Un étudiant étranger pas comme les autres passe ses examens sous escorte policière à Sciences Po Le Havre - Normandie.

On le croyait disparu, voire pire. En rupture avec le régime, Kim Han-sol, le neveu du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, était sorti des radars. Et ce, quelques jours après l'exécution de l'oncle de Kim Jong-un. Une disparition qui alimentait la rumeur. Kidnappé? En fuite? Autant de questions auxquelles les journalistes sud-coréens ont trouvé réponse, ce lundi.

"Il était environ 18h10 et j'ai vu Kim Han-sol, de mes propres yeux, entouré de deux policiers. Ils venaient du parking. Quand je l'ai vu, j'ai tenté de l'approcher mais les policiers m'en ont empêché", a relaté un journaliste sud-coréen.

En France depuis le mois d'août, Kim Han-sol étudie à Sciences-Po Le Havre, en Normandie. L'étudiant de 19 ans avait autorisé une interview pour une télévision finlandaise en octobre 2012 où il qualifiait son oncle de "dictateur". Une sortie risquée. L'oncle de Kim Jong-un a été exécuté jeudi dernier pour traitrise. La disparition de Kim Han-sol suscitée ainsi une logique inquiétude, et les questions fusaient sur son sort. Sous escorte policière à présent, Kim Han-sol passera comme prévu, ses examens cette semaine.

On le disait pourtant disparu depuis quelques jours. Kim Han-sol, neveu de Kim Jong-un, a été de nouveau aperçu, selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap News. Ayant perdu sa trace ainsi que celle de son père, Kim Jong-nam, demi-frère de l’homme fort de Pyongyang, les médias avaient avancé l’hypothèse selon laquelle, se sentant menacés, ils se seraient cachés.
Père et fils avaient en effet bénéficié, depuis l’arrivée au pouvoir de Kim Jong-un et la mise à l’écart de Kim Jong-nam par le régime, de l’aide financière de Jang Song-taek [oncle de Kim Jong-un], exécuté le 13 décembre 2013. Kim Han-sol aurait fait sa réapparition le 16 décembre vers 6 heures devant la résidence universitaire du Havre, où il habite. Il est inscrit à Sciences Po, une centaine de mètres plus loin, depuis le mois d’août. Auparavant, il avait fréquenté l’United World College de Mostar, en Bosnie-Herzégovine.
D’après Yonhap News, le jeune homme, âgé de 18 ans, était accompagné de deux ou trois policiers français, et il semblait très tendu. Tandis que d’autres policiers contenaient les quelques journalistes présents, il s’est précipité à l’intérieur de la résidence. Il avait disparu depuis quelques jours et l’étiquette portant son nom avait été enlevée "à sa propre demande" de sa boîte aux lettres, d’après la presse japonaise. [...]
Kim Han-sol avait par le passé beaucoup critiqué le régime nord-coréen. C’est ainsi qu’à la télévision finlandaise, qui lui demandait en octobre pourquoi Kim Jong-un avait pris le pouvoir et non son père, le fils aîné de Kim Jong-il, il avait répondu : "Mon père ne s’intéressait pas à la politique. C’était l’affaire de mon grand-père et de mon oncle. Mais je ne sais pas par quel processus ce dernier est devenu dictateur."
Le personnel de Sciences-Po s’abstient de tout commentaire à propos du jeune Nord-Coréen, tout comme ses camarades. "On nous a recommandé de ne rien dire à son sujet", répondent ceux-ci aux journalistes. Non seulement la police française l’escorte, mais elle a également mis les parages sous surveillance.