- Singing in The RainHabitué du forum
Voilà, je constate une tendance chez quelques parents d'élèves en difficulté (dyslexique et autres) un refus catégorique de l'échec. Ces enfants ont des handicaps qu'il faut traiter avec bienveillance bien sûr. Mais entre bienveillance et injonction à ne mettre que des bonnes notes, il y a une différence.
Dès que l'enfant a une mauvaise note, pour certains, c'est coup de téléphone à l'établissement, mot dans le carnet, constestation aux rencontres parents profs.... alors que des fois, la mauvaise note est vraiment justifiée par une absence de travail minimum.
Or je trouve que ce refus de l'échec coûte que coûte est risquée pour le futur de l'enfant. Il n'apprend pas comme les autres à gérer les déceptions, les frustrations. Il ne se rend pas compte des efforts à vraiment fournir pour surmonter ses difficultés. J'essaie parfois de me risquer à expliquer cela aux parents mais je me heurte souvent à un mur d'incompréhension.
Qu'en sera-t-il lorsqu'il sera adulte en difficulté dans le monde du travail ?
Je me pose la question car je pense vraiment que cet entêtement parental fait des ravages a posteriori...
Dès que l'enfant a une mauvaise note, pour certains, c'est coup de téléphone à l'établissement, mot dans le carnet, constestation aux rencontres parents profs.... alors que des fois, la mauvaise note est vraiment justifiée par une absence de travail minimum.
Or je trouve que ce refus de l'échec coûte que coûte est risquée pour le futur de l'enfant. Il n'apprend pas comme les autres à gérer les déceptions, les frustrations. Il ne se rend pas compte des efforts à vraiment fournir pour surmonter ses difficultés. J'essaie parfois de me risquer à expliquer cela aux parents mais je me heurte souvent à un mur d'incompréhension.
Qu'en sera-t-il lorsqu'il sera adulte en difficulté dans le monde du travail ?
Je me pose la question car je pense vraiment que cet entêtement parental fait des ravages a posteriori...
- JohnMédiateur
"Dyslexiques et autres" me choque beaucoup.
Je pense que tu devrais exposer des cas concrets auquels tu penses, car une discussion générale sur ce thème sans référence à des situations précises n'a pas beaucoup de sens.
Je pense que tu devrais exposer des cas concrets auquels tu penses, car une discussion générale sur ce thème sans référence à des situations précises n'a pas beaucoup de sens.
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- Singing in The RainHabitué du forum
Disons que je reste justement général pour ne pas évoquer des cas trop concrets mais ce sont des élèves dyslexiques, dysorthographiques avec des suivis.John a écrit:"Dyslexiques et autres" me choque beaucoup.
Je pense que tu devrais exposer des cas concrets auquels tu penses, car une discussion générale sur ce thème sans référence à des situations précises n'a pas beaucoup de sens.
Certains parents de ces élèves sont vraiment très bien, je n'ai pas de souci et on travaille dans la bonne entente et l'échange.
Mais d'autres, une poignée certes mais très présente, sont très réfractaires à la notion d'échec. Je me demandais donc si cette minorité n'avait pas tendance à se développer ces dernières années. Ou peut-être n'est-ce que le cas dans mon collège ? Ce n'est peut-être pas une tendance de fond mais j'avais plutôt l'impression qu'avec la multiplication des suivis, certains parents se montraient trop péremptoires et injonctifs "suivi = zéro échec", or c'est un peu illusoire non ?
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
Je suis orthophoniste et je comprends ce que tu veux dire. Au début je croyais que tu parlais de manière plus générale des parents qui ne supportent pas l'échec (je me rappelle un père qui pétait un câble au judo dès qu'on mettait son fils par terre!). En fait le problème c'est que faire rentrer la dyslexie comme handicap dans le cadre de la loi de 2005 partait d'un bon sentiment, mais d'une part je ne suis pas sûre que cela aide les enfants (je pense déjà que la PEC précoce et intensive peut éviter la case "handicap") et d'autre part le problème c'est que cela crée un effet "consommateur" très pervers, parfois le prof est sommé de mettre malgré tout de bonnes notes ; qui ne veulent rien dire...Et même chez mes collègues les plus pro aménagements, devoirs allégés, surnotés etc certains commencent à halluciner en voyant des étudiants venir demander des aménagements pour dyslexiques pour le concours de médecine... Et là même avec le tiers temps, je doute qu'ils aient une chance de réussir (parce que pour avoir eu droit au tiers temps, je suis bien placée pour le savoir, il faut avoir une grande lenteur qui en général va de pair avec plus ou moins de paralexies et surtout une dysorthographie qui ne leur permettront jamais d'être reçus au concours). Donc on leur ment, et en entrant dans cette surenchère consommatrice les parents ne leur rendent pas service... Et à ma grande stupeur de plus en plus de collèges et de lycées acceptent des PAI halluciants, le privé sélectif faisant ses choux gras et attirant les meilleurs (chez eux pas de PAI et des classes homogènes)...
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Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
- C'est pas fauxEsprit éclairé
Je suis tout-à-fait d'accord, même si, avec deux autistes légers et un dyscalculique avec AVS à mi-temps, je n'ai pas à me plaindre, avec des parents à bon droit angoissés et attentionnés, mais pas pénibles.Aliceinwonderland a écrit:Je suis orthophoniste et je comprends ce que tu veux dire. Au début je croyais que tu parlais de manière plus générale des parents qui ne supportent pas l'échec (je me rappelle un père qui pétait un câble au judo dès qu'on mettait son fils par terre!). En fait le problème c'est que faire rentrer la dyslexie comme handicap dans le cadre de la loi de 2005 partait d'un bon sentiment, mais d'une part je ne suis pas sûre que cela aide les enfants (je pense déjà que la PEC précoce et intensive peut éviter la case "handicap") et d'autre part le problème c'est que cela crée un effet "consommateur" très pervers, parfois le prof est sommé de mettre malgré tout de bonnes notes ; qui ne veulent rien dire...Et même chez mes collègues les plus pro aménagements, devoirs allégés, surnotés etc certains commencent à halluciner en voyant des étudiants venir demander des aménagements pour dyslexiques pour le concours de médecine... Et là même avec le tiers temps, je doute qu'ils aient une chance de réussir (parce que pour avoir eu droit au tiers temps, je suis bien placée pour le savoir, il faut avoir une grande lenteur qui en général va de pair avec plus ou moins de paralexies et surtout une dysorthographie qui ne leur permettront jamais d'être reçus au concours). Donc on leur ment, et en entrant dans cette surenchère consommatrice les parents ne leur rendent pas service... Et à ma grande stupeur de plus en plus de collèges et de lycées acceptent des PAI halluciants, le privé sélectif faisant ses choux gras et attirant les meilleurs (chez eux pas de PAI et des classes homogènes)...
- Singing in The RainHabitué du forum
Merci pour ta réponse et ton point de vue d'orthophoniste. Tu as compris mon ressenti, je suis loin de la prof anti-dyslexique, je ne pénalise pas l'orthographe, j'allège les devoirs.... mais des fois, malgré ces aménagements, ça ne fonctionne pas. Et mettre de mauvaises notes aux dyslexiques est souvent vue comme une preuve d'inhumanité, d'absence de compassion.Aliceinwonderland a écrit:Je suis orthophoniste et je comprends ce que tu veux dire. Au début je croyais que tu parlais de manière plus générale des parents qui ne supportent pas l'échec (je me rappelle un père qui pétait un câble au judo dès qu'on mettait son fils par terre!). En fait le problème c'est que faire rentrer la dyslexie comme handicap dans le cadre de la loi de 2005 partait d'un bon sentiment, mais d'une part je ne suis pas sûre que cela aide les enfants (je pense déjà que la PEC précoce et intensive peut éviter la case "handicap") et d'autre part le problème c'est que cela crée un effet "consommateur" très pervers, parfois le prof est sommé de mettre malgré tout de bonnes notes ; qui ne veulent rien dire...Et même chez mes collègues les plus pro aménagements, devoirs allégés, surnotés etc certains commencent à halluciner en voyant des étudiants venir demander des aménagements pour dyslexiques pour le concours de médecine... Et là même avec le tiers temps, je doute qu'ils aient une chance de réussir (parce que pour avoir eu droit au tiers temps, je suis bien placée pour le savoir, il faut avoir une grande lenteur qui en général va de pair avec plus ou moins de paralexies et surtout une dysorthographie qui ne leur permettront jamais d'être reçus au concours). Donc on leur ment, et en entrant dans cette surenchère consommatrice les parents ne leur rendent pas service... Et à ma grande stupeur de plus en plus de collèges et de lycées acceptent des PAI halluciants, le privé sélectif faisant ses choux gras et attirant les meilleurs (chez eux pas de PAI et des classes homogènes)...
Et je me demande plus tard que fera Z brillant dans ses idées mais incapable d'écrire sans fautes et à qui on a affirmé sans cesse que tout était ok.... Comment affrontera-t-il les critiques de son patron sur sa façon de rédiger des mails ? Je me dis que moralement, cette soudaine prise de conscience sera dévastatrice alors que si on apprend l'élève à gérer réussites et échecs, on lui donne plus de chance d'avoir l'envie de s'accrocher, de progresser.
- Singing in The RainHabitué du forum
Et je tiens à préciser, je comprends parfaitement l'angoisse des parents, je leur explique toujours les choses, ce qui va et ce qui ne va pas. Je comprends que les mauvaises notes les inquiètent, c'est la réaction normale et saine des parents. Ce qui me préoccupe ce sont les parents qui refusent ces notes, nient leur existence "non c'était votre devoir qui était trop dur", "vous avez noté trop sévèrement" et qui tiennent ce discours devant leur enfant, qui retient que les profs sont "méchants et injustes", "ne formulant que de méchantes critiques". Cette rupture de point de vue parents/ profs fait que l'enfant n'accepte pas toujours nos critiques et nos conseils qu'il perçoit comme dévalorisants alors qu'on veut l'aider à corriger ses fautes.C'est pas faux a écrit: Je n'ai pas à me plaindre, avec des parents à bon droit angoissés et attentionnés, mais pas pénibles.
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
Je suis d'accord, c'est pourquoi j'essaie de faire passer avec tact aux parents le fait que l'école ou le collège X est peut -être dur mais qu'au moins leur enfant progresse plus et est confronté à la réalité. Comme par hasard d'ailleurs concernant les enfants venant des deux meilleures écoles de la ville toutes mes PEC précoces ont échappé au diag de dys pour le moment, preuve qu'à mon avis l'allègement n'est pas une solution (sauf syndromes particuliers).
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Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
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