- JohnMédiateur
Extrait :
http://blogs.rue89.com/journal.histoire/2013/11/30/histoire-geographie-lecole-primaire-un-rapport-cote-de-la-plaque-231821a discipline historique, pendant longtemps restreinte au seul « roman national » à visée édifiante, a tout au long du XXe siècle défriché de nouveaux champs d’investigation ; en se faisant plurielle, elle s’est ouverte au monde.
Mais malgré cette évolution, les programmes de 2008 pour l’école primaire continuent de s’agripper désespérément à une liste aussi extravagante qu’anachronique de « repères » – Clovis, Charlemagne, Hugues Capet, Jeanne d’Arc, Louis XIV, Napoléon...
Cette collection est si peu représentative de l’histoire des hommes qu’elle s’avère bien incapable de fournir aux élèves les éléments de compréhension dont ils ont justement besoin pour se situer dans le monde d’aujourd’hui.
Les échelles de temps et d’espace retenues par les programmes officiels brillent par leur incohérence : de l’homme de Tautavel à l’euro, en quelques leçons qui noient dans un fouillis invraisemblable années, siècles, millénaires, centaines de millénaires... Des enfants de 9 à 10 ans auraient donc acquis en préalable le sens de la continuité historique ?
Peu à attendre des nouveaux programmes
Non seulement cette prétention naïve à l’exhaustivité, à la rigueur, tourne à la confusion mais elle est de surcroît en pleine contradiction avec les limites spatiales de son objet, piteusement réduites au pré carré national.
La lourdeur des programmes comme obstacle aux apprentissages : l’objection récurrente et justifiée dépasse de beaucoup les considérations sommaires et paternalistes de l’Inspection générale sur les enseignants « pleins de bonne volonté mais trop peu formés », et renvoie en réalité au vice consubstantiel à l’histoire scolaire : faire de l’accumulation stérile de dates – sans rapport entre elles mais improprement assimilées à la chronologie – le fondement de son enseignement.
Comme prévu par la dernière loi d’orientation, le Conseil supérieur des programmes (CSP) travaille à la rédaction de nouveaux programmes : pour l’instant – et malgré les travaux souvent de qualité et les réflexions du terrain – on est bien obligé de constater que l’aggiornamento tant attendu n’est guère en germe dans l’affligeante conclusion du rapport.
Non seulement ses auteurs s’accommodent si facilement de programmes qui mènent à l’impasse, mais en outre, ils ne semblent voir de solutions que dans un renforcement d’un centralisme autoritaire pourtant à bout de souffle.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- MarmontNiveau 9
Je trouve cette critique aussi acide qu'injuste.
Certes, les programmes d'histoire de cycle 3 (et non pas du "primaire"), doivent et peuvent se discuter.
Cependant, l'auteur de ce billet vitriolé n'a pas dû bien lire les programmations spiralaires du 5 janvier 2012 pour l'Histoire qui, justement, bannissent cette "exhaustivité" tant décriée par ce Monsieur. Le programme de 2008, aussi, dans son introduction met en garde contre le danger de verser dans l'exhaustivité. ( http://www.education.gouv.fr/bo/2008/hs3/programme_CE2_CM1_CM2.htm )
"Il ne s’agit donc, en aucune façon, de traiter dans tous leurs aspects les thèmes du programme mais seulement de s’assurer que les élèves connaîtront les personnages ou événements représentatifs de chacune de ces périodes."
Pire, il prend la discipline comme étant totalement déconnectée des autres au cycle 3, alors qu'elle est intimement liée à l'Histoire des Arts, à l'Instruction civique et au Français, pour ne citer qu'elles.
C'est finalement méconnaitre le travail des professeurs des écoles et la finalité des programmes disciplinaires du primaire, en insinuant qu'ils ne savent pas donner du sens à l'histoire, juste bons à faire compiler des dates aux élèves, qui n'y comprennent rien au final.
Ce Monsieur devrait sortir un peu plus de son collège et s'intéresser davantage à ce qui se fait par les professeur des écoles avant d'être si injuste et péremptoire dans ses jugements.
Quant à la "continuité historique" impossible pour des enfants de 10 ans, il est heureux de constater que les collègues du CP/CE1 ne l'ont pas attendu pour la mettre en œuvre !
Certes, les programmes d'histoire de cycle 3 (et non pas du "primaire"), doivent et peuvent se discuter.
Cependant, l'auteur de ce billet vitriolé n'a pas dû bien lire les programmations spiralaires du 5 janvier 2012 pour l'Histoire qui, justement, bannissent cette "exhaustivité" tant décriée par ce Monsieur. Le programme de 2008, aussi, dans son introduction met en garde contre le danger de verser dans l'exhaustivité. ( http://www.education.gouv.fr/bo/2008/hs3/programme_CE2_CM1_CM2.htm )
"Il ne s’agit donc, en aucune façon, de traiter dans tous leurs aspects les thèmes du programme mais seulement de s’assurer que les élèves connaîtront les personnages ou événements représentatifs de chacune de ces périodes."
Pire, il prend la discipline comme étant totalement déconnectée des autres au cycle 3, alors qu'elle est intimement liée à l'Histoire des Arts, à l'Instruction civique et au Français, pour ne citer qu'elles.
C'est finalement méconnaitre le travail des professeurs des écoles et la finalité des programmes disciplinaires du primaire, en insinuant qu'ils ne savent pas donner du sens à l'histoire, juste bons à faire compiler des dates aux élèves, qui n'y comprennent rien au final.
Ce Monsieur devrait sortir un peu plus de son collège et s'intéresser davantage à ce qui se fait par les professeur des écoles avant d'être si injuste et péremptoire dans ses jugements.
Quant à la "continuité historique" impossible pour des enfants de 10 ans, il est heureux de constater que les collègues du CP/CE1 ne l'ont pas attendu pour la mettre en œuvre !
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