- JohnMédiateur
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Quel "genre" de monde se prépare pour nos enfants?
Publié le 29/11/2013
Une opinion de Jean-Benoit Casterman (éducateur), Bénédicte Gillis (fondatrice du mouvement "Respect Youth Love"), Anne Schaub-Thomas (psychothérapeute) et Jean-Pierre Vandenschrick (ancien directeur d'école secondaire).
Il y a plus de 60 ans, nos grands-pères se lavaient «en chemise », dans leurs salles de bains pourtant bien fermées à clef. Enfants, nous pouvions voir des femmes très blondes et presque nues étalées sur les grands panneaux publicitaires du chemin de l’école. Depuis peu, les hommes figurent aussi sur les affiches. Ce doit être un effet collatéral de la parité.
Corps caché, corps revendiqué, notre rapport au corps varie selon les époques. Difficile d’être bien dans sa peau, à l’aise avec ce corps qui nous sert, qui nous encombre parfois, bref qui nous révèle. Aujourd’hui, nombreux sont les adultes qui courent les formations coûteuses pour être « en harmonie avec soi-même ». Le rapport au corps et à l’identité sexuée est devenu trouble et mouvant. « Oublie le corps avec lequel tu es né et comporte-toi selon ce que tu veux être », clament certains. Ils utilisent de façon idéologique le concept de « genre » ou « gender ». Un concept qui a plusieurs sens : les universitaires le définissent comme une construction culturelle de la dimension sexuée, différenciée de sa réalité concrète et biologique.
Il est indéniable que la dimension sociale de la sexualité existe. Il est important de s’interroger sur les vieux réflexes qui, bêtement parfois, imposent à un homme de planter un clou tandis qu’une femme plantera un géranium. Il est tout aussi essentiel de promouvoir sans relâche la dignité de chacun. La personne humaine ne se réduit pas à un sexe, ni à un comportement.
Une confusion habile
Cependant, les militants les plus radicaux entretiennent une confusion habile avec le sens premier du mot « genre ». Pour eux, il devient vecteur d’une idéologie : chacun doit se définir librement, sans tenir aucun compte de sa réalité biologique d’homme ou de femme. Manière d’affirmer une liberté individuelle totale qui prend sa revanche sur la nature et sur l’histoire : une femme n’aura plus à subir la « fatalité » de vivre comme femme si elle peut plutôt décider de se penser comme homo-, bi-, trans-, inter- ou hétéro-sexuelle. Cette libération illusoire, par un tour de passe-passe du langage, révèle en fait une nouvelle conception de la personne humaine. Pour paraphraser Simone de Beauvoir : « Puisqu’on ne naît pas femme, il n’est plus obligatoire de choisir de le devenir. »
L’idée est moderne, si simple : elle séduit ! Elle fait table rase d’une nature qui nous contraint, qui nous rappelle constamment que nous sommes nés un jour avec une identité propre, unique et sexuée. Elle jette aux oubliettes les constructions sociales dans lesquelles nous avons grandi : ces conventions ne cantonnaient-elles pas chacun à un rôle défini, limité par son sexe à la naissance ?
Déjà chez nous, dans des crèches 0-3 ans, des formations nouvelles invitent à dépasser les stéréotypes traditionnels garçon/fille. En France, on écarte les « Petit Ours Brun » dans lesquels des modèles familiaux traditionnels père-mère-enfant sont mis en histoire au profit d’albums comme « Papa porte une jupe ». A l’école en Belgique, le cours d’éducation sexuelle interpelle les enfants : tous les comportements (homosexuel, hétérosexuel, bisexuel…) sont présentés sur le même plan ; pourquoi faudrait-il choisir ? Des associations, imprégnées par la pensée de groupes LGBT1 aussi actifs que minoritaires, rencontrent les élèves de collège. Au cœur de la période fragile de l’adolescence, les jeunes reçoivent un discours qui échappe aux parents, premiers responsables de leurs enfants, et aux équipes enseignantes. Ces militants radicaux du « gender », au nom de la non-discrimination, banalisent le choix d’un comportement sexuel comme s’il était indifférent, et encouragent les jeunes à tester des expériences transgressives. Un jeune homme de 15 ans, déboussolé par de tels propos, se lançait il y a quelques temps dans une expérience homosexuelle. Il confiait le mois dernier à un animateur : « Je vis l’homosexualité, et je n’arriverai plus à m’en sortir. Pourtant, ce dont j’aurais rêvé plus tard, c’est de me marier avec la femme que j’aime et de devenir papa. ».
A tout mettre sur le même plan et à multiplier les choix possibles, c’est la confusion qui s’installe. On oublie que l’hétérosexualité n’est pas un comportement parmi d’autres, mais bien l’expression d’une rencontre dans la différence des sexes, qui seule ouvrira un jour à la vie et à l’enfant. Une dimension humaine exceptionnelle, celle qui crée la famille humaine, qui ne peut pas être occultée sans manquer gravement à ce que nous devons aux générations qui viennent après nous.
En Europe, les législations nationales assimilent progressivement cette nouvelle pensée : le congé maternité est réduit au profit du congé parental, les mots de « père » et « mère » disparaissent des documents administratifs. En Suède, pays moteur dans la promotion du concept de « genre », un pronom neutre a été créé. Utilisé à l’adresse des tout jeunes enfants, il donne l’illusion de gommer une identité sexuée originelle considérée comme un fardeau encombrant.
Dans un désir irrépressible d’atteindre l’égalité et la liberté absolues, nos sociétés occidentales deviennent impératives. Les institutions européennes font caisse de résonnance, entraînées par des lobbys actifs et largement subventionnés. On en arrive à écouter des demandes folles : « je suis un homme et je voudrais attendre un enfant, pourquoi n’en aurais-je pas le droit, comme une femme ? ». Dans son zèle, l’ONU conditionne ses aides au développement à l’adhésion à ces principes érigés en « nouveaux Droits de l’Homme » par des experts militants.
Jusqu’où irons-nous dans cette course effrénée sans ligne d’arrivée?
La pensée radicale du « gender » nous confond avec des avatars, des personnages virtuels, capables d’endosser les identités multiples de nos choix, déconnectées d’un projet de vie. Pourtant, plus de 86% des jeunes européens entre 20 et 30 ans rappelaient dans une enquête CEGOS d’octobre 2012 que leur priorité restait la vie de famille, lieu où se construit l’identité et où se transmet la vie.
La plupart d’entre nous sommes à la recherche d’une harmonie corps-cœur-comportement-projet de vie, que, sans doute, aucun âge dans l’histoire du monde n’a encore véritablement trouvée. Ne nous laissons pas abuser aujourd’hui par une idéologie qui occulte ce que nous sommes. L’idée d’un monde meilleur où chacun pourrait se définir lui-même hors de toute réalité est un leurre. A s’échapper du réel, l’Homme se perd ! La réalité corporelle de l’homme et de la femme est un facteur essentiel de l’identité. Elle leur permet de grandir dans un terreau relationnel de riche complémentarité. Préservons le sens de ces vérités objectives qui structurent les personnes et les sociétés.
Jean-Benoît Casterman, éducateur, auteur de « Pour réussir ta vie sentimentale et sexuelle » EDB,
Bénédicte Gillis, animatrice EVRAS, fondatrice du mouvement « Respect Youth Love »,
Anne Schaub-Thomas, Psychothérapeute analytique, sensibilisée à la systémique familiale et aux mémoires traumatiques touchant à la filiation,
Jean-Pierre Vandenschrick, ancien directeur d’école secondaire.
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- gelsomina31Grand Maître
C'est quoi ce gloubi-boulga?
Pour répondre à la question posée, on prépare à nos enfant un monde où ils n'auront pas à rentrer dans les moules qui les rendent malheureux, un monde qui n'est pas illusoirement noir ou blanc (homme macho contre femme amazone) mais plein de nuances.
Pour répondre à la question posée, on prépare à nos enfant un monde où ils n'auront pas à rentrer dans les moules qui les rendent malheureux, un monde qui n'est pas illusoirement noir ou blanc (homme macho contre femme amazone) mais plein de nuances.
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- abricotedapiExpert spécialisé
Où est le problème ?A l’école en Belgique, le cours d’éducation sexuelle interpelle les enfants : tous les comportements (homosexuel, hétérosexuel, bisexuel…) sont présentés sur le même plan
Quel choix ?Ces militants radicaux du « gender », au nom de la non-discrimination, banalisent le choix d’un comportement sexuel
Quel blabla...On oublie que l’hétérosexualité n’est pas un comportement parmi d’autres, mais bien l’expression d’une rencontre dans la différence des sexes, qui seule ouvrira un jour à la vie et à l’enfant. Une dimension humaine exceptionnelle, celle qui crée la famille humaine, qui ne peut pas être occultée sans manquer gravement à ce que nous devons aux générations qui viennent après nous.
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2023-2024 (TZR) AFA : 2 classes de 6e (PP 6e)
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- Mike92Niveau 10
C'est quoi, ces peurs qu'il éprouve ? ses angoisses indéfinissables de ne pas être ce qu'il croyait devenir quand il fit le choix d'être autre ? Comme si la pub ou un manuel faisait changer nos tendances profondes !! En revanche, si on arrive à comprendre que les gens ont le droit d'exister en étant différents, on aura avancé pour la compréhension d'autrui.. et le non-rejet.
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Fais bon accueil aux étrangers, car toi aussi, tu seras un étranger. (Roger Ikor)
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- VudiciFidèle du forum
Ça vient de La Libre... :|
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Front de Libération des Lichens Injustement Massacrés
- verdurinHabitué du forum
J'aime beaucoup ça :
Ce « genre » de penseurs réinvente l'histoire à chaque texte.
J'imagine qu'ils ont une connexion directe avec un dieu qui leur donne la réalité sous forme de révélation.
Mais, ils feraient sans doute bien de se préoccuper de la réalité que vivent les autres.
Il y a moins de soixante ans, si je me souviens de mon enfance, il n'y avait pas beaucoup de salles de bains. En tout cas pas chez moi, et je suis d'une famille plutôt aisée. Je me souviens de l'installation de la salle de bains chez mes parents, j'avais huit ans.Il y a plus de 60 ans, nos grands-pères se lavaient «en chemise », dans leurs salles de bains pourtant bien fermées à clef.
Ce « genre » de penseurs réinvente l'histoire à chaque texte.
J'imagine qu'ils ont une connexion directe avec un dieu qui leur donne la réalité sous forme de révélation.
Mais, ils feraient sans doute bien de se préoccuper de la réalité que vivent les autres.
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Contre la bêtise, les dieux eux mêmes luttent en vain.
Ni centidieux, ni centimètres.
- Bruno FlorentinNiveau 3
Pffffff ...
Vivement le retour au fichage des homosexuels par les préfectures de police (jusqu'en juin 1981, en France) ! Vivement qu'on considère à nouveau l'homosexualité comme un délit (avant la loi du 27 juillet 1982, en France) ! Et, tant qu'on y est, vivement le retour à la situation d'avant le 17 mai 1990 avec la réinscription par l'OMS de l'homosexualité sur la liste des maladies mentales !L’idée est moderne, si simple : elle séduit ! Elle fait table rase d’une nature qui nous contraint, qui nous rappelle constamment que nous sommes nés un jour avec une identité propre, unique et sexuée. Elle jette aux oubliettes les constructions sociales dans lesquelles nous avons grandi : ces conventions ne cantonnaient-elles pas chacun à un rôle défini, limité par son sexe à la naissance ?
- titeprofExpert
je savais que je n'aurais pas dû ouvrir ce post...
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[center]Je suis comme le ciel, rien ne s'accroche à moi (mantra)
- Mike92Niveau 10
Une théorie ne change rien au réel, et la nature ne nous contraint pas, elle nous donne la joie du sexe, l'élan vers l'autre !Elle fait table rase d’une nature qui nous contraint, qui nous rappelle constamment que nous sommes nés un jour avec une identité propre, unique et sexuée
L'identité psychique, c'est autre chose, c'est un mélange d'inné et d'acquis, on est dans le subtil, l'équilibre toujours fragile entre des pulsions (au sens large) contradictoires : aimer, être aimé, s'imposer ou subir, se singulariser ou s'assimiler au groupe, laisser s'exprimer sa composante féminine pour un homme, masculine pour une femme... C'est cela la vie, et ce n'est pas toujours facile, alors, au moins, arrêtons de stigmatiser ceux ou celles qui ne marchent pas au son du tambour...
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- MoonchildSage
Je suis surpris que cela n'ait pas fait réagir Cripure.En France, on écarte les « Petit Ours Brun »
- OsmieSage
Super ! Comme c'est riche, le couple vu comme cela ! Ça donne envie ! Et la rencontre dans la différence des cerveaux, alors ?abricotedapi a écrit:Où est le problème ?A l’école en Belgique, le cours d’éducation sexuelle interpelle les enfants : tous les comportements (homosexuel, hétérosexuel, bisexuel…) sont présentés sur le même plan
Quel choix ?Ces militants radicaux du « gender », au nom de la non-discrimination, banalisent le choix d’un comportement sexuel
Quel blabla...On oublie que l’hétérosexualité n’est pas un comportement parmi d’autres, mais bien l’expression d’une rencontre dans la différence des sexes, qui seule ouvrira un jour à la vie et à l’enfant. Une dimension humaine exceptionnelle, celle qui crée la famille humaine, qui ne peut pas être occultée sans manquer gravement à ce que nous devons aux générations qui viennent après nous.
- OsmieSage
Rien n'est jamais acquis, juste des parenthèses pour souffler...Bruno Florentin a écrit:Pffffff ...
Vivement le retour au fichage des homosexuels par les préfectures de police (jusqu'en juin 1981, en France) ! Vivement qu'on considère à nouveau l'homosexualité comme un délit (avant la loi du 27 juillet 1982, en France) ! Et, tant qu'on y est, vivement le retour à la situation d'avant le 17 mai 1990 avec la réinscription par l'OMS de l'homosexualité sur la liste des maladies mentales !L’idée est moderne, si simple : elle séduit ! Elle fait table rase d’une nature qui nous contraint, qui nous rappelle constamment que nous sommes nés un jour avec une identité propre, unique et sexuée. Elle jette aux oubliettes les constructions sociales dans lesquelles nous avons grandi : ces conventions ne cantonnaient-elles pas chacun à un rôle défini, limité par son sexe à la naissance ?
Idem pour le droit à l'avortement dans le monde.
- verdurinHabitué du forum
En fait ces gens sont au mieux des idiots incultes, au pire des menteurs.
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Contre la bêtise, les dieux eux mêmes luttent en vain.
Ni centidieux, ni centimètres.
- Italie : les associations familiales conservatrices protestent contre... la théorie du genre à l'école.
- Ecoles, bibliothèques... - "Théorie du genre" : délire et délation vont bon train.
- Journée de retrait de l'école contre la "théorie du genre".
- Bronca de l'enseignement catholique contre la mention de l'homosexualité dans les manuels scolaires de première : "tous les possibles ne sont pas équivalents".
- La Manif pour tous annonce vouloir lutter contre la théorie du genre à l'école en 2013-2014.
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