Communiqué d'EELV sur les résultats du classement Pisa : "Il est important de sortir d’une évaluation dégradante et non respectueuse de l’estime de soi".

Rapport PISA – Une école plus juste : un maillon essentiel pour changer la société

Publié le 3 décembre 2013 dans Actualités Communiqués

Notre école est stressante et inégalitaire et ça ne va pas en s’améliorant.

Le rapport de l’OCDE dans le cadre de son Programme pour le suivi des élèves (PISA) sorti aujourd’hui est une preuve supplémentaire de l’urgence et de la nécessité à réformer en profondeur le système scolaire français. Les adaptations ne sont plus de mise lorsque nous avons une école parmi les plus reproductrices des inégalités sociales et les plus stressantes pour les élèves en difficulté. L’école ne joue pas son rôle de mixité des populations, d’ascenseur social, elle n’améliore la réussite que de quelques-uns au détriment de beaucoup d’autres.

Certes, la loi sur la refondation de l’école votée l’an dernier a posé les bases d’un nouveau système scolaire plus juste, moins discriminant et la réforme des rythmes scolaires va aussi dans ce sens. Mais il reste encore tant à faire pour donner un accès véritablement équitable à l’éducation.

EELV souhaite qu’entrent davantage dans l’école ainsi que dans les écoles de formation des enseignants (les ESPE) les différentes méthodes pédagogiques et un droit à l’expérimentation pédagogique.
EELV demande à ce que l’on revoit la place et le rôle de l’évaluation des apprentissages lors de la refonte des programmes. Il est en effet important de sortir d’une évaluation dégradante et non respectueuse de l’estime de soi nécessaire à la progression.

EELV demande à ce que soit remis à l’ordre du jour la notion d’éducation prioritaire et demande à ce qu’un effort soit fait à destination des publics les plus fragiles.

Parce qu’on ne changera pas de modèle de société avec une école aussi discriminante et qu’il est urgent de redonner du sens à l’éducation ainsi qu’au métier d’enseignant, nous devons prendre avec responsabilité et sérieux les résultats de cette enquête pour mener à bien une réforme qui améliore le bien-être des élèves et donc des jeunes, celui des professionnels, qui se fonde sur la coopération en lieu et place de la compétition, sur le respect et non la sélection prématurée.

Sandrine ROUSSEAU, Porte-parole
Philippe Meirieu

http://eelv.fr/2013/12/03/rapport-pisa-une-ecole-plus-juste-un-maillon-essentiel-pour-changer-la-societe/

A bas les discriminations soigneusement introduites et reproduites depuis des lustres ! Supprimons les classes prépa ! Tous aux scoubidous (écologiques) de 15 h à 16 h !

EELV a écrit:Parce qu’on ne changera pas de modèle de société avec une école aussi discriminante...

Je crois que je vais aller de ce pas réclamer des droits d'auteur aux verts...  

M'enfin ce qui me gêne un peu, c'est que si EELV reprend le concept, ça veut dire que Pauvre Yorick avait raison et qu'il est franchement fumeux.

John, il nous faudrait un smiley type "outre d'Eole", ou générateur de vent, ou "épluchage de chapelet si soigneux qu'il n'en tombe aucun grain à terre", tu vois ? Parce qu'entre GPL et EELV, je pense qu'on n'a plus besoin de phrases.
Un seul mot, peut-être ?

George... Pipeau-Langevin ?

Je ne savais pas que le Japon et la Corée du Sud avaient un système éducatif qui valorisait particulièrement l'estime de soi  

John a écrit:George... Pipeau-Langevin ?

:injuste: 

Spoiler:

Le rapport de l’OCDE dans le cadre de son Programme pour le suivi des élèves (PISA) sorti aujourd’hui est une preuve supplémentaire de l’urgence et de la nécessité à réformer en profondeur le système scolaire français. Les adaptations ne sont plus de mise lorsque nous avons une école parmi les plus reproductrices des inégalités sociales et les plus stressantes pour les élèves en difficulté.

Il est temps de prendre modèle sur la Finlande la Corée où le bonheur d'apprendre et l'épanouissement des élèves sont au centre de l'apprentissage.  

Certes, la loi sur la refondation de l’école votée l’an dernier a posé les bases d’un nouveau système scolaire plus juste, moins discriminant et la réforme des rythmes scolaires va aussi dans ce sens.

En rétablissant un rythme qui est celui évalué par PISA 2012... enfin avec deux heures de cours en moins aujourd'hui.  

Il est en effet important de sortir d’une évaluation dégradante et non respectueuse de l’estime de soi nécessaire à la progression.

Comme en Corée et tous les pays asiatiques qui cartonnent à PISA 2012 !  

Parce qu’on ne changera pas de modèle de société avec une école aussi discriminante et qu’il est urgent de redonner du sens à l’éducation ainsi qu’au métier d’enseignant, nous devons prendre avec responsabilité et sérieux les résultats de cette enquête pour mener à bien une réforme qui améliore le bien-être des élèves et donc des jeunes, celui des professionnels, qui se fonde sur la coopération en lieu et place de la compétition, sur le respect et non la sélection prématurée.

Comme en Finlande avec sa sélection drastique après l'école fondamentale et à l'entrée à l'université.

Je voudrais rappeler ici le communiqué diffusé par EELV au sujet du projet de "refondation de l'école" (je jure que ce n'est pas un fake, d'ailleurs vous pouvez trouver l'original ici) :

"Refonder l’Ecole est une œuvre de longue haleine : tout le monde en est aujourd’hui convaincu. L’Ecole française doit devenir une institution bienveillante et l’acquisition des connaissances et des compétences ne doit plus être un saut d’obstacles successifs, qui aboutit finalement à éliminer les plus éloignés de la culture dominante.

Les écologistes se réjouissent du premier pas que constitue la création des cycles tout au long de la scolarité obligatoire : la continuité et la cohérence doivent être garanties dans l’Ecole fondamentale (Ecole primaire et collège). C’est une exigence démocratique. Ils souhaitent que la refondation des programmes ne soit pas déconnectée des modalités d’évaluation des apprentissages. Les élèves doivent apprendre à travailler en groupe – à coopérer vraiment – à participer à l’évaluation de leurs apprentissages, à mener à bien des projets, tant individuels que collectifs.

Aujourd’hui, alors que les sollicitations à destination des enfants sont nombreuses et les perspectives d’avenir incertaines, les élèves ont besoin d’être mobilisés sur des enjeux forts. Les questions essentielles qui se posent à eux sont aussi celles de leurs parents. On ne s’en tirera pas en émiettant les savoirs ou en isolant les compétences, mais en donnant des capacités d’agir aux équipes pédagogiques. Eduquer à la santé, à la citoyenneté, à l’égalité entre les sexes, à l’environnement et au développement durable, à l’image, nécessitent par exemple des approches transversales, interdisciplinaires, construites tout au long de la scolarité par des enseignants dont un des objectifs devra être de coopérer pour la mission qu’ils cherchent à assurer tous les jours : l’émancipation des enfants et des jeunes."

Il faut être gentil avec les élèves et les laisser interagir en autonomie dans des ateliers développement durable dont ils évalueront eux-mêmes la réussite, dans une langue restant à déterminer puisque l'enseignement du français paraît avoir disparu du paysage.

Ca fait envie, hein ?

J'ai compris, mes formateurs à l'iufm était tous membres d'EELV, ça explique bien des choses.

"institution bienveillante" c'est l'expression utilisée hier sur Inter par la ministre: ça sent la campagne de presse à plein nez.
I

C'est une plaisanterie?? :shock: 

Vivement qu'on mette un EELV à la tête du MEN !!!!

L'estime de soi... J'en parlais justement à un de mes correspondants avant-hier soir.
Je suis convaincue que ces gens-là, il faut les battre sur leur propre terrain avec leurs propres armes.

[trémolos dans la voix] "Rendez-vous compte mon bon monsieur... Ces pauvres petits élèves rejetés par l'institution... Quelle estime d'eux-mêmes peuvent-ils concevoir lorsqu'ils se sentent ainsi rejetés de la culture commune ? Leurs maîtres savent lire, écrire et compter, ils jonglent avec les lettres, les mots, les phrases, les nombres et les opérations et laissent ces pauvres enfants se dépatouiller seuls et subir la seule loi qu'ils ont été capables de concevoir du haut de leurs faibles forces de petits enfants perdus !
Comment permettre à notre pays de se développer durablement avec des futurs citoyens qui ne savent pas comment pousse une plante, de quoi est composé l'air pur, quel est le cycle de l'eau et sa composition chimique ?
Il est urgent d'empêcher la fuite en avant ! Il est urgent de revenir aux fondamentaux dans tous les domaines. L'intelligence fait partie des énergies renouvelables. Le monde de la culture ne nous appartient pas, ce sont nos enfants qui nous le prêtent avant de le léguer eux-mêmes à nos petits-enfants.
Nous ne pouvons plus dire "Après nous, le déluge " ! Nous devons redevenir les passeurs qui transmettent leur respect de la Terre où nous vivons aux générations futures et elles retrouveront d'elles-mêmes l'estimes d'elles-mêmes que nous leur avons fait perdre en les laissant se complaire dans l'atmosphère polluée du monde de la consommation passive de plaisirs immédiats confectionnés à bas coût."

J'ai entendu aussi hier Thélot dire que Pisa n'évaluait "que" les connaissances alors que notre système lui enseignait non pas seulement des savoirs mais du savoir-vivre ensemble.
:lol!: 
Tous ces  experts avaugles ne sont même pas capables de voir que tout ce que réussit notre système de "care" (...) sans aucune contrainte c'est d'exalter au contraire les violences scolaires:
violence de gamins paumés qui passent de classe en classe sans jamais être arrêtés et qui ne comprennent goutte à ce qu'on essaye de leur enseigner
violences des élèves faibles mélangés aux élèves plus brillants qu'ils tentent d'humilier et de harceler (car c'est dans ce sens-là l'humiliation aujourd'hui, et non l'inverse)
violence de bacheliers incapables de poursuivre des études supérieures et qui errent de fac en bts sans jamais trouver études à leur mesure
violences de gamins habitués à ne rien foutre et qui ne supportent même plus en stage les contraintes horaires etc etc.

En fait tous ces gens-là ne raisonnent qu'à partir des zep du 93, et non pas par réelle bienveillance mais par peur que ça leur pète à la figure. Démagos et non démocrates.
Et ce faisant ils détruisent tout le système à travers toutes la France: je suis dans un secteur où il n'y a que des jeunes français de souche et de racine, milieu social homogène, et le système ne fonctionne pas, il sombre. Rien à voir avec les origines sociales, tout à voir avec les structures et les programmes.


Double-casquette, tu as tout dit !

j'ai fait passer un test pour évaluer l'estime d'eux-mêmes et le niveau d'anxiété de mes élèves ces derniers jours (obligatoire dans toute l'école).
Je peux vous dire que d'après leurs réponses ils sont quasiment tous (sauf quelques très bons élèves) persuadés qu'ils savent tout faire, qu'ils réussissent tout et très contents d'être eux-mêmes.
Interprétation personnelle : mes élèves ont environ 7 ans et sont très confiants, trop parfois, ils ne se rendent pas vraiment compte qu'ils ont encore des choses à apprendre.
Interprétation alternative: les pauvres, ils avaient trop peur d'être jugés s'ils répondaient sincèrement, ils doivent vraiment avoir une piètre estime d'eux-mêmes et une profonde angoisse liée à l'école.

phi a écrit:j'ai fait passer un test pour évaluer l'estime d'eux-mêmes et le niveau d'anxiété de mes élèves ces derniers jours (obligatoire dans toute l'école).

Diantre, ça existe, ce genre de test ?  

Oui, il faut évaluer notre projet d'école sur 2 ans, on devra faire repasser exactement le même test dans quelques temps pour montrer que nos chérubins ont progressé en anxiété et en estime d'eux-mêmes.

Celadon a écrit:A bas les discriminations soigneusement introduites et reproduites depuis des lustres ! Supprimons les classes prépa ! Tous aux scoubidous (écologiques)  de 15 h à 16 h !

Ça s'appelle le macramé, non ?

phi a écrit:Oui, il faut évaluer notre projet d'école sur 2 ans, on devra faire repasser exactement le même test dans quelques temps pour montrer que nos chérubins ont progressé en anxiété et en estime d'eux-mêmes.

Chez moi, c'est ce genre de choses qui me semble être le cœur du problème. Sous la pression, entre autres, de la hiérarchie, tout le monde finit par être contraint de consacrer beaucoup de temps, d'énergie, d'attention à des machins périphériques qui pourraient avoir leur intérêt, mais qui, mis au centre, finissent par nous empêcher de travailler et par monopoliser le discours. Lecture, grammaire, calcul, entre autres exemples, finissent par apparaître comme accessoires, en tout cas indignes d'être au cœur des préoccupations et des débats. Je trouve ça dingo.

  Henriette ! Il y a si longtemps que je n'en ai pas fait, que j'en ai même oublié le nom !

C'est pas faux a écrit:

phi a écrit:Oui, il faut évaluer notre projet d'école sur 2 ans, on devra faire repasser exactement le même test dans quelques temps pour montrer que nos chérubins ont progressé en anxiété et en estime d'eux-mêmes.

Chez moi, c'est ce genre de choses qui me semble être le cœur du problème. Sous la pression, entre autres, de la hiérarchie, tout le monde finit par être contraint de consacrer beaucoup de temps, d'énergie, d'attention à des machins périphériques qui pourraient avoir leur intérêt, mais qui, mis au centre, finissent par nous empêcher de travailler et par monopoliser le discours. Lecture, grammaire, calcul, entre autres exemples, finissent par apparaître comme accessoires, en tout cas indignes d'être au cœur des préoccupations et des débats. Je trouve ça dingo.

Nous sommes d'accord.

Les élèves sont stressés? oui, les bons élèves sont aujourd'hui stressés, parce que
1-ils subissent la pression des autres qui se moquent d'eux (car réussir est devenu honteux à l'école)
2-parce qu'ils sont assez intelligents pour comprendre que le système n'a plus de sens ni de tête, que même un bon élève peut finir sur le carreau en ne choisissant pas la bonne filière au bon moment (et les options à choisir varient totalement d'un établissement à l'autre, d'un endroit à l'autre), il n'y a plus de filière d'élite lisible, justement: résultats les bons élèves des milieux modestes ne savent plus ce qu'il faut faire, seuls se débrouillent ceux dont les parents sont très avisés.
Alors oui, il y a du stress, mais tout ce que l'on envisage pour soi-disant le supprimer va dans le sens de l'accroître, considérablement.

Au sujet de ton point 1, Iphigénie, que disent les élèves du classement Pisa ?

D'accord avec C'est pas faux et iphigénie.