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Faut-il appeler les enfants intellectuellement précoces des "zèbres" ? - Page 2 Empty Re: Faut-il appeler les enfants intellectuellement précoces des "zèbres" ?

par Stered Mar 29 Oct 2013 - 14:26
Nasopi a écrit:
Je suis quasi sûre que mon aîné fait partie de ces enfants précoces (18 de moyenne générale en seconde, champion d'échecs). C'est un ado en or, qui pour le moment ne m'a jamais posé problème. Pourquoi aller l'em...der à passer des tests ?
Parce que pour lui tout va bien scolairement, justement Smile

J'ai vu beaucoup d'EIP : pour la grande majorité (même présentés comme très difficiles à leur arrivée en 6e), effectivement, à quelques détails près, ça se passe plutôt bien. Mais il y en a qui sont en souffrance et quand les parents cherchent des raisons, croyant parfois qu'ils ne comprennent rien, qu'ils sont "bêtes" (je l'ai déjà entendu et pas une fois...), on découvre que ce n'est pas le cas.

Mais un test de QI pour moi n'indique pas qu'on est "plus intelligent". Déjà parce qu'il y a plusieurs types d'intelligences, à mon avis. Et ensuite parce que cela signifie aussi être "différemment intelligent" : la pensée linéaire n'est pas la pensée en arborescence, laquelle explique pourquoi certains EIP vont trouver le bon résultat (en maths par exemple), mais être incapables d'expliquer leur démarche. Parce qu'ils ne rembobinent pas un fil, pour suivre leur raisonnement à l'envers, mais plusieurs, qui se croisent, se divisent, etc.
dandelion
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Faut-il appeler les enfants intellectuellement précoces des "zèbres" ? - Page 2 Empty Re: Faut-il appeler les enfants intellectuellement précoces des "zèbres" ?

par dandelion Mar 29 Oct 2013 - 14:32
Nasopi Faut-il appeler les enfants intellectuellement précoces des "zèbres" ? - Page 2 2252222100 
En fait les chiffres sont assez élevés, au moins un à deux enfants par classe il me semble si on s'en tient au QI (qui à la base s'appuie sur une moyenne et une jolie courbe de Gauss), donc d'évidence la plupart ne sont même pas remarqués.
Passacaille, je partage ton opinion, un certain nombre de Néos font des récits qui sont très évocateurs d'un passé d'HPI. J'avoue, moi aussi je suis HP et pour mon aînée je suis prête à prendre les paris mais celui qui m'obligera à lui faire passer un test de QI n'est pas encore né: je déteste qu'on me colle une étiquette, je n'ai pas envie qu'on explique les comportements de ma fille par le fait qu'elle a une intelligence supérieure à la moyenne et je suis même persuadée que mettre en avant cette intelligence serait très dommageable.
Tous les enfants ont le droit qu'on prenne en compte leurs singularités, moi en classe je n'ai jamais eu que des enfants différents. Par contre, tous les enfants ont aussi l'obligation de faire un effort pour s'adapter à la vie en communauté. Si c'est pour avoir des enfants qui 'ne peuvent pas' parce qu'ils sont HPI ou dys, je trouve que ce n'est pas leur rendre service.
J'ai eu (et j'ai toujours) de grosses difficultés d'adaptation à la vie en société mais je reste persuadée que le comportement de mes parents en est grandement responsable, beaucoup plus que mon QI ou ma pensée en arborescence.
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InvitéPas
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par InvitéPas Mar 29 Oct 2013 - 14:34
Stered a écrit:
Mais un test de QI pour moi n'indique pas qu'on est "plus intelligent". Déjà parce qu'il y a plusieurs types d'intelligences, à mon avis. Et ensuite parce que cela signifie aussi être "différemment intelligent" : .
Je suis bien d'accord.
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User17706
Bon génie

Faut-il appeler les enfants intellectuellement précoces des "zèbres" ? - Page 2 Empty Re: Faut-il appeler les enfants intellectuellement précoces des "zèbres" ?

par User17706 Mar 29 Oct 2013 - 14:36
Les tests de QI sont merveilleux pour mesurer le QI. Ils font ça très bien. Maintenant, me demanderez-vous, qu'est-ce que le QI?
réponse:
Cipango
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par Cipango Mar 29 Oct 2013 - 14:48
Pour parler de ce que je connais, MENSA admet par exemple en son sein les 2% de personnes qui réussissent les meilleurs scores à l'ensemble de leurs trois tests étalonnés (matrices de Raven, dominos, test verbal). Ils estiment que ce pourcentage représente une population dont le QI est égal ou supérieur à 132 (mais les résultats du test ne sont pas fournis sous forme de QI...très exactement, on vous dit: "Votre note est de x sur y. n% de la population obtient de meilleurs résultats que vous au test." Et si n = 2% ou moins, l'admission est proposée).

Cela représente peu, moins d'un élève par classe en tout cas.


Dernière édition par Cipango le Mar 29 Oct 2013 - 15:29, édité 2 fois
Jane
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par Jane Mar 29 Oct 2013 - 15:23
Mon petit témoignage perso sur la précocité.

J'ai 2 enfants sur mes 3 qui ont été testés au WISC-IV suite à des "problèmes" scolaires / relationnels et qui capitalisent des scores très largement supérieurs à la moyenne. N°3 ne sera pas testée pour le moment, puisque scolairement et socialement parlant, elle ne rencontre pas de difficulté majeure. Et effectivement, comme le souligne Cipango, ils constituent moins de 2% de la population.

Ce test n'est pas une fin en soi (n°3 n'a d'ailleurs pas été testé) mais peut permettre en cas de difficulté d'apporter une réponse à l'instant T. Pour Fiston, il a été demandé par son institutrice de CE1 qui avait été étonnée par ses compétences et ce furent 2 sauts de classe (CE2 puis 5ème); pour Fille Grande, le test (également à la demande de l'instit de CE1, mais pas la même !) a permis de déceler un problème qui a débouché sur un suivi pour dyspraxie visuo-spatiale qu'elle a parfaitement appris à compenser (alors que tout laissait penser, quand elle était petite, qu'elle n'avait pas un grand avenir scolaire, elle caracole en tête de classe).
Mes enfants ne sont pas animaux, et ne sauraient se réduire à des sigles. Ils sont des enfants, mes enfants, avec leurs particularités et leurs différences que nous avons pu appréhender sereinement grâce aux résultats des tests. Je me rappellerai toute ma vie de la réaction de Fiston, après que la psy lui ait expliqué de quoi il retournait: il avait 7 ans, et m'a dit "tu vois maman, je savais que j'étais pas pareil que les autres, mais maintenant que je sais pourquoi, ça va être plus facile".

D'accord aussi pour dire qu'on n'est pas plus intelligent; on est intelligent différemment.Les différences sont souvent frappantes entre les enfants EIP et les autres, mais se tassent à l'âge adulte.

Un enfant EIP, ce n'est certainement pas une gloire pour un parent; ce n'est pas forcément un bon élève; et c'est souvent un enfant en souffrance et des parents démunis qui en ont marre d'être taxés de parents abusifs ou trop fiers de leurs enfants quand ils ont le malheur de parler de leurs "différences". Pour ma part (et surtout pour Fiston), ça a été le parcours du combattant; il n'y a bien plus que depuis son entrée au lycée que les choses vont mieux et que ni lui ni nous ne sommes plus regardés comme des bêtes de foire.

Sur ce je retourne dans mon antre Wink


Dernière édition par Jane le Mar 29 Oct 2013 - 15:40, édité 1 fois
Stered
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par Stered Mar 29 Oct 2013 - 15:31
Jane a écrit:
Un enfant EIP, ce n'est certainement pas une gloire pour un parent; ce n'est pas forcément un bon élève; et c'est souvent un enfant en souffrance et des parents démunis qui en ont marre d'être taxés de parents abusifs ou trop fiers de leurs enfants quand ils ont le malheur de parler de leurs "différences". Pour ma part (et surtout pour Fiston), ça a été le parcours du combattant; il n'y a bien plus que depuis son entrée au lycée que les choses vont mieux et que ni lui ni nous ne sommes plus regardés comme des bêtes de foire.
Nous avons remarqué que beaucoup de difficultés au niveau des relations au sein de la classe sont aplanies en regroupant nos EIP dans les mêmes classes. Il y a moins ce phénomène "bête de foire" puisqu'ils sont trois ou quatre à réagir de façon similaire et ils se sentent mieux en se rendant compte qu'ils ne sont pas "anormaux" au sens d' "isolés, bizarres, uniques".
Nous constatons d'ailleurs qu'ils se regroupent souvent - amicalement parlant - entre EIP, sans même savoir que les autres le sont : ils rencontrent des enfants comme eux et ça leur fait du bien.
harry james
harry james
Neoprof expérimenté

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par harry james Mar 29 Oct 2013 - 15:33
Mon tröll (qui a passé ces fameux tests, qui a adoré, et qui est redevenue vivante et joyeuse après un saut de classe...) et moi même vous remercions Stered et Jane.

Rien à ajouter.



_________________
Merdre lachez tout! Partez sur les routes!


Out of sorrow entire worlds have been built
Out of longing great wonders have been willed
[...]
Outside my window, the world has gone to war
Are you the one that I've been waiting for?
Jane
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par Jane Mar 29 Oct 2013 - 15:34
Voilà; mon fiston est avec un EIP de son âge de surcroît depuis l'année dernière, et c'est le top ! Il s'est même fait des copains de 2 ans de plus que lui.
Night Owl
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par Night Owl Mar 29 Oct 2013 - 16:25
Jane a écrit:

Un enfant EIP, ce n'est certainement pas une gloire pour un parent; ce n'est pas forcément un bon élève; et c'est souvent un enfant en souffrance et des parents démunis qui en ont marre d'être taxés de parents abusifs ou trop fiers de leurs enfants quand ils ont le malheur de parler de leurs "différences". Pour ma part (et surtout pour Fiston), ça a été le parcours du combattant; il n'y a bien plus que depuis son entrée au lycée que les choses vont mieux et que ni lui ni nous ne sommes plus regardés comme des bêtes de foire.

Sur ce je retourne dans mon antre Wink
Je ne sais pas si c'est l'endroit ou si c'est hors-sujet mais je suis allée voir les liens donnés par John hier et j'ai beau tourner le problème en tous sens je n'arrive pas à comprendre ce qu'on attend de nous, profs, face à un de ces enfants.
J'ai lu des témoignages d'EIP reprochant à leurs profs de leur en demander plus, des témoignages de profs HPI ne sachant pas comment faire face aux élèves difficiles 'non étiquetés', des témoignages de parents évoquant des profs 'ouverts' ou 'fermés', mais.....concrètement, on fait quoi comment?!?
Gombrich
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par Gombrich Mar 29 Oct 2013 - 16:36
Jane a écrit:Mon petit témoignage perso sur la précocité.

J'ai 2 enfants sur mes 3 qui ont été testés au WISC-IV suite à des "problèmes" scolaires / relationnels et qui capitalisent des scores très largement supérieurs à la moyenne. N°3 ne sera pas testée pour le moment, puisque scolairement et socialement parlant, elle ne rencontre pas de difficulté majeure. Et effectivement, comme le souligne Cipango, ils constituent moins de 2% de la population.

Ce test n'est pas une fin en soi (n°3 n'a d'ailleurs pas été testé) mais peut permettre en cas de difficulté d'apporter une réponse à l'instant T. Pour Fiston, il a été demandé par son institutrice de CE1 qui avait été étonnée par ses compétences et ce furent 2 sauts de classe (CE2 puis 5ème); pour Fille Grande, le test (également à la demande de l'instit de CE1, mais pas la même !) a permis de déceler un problème qui a débouché sur un suivi pour dyspraxie visuo-spatiale qu'elle a parfaitement appris à compenser (alors que tout laissait penser, quand elle était petite, qu'elle n'avait pas un grand avenir scolaire, elle caracole en tête de classe).
Mes enfants ne sont pas animaux, et ne sauraient se réduire à des sigles. Ils sont des enfants, mes enfants, avec leurs particularités et leurs différences que nous avons pu appréhender sereinement grâce aux résultats des tests. Je me rappellerai toute ma vie de la réaction de Fiston, après que la psy lui ait expliqué de quoi il retournait: il avait 7 ans, et m'a dit "tu vois maman, je savais que j'étais pas pareil que les autres, mais maintenant que je sais pourquoi, ça va être plus facile".

D'accord aussi pour dire qu'on n'est pas plus intelligent; on est intelligent différemment.Les différences sont souvent frappantes entre les enfants EIP et les autres, mais se tassent à l'âge adulte.

Un enfant EIP, ce n'est certainement pas une gloire pour un parent; ce n'est pas forcément un bon élève; et c'est souvent un enfant en souffrance et des parents démunis qui en ont marre d'être taxés de parents abusifs ou trop fiers de leurs enfants quand ils ont le malheur de parler de leurs "différences". Pour ma part (et surtout pour Fiston), ça a été le parcours du combattant; il n'y a bien plus que depuis son entrée au lycée que les choses vont mieux et que ni lui ni nous ne sommes plus regardés comme des bêtes de foire.

Sur ce je retourne dans mon antre Wink
Merci d'avoir écrit cela : mon fiston a un parcours qui ressemble à celui de tes enfants, sauf que nous en sommes qu'au début...
En tous les cas j'ai l'impression que les choses bougent enfin dans L'educ nat

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/eleves_intellectuellement_precoces_/99/4/Module_formation_EIP_268994.pdf

Pour en revenir à la terminologie, je trouve que haut potentiel colle davantage à la réalité.
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InvitéPas
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par InvitéPas Mar 29 Oct 2013 - 16:47
Jane, si je comprends bien ce que tu dis, le test de QI n'étant pas une fin en soi, il faut surtout s'en servir pour creuser certaines questions sur le développement de l'enfant ?
C'est bien si ça vous a aidé pour les enfants.
Mes parents étaient très aimants, mais pas du tout à se poser la question d'aller chez un psymachin ou un psytruc. Rétrospectivement,  je pense que mon comportement était déjà particulier. Mais ils devaient tellement nous aimer qu'ils acceptaient toutes nos bizarreries sans se poser de questions. Je n'arrête pas de me demander si la vie aurait été plus simple si on avait compris alors ce qu'on vient de découvrir pour moi. Je pense, mais c'est peut-être pour me consoler, que j'aurais été encore plus mal et me serais sentie encore plus à l'écart.
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par Stered Mar 29 Oct 2013 - 17:17
Night Owl a écrit:
Je ne sais pas si c'est l'endroit ou si c'est hors-sujet mais je suis allée voir les liens donnés par John hier et j'ai beau tourner le problème en tous sens je n'arrive pas à comprendre ce qu'on attend de nous, profs, face à un de ces enfants.
J'ai lu des témoignages d'EIP reprochant à leurs profs de leur en demander plus, des témoignages de profs HPI ne sachant pas comment faire face aux élèves difficiles 'non étiquetés', des témoignages de parents évoquant des profs 'ouverts' ou 'fermés', mais.....concrètement, on fait quoi comment?!?
Concrètement, on commence par demander à l'ANEIP de venir nous expliquer comment fonctionne un EIP lors d'une conférence dans l'établissement (parce que c'est plus clair avec un intervenant que sur un site). Ensuite, il faut distinguer les aménagements personnels (du prof, j'entends) et ceux de l'établissement : autant ça se passe bien avec les EIP que nous accueillons depuis la 6e (sauf un... Mais bon, il a bien d'autres soucis en plus d'être EIP...), autant ceux qui nous arrivent en fin de cursus sont juste, globalement, hyper pénibles...

Établissement :
- équipe de profs volontaires (sauf matière avec un seul enseignant, heureusement aucun des collègues concernés n'est contre) pour les "classes EIP".

- groupement des EIP en décrochage social ou scolaire dans la même classe : moins de stigmatisation de la part des autres, moins de sentiment d'être un génie incompris de la part des EIP (quelques-uns sont parfois très imbus d'eux-mêmes au point de se croire tout permis)

- salle de décompression : les profs volontaires ou la doc, très engagée à ce sujet, ou la Vie Sco y accueillent les gamins qui pètent complètement les plombs et empêchent le déroulement du cours ou ceux qui sont déjà au point sur le thème traité et viennent approfondir le cours en autonomie (nous constatons pour l'instant l'absence d'utilisation de cette salle, sauf pour l'élève de 6e ingérable (ou presque...)). Mais bon, c'est tout nouveau de cette année, alors compliqué de faire un bilan.

- possibilité de saut de classe, même en cours d'année (déjà effectué deux fois en deux ans : 1er cas très positif, 2e à voir puisqu'il change de niveau à la rentrée)

- référent pour chaque EIP parmi le personnel de l'établissement volontaire, choisi par l'enfant, pour pouvoir dialoguer

Prof :
- se souvenir que ces enfants sont hypersensibles et qu'on peut les braquer facilement (et alors bonjour...) : ne pas oublier de débriefer après un incident (ce qui devrait être le cas avec n'importe quel élève, d'ailleurs, à mon avis)

- accepter que certains aient besoin de faire deux choses à la fois (comme dessiner, bouger sur leur chaise, surtout les petits) : à chacun de voir. Moi, je les mets seuls, au 1er rang (pénible sinon pour les voisins, comme ils s'agitent), et j'accepte un cahier de dessin à côté du cours A CONDITION que le cours soit parfaitement pris par ailleurs et les exercices faits. Ils peuvent lire ou dessiner si ils ont fini et après avoir vérifié que ce n'est pas bâclé ! Donnant-donnant.
Moi-même EIP, mais du type "suradapté", j'ai toujours fait plusieurs choses à la fois, agaçant certains de mes enseignants qui croyaient que je n'écoutais pas parce que j'écrivais autre chose en cours. Alors que j'écoutais parfaitement : j'avais juste besoin de fixer mon attention en faisant autre chose qu'écouter sans bouger.

- patience et précision dans les explications des consignes : les faire reformuler, les présenter en donnant une tâche à la fois (1a, 1b, 1c, ...)

- prévoir des activités d'approfondissement plutôt que de leur demander de faire 15 exercices s'ils ont compris. Mais attention, approfondissement ne doit pas signifier travail extrêmement dur non plus. Plutôt de la lecture complémentaire. Beaucoup d'EIP ont une peur panique de l'échec, liée à leur mauvaise estime d'eux-mêmes, et préfèrent parfois ne rien faire que d'échouer. Alors si on leur balance de colles...

De façon générale, nos formations sur les EIP m'ont aider à mieux comprendre leur fonctionnement et à changer mon regard. Idem pour mes collègues.

Il faut dire que la 1re année où notre collège a commencé à accueillir des EIP hors secteurs... Nous n'étions pas au courant ! La direction ne nous avait rien dit ! Nous découvrions ces élèves plutôt pénibles, voire ultra-pénibles, sans comprendre pourquoi on nous les collait, sans savoir que leurs parents croyaient que nous avions quelque chose de spécial à leur proposer. Année noire...
Nous avons ensuite exigé des formations : l'ANEIP est venue, puis le CDE adjoint d'un collège pilote en la matière. Ça a décanté pas mal et après quatre ans, nous avons mis en place les dispositifs sus-cités. Mais vraiment : comprendre le mode de fonctionnement de ces enfants a été le 1er pas pour que ça se passe bien en cours.

Personnellement, mes interrogations sur mes pratiques m'ont permis de trouver certains aménagements peu contraignants au quotidien (sauf les fiches d'approfondissement qui demandent pas mal de boulot) et qui sont profitables à tous les élèves au final car toute la classe en bénéficie (un élève non-EIP, qui a parfaitement fait ses exercices a aussi droit aux aménagements sus-cités).
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par Jane Mar 29 Oct 2013 - 17:32
Je n'ai pas de réponse, juste un témoignage. Je veux surtout dire que le test ne change rien à ce qu'un HP / EIP / zèbre (peu importe le nom) est. Il permet de nommer, et je crois aux vertus du nom. Et de détecter des troubles associés à la précocité (comme ça a été le cas pour ma fille).

En tant que maman, pour moi, faire tester mes enfants a été un moyen de parvenir à mes fins (et d'aider mes enfants à vivre sereinement ce qu'ils sont). L'EN réclamait une batterie de tests pour le saut de classe (indispensable dans le cas de fiston qui s'ennuyait ferme et le faisait bruyamment savoir); qu'à cela ne tienne, on a passé des tests. Savoir n'a pas fondamentalement changé mon regard sur mes enfants (puisque, aussi incroyable que ça puisse paraître, je SAVAIS avant même les résultats ce qu'on allait trouver); en revanche ça les a aidés à se construire.

La différence, ça ne se résume pas à un nez tordu, une drôle de tête, enfin, que sais-je, moi, à quelque chose de visible, dont on parle avec des enfants différents... Fiston, ça l'a indéniablement aidé. Fille Grande aussi, car elle a pu bénéficier d'une aide  pour sa dyspraxie visuo-spatiale (trouble dont j'ignorais tout simplement l'existence).

J'ai beaucoup de rancoeur envers certains enseignants absolument épouvantables qui ont failli détruire mon fils (qui a même été taxé de débile), et je rends grâces à d'autres pour leur intelligence. J'ai été en butte à la bêtise humaine (j'ai eu beau expliquer, réexpliquer... enfin, bref). J'ai pu moi aussi suivre une formation (enfin, un colloque, plutôt) d'une demi-journée en 16 ans de carrière. Et encore, parce que je suis forcément sensibilisée au sujet et que j'ai été informée totalement par hasard de la tenue de cette formation...

Mais de manière globale, je trouve que nous ne sommes pas assez informés sur les 30% d'HP / EIP / zèbres, encore une fois, quelque soit le nom qu'on leur donne, qui sont en difficulté sociale ou scolaire. Et que l'EN ne met pas en oeuvre de quoi leur permettre de moudre leur grain dans des conditions satisfaisantes (je reste aujourd'hui encore très critique sur la réponse "s'il s'ennuie, qu'il saute une classe..." parce que définitivement non, un gamin de 11 n'a rien à faire en 4ème, et que non, ce n'est pas un punching-ball... et parce qu'aujourd'hui à 14 ans en 1èreS, il commence seulement à trouver une place dans l'institution EN).

J'aurais tellement aimé qu'il y ait près de chez moi un établissement comme celui de Stered. Mais combien en existe-t-il ? Est-on condamné à déménager ou à payer un établissement privé une blinde pour le bien-être de ses enfants ??? Si l'on fait le calcul, 2% de 12 millions d'élèves, ça fait combien d'EIP méprisés ?
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par Stered Mar 29 Oct 2013 - 17:41
L'EN commence à s'intéresser -enfin- au sujet, Jane.
Il faudrait vérifier, mais on nous a parlé, dans l'acad de Créteil, d'un établissement par bassin (donc ça devrait faire un certain nombre). Je précise que nous sommes un collège public.
Après encore faut-il que les équipes soient volontaires pour s'auto-former sur le sujet (parce qu'il a fallu se battre pour avoir des formations ! Et que le PAF m'en a refusé une l'an dernier... La blague...) ou... informées tout simplement ! Les voies de l'EN sont parfois impénétrables Razz
Mais nos élèves hors-secteur, affectés par la DSDEN, ne viennent pas de très loin non plus, donc d'autres établissement doivent être spé-EIP.


Dernière édition par Stered le Mar 29 Oct 2013 - 17:56, édité 1 fois
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Faut-il appeler les enfants intellectuellement précoces des "zèbres" ? - Page 2 Empty Re: Faut-il appeler les enfants intellectuellement précoces des "zèbres" ?

par Jane Mar 29 Oct 2013 - 17:49
Chez nous, rien, hormis du privé, du privé, et encore du privé; et un public avec une section BIP (uniquement niveau 6ème et 5ème) pour les précoces en difficulté scolaire.
J'ai trouvé ça sur le site de l'ONISEP. Visiblement, nous en sommes aux prémisses seulement.

http://www.onisep.fr/Choisir-mes-etudes/Au-college/Collegiens-a-besoins-educatifs-particuliers/Les-eleves-intellectuellement-precoces
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Faut-il appeler les enfants intellectuellement précoces des "zèbres" ? - Page 2 Empty Re: Faut-il appeler les enfants intellectuellement précoces des "zèbres" ?

par Stered Mar 29 Oct 2013 - 17:58
J'ai trouvé la liste des collèges EIP du 93 ici : DSDEN

"Entrée au collège des enfants intellectuellement précoces

Certains élèves intellectuellement précoces peuvent connaître des difficultés importantes dans certains domaines tout en ayant des réussites très bonnes ou supérieures dans d’autres domaines. Des aménagements de scolarité sont parfois nécessaires.

Deux principes sont retenus dans le département de Seine-Saint-Denis :

- tout élève précoce peut être pris en charge dans tout collège avec ou sans aménagement pédagogique en fonction de ses besoins ;

- les élèves qui ont besoin d’une prise en charge particulière (problèmes d’apprentissage ou de comportement) peuvent être accueillis dans l’un des collèges suivants :

Anatole France - Drancy
Roger Martin du Gard - Epinay-sur-Seine
Eugène Carrière - Gournay-sur-Marne
Marais de Villiers - Montreuil-sous-Bois
Henri IV - Vaujours"

Faudrait voir par département ensuite Smile
Stered
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par Stered Mar 29 Oct 2013 - 17:59
Et ça sur le site de la DSDEN du 94 : Lien

Comment les identifier ?

   Si vous rencontrez un enfant qui veut tout savoir, devine vite, aime la complexité, a des idées riches ou folles, est hautement critique de lui-même et fait montre d’opinions affirmées,
   S’il a un sens aigu des détails…mais des difficultés pour les organiser,
   S’il a un grand pouvoir d’abstraction, de synthèse…mais des difficultés pour développer,
   S’il aime la vérité et la justice à l’excès,
   S’il s’exprime très facilement à l’oral… mais se désintéresse de l’acte graphique,
   S’il invente de nouvelles procédures… mais résiste aux consignes et rejette ce qui est admis,
   Si sa volonté d’atteindre son but confine à l’entêtement et à l’obstination,
   Si son intuition et sa capacité d’empathie le rendent vulnérable,
   Si son énergie se transforme en frustration quand elle n’est pas utilisée,
   Si son indépendance d’esprit tourne à la rébellion contre le conformisme,
   Si sa capacité de concentration rend insupportable toute forme d’interruption,

Si vous, enseignant, vous pensez...

   Voilà un élève qui polémique et pose des questions sans arrêt !
   Qu’il écrit mal, que ses cahiers sont mal tenus !
   Il croit tout savoir…
   Son attitude est toujours en opposition avec mes méthodes et je sens mon autorité contestée.
   Il n’écoute pas, son esprit est ailleurs.

Et si vous êtes tentés par les clichés :

   C’est un enfant poussé par ses parents.
   S’il est précoce, qu’il le prouve !
   Enfant précoce = famille aisée.
   S’il est si intelligent, il s’en sortira tout seul.

Si vous, parent, vous constatez…

   Qu’il veut toujours en savoir plus,
   Qu’il s’intéresse à des sujets compliqués, abstraits tels que la vie, la mort, la création du monde, les dinosaures ou la pollution de la planète et qu’il pose sans cesse des questions,
   Qu’il est malheureux à l’école, ou même qu’il ne veut plus y aller,
   Qu’il somatise,
   Qu’il se plaint :
       « Je n’ai pas de copains »,
       « On m’appelle l’intello »,
       « Je suis nul ».

Vous êtes peut-être en présence d’un enfant intellectuellement précoce et il est pertinent de vous engager dans une démarche de diagnostic.
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par InvitéPas Mar 29 Oct 2013 - 18:05
Ca me semble plutôt pas mal. Mais, ça veut dire quoi, "aimer la vérité et la justice à l'excès" et aimer la vérité et la justice "modérément" ?
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Faut-il appeler les enfants intellectuellement précoces des "zèbres" ? - Page 2 Empty Re: Faut-il appeler les enfants intellectuellement précoces des "zèbres" ?

par Stered Mar 29 Oct 2013 - 18:10
Tu visualises le gamin qui va interrompre ton cours parce qu'il pense que tu as été injuste avec son camarade et aller jusqu'à la crise de nerfs et le soulèvement des masses opprimées ? Very Happy Bah, c'est un bon exemple Razz
Il peut potentiellement défendre sa vision de la justice et de la vérité en dépassant les limites du cours. Parce que finalement, tu as puni Kévin, mais il y a trois semaines, lundi, à 14h17, tu n'avais pas puni Djézon pour la même chose. Voilà. C'est pas juste.
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par InvitéPas Mar 29 Oct 2013 - 18:22
D'accord. J'étais un peu comme ça (et le suis toujours) mais j'attendais la fin des cours Very Happy 
Bon courage alors.
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par Audrey Mar 29 Oct 2013 - 18:31
Aimer la vérité et la justice à l'excès, c'est aussi par exemple dire la vérité et réclamer justice même si cela te nuit personnellement... placer cet idéal, ce principe, au-dessus de ton intérêt propre. C'est aussi souffrir intimement, sincèrement et durablement de ne pas voir ces principes respectés par autrui, et te sentir différent, à part, car tu te sens seul à placer ces principes comme fondement de ton existence.

Enfin voilà comment je le sentais, et comment je me sens encore parfois...
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par Carabas Mar 29 Oct 2013 - 18:52
La fois où j'ai suivi un enfant détecté HPI, j'en ai bavé. Le vrai problème de ce gosse, c'était... sa mère. Une espèce d'hystérique qui le changeait d'école trois fois par an, l'a mis dans un prétendu bâtiment adapté (c'était un grosse arnaque), puis lui a fait donner des cours particuliers... Le gosse a été coupé de tout contact avec d'autres enfants de son âge alors qu'il en aurait eu besoin. Et surcouvé par sa mère, il prenait toutes les excuses du monde pour ne pas bosser. Ah mais le français, ça ne m'intéresse pas, j'sais pas faire! Je n'aime que les maths... Il avait 14 ans, était en 1ere (avec un niveau en français de 3e) et avait la mentalité d'un gamin de 11 ou 12 ans... du genre à prétendre pendant un mois que si, si, il avait envoyé son devoir de français au CNED mais qu'ils mettaient longtemps à corriger... alors que le devoir n'avait jamais été envoyé (et qu'on l'avait débroussaillé et bossé ensemble à fond).

Bref, c'était surtout un pauvre gosse à cause d'une mère pas nette, très fière que son fils soit HPI mais transformant cela en handicap lourd à porter. Le gosse était plus ou moins dépressif et asocial. Avec une mère plus équilibrée, il aurait été mieux dans ses baskets, c'est sûr... Tantôt elle lui hurlait dessus, tantôt elle nous engueulait parce qu'on ne comprenait pas le génie de son fils...

Enfin, ce n'est qu'une expérience individuelle, mais là, le problème était clairement ailleurs que dans le haut potentiel intellectuel...


Dernière édition par Carabas le Mar 29 Oct 2013 - 18:54, édité 2 fois

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par JPhMM Mar 29 Oct 2013 - 18:54
Pourquoi "zèbre" ? Suspect 

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par Amaliah Mar 29 Oct 2013 - 18:56
Nasopi a écrit:Ma question est : quel est l'intérêt de passer ces fameux tests ? Surtout si, comme il a été dit plus haut, les enfants précoces ne rêvent que d'une chose, être considérés comme des personnes lambda ?
J'ai, chaque année, je ne sais combien d'enfants précoces dans mes classes. Pour le moment je n'en ai eu aucun qui posait un souci particulier.
Je suis quasi sûre que mon aîné fait partie de ces enfants précoces (18 de moyenne générale en seconde, champion d'échecs). C'est un ado en or, qui pour le moment ne m'a jamais posé problème. Pourquoi aller l'em...der à passer des tests ?
Mon fils aîné a été testé à 4 ans à la demande de la maîtresse qui se demandait devant ses capacités (et son trouble du comportement) si on le poussait ou s'il était EIP. Les tests ont prouvé qu'il était EIP et plus performant dans les domaines de la logique que du langage alors que ce dernier domaine était plus évident pour elle en fin de compte. Ces tests ont facilité son passage anticipé. On ne lui a jamais parlé d'EIP, ni de quoi que ce soit en fait. Il sait qu'il a vu la psychologue scolaire pour voir q'il pouvait suater une classe et ça suffit.
Le petit a sauté lui aussi une classe mais sans aucun test et même s'il est lui aussi rentré au CP avec un an d'avance et en sachant lire, je ne pense pas du tout qu'il soit EIP. Mais peu importe, il est heureux, ne pose pas de problème, s'épanouit à l'école. Hors de question de lui faire passer des tests de QI. Il a déjà dû subir les tests de la maîtresse spécialisée et l'entretien avec la psy, ça suffit. Cela semble évident vu les facilités de ton fils, Nasopi, qu'il appartient à cette catégorie d'enfants mais vu qu'il est en or, il n'y a pas de raison de le tester.

Cela dit, j'ai lu avec intérêt les messages de Stered, car j'ai déjà eu des enfants EIP en classe sans que cela soit dit, des petites avec deux ans d'avance (et nées un 6/12!) et 18 de moyenne en 3e, mais qui ne posaient aucun problème, un peu à l'image du fils de Nasopi, j'imagine, mais cette année j'ai un 6e étiqueté EIP et je me suis intéressée au sujet, j'ai lu tous les liens envoyés par mon académie et je dois dire que je me sens toujours aussi démunie face à mon élève... Je suis pleine de bonne volonté mais déroutée par cet enfant...
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InvitéPas
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par InvitéPas Mar 29 Oct 2013 - 19:06
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