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Leclochard
Empereur

PISA 2012 : baisse des performances des élèves de 15 ans en culture mathématique et augmentation des inégalités scolaires en France - Page 8 Empty Re: PISA 2012 : baisse des performances des élèves de 15 ans en culture mathématique et augmentation des inégalités scolaires en France

par Leclochard Sam 14 Déc 2013, 18:58
PauvreYorick a écrit:
neomath a écrit:
elena3 a écrit:
Parce que les inégalités sociales, immobilières et territoriales ont explosé. C'est pas compliqué.
Voilà. Tout est dit.  PISA 2012 : baisse des performances des élèves de 15 ans en culture mathématique et augmentation des inégalités scolaires en France - Page 8 2252222100 
Et la réponse à la question subsidiaire : mais pourquoi les médias et les politiques veulent ils absolument faire porter le chapeau à l'école en général et aux profs en particulier ? C'est : parce que sinon il faudrait aborder la question du partage des richesses,sujet qui fâche par exellence.
Est-ce que cela veut dire que vous jugez que la question du caractère «plus ou moins démocratique» des différentes méthodes d'apprentissage de la lecture et du calcul est en grande partie dérisoire?

C'est dans le système scolaire qu'une partie de l'explication se trouve forcément. il ne s'agit pas d'accuser tel ou tel individu mais c'est se tromper de sujet que de dire que ce sont les inégalités de richesses qui expliquent l'échec du primaire et du secondaire. Je pense plus volontiers que les inégalités de capital culturel pèsent plus lourd.
wanax
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PISA 2012 : baisse des performances des élèves de 15 ans en culture mathématique et augmentation des inégalités scolaires en France - Page 8 Empty Re: PISA 2012 : baisse des performances des élèves de 15 ans en culture mathématique et augmentation des inégalités scolaires en France

par wanax Sam 14 Déc 2013, 21:20
adelaideaugusta a écrit:L’école constructiviste de dentisterie permet aux élèves de découvrir leurs propres procédures de traitement du canal radiculaire.

LYON

À l’école de médecine dentaire privée, on ne trouvera ni cotons tiges à l’ancienne ni schémas parodontaux comme on les appelle, ni même des amalgames. C’est parce que, dans cette institution d’apprentissage alternatif, les étudiants sont encouragés à rompre avec la tradition médicale et à découvrir leurs propres procédures.

« Chez nous, nous croyons que la dentisterie n’est pas que la pratique médicale qui traite les troubles de la dent et de la gencive, c’est plus que ça » déclare le directeur de l’école, le Dr Hubert Benoît, aux journalistes. « Il s’agit de favoriser la créativité, la promotion de l’expression de soi et l’individualité. Il s’agit de regarder une pulpe pourrie et d’en tirer ses propres conclusions. »

« En fait, ici la dentisterie c’est tout ce que nos étudiants veulent en faire » poursuit-il.

Fondée en 1991 et conçue d’après les méthodes d’enseignement développées d’abord par le grand pédagogue Philippe Reimieu, l’école propose un cycle de trois ans offre une approche fraîche et innovante de l’apprentissage qu’on trouve rarement dans les écoles plus classiques de dentisterie.

Les enseignants ou “facilitateurs itinérants dentaires”, comme ils préfèrent qu’on les appelle, peuvent être difficiles à repérer dans l’école : ils choisissent souvent de rester à l’écart de leurs étudiants curieux et ne font que de légères suggestions par exemple sur la façon dont un plancher radiculaire infecté doit être drainé.

« Lors du traitement d’un canal radiculaire, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise méthode » déclare la formatrice Vanessa Perrin qui ajoute qu’elle n’enseigne pas à ses étudiants comment traiter un nerf enflammé mais les conduit plutôt vers une bouche ouverte et prend ensuite du recul. « Bien sûr, nous pourrions dire à nos étudiants : “Ici l’émail est complètement érodé et doit être traité immédiatement.” Mais ce qui est plus satisfaisant, ce qui est plus dynamique, c’est de simplement laisser lentement se développer chez l’étudiant une “impression” de la raison pour laquelle un patient est en train de hurler. »

« Nous essayons d’encourager nos étudiants à travailler avec leurs patients afin de déterminer une solution à leur situation-problème » ajoute Perrin. « C’est une des nombreuses raisons pour lesquelles nous ne croyons pas à l’utilisation de l’anesthésie pendant les procédures chirurgicales. »

Selon ses administrateurs, l’école de médecine dentaire s’efforce de présenter une alternative à la structure dogmatique des autres écoles. En plus d’être libres de définir leur propre programme d’études, les étudiants de l’établissement privé peuvent prendre une pause pendant les opérations longues et compliquées s’ils s’ennuient ou ne se sentent pas inspirés.

L’atmosphère de tradition confinée et antiseptique est absente même des salles de classe qui sont des environnements reposants et qui sont parfois remplies de confortables canapés rembourrés plutôt que de chaises de dentistes.

« Si un étudiant est en train d’installer une couronne et sent à mi-parcours qu’il se sentirait mieux s’il faisait un implant dentaire, ici il peut le faire » dit le professeur Marcel Rufeau qui déclare qu’il voit le cabinet du dentiste comme un lieu d’exploration et d’expression et non comme un lieu de règles fixes. « Ici, ça n’existe pas, les gens qui “forent distraitement jusqu’à la gencive inférieure” ou qui “retirent par erreur la mauvaise incisive latérale maxillaire supérieure.”

Les récents diplômés de la petite école indépendante sont d’accord : « Grâce à mes professeurs, je sens que je peux relever n’importe quel défi professionnel qui se présente », déclare le Dr Kevin Dugenou alors qu’une seringue remplie de Novocaïne coule lentement dans le fond de la gorge d’un patient vers ses poumons. « Ou, à tout le moins, je peux accepter que ce n’est pas la fin du monde si je n’y arrive pas. "
C'est excellent, et à moins que tu ne t'y opposes, je crois bien que je vais l'afficher dans mon lycée.

"c’est de simplement laisser lentement se développer chez l’étudiant une “impression” de la raison pour laquelle un patient est en train de hurler. "  :lol:
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Bruno Florentin
Niveau 3

PISA 2012 : baisse des performances des élèves de 15 ans en culture mathématique et augmentation des inégalités scolaires en France - Page 8 Empty Re: PISA 2012 : baisse des performances des élèves de 15 ans en culture mathématique et augmentation des inégalités scolaires en France

par Bruno Florentin Dim 15 Déc 2013, 08:50
Igniatius a écrit:Tu es décidément infatigable : je ne sais quelle névrose personnelle (petite taille ? taillé comme une ablette ? potentiel littéraire non reconnu à sa juste valeur ? que sais-je encore ?...) tu as besoin de masquer par ton agressivité vaguement prétentieuse, mais j'imagine que chacun nécessite un moteur pour avancer. [...] Tes affirmations péremptoires sur les stats ne laissent pas augurer d'une grande rigueur intellectuelle, mais bon, je ne te fais pas de mauvais procès.
Enfin, je te signale que tu ne m'as pas contredit sur ce fil : tu t'es contenté d'affirmer avec violence, puis, lorsque tu as été débouté par mes arguments étayés, tu as préféré tenter de montrer du doigt en disant "Oh ! on comprend rien à c'qu'y dit". J'espère qu'en classe, tu enseignes une autre conception de l'argumentation.
C'est sans doute efficace quand on est dans la cour du collège, mais sur un forum, les écrits restent, et quelques personnes qui nous lisent semblent aptes à analyser la qualité d'un texte. Je ne sais pas combien de temps encore tu continueras à t'enfoncer dans le ridicule tout en tentant vaguement de faire croire que tu as compris un truc assez inédit (mais quoi ? )
Il aura tout essayé pour masquer son incapacité à argumenter sur le fond des problèmes que j'ai évoqués ! Dernières tentatives en date : la psychologie de caniveau et le psittacisme ! Mais last but not least et j'attends la prochaine avec impatience.

neomath a écrit:
elena3 a écrit:
Top-glamour a écrit:bon je n'ai pas lu les pages 3 à 8 mais sérieusement : comment expliquer que la France ait vu se creuser l'inégalitarisme de son système scolaire ?
Parce que les inégalités sociales, immobilières et territoriales ont explosé. C'est pas compliqué.
Voilà. Tout est dit. PISA 2012 : baisse des performances des élèves de 15 ans en culture mathématique et augmentation des inégalités scolaires en France - Page 8 2252222100
Et la réponse à la question subsidiaire : mais pourquoi les médias et les politiques veulent ils absolument faire porter le chapeau à l'école en général et aux profs en particulier ? C'est : parce que sinon il faudrait aborder la question du partage des richesses,sujet qui fâche par exellence.
Je constate néanmoins qu'il y, sur ce forum, quelques contributeurs dotés de conscience politique (désolé pour le pléonasme : je serais, personnellement, tenté de dire "conscience" tout court) et qui ont compris que, loin des slogans lénifiants qui exaltent une soi-disant "réussite pour tous", la véritable fonction de l'école est, comme Pierre Bourdieu (entre autres) l'avait déjà fait remarquer, de perpétuer un ordre social inégalitaire à travers l'inculcation d'habitus qui, en chacun des agents qui y participent, justifie en les naturalisant des dispositions tenues pour discriminantes, à commencer par les dispositions à la lecture, à l'écriture et au raisonnement mathématique. Ce qui, dans PISA 2012, dans une certaine mesure, dépasse (voire corrige) l'analyse de Bourdieu, c'est le constat que l'efficacité reproductive d'une institution scolaire inégalitaire atteint une limite lorsque les inégalités sociales dépassent un certain niveau. En clair, l'école ne parvient plus, au-delà de cette limite, à jouer son rôle de "démon de Maxwell", mais, au lieu de produire du lien social (inégalitaire) commence, carrément, à fabriquer du désordre social.

Cela dit, ne rêvons pas : comme le montre la teneur des posts qui suivent ceux que j'ai cités, les quelques collègues conscients de ce type d'enjeu ont, rapidement, été mis sous l'éteignoir du bavardage de salon par ceux que Paul Nizan nomme les "Chiens de Garde" de l'ordre établi. En termes bourdieusiens : chassez (statistiquement) l'habitus, il revient au galop !
e-Wanderer
e-Wanderer
Grand sage

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par e-Wanderer Dim 15 Déc 2013, 09:49
Et c'est John le chef du complot ? Damned...
Luigi_B
Luigi_B
Grand Maître

PISA 2012 : baisse des performances des élèves de 15 ans en culture mathématique et augmentation des inégalités scolaires en France - Page 8 Empty Re: PISA 2012 : baisse des performances des élèves de 15 ans en culture mathématique et augmentation des inégalités scolaires en France

par Luigi_B Dim 15 Déc 2013, 10:14
Pour la France "championne des inégalités scolaires" (titres de "Libération" et du "Monde"), c'est de toute façon une affirmation bien peu scientifique puisqu'il n'y a aucun pays, parmi les premiers du classement PISA 2012, qui intègre démocratiquement tous ses enfants dans le secondaire comme fait la France, à l'exception du Japon et de l'Irlande. Pour donner un exemple Hong-Kong, 3e du classement, a plus d'un quart d'enfants non scolarisés dans le secondaire. Même la Finlande, cet eldorado pédagogique, ne scolarise que 93,4% de ses enfants dans le secondaire. Shanghai, premier du classement,ne renseigne même pas cette donnée dans les statistiques de la Banque mondiale.

Il ne s'agit pas de nier les inégalités qui s'accroissent en France, mais de les replacer dans une perspective plus juste et ne pas faire croire que Hong-Kong ou d'autres ont des systèmes plus égalitaires que le nôtre. Notre système est inégalitaire mais il a le mérite de la transparence et de la démocratisation.

D'une certaine manière on peut dire, que seuls parmi tous les autres, nous avons démocratisé l'échec scolaire.  araignée 

Cf "Dernière livraison de PISA".

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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
JPhMM
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par JPhMM Dim 15 Déc 2013, 10:22
Loreleii a écrit:Il me semble inutile de répondre à BF : il a toujours raison et nous sommes des imbéciles.
Voilà, que les choses soient claires.
Tu as oublié : toute personne qui n'est pas d'accord avec lui est soupçonnée de ne pas avoir de conscience et d'être un suppôt de l'ordre établi qu'il est pas beau. Que les gens sont méchants, quand même.

_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke

Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
Igniatius
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par Igniatius Dim 15 Déc 2013, 11:28
Bruno Florentin a écrit:
Je constate néanmoins qu'il y, sur ce forum, quelques contributeurs dotés de conscience politique (désolé pour le pléonasme : je serais, personnellement, tenté de dire "conscience" tout court) et qui ont compris que, loin des slogans lénifiants qui exaltent une soi-disant "réussite pour tous", la véritable fonction de l'école est, comme Pierre Bourdieu (entre autres) l'avait déjà fait remarquer, de perpétuer un ordre social inégalitaire à travers l'inculcation d'habitus qui, en chacun des agents qui y participent, justifie en les naturalisant des dispositions tenues pour discriminantes, à commencer par les dispositions à la lecture, à l'écriture et au raisonnement mathématique. Ce qui, dans PISA 2012, dans une certaine mesure, dépasse (voire corrige) l'analyse de Bourdieu, c'est le constat que l'efficacité reproductive d'une institution scolaire inégalitaire atteint une limite lorsque les inégalités sociales dépassent un certain niveau. En clair, l'école ne parvient plus, au-delà de cette limite, à jouer son rôle de "démon de Maxwell", mais, au lieu de produire du lien social (inégalitaire) commence, carrément, à fabriquer du désordre social.

Cela dit, ne rêvons pas : comme le montre la teneur des posts qui suivent ceux que j'ai cités, les quelques collègues conscients de ce type d'enjeu ont, rapidement, été mis sous l'éteignoir du bavardage de salon par ceux que Paul Nizan nomme les "Chiens de Garde" de l'ordre établi. En termes bourdieusiens : chassez (statistiquement) l'habitus, il revient au galop !

Victoire !
Enfin un post avec une idée dedans !
Bon, c'est une idée assez originale pour un étudiant moyen de L1 socio mais ici, je crois que nous sommes quelques-uns à avoir entendu parler de Bourdieu et de la perpétuation d'un ordre établi.
Je te propose 3 axes pour éventuellement développer une pensée qui ne soit pas emplie de poncifs connus même des journalistes éducation du Monde et de Libé :
1. Puisque l'école sous sa forme actuelle ne sert qu'à maintenir l'ordre inégalitaire établi, par quoi la remplacer ? Que doit-elle enseigner ? Comment doit-elle former ?
2. Comment vis-tu les contradictions de ta propre personne, chien de garde de fait du système par ta fonction, mais pleinement conscient de ta supériorité du rôle normatif de l'école ? Autrement dit, tu fais quoi au quotidien à part japper sur un forum ?
3. Quelle est ta position sur le fait que l'application d'idées inspirées par l'héritage de Bourdieu (sans doute par d'anciens étudiants de L1 d'ailleurs qui, à ton instar, ont dû se contenter d'un résumé de la pensée du Pierre) à l'école depuis 30 ans ont conduit à l'effondrement du système et à une reproduction accrue des inégalités dénoncées dans Les Héritiers ?

Quelque part, j'ai l'impression que si tu n'apprécies guère les "posts qui suivent ceux que tu as cités" c'est parce qu'ils émettent de vertes critiques envers les pédagos en général : une piste de réponse au point 3 ?
Sortiras-tu du bois en réduisant finalement tes éructations agressives à la banalité de l'admiration naïve pour Meirieu, trait commun de tous ceux qui maîtrisent mal la logique cause/conséquence ?


Une question subsidiaire si tu t'ennuies : pourquoi tant de haine pour le français et les maths ?
Tes textes pourtant dignes d'un élève de 1L qui vient de découvrir plein de nouveaux mots et s'exprime dans un style un peu pompier, et ta compréhension fine des statistiques, ne semblent pourtant montrer aucun ressentiment lié à un échec personnel.

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User19866
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PISA 2012 : baisse des performances des élèves de 15 ans en culture mathématique et augmentation des inégalités scolaires en France - Page 8 Empty Re: PISA 2012 : baisse des performances des élèves de 15 ans en culture mathématique et augmentation des inégalités scolaires en France

par User19866 Dim 15 Déc 2013, 12:28
Je ne suis pas modo, mais Ignatius et Bruno Florentin, vous dites des choses intéressantes l'un et l'autre, mais lire vos posts m'est un peu pénible en raison de leur agressivité respective. (En toute honnêteté, et pour élever le débat, il faut avouer que c'est Bruno Florentin qui a commencé.  pingouin )

Sinon, je discutais de tout cela avec un proche, ancien très mauvais élève passé il y a fort longtemps par des classes dans lesquelles on entendait des mouches voler, et qui s'en est sorti autrement. Il m'a dit qu'à son avis, le retour à une transmission verticale des connaissances, le retour de l'autorité du maître, etc. n'arrangerait pas grand chose : lui a connu ce système et qu'il ne lui a pas été profitable. De son point de vue, ce sont bien les méthodes pédagogiques qu'il faut changer. Actuellement, l'école est un ensemble d'anciens bons élèves enseignant à et pour de bons élèves. A son avis, il faudrait intégrer à l'école d'anciens mauvais élèves, qui pourraient expliquer différemment aux mauvais élèves, et d'une façon d'autant plus profitable que ces instructeurs sont passés par les difficultés des élèves.

Ca n'est qu'un témoignage ponctuel mais je l'ai trouvé intéressant.
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elena3
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par elena3 Dim 15 Déc 2013, 12:32
A son avis, il faudrait intégrer à l'école d'anciens mauvais élèves, qui pourraient expliquer différemment aux mauvais élèves, et d'une façon d'autant plus profitable que ces instructeurs sont passés par les difficultés des élèves.

Bon, c'est un avis comme un autre... Suspect calimero Tu fais un concours spécial cancres ?
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elena3
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par elena3 Dim 15 Déc 2013, 12:36
J'ai la solution!  professeur Tu confies les maths aux profs de lettres et vice versa ! sorciere2 
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par PabloPE Dim 15 Déc 2013, 12:44
elena3 a écrit:J'ai la solution!  professeur Tu confies les maths aux profs de lettres et vice versa ! sorciere2 
Mine de rien mon Bac A m'aide énormément pour enseigner les maths aux élèves en difficulté :lol: 
Bon ce n'est qu'un détail qui ne vaut que pour le primaire car mon Bac A m'interdirait de dépasser la 4ème  pale 

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elena3
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par elena3 Dim 15 Déc 2013, 12:46
Mine de rien mon Bac A m'aide énormément pour enseigner les maths aux élèves en difficulté
ah ?
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User17706
Bon génie

PISA 2012 : baisse des performances des élèves de 15 ans en culture mathématique et augmentation des inégalités scolaires en France - Page 8 Empty Re: PISA 2012 : baisse des performances des élèves de 15 ans en culture mathématique et augmentation des inégalités scolaires en France

par User17706 Dim 15 Déc 2013, 12:48
l'ami de Dalathée2 a écrit: (ou plutôt, il a dit:)
Actuellement, l'école est un ensemble d'anciens bons élèves enseignant à et pour de bons élèves.
Indépendamment du fond de la remarque qui contient indubitablement quelque chose (il peut n'être pas évident de prévoir et de résoudre pour autrui une difficulté dont on n'a soi-même jamais ne serait-ce que soupçonné la possibilité), je ne suis pas certain du tout que le diagnostic soit, factuellement, si tranché que cela.
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User19866
Expert

PISA 2012 : baisse des performances des élèves de 15 ans en culture mathématique et augmentation des inégalités scolaires en France - Page 8 Empty Re: PISA 2012 : baisse des performances des élèves de 15 ans en culture mathématique et augmentation des inégalités scolaires en France

par User19866 Dim 15 Déc 2013, 12:51
Le mot-clé ici est anciens mauvais élèves. Lui, par exemple, a besoin des mathématiques dans son métier, mais il ne remercie pas l'école qui ne lui a pas permis d'acquérir ces connaissances. Ca n'est ni ma faute, ni la vôtre, mais force est de reconnaître qu'il n'est pas le seul...

Si je mets de côté mon réflexe de protection ("Il faut arrêter de tout mettre sur le dos des profs !"), je dois reconnaître que ses idées sont intéressantes. Effectivement, il m'est difficile de me mettre dans la peau d'élèves ayant des difficultés avec l'école et peut-être que si j'étais passée par cette case-là, je m'exprimerais différemment.

D'une façon générale, j'ai du mal à concilier ce que je vois au quotidien (la bataille pour le silence et la fainéantise de certains, entre autres) et les idées bourdieusiennes qui font sens, intellectuellement parlant, mais dont je n'arrive pas à tirer de moyens d'actions.

adelaideaugusta
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par adelaideaugusta Dim 15 Déc 2013, 16:53
wanax a écrit:
adelaideaugusta a écrit:L’école constructiviste de dentisterie permet aux élèves de découvrir leurs propres procédures de traitement du canal radiculaire.

LYON

À l’école de médecine dentaire privée, on ne trouvera ni cotons tiges à l’ancienne ni schémas parodontaux comme on les appelle, ni même des amalgames. C’est parce que, dans cette institution d’apprentissage alternatif, les étudiants sont encouragés à rompre avec la tradition médicale et à découvrir leurs propres procédures.

« Chez nous, nous croyons que la dentisterie n’est pas que la pratique médicale qui traite les troubles de la dent et de la gencive, c’est plus que ça » déclare le directeur de l’école, le Dr Hubert Benoît, aux journalistes. « Il s’agit de favoriser la créativité, la promotion de l’expression de soi et l’individualité. Il s’agit de regarder une pulpe pourrie et d’en tirer ses propres conclusions. »

« En fait, ici la dentisterie c’est tout ce que nos étudiants veulent en faire » poursuit-il.

Fondée en 1991 et conçue d’après les méthodes d’enseignement développées d’abord par le grand pédagogue Philippe Reimieu, l’école propose un cycle de trois ans offre une approche fraîche et innovante de l’apprentissage qu’on trouve rarement dans les écoles plus classiques de dentisterie.

Les enseignants ou “facilitateurs itinérants dentaires”, comme ils préfèrent qu’on les appelle, peuvent être difficiles à repérer dans l’école : ils choisissent souvent de rester à l’écart de leurs étudiants curieux et ne font que de légères suggestions par exemple sur la façon dont un plancher radiculaire infecté doit être drainé.

« Lors du traitement d’un canal radiculaire, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise méthode » déclare la formatrice Vanessa Perrin qui ajoute qu’elle n’enseigne pas à ses étudiants comment traiter un nerf enflammé mais les conduit plutôt vers une bouche ouverte et prend ensuite du recul. « Bien sûr, nous pourrions dire à nos étudiants : “Ici l’émail est complètement érodé et doit être traité immédiatement.” Mais ce qui est plus satisfaisant, ce qui est plus dynamique, c’est de simplement laisser lentement se développer chez l’étudiant une “impression” de la raison pour laquelle un patient est en train de hurler. »

« Nous essayons d’encourager nos étudiants à travailler avec leurs patients afin de déterminer une solution à leur situation-problème » ajoute Perrin. « C’est une des nombreuses raisons pour lesquelles nous ne croyons pas à l’utilisation de l’anesthésie pendant les procédures chirurgicales. »

Selon ses administrateurs, l’école de médecine dentaire s’efforce de présenter une alternative à la structure dogmatique des autres écoles. En plus d’être libres de définir leur propre programme d’études, les étudiants de l’établissement privé peuvent prendre une pause pendant les opérations longues et compliquées s’ils s’ennuient ou ne se sentent pas inspirés.

L’atmosphère de tradition confinée et antiseptique est absente même des salles de classe qui sont des environnements reposants et qui sont parfois remplies de confortables canapés rembourrés plutôt que de chaises de dentistes.

« Si un étudiant est en train d’installer une couronne et sent à mi-parcours qu’il se sentirait mieux s’il faisait un implant dentaire, ici il peut le faire » dit le professeur Marcel Rufeau qui déclare qu’il voit le cabinet du dentiste comme un lieu d’exploration et d’expression et non comme un lieu de règles fixes. « Ici, ça n’existe pas, les gens qui “forent distraitement jusqu’à la gencive inférieure” ou qui “retirent par erreur la mauvaise incisive latérale maxillaire supérieure.”

Les récents diplômés de la petite école indépendante sont d’accord : « Grâce à mes professeurs, je sens que je peux relever n’importe quel défi professionnel qui se présente », déclare le Dr Kevin Dugenou alors qu’une seringue remplie de Novocaïne coule lentement dans le fond de la gorge d’un patient vers ses poumons. « Ou, à tout le moins, je peux accepter que ce n’est pas la fin du monde si je n’y arrive pas. "
C'est excellent, et à moins que tu ne t'y opposes, je crois bien que je vais l'afficher dans mon lycée.

"c’est de simplement laisser lentement se développer chez l’étudiant une “impression” de la raison pour laquelle un patient est en train de hurler. "  :lol:

Je ne m'y oppose pas, d'autant plus que ce pastiche émane de notre ami Paratge.

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"Quand les mots perdent leur sens, les hommes perdent leur liberté".(Confucius)
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par adelaideaugusta Dim 15 Déc 2013, 16:59
fran24 a écrit:
PauvreYorick a écrit:
neomath a écrit:
Voilà. Tout est dit.  PISA 2012 : baisse des performances des élèves de 15 ans en culture mathématique et augmentation des inégalités scolaires en France - Page 8 2252222100 
Et la réponse à la question subsidiaire : mais pourquoi les médias et les politiques veulent ils absolument faire porter le chapeau à l'école en général et aux profs en particulier ? C'est : parce que sinon il faudrait aborder la question du partage des richesses,sujet qui fâche par exellence.
Est-ce que cela veut dire que vous jugez que la question du caractère «plus ou moins démocratique» des différentes méthodes d'apprentissage de la lecture et du calcul est en grande partie dérisoire?


Le "coup de gueule" de Stanislas Dehaene sur les méthodes de lecture dans l'émission "la tête au carré"  est un régal!  ( de la 28ème minute à la 37ème environ )
http://95.81.146.19/1UqyJFwEJFv53ppdOEfQUqOh4WzN6RwSrO5g=/podcast09/10212-12.12.2013-ITEMA_20561015-0.mp3


Fran24, je me suis réjouie du coup de gueule de Stanislas Dehaene, bien que lui reprochant d'être souvent trop timoré dans ses certitudes de grand scientifique. J'avais été très déçue par lui lors d'une interview face à Roland Goigoux, où il avait fini par dire que oui, au fond, toutes les méthodes se valaient.
J'espère qu'on va finir par le ...convertir totalement à la primauté des bonnes méthodes !

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par adelaideaugusta Dim 15 Déc 2013, 17:16
Pour vous distraire un peu ...de la morosité de certains de vos messages, voici une petite histoire américaine de notre ami Michel Delord, qui vaut son pesant d'or, mais qui, hélas, sera bien reconnue par ceux qui enseignent les maths.

A Student’s  Misguide To Problem Solving

Rule 1: If at all possible, avoid reading the problem. Reading the problem only consumes time
and causes confusion.
Rule 2: Extract the numbers from the problem in the order they appear. Be on the watch for
numbers written in words.
Rule 3: If rule 2 yields three or more numbers, the best bet is adding them together.
Rule 4: If there are only 2 numbers which are approximately the same size, then subtraction
should give the best results.
Rule 5: If there are only two numbers and one is much smaller than the other, then divide if it
goes evenly--otherwise multiply.
Rule 6: If the problem seems like it calls for a formula, pick a formula that has enough letters
to use all the numbers given in the problem.
Rule 7: If the rules 1-6 don't seem to work, make one last desperate attempt. Take the set of numbers found by rule 2 and perform about two pages of random operations using these
numbers. You should circle about five or six answers on each page just in case one of them
happens to be the answer. You might get some partial credit for trying hard.

ps : si vous désirez la traduction, je peux vous la donner.

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"Instruire une nation, c'est la civiliser.Y éteindre les connaissances, c'est la ramener à l'état primitif de la barbarie." (Diderot)
"Un mensonge peut faire le tour du monde pendant que la vérité se met en route". (Mark Twain)
"Quand les mots perdent leur sens, les hommes perdent leur liberté".(Confucius)
Volubilys
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par Volubilys Dim 15 Déc 2013, 17:18
Moi je veux la traduction, je ne parle que français.

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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
adelaideaugusta
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par adelaideaugusta Dim 15 Déc 2013, 18:16
Volubilys a écrit:Moi je veux la traduction, je ne parle que français.

Voilà voilà.


Traduction.
Consigne 1) Dans la mesure du possible, évitez de lire l’énoncé du problème. Cela prend du temps, et provoque une certaine confusion.
Consigne 2 ) Relevez les nombres contenus dans le problème dans leur ordre de présentation. Soyez attentifs à la présence éventuelle de nombres écrits en lettres.
Consigne 3 ) Si la consigne 2 comporte trois nombres ou plus, le meilleur pari est de les additionner.
Consigne 4 ) S’il y a seulement deux nombres approximativement de la même grandeur, la soustraction risque de donner le meilleur résultat.
Consigne 5 ) S’il y a seulement deux nombres, et que l’un est nettement plus petit que l’autre, vous pouvez faire une division si cela colle à peu près – sinon, tentez une multiplication.
Consigne 6 ) Si le problème vous semble évoquer une formule, piquez une formule qui comporte assez de lettres pour utiliser tous les nombres trouvés dans le problème.
Consigne 7 ) Si les consignes 1 à 6 ne semblent pas marcher, faites une dernière tentative en désespoir de cause. Prenez la liste des nombres trouvés dans la consigne 2, et effectuez environ deux pages d’opérations utilisant au hasard tous ces nombres. Vous pourrez entourer environ cinq ou six réponses sur chaque page, au cas où il arriverait que l’une d’elles soit la bonne réponse. Vous pourrez au moins en tirer une certaine estime pour avoir travaillé dur.

http://michel.delord.free.fr/captain1-0.pdf

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par Moonchild Dim 15 Déc 2013, 19:46
adelaideaugusta a écrit:Rule 7: If the rules 1-6 don't seem to work, make one last desperate attempt. Take the set of numbers found by rule 2 and perform about two pages of random operations using these
numbers. You should circle about five or six answers on each page just in case one of them
happens to be the answer. You might get some partial credit for trying hard.
La règle 7 est ce qu'on appelle l'approche probabiliste : c'est une variante de la méthode de Monte-Carlo qui est très en vogue dans les nouveaux programmes.  Twisted Evil 


Dalathée2 a écrit:Le mot-clé ici est anciens mauvais élèves. Lui, par exemple, a besoin des mathématiques dans son métier, mais il ne remercie pas l'école qui ne lui a pas permis d'acquérir ces connaissances. Ca n'est ni ma faute, ni la vôtre, mais force est de reconnaître qu'il n'est pas le seul...

Si je mets de côté mon réflexe de protection ("Il faut arrêter de tout mettre sur le dos des profs !"), je dois reconnaître que ses idées sont intéressantes. Effectivement, il m'est difficile de me mettre dans la peau d'élèves ayant des difficultés avec l'école et peut-être que si j'étais passée par cette case-là, je m'exprimerais différemment.
C'est ce que disait l'ex-rectrice dans l'émission "C dans l'air" à laquelle Luigi a participé : pour diverses raisons, certains élèves ne peuvent tout simplement pas s'adapter à ce contexte scolaire.
Les procès qui sont faits aux enseignants sont souvent injustes ( calimero ) mais nous devons toutefois reconnaître que nous avons énormément de mal à imaginer que l'école telle que nous la concevons ne peut tout simplement pas convenir à tous, que nos pratiques sont effectivement totalement inadaptées pour une part de la population et qu'il y a d'autres destins possibles que de suivre "la voie royale".
La position des pédagos - bouleverser l'ensemble d'un système qui marchait plutôt pas mal pour y inclure de force ceux qui n'y sont pas adaptés et qui souvent ne souhaitent pas y rester - est absurde et consiste à déstabiliser l'institution pour dissimuler des inégalités factuelles de niveau scolaire ; mais même en revenant à des méthodes efficaces en primaire qui éviteraient d'accentuer les inégalités préexistantes, il faut bien admettre qu'à l'approche de l'adolescence un écart insurmontable se creusera et certains gamins ne pourront plus rien tirer d'un contexte purement scolaire. Dans le recherche de solutions alternatives, contrairement à beaucoup de néos, je serais plutôt favorable à l'apprentissage dès 14 ans (tout en sachant qu'il faudrait réintroduire chez le patronat une culture de la formation qu'il a perdue ces dernières décennies).
neomath
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Érudit

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par neomath Dim 15 Déc 2013, 19:49
PauvreYorick a écrit:
neomath a écrit:
elena3 a écrit:
Parce que les inégalités sociales, immobilières et territoriales ont explosé. C'est pas compliqué.
Voilà. Tout est dit.  PISA 2012 : baisse des performances des élèves de 15 ans en culture mathématique et augmentation des inégalités scolaires en France - Page 8 2252222100 
Et la réponse à la question subsidiaire : mais pourquoi les médias et les politiques veulent ils absolument faire porter le chapeau à l'école en général et aux profs en particulier ? C'est : parce que sinon il faudrait aborder la question du partage des richesses,sujet qui fâche par exellence.
Est-ce que cela veut dire que vous jugez que la question du caractère «plus ou moins démocratique» des différentes méthodes d'apprentissage de la lecture et du calcul est en grande partie dérisoire?
Réponse courte : oui.
Réponse longue : en tout temps et en tout lieu, l'école est le reflet de la société. Donc dans une société profondément inégalitaire, et où les inégalités en tout genre s'aggravent, l'école ne peut être qu'inégalitaire et les inégalités s'y aggraver.
Sur la question particulière des méthodes de lecture mon ignorance est totale. Je m'en remets donc à ceux de mes proches en qui j'ai confiance et qui ont la compétence nécessaire (obtenue par plusieurs années de pratique en CP, cela va de soi). A l'unanimité ils pensent que la querelle des méthodes d'apprentissage de la lecture est surfaite.
Par ailleurs, j'ai la plus grande méfiance envers ceux qui veulent agir sur la société à travers le seul moyen des réformes de l'école. La tentative est au mieux vaine et au pire vouée à produire les pires effets pervers.
Pour finir un point de vue que j'ai piocher dans un "Manière de voir" remarquable sur l'école et auquel je souscris entièrement :



Ni le problème ni la solution

Aux élèves qu’elle menace d’un pistolet, l’héroïne de La Journée de la jupe (1) offre un conseil : « Ne vous dites pas : “Mes problèmes, c’est la faute des autres !” » Le quotidien n’a rien d’aisé dans ce lycée qui cumule toutes les difficultés. Mais se révolter ne servira à rien, prévient-elle : « Votre seule chance, c’est de travailler à l’école. » Le système éducatif comme remède aux maux de la société ? L’idée rencontre un réel succès.

« Demandez-moi quelles seront les trois priorités de mon gouvernement et je vous répondrai : l’éducation, l’éducation et l’éducation. » Le 1er octobre 1997, à l’aube de son premier mandat, le premier ministre britannique Anthony Blair martèle sa certitude : l’école constitue « la meilleure politique sociale puisqu’elle permet de construire une société où le travail et le mérite, et non l’appartenance de classe ou les privilèges, dessinent votre parcours ». Un peu moins de dix ans plus tard, une analyse similaire s’affichait de l’autre côté de l’Atlantique, et de l’échiquier politique. Le gouvernement de l’Argentin Néstor Kirchner voyait lui aussi dans l’éducation le « principal vecteur de mobilité sociale et de correction des inégalités (2) ».

Régulièrement enrôlée dans la lutte contre le chômage, l’obésité ou l’« archaïsme » de populations hostiles aux « réformes », l’école bénéficie de surcroît d’un rare consensus idéologique. Elle constituerait le meilleur moyen de combattre les inégalités. Pour Sonia Bergerac, l’héroïne de La Journée de la jupe, il s’agirait même du « seul »… Pourtant, malgré les promesses de M. Blair, la part du revenu national accaparé par les 10 % les plus riches a bondi d’environ 15 % au cours de son mandat (1997-2007). Constatant un tel échec, l’imaginatif David Cameron trouva sa propre parade, un an avant de s’installer au 10 Downing Street : l’éducation, véritable « ligne de front dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités »…

Du point de vue des dirigeants politiques, l’école offre une singulière martingale : renvoyer à demain la solution des difficultés d’aujourd’hui… Puisque éduquer prend du temps, nul ne saurait raisonnablement attendre d’une réforme scolaire des résultats immédiats. Entre-temps, et dès lors que ceux qui souffrent des iniquités ont été convaincus que leur seule planche de salut consiste à bien « travailler à l’école », nul besoin d’envisager d’autres options politiques. Certaines, pourtant, feraient peut-être preuve d’une certaine efficacité sur la question de l’inégale répartition des richesses : fiscalité plus progressive, resserrement de l’échelle des salaires… Mais l’audace est réservée au domaine de l’école.

Ecrivant Du contrat social en même temps qu’il rédigeait L’Emile, Jean-Jacques Rousseau avait montré dès 1762 que les transformations des rapports sociaux dans la cité et dans l’école fonctionnaient de pair. Autant dire qu’il n’est pas possible de « réformer » l’école ou de la « sanctuariser » en la considérant séparément de la société qui l’a constituée.

Que les conservateurs se satisfassent d’une telle illusion ne doit pas nous étonner. Mais à gauche... ? N’est-il pas temps de rompre avec l’illusion méritocratique ? De comprendre que le plein-emploi et un bon salaire constitueraient un moyen plus sûr de combattre la reproduction des inégalités à l’intérieur de l’école qu’un nouveau « dispositif de réussite scolaire » ?

Mais si les combats pour l’éducation débutent avant la classe, ils ne sauraient ignorer ce qui s’y passe. Car, en l’état, l’école demeure le siège de la reproduction des inégalités, comme l’ont montré Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron : les projets de transformation sociale ne sauraient donc se priver de démonter un rouage social aussi central.

Le système éducatif demeure par ailleurs un lieu de production de savoir, et d’éveil politique. Jean Jaurès en était convaincu : « Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience. » C’est une telle logique qui a conduit les communards parisiens à souhaiter transformer — tout de suite — l’école alors même que les versaillais campaient aux portes de Paris. Un peu comme, un siècle et demi auparavant, Louis Michel Lepeletier, marquis de Saint-Fargeau, avait déjà averti que la Révolution française ne survivrait qu’adossée à un ambitieux projet de refonte du système éducatif.

Alors, production de savoir ou reproduction sociale ? Eveil des consciences ou pédagogie de la soumission ? Emancipation ou domestication ? Le plus souvent, analyser la fonction de l’école, c’est remplacer le « ou » par un « et » : lieu de cristallisation des contradictions de nos sociétés, l’éducation ne se trouve pas plus à l’origine du « problème » qu’elle n’offre de solution toute faite. En fonction des projets politiques qu’elle sert, des luttes qui l’agitent, la classe cimentera donc les classes, ou permettra de les abolir...

Renaud Lambert

Allan Popelard
Géographe.
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elena3
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par elena3 Dim 15 Déc 2013, 19:50
Je ne sais pas ce que l'on veut en réalité...Je sais pas moi, il y a encore des métiers qui ne demandent pas de réussir PISA. (caissières, éboueurs, serveurs, femme de ménage, agents d'entretien, chauffeurs....). Personne ?
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User17706
Bon génie

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par User17706 Dim 15 Déc 2013, 19:58
neomath a écrit:
PauvreYorick a écrit:
neomath a écrit: [...] pourquoi les médias et les politiques veulent ils absolument faire porter le chapeau à l'école en général et aux profs en particulier ? C'est : parce que sinon il faudrait aborder la question du partage des richesses, sujet qui fâche par exellence.
Est-ce que cela veut dire que vous jugez que la question du caractère «plus ou moins démocratique» des différentes méthodes d'apprentissage de la lecture et du calcul est en grande partie dérisoire?
Réponse courte : oui.
Réponse longue : en tout temps et en tout lieu, l'école est le reflet de la société. Donc dans une société profondément inégalitaire, et où les inégalités en tout genre s'aggravent, l'école ne peut être qu'inégalitaire et les inégalités s'y aggraver.
Sur la question particulière des méthodes de lecture mon ignorance est totale. Je m'en remets donc à ceux de mes proches en qui j'ai confiance et qui ont la compétence nécessaire (obtenue par plusieurs années de pratique en CP, cela va de soi). A l'unanimité ils pensent que la querelle des méthodes d'apprentissage de la lecture est surfaite.
Par ailleurs, j'ai la plus grande méfiance envers ceux qui veulent agir sur la société à travers le seul moyen des réformes de l'école. La tentative est au mieux vaine et au pire vouée à produire les pires effets pervers.
D'accord. Je ne vais contredire ni le point de vue que tu cites (extrait de Manière de voir) ni l'idée suivant laquelle l'école ne peut pas créer des emplois par la seule force de la pédagogie. J'y souscris.

Cela étant dit, je suis placé dans une position d'ignorance en partie semblable à la tienne, mais ceux que pour ma part je fréquente tendent à estimer, au contraire, que la question des méthodes d'apprentissage de la lecture et du calcul, et celle de l'étalement de cet apprentissage dans la durée, jointe à la question du redoublement par exemple, bref les problèmes qui occupent ici pas mal de nos collègues instituteurs / PE, ne sont pas sans incidence.

Donc, je crois qu'il n'est pas déraisonnable que l'école agisse sur ce sur quoi elle peut agir, tant qu'elle ne cède pas à l'illusion de croire que son action réformera l'ensemble de la société.


Dernière édition par PauvreYorick le Dim 15 Déc 2013, 23:38, édité 1 fois
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par Ronin Dim 15 Déc 2013, 20:12
La question des méthodes de lecture-écriture et de l'apprentissage des mathématiques en primaire est tout sauf superficielle. Elle est même le sujet le plus important de l'Institution scolaire.Et, si je puis dire le seul sujet si l'on hiérarchisait les priorités. Ne pas vouloir comprendre cela me laisse pantois.

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par Igniatius Dim 15 Déc 2013, 20:32
neomath a écrit:



Ni le problème ni la solution


Mais si les combats pour l’éducation débutent avant la classe, ils ne sauraient ignorer ce qui s’y passe. Car, en l’état, l’école demeure le siège de la reproduction des inégalités, comme l’ont montré Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron : les projets de transformation sociale ne sauraient donc se priver de démonter un rouage social aussi central.

Si je souscris plutôt globalement à ce point de vue, Neomath, une chose m'interpelle dans le passage que j'ai isolé : il est clair que l'école est le lieu de la reproduction des inégalités mais, si elle n'existait pas, est-ce à dire que les inégalités ne se reproduiraient pas ?

Parce que j'ai l'impression que tout le monde veut avoir l'air intelligent avec Bourdieu, mais que personne n'a rien à proposer d'autre que 40 ans de Meirieu, qui ont fait globalement empirer les choses.

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par Igniatius Dim 15 Déc 2013, 20:46
Dalathée2 a écrit:Je ne suis pas modo, mais Ignatius et Bruno Florentin, vous dites des choses intéressantes l'un et l'autre, mais lire vos posts m'est un peu pénible en raison de leur agressivité respective. (En toute honnêteté, et pour élever le débat, il faut avouer que c'est Bruno Florentin qui a commencé.  pingouin )
Je suis content que tu le signales !
Mes posts ne sont que la conséquence de son attitude très désagréable et de ses trois fautes originelles :
1. il refuse de répondre à certains interlocuteurs au prétexte de leur français hésitant, alors même qu'il commet régulièrement des fautes de conjugaison et de syntaxe. Je ne parle même pas de son style ampoulé.
2. il s'accroche avec un membre en l'envoyant paître grâce à un argument portant sur les statistiques totalement à côté de la plaque, montrant ainsi la seule volonté de faire taire, mais pas par une grande rigueur intellectuelle.
3. il prétend posséder une hauteur de vue inédite quant à la situation ici débattue, en raillant les intervenants, pour finir par nous balancer les poncifs les plus éculés de la sociologie moderne, en effet à propos dans ce débat, mais d'une banalité affligeante.
Bref, je ne refuse jamais la polémique, voire l'expression d'un certain orgueil (c'est bien pour ça qu'on ne me proposera pas d'être modo...) mais je ne supporte guère la prétention.



Dalathée2 a écrit:
Sinon, je discutais de tout cela avec un proche, ancien très mauvais élève passé il y a fort longtemps par des classes dans lesquelles on entendait des mouches voler, et qui s'en est sorti autrement. Il m'a dit qu'à son avis, le retour à une transmission verticale des connaissances, le retour de l'autorité du maître, etc. n'arrangerait pas grand chose : lui a connu ce système et qu'il ne lui a pas été profitable. De son point de vue, ce sont bien les méthodes pédagogiques qu'il faut changer. Actuellement, l'école est un ensemble d'anciens bons élèves enseignant à et pour de bons élèves. A son avis, il faudrait intégrer à l'école d'anciens mauvais élèves, qui pourraient expliquer différemment aux mauvais élèves, et d'une façon d'autant plus profitable que ces instructeurs sont passés par les difficultés des élèves.

Ca n'est qu'un témoignage ponctuel mais je l'ai trouvé intéressant.
J'ai d'abord envie de te poser une question : quel est l'âge de ton ami ?
Parce que j'ai l'impression qu'il décrit une école très ancienne, peu comparable même à ce que j'ai connu dans les années 80 en primaire puis collège.

Dans ma pratique, j'ai l'impression au contraire de m'appuyer beaucoup sur les difficultés que j'ai pu avoir en tant qu'élève, et, avec l'expérience, sur celles que des générations d'élèves m'ont fait découvrir. Il est clair qu'il m'arrive souvent de ne pas comprendre comment certains peuvent ne pas comprendre telle ou telle notion, mais je ne nie jamais leurs difficultés (et grâce à Châtel, les élèves sont de plus en plus créatifs...).
L'idée des anciens cancres me paraît totalement absurde, surtout aujourd'hui, car nos actuels cancres sont vraiment inquiétants et je ne les vois guère capables d'expliquer quoi que ce soit un jour à leurs camarades.


Dernière édition par holderfar le Dim 15 Déc 2013, 20:48, édité 1 fois (Raison : charte)

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