5pt
4) Quel jugement Mme de Sévigné porte-t-elle sur les personnages? Justifiez par des relevés. / 1 pt
C- Les fonctions de la lettre / 1.5 pts
A partir de vos réponses précédentes, quelles sont les deux fonctions essentielles de cette lettre ?
II Langue / 5 pts
- Donnez la nature et la fonction (complète) des mots soulignés dans le texte.
III Histoire littéraire / 3 pts
- A quel siècle Mme de Sévigné a-t-elle vécu et sous quel roi ?
- Où étaient lues les lettres de Madame de Sévigné?
- Selon vous, pour quelle raison les lettres de Mme de Sévigné peuvent-elles avoir un intérêt pour un lecteur du XXI e siècle ? Donnez des exemples précis en vous appuyant notamment sur les lectures faites en classe.
- CelebornEsprit sacré
C'est dommage de ne pas avoir une question sur la confusion entre l'homme et l'animal et leur mise sur le même plan (via effet de parallélisme, coordination et utilisation de pronoms indéfinis) , qui crée quand même un sacré effet comique. A priori, tu cherches quand même à arriver à ça dans ton C- ; or finalement tes questions ne mettent pas du tout en avant la dimension comique (mais plutôt le côté « qui se déroule sous les yeux du lecteur » et sur le rythme trépidant).
Ensuite, les questions sur la zituazion d'énonziazion, moi, je trouve que ça n'a aucun intérêt, et je partage volontiers cet avis (au moins concernant la B-1)d)) .
Ensuite, les questions sur la zituazion d'énonziazion, moi, je trouve que ça n'a aucun intérêt, et je partage volontiers cet avis (au moins concernant la B-1)d)) .
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- marleneNiveau 9
En effet Celeborn, j'oriente le devoir vers les procédés qui rendent le récit vivant mais pourquoi pas une question sur le comique...mais comment tourner la question sans que cela ne fasse redite par rapport aux autres? J'ai peur que cela alourdisse...si tu as des suggestions je suis preneuse.
- InvitéInvité
Je trouve que la partie d'outils de la langue est courte .
- marleneNiveau 9
Alors finalement j'ai opté pour un devoir en deux temps: texte-questions + cours et dictée-grammaire
- AmaliahEmpereur
Je fais remonter parce que je me suis inspirée de ton devoir, Marlene, et des remarques qui t'ont été faites pour préparer le mien destiné à des élèves très faibles de 4e.
Je vous le copie-colle ci-dessous. Merci pour vos remarques.
I. Questions d’histoire littéraire. /2
1. À quel siècle Madame de Sévigné a-t-elle vécu ? Quel roi régnait alors ? /1
2. Selon vous, pour quelle raison les lettres de Mme de Sévigné peuvent-elles avoir un intérêt pour un lecteur du XXIe siècle ? /1
II. Questions sur le texte.
A. Une lettre intime. /6
1. Qui est l’expéditeur de cette lettre ? /1
2. Qui est le destinataire de cette lettre ? /1
3. Quel est le lien de parenté entre l’expéditeur et le destinataire ? Soyez précis dans votre réponse. /1
4. a. Relevez dans le texte deux expressions qui désignent Mme de Grignan. /1
b. Que révèlent-elles sur la relation entre les deux femmes ? /1
5. « une des plus sensibles douleurs de ma vie » (ligne 3) : expliquez très précisément de quoi il s’agit. /1
B. Le récit d’une anecdote. /12
6. « L’archevêque de Reims revenait hier fort vite de Saint-Germain, c’était comme un tourbillon » (ligne 7).
Quelle figure de style reconnaissez-vous dans cette phrase ? Sur quoi insiste-t-elle ? /1
7. Quels éléments de la scène racontée les expressions « tra tra tra » (l 10) et « gare, gare » (l 11) permettent-elles de rapporter ? /1
8. « Ce pauvre homme veut se ranger, son cheval ne le veut pas » (lignes 9-10).
Que remarquez-vous sur la construction de cette phrase ? /1
9. « en même temps l’homme et le cheval, au lieu de s’amuser (2) à être roués (3) et estropiés (4), se relèvent miraculeusement, remontent l’un sur l’autre, et s’enfuient et courent encore » (lignes 12 à 14).
a. Quelle est la nature de « et » (ligne 14) ? /1
b. Quel est l’effet produit par la répétition de « et » à la ligne 14 et par le complément circonstanciel de temps « En même temps » (ligne 12) ? /1
c. Dans ce passage, observez les verbes conjugués, donnez leur temps et dites pourquoi Mme de Sévigné emploie ce temps à l’intérieur d’un récit au passé. /1
10. « remontent l’un sur l’autre » (ligne 14)
Quel est le sujet de ce verbe ? En quoi est-ce drôle ? /2
11. a. Par quel groupe nominal répété à deux reprises Madame de Sévigné désigne-t-elle l’homme à cheval ? /1
b. Quels sont les deux groupes nominaux par lesquels l’archevêque désigne à son tour l’homme à cheval ? /1
c. Comparez ces groupes nominaux : que remarquez-vous ? /1
d. Selon vous, qui a raison : Madame de Sévigné ou l’archevêque ? Expliquez précisément. /1
Je vous le copie-colle ci-dessous. Merci pour vos remarques.
I. Questions d’histoire littéraire. /2
1. À quel siècle Madame de Sévigné a-t-elle vécu ? Quel roi régnait alors ? /1
2. Selon vous, pour quelle raison les lettres de Mme de Sévigné peuvent-elles avoir un intérêt pour un lecteur du XXIe siècle ? /1
II. Questions sur le texte.
A. Une lettre intime. /6
1. Qui est l’expéditeur de cette lettre ? /1
2. Qui est le destinataire de cette lettre ? /1
3. Quel est le lien de parenté entre l’expéditeur et le destinataire ? Soyez précis dans votre réponse. /1
4. a. Relevez dans le texte deux expressions qui désignent Mme de Grignan. /1
b. Que révèlent-elles sur la relation entre les deux femmes ? /1
5. « une des plus sensibles douleurs de ma vie » (ligne 3) : expliquez très précisément de quoi il s’agit. /1
B. Le récit d’une anecdote. /12
6. « L’archevêque de Reims revenait hier fort vite de Saint-Germain, c’était comme un tourbillon » (ligne 7).
Quelle figure de style reconnaissez-vous dans cette phrase ? Sur quoi insiste-t-elle ? /1
7. Quels éléments de la scène racontée les expressions « tra tra tra » (l 10) et « gare, gare » (l 11) permettent-elles de rapporter ? /1
8. « Ce pauvre homme veut se ranger, son cheval ne le veut pas » (lignes 9-10).
Que remarquez-vous sur la construction de cette phrase ? /1
9. « en même temps l’homme et le cheval, au lieu de s’amuser (2) à être roués (3) et estropiés (4), se relèvent miraculeusement, remontent l’un sur l’autre, et s’enfuient et courent encore » (lignes 12 à 14).
a. Quelle est la nature de « et » (ligne 14) ? /1
b. Quel est l’effet produit par la répétition de « et » à la ligne 14 et par le complément circonstanciel de temps « En même temps » (ligne 12) ? /1
c. Dans ce passage, observez les verbes conjugués, donnez leur temps et dites pourquoi Mme de Sévigné emploie ce temps à l’intérieur d’un récit au passé. /1
10. « remontent l’un sur l’autre » (ligne 14)
Quel est le sujet de ce verbe ? En quoi est-ce drôle ? /2
11. a. Par quel groupe nominal répété à deux reprises Madame de Sévigné désigne-t-elle l’homme à cheval ? /1
b. Quels sont les deux groupes nominaux par lesquels l’archevêque désigne à son tour l’homme à cheval ? /1
c. Comparez ces groupes nominaux : que remarquez-vous ? /1
d. Selon vous, qui a raison : Madame de Sévigné ou l’archevêque ? Expliquez précisément. /1
- marleneNiveau 9
Je prends note Amaliah de ton adaptation qui me semble encore plus simple que certaines de mes questions .
Merci pour cet échange!
Merci pour cet échange!
- AmaliahEmpereur
Merci à toi, Marlene, d'avoir posté ton devoir!
Pas de conseils sinon?
Pas de conseils sinon?
- marleneNiveau 9
non pas de conseils supplémentaires. Tu me tiendras au courant sur les résultats. J'avoue que pour mon éval les questions de cours ont un peu aidé à la réussite (assez relative alors que nous avions parlé de ce texte en prolongement de la lettre au marquis de Pomponne afin de voir notamment les procédés pour raconter!!!) du devoir.
Bon courage.
Bon courage.
- AmaliahEmpereur
Le devoir a été fait ce matin, j'ai quand même lu moi-même le texte et les questions et même traduit certaines questions comme la 7 et la 9b... Au bout d'une heure, personne n'avait fini, beaucoup en étaient à la moitié...
Mais j'ai des élèves très faibles qui iront tous ou presque en prépapro! Je te dirai quand j'aurai corrigé. Je pense que le meilleur peut avoir 11 ou 12, mais que la plupart des élèves auront entre 6 et 9. A suivre donc!
Mais j'ai des élèves très faibles qui iront tous ou presque en prépapro! Je te dirai quand j'aurai corrigé. Je pense que le meilleur peut avoir 11 ou 12, mais que la plupart des élèves auront entre 6 et 9. A suivre donc!
- AmaliahEmpereur
J'ai quasiment fini mon paquet sur 13 élèves (et deux FLE non notés), les notes s'échelonnent entre... 3,5 et 6/20... J'étais donc drôlement optimiste! Je crois que demain je scannerai une copie... Et là je pense à la collègue qui, sur un autre fil, s'évertuait à dire qu'on pouvait toujours trouver quelque chose de positif dans les copies...
Le seul point non négatif (je n'ose pas dire positif!), c'est que la correction m'a pris un temps record!
A demain pour la suite!
Le seul point non négatif (je n'ose pas dire positif!), c'est que la correction m'a pris un temps record!
A demain pour la suite!
- CapessouHabitué du forum
Dans ce genre de cas il peut m'arriver de compter la 1ere note, de rendre les copies, de leur demander de répondre aux questions où ils n'ont pas eu de points ou pas tous, puis je mets une 2e note. Pour tous c'est alors meilleur et ils apprécient.
En tous cas Amaliah j'admire ta rapidité de correction !
En tous cas Amaliah j'admire ta rapidité de correction !
- AmaliahEmpereur
J'ai fini : de 2,5 à 8,5 en fin de compte...
Capessou, le pire c'est que ce sont des élèves travailleurs (en classe), polis, dynamiques... C'est ma classe la pls agréable au quotidien! J'ai entendu les mouches voler pendant le contrôle... Je peux leur laisser deux heures qu'ils ne sauraient pas plus répondr epour presque tous.
En revanche en grammaire par exemple, je fais un premier contrôle qu'on note ensemble, ils vienennt à mon bureau, je corrige devant eux et mets la note puis le jour suivant je redonne le même contrôle, je garde les mêmes consignes mais j'ai changé les phrases. Là ils y arrivent mais sinon c'est horrible à dire, mais ce sont des cas désespérés à l'écrit pour presque tous. Et puis entre le fait de les encourager et le fait de ne pas les leurrer quant à leur orientation, c'est parfois difficile...
Là je suis contente car l'élève qui écrit le plus mal et me rend toujours des torchons m'a rendu une copie impeccable sans ratures, les traits tracés à la règle, je vais la féliciter, quelle petite victoire! Mais sinon ils ont tellement de lacunes et tellement de difficultés que je ne vois pas comment je peux les faire progresser vraiment. Je peux les intéresser, leur ouvrir l'esprit, mais les faire progresser dans le travail écrit...
Extraits des copies :
1. A quel siècle vivait Mme de Sévigné? Quel était le roi qui réganit à l'épopque?
- Madame de Sévigné a vécu le lundi 5 février 1674 à Paris. Il y avait le roi louis XVI.
- Madame de Sévigné à vécu au siècle. Elle régnait du roi est le seigneur. (Elève née en France et scolarisée depuis toujours!)
- Madame de Sévigné a 48 ans ce 5 février 1674.
- Au XVIII siècle : c'est le roi Luis XIV rénier à c'est époque.
2. Qui est le destinataire de cette lettre?
- Le destinataire et sa fil qu'il ses marier et qui est partie dans le sud de la france.
8. « Ce pauvre homme veut se ranger, son cheval ne le veut pas » (lignes 9-10).
Que remarquez-vous sur la construction de cette phrase ? /1
- Je remarque que il y a des répitations.
9. c. Dans ce passage, observez les verbes conjugués, donnez leur temps et dites pourquoi Mme de Sévigné emploie ce temps à l’intérieur d’un récit au passé. /1
- Mme de Sévigny ces verbe dans ces lettre etait au present. quand il racontait ces evénement.
10. « remontent l’un sur l’autre » (ligne 14)
Quel est le sujet de ce verbe ? En quoi est-ce drôle ? /2
- le sujet de sette frase et sur sette frase et cheval (mot presque illisible) car (l'un sur l'autre) vou drai dire que le cheval et monter lui
Voilà voilà... Que faire? Extraits piochés dans presque toutes les copies...
Là je vais me farcir leurs rédactions... Règle d'or : ne jamais avoir de copies pednant les vacances et ne jamais rendre de cartons le jour de la rentrée au cas où ils auraient pris de bonnes résolutions!
Capessou, le pire c'est que ce sont des élèves travailleurs (en classe), polis, dynamiques... C'est ma classe la pls agréable au quotidien! J'ai entendu les mouches voler pendant le contrôle... Je peux leur laisser deux heures qu'ils ne sauraient pas plus répondr epour presque tous.
En revanche en grammaire par exemple, je fais un premier contrôle qu'on note ensemble, ils vienennt à mon bureau, je corrige devant eux et mets la note puis le jour suivant je redonne le même contrôle, je garde les mêmes consignes mais j'ai changé les phrases. Là ils y arrivent mais sinon c'est horrible à dire, mais ce sont des cas désespérés à l'écrit pour presque tous. Et puis entre le fait de les encourager et le fait de ne pas les leurrer quant à leur orientation, c'est parfois difficile...
Là je suis contente car l'élève qui écrit le plus mal et me rend toujours des torchons m'a rendu une copie impeccable sans ratures, les traits tracés à la règle, je vais la féliciter, quelle petite victoire! Mais sinon ils ont tellement de lacunes et tellement de difficultés que je ne vois pas comment je peux les faire progresser vraiment. Je peux les intéresser, leur ouvrir l'esprit, mais les faire progresser dans le travail écrit...
Extraits des copies :
1. A quel siècle vivait Mme de Sévigné? Quel était le roi qui réganit à l'épopque?
- Madame de Sévigné a vécu le lundi 5 février 1674 à Paris. Il y avait le roi louis XVI.
- Madame de Sévigné à vécu au siècle. Elle régnait du roi est le seigneur. (Elève née en France et scolarisée depuis toujours!)
- Madame de Sévigné a 48 ans ce 5 février 1674.
- Au XVIII siècle : c'est le roi Luis XIV rénier à c'est époque.
2. Qui est le destinataire de cette lettre?
- Le destinataire et sa fil qu'il ses marier et qui est partie dans le sud de la france.
8. « Ce pauvre homme veut se ranger, son cheval ne le veut pas » (lignes 9-10).
Que remarquez-vous sur la construction de cette phrase ? /1
- Je remarque que il y a des répitations.
9. c. Dans ce passage, observez les verbes conjugués, donnez leur temps et dites pourquoi Mme de Sévigné emploie ce temps à l’intérieur d’un récit au passé. /1
- Mme de Sévigny ces verbe dans ces lettre etait au present. quand il racontait ces evénement.
10. « remontent l’un sur l’autre » (ligne 14)
Quel est le sujet de ce verbe ? En quoi est-ce drôle ? /2
- le sujet de sette frase et sur sette frase et cheval (mot presque illisible) car (l'un sur l'autre) vou drai dire que le cheval et monter lui
Voilà voilà... Que faire? Extraits piochés dans presque toutes les copies...
Là je vais me farcir leurs rédactions... Règle d'or : ne jamais avoir de copies pednant les vacances et ne jamais rendre de cartons le jour de la rentrée au cas où ils auraient pris de bonnes résolutions!
- marleneNiveau 9
ouf!! je me plains des miens ....
Bon courage pour les rédactions!
Bon courage pour les rédactions!
- CapessouHabitué du forum
En effet... c'est un peu démoralisant.
Cette classe à profil a le mérite de regrouper des élèves d'un même niveau et te permet de travailler avec un plus petit groupe. C'est déjà ça.
En tous cas j'ai bien aimé le questionnaire remanié.
Cela m'a donné la motivation pour préparer une évaluation équivalente sur le fantastique.
Cette classe à profil a le mérite de regrouper des élèves d'un même niveau et te permet de travailler avec un plus petit groupe. C'est déjà ça.
En tous cas j'ai bien aimé le questionnaire remanié.
Cela m'a donné la motivation pour préparer une évaluation équivalente sur le fantastique.
- AmaliahEmpereur
Ces copies m'ont rappelée à la réalité mais en revanche je préfère cent fois travailler en classes de niveau! Et puis avec une classe faible à 15 élèves! Je ne pourrais plus travailler avec une classe lambda hétérogène...
- marleneNiveau 9
Je te comprends: j'ai connu les classes de niveau avec une classe faible de 20 élèves et c'était plutôt sympa car tu peux adapter et vraiment faire quelque chose alors qu'une classe hétérogène comme j'ai c'est à dire qui va de 3 de moyenne à 18 en français, c'est assez déstabilisant!!!
Sinon, Capessou, si tu te lances dans une éval sur le fantastique , je suis preneuse. Je manque d'inspiration!
Sinon, Capessou, si tu te lances dans une éval sur le fantastique , je suis preneuse. Je manque d'inspiration!
- CapessouHabitué du forum
Moi aussi j'ai eu une classe de 14 élèves trèèèèèèèès faibles il y a quelques années, j'avais super bien bossé avec eux. Des 4e ! Ils n'étaient pas tous faciles, évidemment. Au sein même de la classe je pouvais aider en début d'heure les rares élèves qui avaient fait des devoirs pendant que les autres les faisaient. De la différenciation efficace. Ils préparaient le brevet série professionnelle et ils n'avaient pas de LV2. Toutes les 6 semaines ils étaient en stage. ça marchait si bien que ça a été supprimé. Dommage pour les élèves.
Marlène, pour te répondre, après avoir fait écrire quelques passages fantastiques à mes 4e (un objet qui peu à peu devient étrange et les réactions du narrateur personnage), on mettra la touche finale après les vacances. Ils ont aussi à lire quelques récit dans le recueil La Dimension fantastique. Mais juste avant les vacances et après avoir seulement analysé deux textes, j'ai voulu leur donner une analyse de texte.
Cela porte sur un extrait de la Cafetière dans Rives bleues 4e (voir plus bas).
J'ai remanié et supprimé des questions du manuel pour n'en avoir que 10 :
Les circonstances
1) Où se passe l'action ? Citez l'endroit où vous avez trouvé la réponse. / 2
2) A quel moment exact se déroule cette histoire ? Relevez dans le texte au moins deux indices. / 2
Le phénomène étrange
3) Que se passe-t-il d'étrange ? / 1
4) Relevez trois éléments différents. / 3
5) Quels sont les types de verbe utilisés pour décrire ces phénomènes ? Relevez-en deux. / 2
Le trouble du narrateur
6) Par quels indices grammaticaux voyez-vous la présence du narrateur ?Jusqu'à quelles lignes les voyez-vous ? /1,5
7) Pourquoi disparaissent-ils ensuite ? Pouvez-vous faire un lien entre l'absence de ces indices par la suite et l'évolution du rôle du narrateur dans ce passage ? / 2
8) Hormis la vue, quel autre sens est sollicité chez le narrateur ? Justifiez votre réponse en citant le texte. / 1
9) Comment s'appelle le sentiment éprouvé par le narrateur ? Comment est-il nommé dans le texte ? A quelle ligne ? / 1,5
Synthèse
10) Peut-on dire que ce texte est fantastique ? Justifiez votre réponse. / 4
Réponses en MP si tu veux. Question 10 travaillée la veille sur les deux précédents textes.
C'est à peu près cet extrait-là :
Incipit de La cafetière de Théophile Gautier (1811-1872) in « Contes fantastiques ».
L’année dernière, je fus invité, ainsi que deux de mes camarades d’atelier, Arrigo Cohic et Pedrino Borgnioli, à passer quelques jours dans une terre au fond de la Normandie.
[…]
Nous étions harassés ; aussi notre hôte, voyant les efforts que nous faisions pour comprimer nos bâillements et tenir les yeux ouverts, aussitôt que nous eûmes soupé, nous fit conduire chacun dans notre chambre.
La mienne était vaste ; je sentis, en y entrant comme un frison de fièvre, car il me sembla que j’entrais dans un mode nouveau.
En effet, l’on aurait pu se croire au temps de la Régence, à voir les dessus de porte de Boucher1 représentant les quatre Saisons, les meubles surchargés d’ornements de rocaille du plus mauvais goût et les trumeaux2 des glaces sculptés lourdement.
Rien n’était dérangé. La toilette couverte de boîte à peignes, de houppes à poudrer, paraissait avoir servi la veille. Deux ou trois robes de couleurs changeantes, un éventail semé de paillettes d’argent, jonchaient3 le parquet bien ciré, et à mon grand étonnement, une tabatière d’écaille ouverte sur la cheminée était pleine de tabac encore frais.
Je ne remarquai ces choses qu’après que le domestique, déposant son bougeoir sur la table de nuit, m’eut souhaité un bon somme, et je l’avoue, je commençai à trembler comme une feuille. Je me déshabillai promptement, je me couchai et pour en finir avec ces sottes frayeurs, je fermai les yeux en me tournant du côté de la muraille.
Mais il me fut impossible de rester dans cette position : le lit s’agitait sous moi comme une vague, mes paupières se retiraient violemment en arrière. Force me fut de me retirer et de voir.
Le feu qui flambait jetait des reflets rougeâtres dans l’appartement, de sorte qu’on pouvait à peine distinguer les personnages de la tapisserie et les figures des portraits enfumés pendus à la muraille.
C’était des aïeux de notre hôte, des chevaliers bardés de fer, des conseillers en perruque, et de belles dames au visage fardé et aux cheveux poudrés à blanc, tenant une rose à la main.
Tout à coup le feu prit un étrange degré d’activité ; une lueur blafarde4 illumina la chambre, et je vis clairement que ce que j’avais pris pour de vaines5 peintures était la réalité. ; car les prunelles de ces êtres encadrés remuaient, scintillaient d’une façon singulière ; leurs lèvres s’ouvraient et se fermaient comme des lèvres de gens qui parlent, mais je n’entendais que le tic-tac de la pendule et le sifflement de la bise6 d’automne.
Une terreur insurmontable s’empara de moi, les cheveux se hérissèrent sur mon front, mes dents s’entrechoquèrent à se briser, une sueur froide inonda tout mon corps.
La pendule sonna onze heures. Le vibrement du dernier coup retentit longtemps, et, lorsqu’il fut éteint tout à fait …
Oh ! non, je n’ose pas dire ce qui arriva, personne ne me croirait, et l’on me prendrait pour un fou.
Les bougies s’allumèrent toutes seules ; le soufflet, sans qu’aucun être visible lui imprimât le mouvement, se prit à souffler le feu, en râlant comme un vieillard asthmatique, pendant que les pincettes fourgonnaient dans les tisons et que la pelle relevait les cendres.
Ensuite une cafetière se jeta en bas d’une table où elle était posée, et se dirigea, clopin- clopant, vers le foyer, où elle se plaça entre les tisons.
Quelques instants après, les fauteuils commencèrent à s’ébranler, et, agitant leurs pieds tortillés d’une manière surprenante, vinrent se ranger autour de la cheminée.
1 Boucher : nom d’un peintre célèbre au XVIIIème siècle.
2 trumeaux : panneaux de glace décorant une cheminée.
3 jonchaient : recouvraient en partie le sol.
4 blafarde : très pâle et d’un blanc terme (terme péjoratif)
5 vaines : ici sans réalité (dans un autre contexte sans effet : « de vaines tentatives d’escalader la montagne »)
6 bise : vent du nord froid.
Marlène, pour te répondre, après avoir fait écrire quelques passages fantastiques à mes 4e (un objet qui peu à peu devient étrange et les réactions du narrateur personnage), on mettra la touche finale après les vacances. Ils ont aussi à lire quelques récit dans le recueil La Dimension fantastique. Mais juste avant les vacances et après avoir seulement analysé deux textes, j'ai voulu leur donner une analyse de texte.
Cela porte sur un extrait de la Cafetière dans Rives bleues 4e (voir plus bas).
J'ai remanié et supprimé des questions du manuel pour n'en avoir que 10 :
Les circonstances
1) Où se passe l'action ? Citez l'endroit où vous avez trouvé la réponse. / 2
2) A quel moment exact se déroule cette histoire ? Relevez dans le texte au moins deux indices. / 2
Le phénomène étrange
3) Que se passe-t-il d'étrange ? / 1
4) Relevez trois éléments différents. / 3
5) Quels sont les types de verbe utilisés pour décrire ces phénomènes ? Relevez-en deux. / 2
Le trouble du narrateur
6) Par quels indices grammaticaux voyez-vous la présence du narrateur ?Jusqu'à quelles lignes les voyez-vous ? /1,5
7) Pourquoi disparaissent-ils ensuite ? Pouvez-vous faire un lien entre l'absence de ces indices par la suite et l'évolution du rôle du narrateur dans ce passage ? / 2
8) Hormis la vue, quel autre sens est sollicité chez le narrateur ? Justifiez votre réponse en citant le texte. / 1
9) Comment s'appelle le sentiment éprouvé par le narrateur ? Comment est-il nommé dans le texte ? A quelle ligne ? / 1,5
Synthèse
10) Peut-on dire que ce texte est fantastique ? Justifiez votre réponse. / 4
Réponses en MP si tu veux. Question 10 travaillée la veille sur les deux précédents textes.
C'est à peu près cet extrait-là :
Incipit de La cafetière de Théophile Gautier (1811-1872) in « Contes fantastiques ».
L’année dernière, je fus invité, ainsi que deux de mes camarades d’atelier, Arrigo Cohic et Pedrino Borgnioli, à passer quelques jours dans une terre au fond de la Normandie.
[…]
Nous étions harassés ; aussi notre hôte, voyant les efforts que nous faisions pour comprimer nos bâillements et tenir les yeux ouverts, aussitôt que nous eûmes soupé, nous fit conduire chacun dans notre chambre.
La mienne était vaste ; je sentis, en y entrant comme un frison de fièvre, car il me sembla que j’entrais dans un mode nouveau.
En effet, l’on aurait pu se croire au temps de la Régence, à voir les dessus de porte de Boucher1 représentant les quatre Saisons, les meubles surchargés d’ornements de rocaille du plus mauvais goût et les trumeaux2 des glaces sculptés lourdement.
Rien n’était dérangé. La toilette couverte de boîte à peignes, de houppes à poudrer, paraissait avoir servi la veille. Deux ou trois robes de couleurs changeantes, un éventail semé de paillettes d’argent, jonchaient3 le parquet bien ciré, et à mon grand étonnement, une tabatière d’écaille ouverte sur la cheminée était pleine de tabac encore frais.
Je ne remarquai ces choses qu’après que le domestique, déposant son bougeoir sur la table de nuit, m’eut souhaité un bon somme, et je l’avoue, je commençai à trembler comme une feuille. Je me déshabillai promptement, je me couchai et pour en finir avec ces sottes frayeurs, je fermai les yeux en me tournant du côté de la muraille.
Mais il me fut impossible de rester dans cette position : le lit s’agitait sous moi comme une vague, mes paupières se retiraient violemment en arrière. Force me fut de me retirer et de voir.
Le feu qui flambait jetait des reflets rougeâtres dans l’appartement, de sorte qu’on pouvait à peine distinguer les personnages de la tapisserie et les figures des portraits enfumés pendus à la muraille.
C’était des aïeux de notre hôte, des chevaliers bardés de fer, des conseillers en perruque, et de belles dames au visage fardé et aux cheveux poudrés à blanc, tenant une rose à la main.
Tout à coup le feu prit un étrange degré d’activité ; une lueur blafarde4 illumina la chambre, et je vis clairement que ce que j’avais pris pour de vaines5 peintures était la réalité. ; car les prunelles de ces êtres encadrés remuaient, scintillaient d’une façon singulière ; leurs lèvres s’ouvraient et se fermaient comme des lèvres de gens qui parlent, mais je n’entendais que le tic-tac de la pendule et le sifflement de la bise6 d’automne.
Une terreur insurmontable s’empara de moi, les cheveux se hérissèrent sur mon front, mes dents s’entrechoquèrent à se briser, une sueur froide inonda tout mon corps.
La pendule sonna onze heures. Le vibrement du dernier coup retentit longtemps, et, lorsqu’il fut éteint tout à fait …
Oh ! non, je n’ose pas dire ce qui arriva, personne ne me croirait, et l’on me prendrait pour un fou.
Les bougies s’allumèrent toutes seules ; le soufflet, sans qu’aucun être visible lui imprimât le mouvement, se prit à souffler le feu, en râlant comme un vieillard asthmatique, pendant que les pincettes fourgonnaient dans les tisons et que la pelle relevait les cendres.
Ensuite une cafetière se jeta en bas d’une table où elle était posée, et se dirigea, clopin- clopant, vers le foyer, où elle se plaça entre les tisons.
Quelques instants après, les fauteuils commencèrent à s’ébranler, et, agitant leurs pieds tortillés d’une manière surprenante, vinrent se ranger autour de la cheminée.
1 Boucher : nom d’un peintre célèbre au XVIIIème siècle.
2 trumeaux : panneaux de glace décorant une cheminée.
3 jonchaient : recouvraient en partie le sol.
4 blafarde : très pâle et d’un blanc terme (terme péjoratif)
5 vaines : ici sans réalité (dans un autre contexte sans effet : « de vaines tentatives d’escalader la montagne »)
6 bise : vent du nord froid.
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