- Singing in The RainHabitué du forum
Voilà dans mon chapitre Récits d'enfance et d'adolescence, je cherche à trouver un extrait d'Enfance de Sarraute à étudier.
Quel extrait travaillez-vous ?
Quel extrait travaillez-vous ?
- KilmenyEmpereur
En première, j'avais fait l'incipit, le passage avec la poupée, la rédaction avec le chien et l'explicit.
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- zabouFidèle du forum
J'ai étudié l'extrait sur la rédaction avec le chien.
- Singing in The RainHabitué du forum
Merci pour ces pistes, je vais aller relire les extraits !
Passage incriminé : "On nous laisse toutes les deux pour que nous fassions mieux connaissance. Je reste à côté d'elle, je la couche, je la lève, je lui fais tourner la tête et dire papa maman. Mais je me sens pas très à l'aise avec elle. Et avec le temps ça ne s'arrange pas. Je n'ai jamais envie d'y jouer... elle est toute dure, trop lisse, elle fait toujours les mêmes mouvements, on ne peut la faire bouger qu'en soulevant et en abaissant de la même façon ses jambes et ses bras légèrement repliés, articulés à son corps raide."
J'ai fait une bonne analyse du passage sur la poupée mais en collège, une année, mes ados en pleine crise n'arrêtaient pas de rire en lisant le texte, en y percevant plein de connotations graveleuses... donc ça m'avait bien énervé.Kilmeny a écrit:En première, j'avais fait l'incipit, le passage avec la poupée, la rédaction avec le chien et l'explicit.
Passage incriminé : "On nous laisse toutes les deux pour que nous fassions mieux connaissance. Je reste à côté d'elle, je la couche, je la lève, je lui fais tourner la tête et dire papa maman. Mais je me sens pas très à l'aise avec elle. Et avec le temps ça ne s'arrange pas. Je n'ai jamais envie d'y jouer... elle est toute dure, trop lisse, elle fait toujours les mêmes mouvements, on ne peut la faire bouger qu'en soulevant et en abaissant de la même façon ses jambes et ses bras légèrement repliés, articulés à son corps raide."
- KilmenyEmpereur
Ce n'est pas ce passage dont je parle : c'est le passage où elle voit une poupée dans une vitrine et elle trouve la poupée plus belle que sa mère, ce qui la traumatise.
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- Singing in The RainHabitué du forum
Ah d'accord ! Je vais essayer de le trouver (à moins que tu l'aies en version texte )Kilmeny a écrit:Ce n'est pas ce passage dont je parle : c'est le passage où elle voit une poupée dans une vitrine et elle trouve la poupée plus belle que sa mère, ce qui la traumatise.
- KilmenyEmpereur
Je ne l'ai pas en version texte, mais dans l'édition Folio n°1684 c'est pages 94-95
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- liskayaNeoprof expérimenté
J'ai étudié l'incipit cette année et je nous ai tous noyés !! Mais bon, c'est peut-être juste parce que je m'y suis pris comme un manche...
- maribouNiveau 3
Perso j'avais fait l'incipit et Rocambole (très très bien ce texte, avec la comparaison avec la maison, le côté péché originel etc, ça avait super bien marché !)
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"Vivre en bonne intelligence avec le doute mais combattre avec les armes de l'espoir"
- DerborenceModérateur
Je faisais cet extrait.
Comparaison avec l'opération de Michel Leiris.
Décalage vision de l'enfant / vision de l'adulte.
- Spoiler:
Hors de ce jardin lumineux, éclatant et vibrant, tout est comme recouvert de grisaille, a un air plutôt morne, ou plutôt comme un peu étriqué… mais jamais triste. Pas même ce qui m’est resté de l’école maternelle… une cour nue entourée de hauts murs sombres autour de laquelle nous marchons à la queue leu leu, vêtus de tabliers noirs et chaussés de sabots.
Là pourtant surgissant de cette brume, la brusque violence de la terreur, de l’horreur… je hurle, je me débats… Qu’est-il arrivé ? que m’arrive-t-il ?
« Ta grand-mère va venir te voir »… Maman m’a dit ça… Ma grand-mère ? La mère de papa ? Est-ce possible ? elle va venir pour de vrai ? Elle ne vient jamais, elle est si loin… Je ne me souviens pas du tout d’elle, mais je sens sa présence par les petites lettres caressantes qu’elle m’envoie de là-bas, par ces boîtes en bois tendre gravées de jolies images dont on peut suivre les contours creux avec son doigt, ces coupes de bois peint couvertes d’un vernis doux au toucher… « Quand arrivera-t-elle ? quand sera-t-elle là ? - Demain après-midi… Tu n’iras pas à la promenade… »
Je l’attends, je guette, j’écoute ses pas dans l’escalier, sur le palier… Voilà, c’est elle, on a sonné à la porte, je veux me précipiter, on me retient, attends, ne bouge pas… La porte de ma chambre s’ouvre, un homme et une femme vêtus de blouses blanches me saisissent, on me prend sur les genoux, on me serre, je me débats, on m’appuie sur la bouche, sur le nez, un morceau de ouate, un masque, d’où quelque chose d’atroce, d’asphyxiant se dégage, m’étouffe, m’emplit les poumons, monte dans ma tête, mourir c’est ça, je meurs… Et puis je revis, je suis dans mon lit, ma gorge brûle, mes larmes coulent, maman les essuie…
« Mon petit chaton, il fallait t’opérer, tu comprends, on t’a enlevé de la gorge quelque chose qui te faisait du mal, c’était mauvais pour toi… dors, maintenant c’est fini… »
Nathalie Sarraute, Enfance, 1983.
Comparaison avec l'opération de Michel Leiris.
Décalage vision de l'enfant / vision de l'adulte.
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"La volonté permet de grimper sur les cimes ; sans volonté on reste au pied de la montagne." Proverbe chinois
"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
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