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- mddNiveau 9
Merci baba pour ces conseils.
Mais je vois déjà perturbatrice N°1 une heure tous les vendredi pour ce qui est censé être un tutorat, mais elle s'en moque complètement. Fait retenue sur retenue, a des emplois du temps bloqués sur une semaine, se moque de toutes les punitions....Elle n'est pas du tout intimidée.
Perturbateur N°2, lui il faudrait que je le retienne physiquement, si je voulais qu'il reste......tu vois où j'en suis .....hum. Mais bon il a pas de parents, il est en foyer et l'infirmière nous fait des tas de recommandations (fragile, etc....), donc on supporte et on subit.
Perturbateur N°3 est adorable pris séparement, mais infect en cours. Lui aussi problème familiaux, il débloque complètement....(je vais essayer de voir la maman, le papa j'ai déjà vu).
:gratte: Voilà le tableau quoi....
Mais je vois déjà perturbatrice N°1 une heure tous les vendredi pour ce qui est censé être un tutorat, mais elle s'en moque complètement. Fait retenue sur retenue, a des emplois du temps bloqués sur une semaine, se moque de toutes les punitions....Elle n'est pas du tout intimidée.
Perturbateur N°2, lui il faudrait que je le retienne physiquement, si je voulais qu'il reste......tu vois où j'en suis .....hum. Mais bon il a pas de parents, il est en foyer et l'infirmière nous fait des tas de recommandations (fragile, etc....), donc on supporte et on subit.
Perturbateur N°3 est adorable pris séparement, mais infect en cours. Lui aussi problème familiaux, il débloque complètement....(je vais essayer de voir la maman, le papa j'ai déjà vu).
:gratte: Voilà le tableau quoi....
- AlExpert spécialisé
La je crois que c'est un autre problème. Déjà, dans mon Acad., les stagiaires agrégés étaient quasi automatiquement affectés en lycée, alors que dire des normaliens. La demande de poursuivre des recherches pour une thèse était aussi considérée et on peut valider son stage en étant ATER. Si le collège n'est pas le niveau ou tu souhaites enseigner, mets tout en œuvre pour être affectée dans un niveau qui te convient mieux (plus facile a dire qu'à faire je sais !). Il y a le contrat doctoral aussi, 3 ans, 1600 euros si je me souviens bien. Bref il faut déjà que tu sois au clair avec toi même sur la place a laquelle tu souhaiterais intervenir sinon tu risques d'engranger pas mal de frustrations / souffrances...désolée pour les fautes j'écris du train...sansara a écrit:mdd, je me retrouve aussi dans ce que tu décris. Avec moi, ce sont les 3e qui sont insupportables. L'un d'entre eux m'a sorti la semaine dernière que je ne servais à rien, que personne ne m'aimait et que j'allais prendre cher au conseil de classe.
Bon, il a été exclu une journée pour ses propos, mais je crois qu'il a exprimé tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, et je m'attends effectivement à avoir des remarques, comme Automne, sur mon autorité (et pourtant, je punis à tour de bras, je colle, je mets des mots dans les carnets, rien n'y fait...).
La seule fois où ils ont été à peu près sages, c'est parce que ma tutrice était au fond de la salle, ils me l'ont dit au cours suivant, et ont ajouté que moi aussi j'étais beaucoup plus sympa que d'habitude (bah ouais, en même temps quand je n'ai pas à les reprendre 25 fois pour qu'ils la ferment, je peux mieux leur expliquer et je suis plus patiente).
Bref, j'en ai marre, je n'ai plus envie de faire d'efforts pour cette classe, et certains collègues (+ la principale) commencent à me lâcher sur cette affaire, en me conseillant de me remettre en question, de montrer que je suis prête à faire des concessions etc. (mais j'en fais déjà plein, et je n'ai que des ingrats face à moi, qui demandent toujours plus).
Certains d'entre vous ont dit qu'il fallait se raccrocher aux bons moments... Et si, même avec 3 classes différentes, on n'a jamais de bon moment ? Qu'on déteste profondément ce métier ? Qu'on a l'impression d'avoir fait l'ENS et passé l'agreg' pour rien, pour se retrouver à faire de la garderie, alors qu'on a suivi une formation censée nous destiner à l'enseignement supérieur ?
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"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- sansaraModérateur
Al, le problème est que dans ma discipline, les postes sont si peu nombreux que même pour l'année de stage, nous n'avons pu être tous affectés en lycée (une de mes amies se retrouve même en collège de ZEP ou assimilé).
J'ai choisi de ne pas faire de thèse parce que je ne voulais pas enseigner en université, mais il est vrai que je ne m'attendais pas à me retrouver dans un collège paumé de banlieue...
Je ne demande pas un grand lycée de centre-ville pour mes 1es années, je sais bien que c'est impossible, mais ça me ferait vraiment mal aux fesses d'être envoyée l'an prochain dans un collège difficile du 93, même si c'est ce qui risque d'arriver compte tenu de mon très modeste nombre de points.
Je considère cela comme du gâchis, parce que le décalage est vraiment trop grand avec la formation que j'ai suivie. Et je dis cela sans aucun mépris pour ceux qui enseignent dans ces établissements, au contraire, ils ont énormément de courage de ne pas renoncer chaque jour.
J'ai choisi de ne pas faire de thèse parce que je ne voulais pas enseigner en université, mais il est vrai que je ne m'attendais pas à me retrouver dans un collège paumé de banlieue...
Je ne demande pas un grand lycée de centre-ville pour mes 1es années, je sais bien que c'est impossible, mais ça me ferait vraiment mal aux fesses d'être envoyée l'an prochain dans un collège difficile du 93, même si c'est ce qui risque d'arriver compte tenu de mon très modeste nombre de points.
Je considère cela comme du gâchis, parce que le décalage est vraiment trop grand avec la formation que j'ai suivie. Et je dis cela sans aucun mépris pour ceux qui enseignent dans ces établissements, au contraire, ils ont énormément de courage de ne pas renoncer chaque jour.
- LNA59Niveau 2
J'ai bossé 13 ans dans un cfa du BTP avec des jeunes ados très peu scolaires, majoritairement garçons qui n'avaient qu'une hâte: être déjà vendredi soir! Je ne peux dire qu'une chose: quand ça part en vrille, il faut effectivement y mettre vite un terme avant de prendre la classe en grippe et d'arriver devant eux avec des sabots de plombs et un sac de rancœur. Là, c'est foutu: si tu ne les "aimes" pas, ils ne t'aiment pas non plus, et à cet âge, ils n'aiment que ce qu'ils respectent (et inversement d'ailleurs!). Déjà, il faut se libérer de la pression de la classe parfaite, attentive et positivement réactive qu'on pense toujours être dans la classe du collègue (c'est un idéal, oui, mais comme tous les idéaux...). On travaille avec de l'humain, avec de l'humain fragile, instable, en construction. Normal pour eux d'être immatures.
Ensuite le pb vient souvent de ce que les caïds s'appuient sur le groupe, il faut briser ce soutien; l'ironie (pas la méchanceté) marche bien. Ils ont horreur de se faire "casser" et que le groupe ne rit d'eux et non plus avec eux.
Enfin, essaie d'avoir un entretien en tête à tête avec le(s) perturbateur(s): seul face à toi, il la ramène moins et tu peux parfois lui remettre les pendules à l'heure, sans rancœur encore une fois mais avec fermeté, lui rappeler les règles du "jeu". Je ne pense pas que les observ ou les retenues fassent grand chose. Je pense que faire intervenir un tiers n'est pas non plus une bonne idée: tu donnes de toi une image de faiblesse, non seulement à tes pairs mais aussi aux gamins. C'est Très difficile, mais tu dois inverser le cercle vicieux toute seule.
Notre gros soucis vient surtout du fait du nombre, passé 20 individus, il y a la dynamique de groupe qui se modifie et qui peut vite devenir ingérable. Mais je crois qu'on a TOUS connus ces situations! Courage donc et surtout, arrive en cours avec le sourire!
Ensuite le pb vient souvent de ce que les caïds s'appuient sur le groupe, il faut briser ce soutien; l'ironie (pas la méchanceté) marche bien. Ils ont horreur de se faire "casser" et que le groupe ne rit d'eux et non plus avec eux.
Enfin, essaie d'avoir un entretien en tête à tête avec le(s) perturbateur(s): seul face à toi, il la ramène moins et tu peux parfois lui remettre les pendules à l'heure, sans rancœur encore une fois mais avec fermeté, lui rappeler les règles du "jeu". Je ne pense pas que les observ ou les retenues fassent grand chose. Je pense que faire intervenir un tiers n'est pas non plus une bonne idée: tu donnes de toi une image de faiblesse, non seulement à tes pairs mais aussi aux gamins. C'est Très difficile, mais tu dois inverser le cercle vicieux toute seule.
Notre gros soucis vient surtout du fait du nombre, passé 20 individus, il y a la dynamique de groupe qui se modifie et qui peut vite devenir ingérable. Mais je crois qu'on a TOUS connus ces situations! Courage donc et surtout, arrive en cours avec le sourire!
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"J'essaie de ne pas vivre en contradiction avec les idées que je ne défends pas" - Pierre Desproges
- DinosauraHabitué du forum
Merci pour les conseils. Mais on est du coup très loin de l'idéal d'enseigner avec ce genre de classes, et on est très loin d'avoir tous les épaules (ou l'envie - surtout l'envie d'ailleurs ? -) d'arriver à dompter ce genre de fauves...LNA59 a écrit:J'ai bossé 13 ans dans un cfa du BTP avec des jeunes ados très peu scolaires, majoritairement garçons qui n'avaient qu'une hâte: être déjà vendredi soir! Je ne peux dire qu'une chose: quand ça part en vrille, il faut effectivement y mettre vite un terme avant de prendre la classe en grippe et d'arriver devant eux avec des sabots de plombs et un sac de rancœur. Là, c'est foutu: si tu ne les "aimes" pas, ils ne t'aiment pas non plus, et à cet âge, ils n'aiment que ce qu'ils respectent (et inversement d'ailleurs!). Déjà, il faut se libérer de la pression de la classe parfaite, attentive et positivement réactive qu'on pense toujours être dans la classe du collègue (c'est un idéal, oui, mais comme tous les idéaux...). On travaille avec de l'humain, avec de l'humain fragile, instable, en construction. Normal pour eux d'être immatures.
Ensuite le pb vient souvent de ce que les caïds s'appuient sur le groupe, il faut briser ce soutien; l'ironie (pas la méchanceté) marche bien. Ils ont horreur de se faire "casser" et que le groupe ne rit d'eux et non plus avec eux.
Enfin, essaie d'avoir un entretien en tête à tête avec le(s) perturbateur(s): seul face à toi, il la ramène moins et tu peux parfois lui remettre les pendules à l'heure, sans rancœur encore une fois mais avec fermeté, lui rappeler les règles du "jeu". Je ne pense pas que les observ ou les retenues fassent grand chose. Je pense que faire intervenir un tiers n'est pas non plus une bonne idée: tu donnes de toi une image de faiblesse, non seulement à tes pairs mais aussi aux gamins. C'est Très difficile, mais tu dois inverser le cercle vicieux toute seule.
Notre gros soucis vient surtout du fait du nombre, passé 20 individus, il y a la dynamique de groupe qui se modifie et qui peut vite devenir ingérable. Mais je crois qu'on a TOUS connus ces situations! Courage donc et surtout, arrive en cours avec le sourire!
Pardon pour le HS, mais c'est ce que je ressens quand je lis que le seul salut c'est devenir éduc spé pour gamins en perdition...
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- sansaraModérateur
Merci LNA59, mais j'ai déjà essayé certains de tes conseils sans aucun résultat, en prenant les perturbateurs en tête à tête : ils sont prêts à me jurer père et mère qu'à l'avenir ils se feront moins remarquer, mais dès le cours suivant c'est reparti, parce que le besoin de se rendre intéressant est trop fort. Et ils ne sont pas comme ça qu'avec moi, mais dans tous les cours, et même des collègues chevronnés se plaignent de ne pas pouvoir les faire taire. L'ironie ou l'humour, j'ai essayé aussi, ils apprécient tellement qu'ils se mettent à crier "Haaaaan comment c'est trop méchant / comment elle t'a clashé / comment ça se fait pas" etc. et ça part dans tous les sens, il me faut 5 min pour les calmer.
Je sais bien que parmi eux, certains m'apprécient (ceux qui viennent à la fin des cours me demander si j'ai vu le dernier épisode d'How I met Your Mother ou le nouveau Hunger Games) et prennent ma défense, mais ils ne sont pas assez nombreux pour inverser la dynamique de groupe.
Je vais bientôt aller voir leur PP dans un de ses cours, pour les voir dans un autre contexte. Mais elle m'a avoué elle-même qu'elle les a toujours en demi-groupe, à 17 maximum. Chez moi, ils sont 30, et je crois que cela change beaucoup de choses (ne serait-ce que parce que je ne peux pas en isoler un seul... ni même l'envoyer prendre l'air 5 min, avec mon préfabriqué au milieu de la cour et les températures glaciales dehors).
Je sais bien que parmi eux, certains m'apprécient (ceux qui viennent à la fin des cours me demander si j'ai vu le dernier épisode d'How I met Your Mother ou le nouveau Hunger Games) et prennent ma défense, mais ils ne sont pas assez nombreux pour inverser la dynamique de groupe.
Je vais bientôt aller voir leur PP dans un de ses cours, pour les voir dans un autre contexte. Mais elle m'a avoué elle-même qu'elle les a toujours en demi-groupe, à 17 maximum. Chez moi, ils sont 30, et je crois que cela change beaucoup de choses (ne serait-ce que parce que je ne peux pas en isoler un seul... ni même l'envoyer prendre l'air 5 min, avec mon préfabriqué au milieu de la cour et les températures glaciales dehors).
- sansaraModérateur
+ 1Dinosaura a écrit:
Merci pour les conseils. Mais on est du coup très loin de l'idéal d'enseigner avec ce genre de classes, et on est très loin d'avoir tous les épaules (ou l'envie - surtout l'envie d'ailleurs ? -) d'arriver à dompter ce genre de fauves...
Pardon pour le HS, mais c'est ce que je ressens quand je lis que le seul salut c'est devenir éduc spé pour gamins en perdition...
- keroGrand sage
Il y a un point qui m'échappe, là.sansara a écrit:Certains d'entre vous ont dit qu'il fallait se raccrocher aux bons moments... Et si, même avec 3 classes différentes, on n'a jamais de bon moment ? Qu'on déteste profondément ce métier ?
Si tu détestes ce métier, pourquoi le fais-tu ?
- sansaraModérateur
Parce que je ne savais pas avant d'y aller que je ne l'aimerais pas. Parce que ça fait seulement 3 mois que j'enseigne et que je refuse de démissionner pour l'instant, je veux à tout prix tenir un an pour me prouver que j'en suis capable.
Enfin, parce que j'ai un contrat décennal à respecter, et que je n'ai pas de réseaux dans les ministères ou autres pour me recruter. En lettres classiques, les débouchés, y compris dans la fonction publique, sont assez limités.
Enfin, parce que j'ai un contrat décennal à respecter, et que je n'ai pas de réseaux dans les ministères ou autres pour me recruter. En lettres classiques, les débouchés, y compris dans la fonction publique, sont assez limités.
- DinosauraHabitué du forum
Super la culpabilisation sur le mode super-prof-qui-a-la-vocation.kero a écrit:Il y a un point qui m'échappe, là.sansara a écrit:Certains d'entre vous ont dit qu'il fallait se raccrocher aux bons moments... Et si, même avec 3 classes différentes, on n'a jamais de bon moment ? Qu'on déteste profondément ce métier ?
Si tu détestes ce métier, pourquoi le fais-tu ?
Il te viendrait pas aussi à l'idée que 1) Sansara est stagiaire 2) elle enseigne dans des conditions difficiles, que la plupart des profs tentent de fuir dès qu'ils le peuvent (sauf les super-profs dans ton genre peut-être) 3) que prof c'est aussi (d'abord) un métier et qu'on a besoin de manger 4) que tant que t'es pas titulaire, tout ce que tu as fait avant est rendu caduque et que tu peux pas chercher sereinement une réorientation ?
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- keroGrand sage
Ne tire pas de conclusions trop hâtives sur ce que tu penses de ce métier uniquement en raison de la difficulté des débuts.sansara a écrit:Parce que je ne savais pas avant d'y aller que je ne l'aimerais pas. Parce que ça fait seulement 3 mois que j'enseigne et que je refuse de démissionner pour l'instant, je veux à tout prix tenir un an pour me prouver que j'en suis capable.
Oui, les élèves testent toujours les nouveaux, c'est normal. Je suis TZR et cette année, j'en suis à mes 8ème et 9ème établissement, je le vois à chaque fois. Maintenant, il ne faudrait pas paniquer. Une réputation, ça peut aussi s'installer très rapidement. En ce qui me concerne, dans mes nouveaux collèges de cette année, il m'est déjà arrivé souvent de reprendre (et punir) des élèves d'autres classes qui font n'importe quoi dans les couloirs et je sais que je commence à être connu des zozos. De la même manière, il est parfaitement possible de recadrer une classe qui te fait des misères au début. Appels aux parents, punitions, colles, exclusions. Et peu à peu, les limites se mettent en place. Forcément, ça demande de l'effort. Il m'arrive parfois de rester tout un après-midi supplémentaire au collège, juste pour surveiller des colles mises à des élèves. Si on s'organise, on ne perd même pas de temps. Corrections, rapports à remplir, photocopies à régler, on a toujours de quoi faire.sansara a écrit:Je pense aussi que ça peut s'améliorer avec l'expérience, mais si les élèves testent toujours les nouveaux, cela risque de prendre quelques années avant d'obtenir un poste fixe et donc de pouvoir "installer" sa réputation... et sa manière de faire.
Tout ça pour dire: ne va pas croire que fatalement, tu vas passer une année de merde simplement parce que tu es nouvelle. Il n'y a pas de fatalité.
En même temps, ce raisonnement n'est pas absolument incohérent. De fait, une classe avec laquelle il y a une relation positive/apaisée sera plus disposée à respecter ce qui est demandé et les comportements déplacés seront bien plus rares. Alors oui, c'est difficile, car si on n'y arrive pas, c'est un cercle vicieux. Difficile de construire une relation apaisée avec un groupe qu'on doit reprendre sans cesse, ce qui du coup nourrit les ressentiments (mutuels).sansara a écrit:Effectivement, ils raisonnent à l'envers, parce que c'est tellement plus simple de se réfugier derrière cet argument que de remettre en question un comportement inapproprié ou une tendance au bavardage. Et puis, dans la mesure où ils sont 25-30 et que tu es seule, ils ont bien entendu raison !
Mais là aussi, s'il est vrai que c'est difficile, c'est possible. On peut gérer la discipline de manière stricte mais tout en restant calme, ce qui permet de désamorcer beaucoup de problèmes. Personnellement, je m'interdis de crier et il est étonnant de voir à quel point un élève peut se recadrer dès lors qu'on lui répond de manière posée (ce qui ne veut pas dire que je réussis toujours à m'empêcher de crier...). Une gestion stricte de la classe (et même très stricte) n'implique pas nécessairement une situation tendue. La situation de tension vient des colères, des haines, des ressentiments ...
On peut aussi profiter de toutes les occasions pour construire du lien, pour rire un coup avec eux, pour plaisanter. C'est important et ça l'est encore plus face à des publics difficiles qui fonctionnent à la confiance. Après, ça n'est pas forcément facile à faire. On est dans du rapport humain. Personnellement, j'ai du mal à être apaisé/serein avec un groupe qui me stresse. Du coup - je l'ai observé souvent - je vais être plus strict, à cran, réagir de manière plus épidermique.
Mais pour autant, c'est possible. Cette année, une de mes 5èmes a été extrêmement pénible dès le début de l'année. Je les avais catégorisés "monstres de l'année" et je me souviens encore du regard compatissant du collègue lorsqu'en salle des profs, après un cours, je lâchais épuisé "Bande de petits connards". Et pourtant, à force d'y mettre de l'effort, à force de mettre des heures de colles - au cours desquelles on peut en profiter pour suivre un peu ceux qui sont en quasi-décrochage - ils se sont calmés. Maintenant, ça va et on a enfin trouvé un mode de fonctionnement. Au début de l'année, un élève de cette classe me semblait définitivement perdu (il ne ramenait jamais son matériel, me bordélisait systématiquement le cours). Maintenant, il prend son cours dans son cahier.
Pour résumer: ce qu'il faut, c'est du pragmatisme et de la méthode. Et à force, on finit par passer de bons moments, même avec des groupes qu'on croyait intenables.
- keroGrand sage
Vive la grosse charge ...Dinosaura a écrit:Super la culpabilisation sur le mode super-prof-qui-a-la-vocation.kero a écrit:Il y a un point qui m'échappe, là.sansara a écrit:Certains d'entre vous ont dit qu'il fallait se raccrocher aux bons moments... Et si, même avec 3 classes différentes, on n'a jamais de bon moment ? Qu'on déteste profondément ce métier ?
Si tu détestes ce métier, pourquoi le fais-tu ?
Il te viendrait pas aussi à l'idée que 1) Sansara est stagiaire 2) elle enseigne dans des conditions difficiles, que la plupart des profs tentent de fuir dès qu'ils le peuvent (sauf les super-profs dans ton genre peut-être) 3) que prof c'est aussi (d'abord) un métier et qu'on a besoin de manger 4) que tant que t'es pas titulaire, tout ce que tu as fait avant est rendu caduque et que tu peux pas chercher sereinement une réorientation ?
Il ne te vient pas à l'idée que ma question était peut-être une vraie question et non pas une critique voilée, encore moins une tentative de culpabilisation ? De fait, parfois certains arrivent dans le métier aussi pour de mauvaises raisons. Je voulais juste comprendre ce qu'il y avait derrière cette remarque de Sansara, car si elle intègre ce boulot avec l'idée que de toute manière, elle le déteste, il y a quand même un problème.
Pour le reste, je ne suis certainement pas un "super-prof dans ton genre". Je suis un prof qui a juste quelques années de plus derrière, qui a vécu aussi des moments très difficiles (et qui d'ailleurs continue parfois d'en vivre), mais qui, ayant parfois trouvé des clés et des manières de fonctionner, en profite pour donner quelques conseils.
- DinosauraHabitué du forum
Ta deuxième intervention me semble beaucoup plus constructive que la première, ce qui explique que j'ai réagi de manière épidermique.
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- keroGrand sage
Ma première intervention n'était rien de plus qu'une question. C'est utile, parfois, les questions. Ça permet, par exemple, de mieux comprendre une situation sans réagir au quart de tour.Dinosaura a écrit:Ta deuxième intervention me semble beaucoup plus constructive que la première, ce qui explique que j'ai réagi de manière épidermique.
- damanhourNiveau 9
J'ai eu la même reaction que Dinosaurakero a écrit:Ma première intervention n'était rien de plus qu'une question. C'est utile, parfois, les questions. Ça permet, par exemple, de mieux comprendre une situation sans réagir au quart de tour.Dinosaura a écrit:Ta deuxième intervention me semble beaucoup plus constructive que la première, ce qui explique que j'ai réagi de manière épidermique.
J'ai été dans la situation de Samsara: normalienne, agrégée et au collège (pour pas longtemps en revanche en attente d'un éventuel poste à la fac) après une thèse. J'ai bien aimé mais pas pour toute une vie car ce n'est pas le métier pour lequel j'ai été formée (les programmes de langue au collège peuvent lasser à la longue). Je me suis reconvertie, quitté la recherche et l'enseignement et je pense avoir trouvé une deuxième voie qui me satisfait mais ça a pris du temps et pas mal de remises en question...De toute manière je ne pense pas qu'en 3 mois, on sache ce qui est bon pour nous, il vaut mieux attendre un peu et surtout ne pas se culpabiliser.
- LefterisEsprit sacré
C'est quoi CAD 2 ?mdd a écrit:Bonjour,
Depuis une semaine, ma classe très bavarde en temps normal "pête" les plombs. Ils sont très nombreux à parler en même temps que moi, dorment ouvertement sur leurs tables, interviennent à voix haute sur des trucs qui n'ont rien à voir, etc.....
Là je craque. Je m’arrête de parler toutes les 5 minutes pour avoir à nouveau le silence, les sermonne trois ou quatre fois par cours, etc....
Il faut dire que j'ai une gamine complètement insolente dont le but est de perturber le cours. J'en ai un autre qui parle tout seul, tout le temps. Et depuis 2 semaines un nouveau qui est complètement déjanté et qui a déjà été grossier (geste obscène en cours).
J'ai l'impression que comme ces trois là perturbent le cours , les autres en profitent pour rajouter leurs bavardages ou se plaindre des trois perturbateurs (mais ca leur donne de l'importance et amplifie le phénomène).
Bref je craque.....si vous avez des idées pour reprendre la main ....
Bon en tout cas, il faut sévir, punir, et comme je le dis dans un autre post, avoir une solution de secours , les faire écrire, gratter, projeter , évaluer noter (je ne sais pas comment faire en maths), exclure du cours . Ce que tu décris est le quotidien dans mon collège, il faut donc savoir faire régner la terreur dans les classes quand c'est nécessaire.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- mddNiveau 9
Merci à tous pour votre participation à la discussion très intéressante.
Kéro, merci pour tout ce que tu dis dans ton post c'est très constructif, tu as raison, je le sais, mais pas évident d'appliquer tout cela au quotidien (J'avais moi aussi tiqué sur ta première intervention, c'est la façon de l'écrire je crois qui a fait que nous avons mal compris.)
Lefteris, CAD2, cela signifie contractuel admissible du second degré. Ce sont les admissibles aux CAPES session exceptionnelle à qui l'administration a proposé des postes.
Kéro, merci pour tout ce que tu dis dans ton post c'est très constructif, tu as raison, je le sais, mais pas évident d'appliquer tout cela au quotidien (J'avais moi aussi tiqué sur ta première intervention, c'est la façon de l'écrire je crois qui a fait que nous avons mal compris.)
Lefteris, CAD2, cela signifie contractuel admissible du second degré. Ce sont les admissibles aux CAPES session exceptionnelle à qui l'administration a proposé des postes.
- LefterisEsprit sacré
Oui, j'aurais dû y penser , nous en avons aussi ... Il y a plein de fils là-dessus.mdd a écrit:Merci à tous pour votre participation à la discussion très intéressante.
Kéro, merci pour tout ce que tu dis dans ton post c'est très constructif, tu as raison, je le sais, mais pas évident d'appliquer tout cela au quotidien (J'avais moi aussi tiqué sur ta première intervention, c'est la façon de l'écrire je crois qui a fait que nous avons mal compris.)
Lefteris, CAD2, cela signifie contractuel admissible du second degré. Ce sont les admissibles aux CAPES session exceptionnelle à qui l'administration a proposé des postes.
https://www.neoprofs.org/t69183-que-faire-avec-cette-classe-dans-laquelle-personne-ne-s-ecoute#2297183
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- GillesVHNiveau 3
CAD2 : Contractuels Admissibles 2ème session (session exceptionnelle de juin 2013).
Ceux qui ont obtenu les écrits de juin 2013 et doivent passer les oraux en juin 2014.
Et qui, entre les deux, ont accepté un CDD de 1 an en "responsabilité"...
Ceux qui ont obtenu les écrits de juin 2013 et doivent passer les oraux en juin 2014.
Et qui, entre les deux, ont accepté un CDD de 1 an en "responsabilité"...
- AlExpert spécialisé
On a les mêmes ! les profs qui les ont par demi groupe, ça me fait marrer : on fait pas le même métier.:injuste:sansara a écrit:Merci LNA59, mais j'ai déjà essayé certains de tes conseils sans aucun résultat, en prenant les perturbateurs en tête à tête : ils sont prêts à me jurer père et mère qu'à l'avenir ils se feront moins remarquer, mais dès le cours suivant c'est reparti, parce que le besoin de se rendre intéressant est trop fort. Et ils ne sont pas comme ça qu'avec moi, mais dans tous les cours, et même des collègues chevronnés se plaignent de ne pas pouvoir les faire taire. L'ironie ou l'humour, j'ai essayé aussi, ils apprécient tellement qu'ils se mettent à crier "Haaaaan comment c'est trop méchant / comment elle t'a clashé / comment ça se fait pas" etc. et ça part dans tous les sens, il me faut 5 min pour les calmer.
Je vais bientôt aller voir leur PP dans un de ses cours, pour les voir dans un autre contexte. Mais elle m'a avoué elle-même qu'elle les a toujours en demi-groupe, à 17 maximum. Chez moi, ils sont 30, et je crois que cela change beaucoup de choses (ne serait-ce que parce que je ne peux pas en isoler un seul... ni même l'envoyer prendre l'air 5 min, avec mon préfabriqué au milieu de la cour et les températures glaciales dehors).
Dernièrement, je n'écoute plus leurs jolis mots doux quand ils ont perturbé mon cours (généralement après avoir été exclus ils reviennent avec une lettre d'excuses...). Je leur ai dit que les mots, ça ne me touchait plus, que je voulais des actes et des attitudes et seulement ça. Je ne discute plus, je punis, j'exclus, et j'appelle les parents dans la foulée ; aujourd'hui 2 rdv pris + retenues bien chiantes à 8h du mat quand ils commencent plus tard dans mes autres classes (plus calmes).
Ceux qui accaparent le prof, veulent être le centre du monde, les mettre sous fiche de suivi ça peut être bien, ils ont leur petite attention à la fin de chaque heure, parfois ça suffit à leur bonheur
Sur les affectations, ma stratégie qui s'est avérée payante : ne demander que des lycées sans restriction géographique. Stage en lycée (c'est sans doute plus facile en LM effectivement) et année de néo tit en lycée car TZR (en poste fixe évidemment je n'aurais pas pu). N'hésite pas à demander conseil à l'IPR qui te suit / ton gestionnaire, ce n'est pas leur intérêt de "casser du normalien" non plus...
Enfin, ne pense pas que soit c'est hyper bon lycée, soit collège de zep horrible : la plupart des établissements se situent entre ces 2 extrêmes. Comme tu le dis, il faut du temps et du recul pour savoir si ça te convient vraiment. Y a des collèges bien meilleurs que certains lycées j'en suis persuadée, où on peut faire cours dans de meilleures conditions ; et si tu as le minimum de points, peut-être est-ce comme moi que tu as peu de contraintes géographiques, donc profites-en pour faire des voeux larges... on ne peut pas tout avoir mais si ton seul souhait est "lycée" ça devrait quand même pouvoir se réaliser sous peu ! Ne perds pas de vue également le privé...
Courage !
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"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- GillesVHNiveau 3
Mince je n'avais pas vu la réponse !mdd a écrit:Merci à tous pour votre participation à la discussion très intéressante.
Kéro, merci pour tout ce que tu dis dans ton post c'est très constructif, tu as raison, je le sais, mais pas évident d'appliquer tout cela au quotidien (J'avais moi aussi tiqué sur ta première intervention, c'est la façon de l'écrire je crois qui a fait que nous avons mal compris.)
Lefteris, CAD2, cela signifie contractuel admissible du second degré. Ce sont les admissibles aux CAPES session exceptionnelle à qui l'administration a proposé des postes.
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A fond ! Et quand t'en peux plus... t'accélères ! :aah:
- User19866Expert
N'est-ce pas un concours spécifique ?Al a écrit: Ne perds pas de vue également le privé...
- mddNiveau 9
pas grave !GillesVH a écrit:Mince je n'avais pas vu la réponse !mdd a écrit:Merci à tous pour votre participation à la discussion très intéressante.
Kéro, merci pour tout ce que tu dis dans ton post c'est très constructif, tu as raison, je le sais, mais pas évident d'appliquer tout cela au quotidien (J'avais moi aussi tiqué sur ta première intervention, c'est la façon de l'écrire je crois qui a fait que nous avons mal compris.)
Lefteris, CAD2, cela signifie contractuel admissible du second degré. Ce sont les admissibles aux CAPES session exceptionnelle à qui l'administration a proposé des postes.
- AlExpert spécialisé
Non pas pour les agrégés.Dalathée2 a écrit:N'est-ce pas un concours spécifique ?Al a écrit: Ne perds pas de vue également le privé...
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"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- mddNiveau 9
Eh bien si il me semble. Mais avant d'avoir les résultats de l'écrit j'ai candidaté dans un collège privé, sans avoir ni CAPES ni CAFEP donc.Dalathée2 a écrit:N'est-ce pas un concours spécifique ?Al a écrit: Ne perds pas de vue également le privé...
Dalathée, à qui as-tu emprunté ton pseudo ? (je ne suis qu'une prof de maths ignare en littérature.....)
- LefterisEsprit sacré
Non, l'agrégation externe n'existe que dans le public . Dans le privé, il existe le CAER , qui est l'équivalent de l'agreg interne. Mais certains agrégés du public sont détachés dans le privé sous contrat.Al a écrit:Non pas pour les agrégés.Dalathée2 a écrit:N'est-ce pas un concours spécifique ?Al a écrit: Ne perds pas de vue également le privé...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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