Votre opinion sur cette réforme ?
- oli54Niveau 5
Bilan de la réforme
Après un mois on peut commencer à faire un bilan de la réforme : de "pour l'instant tout va bien" à "c'est une catastrophe"
Chiffres
4000 communes l'appliquent (36 000 communes en France) soit 1,3 Millions d'élèves
Avant 20 % des enfants participaient aux activités périscolaires (les mercredis)
Si gratuité, 90 % y participeraient (dans la Loire par exemple)
Si payant, 50% y participeraient.
Coût réel estimé à 150 / 200 euros par enfant par an
Fonds d'amorçage : 250 Millions d'euros :
- 50 e / enfants
- 40 e en plus pour « ZEP » ou rural
- 50 e en plus par la CAF
Pour les communes de 5 à 10 points d'impôts en plus
En moyenne, 45 mn de temps de scolaire en moins et un mercredi matin en plus
Sur 4000 communes, 40 ont choisit le samedi matin.
Résultat de sondages internet
« Etes vous satisfait de la réforme ? » : 72 % insatisfaits, 11% satisfaits, 18 % non concernés (4987 votants)
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« Faut-il reporter la réforme ? » : 86 % oui (1776 votes)
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Questions soulevées par l'application de cette réforme
1) Effets remarqués sur certains enfants
- l'éventuelle mise en danger des enfants
Risque d'enfants sortis par erreur et laissés sur la voie publique. Risques d'accident à l'intérieur des écoles en raison d'une surveillance aléatoire. Sorties éventuelles des élèves de l'école pour aller faire les activités périscolaires avec un faible taux d'encadrement. Risque d'intrusion dans les écoles (contre cela sont prévues des attestations professionnelles délivrées à tous les intervenants). Risque de bagarre pour savoir qui va aux ateliers.
« seulement trois accompagnateurs pour escorter une cinquantaine d’enfants jusqu’à la salle des fêtes de Crillon. Les animateurs du périscolaire, nous ne les connaissions pas. On ne sait pas s’ils étaient diplômés. Ils n’avaient même pas le numéro de téléphone des parents ».
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- rythme de l'enfant parfois non respecté
En maternelle, certains enfants sont tirés de leur sieste à 15h15 pour faire des activités périscolaires.
Il semblerait que certains enfants en moyenne section ne puissent aller à la sieste pour pouvoir faire les activités périscolaires. Là, on les réveille pour aller à un atelier relaxation...
- la fatigue parfois modifiée : accentuée (épuisé, intenable énervés ), parfois diminuée (témoignage pour un CM1)
Certains enfants sont plus fatigués qu'avant : témoignages de profs qui voient certains enfants s'endormir en classe, et pour la première fois en récré en s'asseyant (grande section) : en raison d'un temps effectif de présence allongé à l'école (absence de pause dans la semaine et aussi par le même horaire conservé certains jours)
Des enfants qui ne dormaient plus éprouvent le besoin de renouer avec la sieste depuis (Moyenne section).
Parfois, le soir il faut se coucher plus tôt sinon le matin ils n'arrivent pas à se lever
Il y a parfois plus d'enfants inscrits au centre de loisir le mercredi après midi : plus de temps en collectivité donc plus de fatigue. Parfois des activités bruyantes d'où de la fatigue.
Avant, le mercredi était comme une respiration pour les enfants dans la semaine, maintenant, c'est du stress. « C’était très bien une soirée sans devoir par semaine (le mardi soir) pour qu’ils décompressent ».
La dernière heure du vendredi est révélatrice (ils peuvent être intenables).
On peut ici et là observer plus d'élèves absents en ce mois de septembre que les années précédentes à la même période.
- souvent perte de repères plus importante (déstabilisant, déboussolé, confusion, angoisse, stress)
Certains enfants sont plus désorientés qu'avant (nombreuses ruptures) : cette réforme est inadaptée surtout pour les maternelles.
difficulté pour se repérer avec les adultes : perte d'un seul adulte référent
En maternelle, c'est l'enseignant qui endort et parfois l'animateur réveille. "j’ai deux maîtresses", certains enfants peuvent confondre l'animatrice et l'enseignant.
La multiplicité des adultes présents déroute : cela changeait déjà le midi, maintenant cela change en plus parfois après le temps scolaire, l'adulte peut aussi changer en fonction des jours, il change aussi si l'enfant va au centre de loisirs. Il y a aussi un risque de changement des animateurs en cours d'année. L'autorité n'est pas la même. Le prof peut parfois sentir un changement dans les relations élève-adulte.
difficulté pour se repérer avec les règles de vie
Le temps scolaire et le temps périscolaire peuvent avoir lieu dans la même salle, mais l'organisation, le fonctionnement les règles de vie peuvent être différentes.
difficulté pour se repérer avec les horaires
Parfois chaque jour l'enfant termine l'école à une heure différente (le lundi à 15h30, le mardi à 16h30, le mercredi à 11h30, le jeudi à 15h30 et le vendredi à 16h30). Difficile surtout pour les maternelles
Pour diminuer cela : mise en place de frises temporelles, de rituels, de comptines.
Risque d'oubli des cartables
Au bout d'un mois, les enfants de Grande section ont compris ce qui se passe, mais pour les petits, il y en a qui pleurent encore ce qui n’est pas habituel.
- dispersion dans les activités, voire perte de qualité par suppression d'activité extra scolaire
Certains enfants faisaient déjà des activités extra-scolaires. Certains parents s'interrogent car ils ont peur que leur enfant fassent trop de choses ou qu'ils ne se concentrent plus assez sur la première activité qu'ils faisaient déjà. Puisque les activités périscolaires sont parfois une nécessité pour les parents car ils ne peuvent venir les chercher, certains pourraient être conduits à supprimer cette première activité extra scolaire (par exemple la musique dans une MJC). Or cette activité première ne se passait pas dans les mêmes conditions que les activités périscolaires. Donc pour certains enfants, il y a un risque de perte de qualité dans les activités.
- modification des temps d'apprentissages :
certains enfants apprécient le fait de faire moins de math et de français dans la journée et de faire plus de sport (CM)
- diminution du temps de soutien
- parfois l'enfant a le sentiment d'avoir perdu son temps ou de s'être ennuyé pendant les activités périscolaires
2 ) Effets sur certains parents
- pour certains pas de changement : leur enfant allait déjà au centre de loisir le mercredi
- parfois oubli d'inscription
Une campagne de pré-inscription des enfants où X % des parents ont répondu à un questionnaire (85% par exemple à Ris Orangis), mais Y % restant ont créé un flou conduisant à des problèmes de planification (15% à Ris Orangis).
- parfois manque d'information
Certaines communes ont édité des plaquettes d'informations (Paris)
Un coordinateur est parfois là pour résoudre ces problèmes.
Certains parents ont du mal à savoir quelle activité est pratiquée par leur enfant
- parfois inquiétude par rapport à la sécurité de leurs enfants
- certains parents tiennent au mercredi libre pour leurs enfants : pour aller chez la nounou, les grands parents, au centre aéré. Ils regrettent le mercredi matin obligatoire.
Sur 4000 communes, 40 ont choisit le samedi matin : phénomène de société, ils ont le souhait de garder le week-end pour la vie familiale, en majorité.
- souvent le mécontentement, la colère des parents est plus important en maternelle qu'en élémentaire,
- parfois désemparé (comment faire pour éviter à leurs enfants les activités périscolaires)
- parfois culpabilisation (comment justifier à son enfant l'utilité de certaines activités périscolaires)
- parfois sentiment que leurs enfants sont pris pour des cobayes
- mobilisation et manifestation de certains contre la réforme
13 Septembre Libération : « Pour l’heure, il est donc difficile d’établir une tendance générale sur la satisfaction ou non des parents et des élèves ». 15 jours plus tard le constat n'est plus le même : les résultats des sondages internet auprès des parents montrent le souhait de report et l'insatisfaction face à la réforme.
3) Effets remarqués sur certains enseignants
- parfois fatigue plus prononcée
- parfois manque de coordination entre les professeurs et les intervenants
Un coordinateur est parfois là pour résoudre ces problèmes.
- risque de ne pas retrouver sa classe comme il l'avait laissé si les activités périscolaires ont lieu dans sa classe (changement de place des choses, dégradations, vols éventuels)
Certains profs font de l'opposition et ne veulent pas laisser leur classe en la fermant à clé
- perte de temps pour la nouvelle organisation pris sur le temps des apprentissages
Ici par exemple, tous les matins, une vingtaine de minutes sont prises sur les apprentissages pour faire le point : qui reste à la cantine, aux ateliers, à l'étude, aux ateliers ? (en CE1)
- parfois des grèves
- un mois après, les directeurs et directrices ont encore la tête sous l’eau en raison de la désorganisation.
- les enseignants ne savent pas toujours quoi répondre aux parents et se font parfois houspiller
4) Effets pour certains agents communaux (Atsem, Animateurs...)
- la question de la revalorisation dans le salaire et dans le statut
Certains Atsem deviennent animateur à certains moments, sans pour autant avoir une revalorisation salariale prévue pour cet investissement supplémentaire
- parfois des grèves : à cause d'une dégradation de travail soudaine et violente, taux d’encadrement trop faible, du matériel manquant, manque de formation
L'hygiène des locaux
Un des effets éventuels de la réforme est la diminution de l'hygiène dans les écoles
- l'Atsem conduit parfois le soir une activité périscolaire et donc a moins de temps à consacrer au ménage
- parfois la salle de classe est aussi le lieu des activités périscolaires, donc l'Atsem doit attendre la fin des activités pour pouvoir faire le ménage. Si l'activité se termine au delà de 16h30, alors le temps de ménage dans la classe est réduit
- le mercredi matin était parfois consacré au ménage. Or il y a cours les mercredis matins avec présence de l'Atsem donc moins de ménage dans la classe et l'école.
Les animateurs
- leur nombre
L’encadrement des enfants lors du temps périscolaire n’est pas toujours respecté (34 enfants pour un adulte par exemple) alors qu'il faut 1 intervenant pour 14 enfants en maternelle et 1 pour 18 en élémentaire. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Certaines communes ont déjà du mal à trouver des gens pour la cantine scolaire. Cette réforme accentue ce problème en ajoutant un besoin supplémentaire.
Cela peut conduire à demander au personnel municipal de faire l'animateur. Malgré l'éventuelle bonne volonté du personnel, cela pose à certains des interrogations quant à la qualité des activités proposées.
- leur formation
Pour l'instant, il peut y avoir des animateurs mal formés ou pas formés du tout
Il va donc falloir les former, surtout pour la maternelle. Et recommencer à chaque changement de personnel, à chaque départ. Parfois décalage de langage même en élémentaire : ainsi un atelier d'échecs CP/CE où l'animateur parlait de diagonale et de stratégie, les enfants n'y comprenant rien.
4) Les activités périscolaires
Choix des activités périscolaires
Qui choisit ? est-ce l'enfant ou est-ce le parent qui choisit l'activité suivit par l'enfant ?
Témoignage d'un parent qui se réjouissait à l'idée que c'est l'enfant qui choisit son activité et non pas le parent. On peut aussi imaginer l'opinion inverse.
Contenu des activités
La qualité est très variable d'une école à l'autre, le matériel est parfois insuffisant («Tennis sans raquette et sans balle»).
Certains peuvent regretter certains contenus de qualité discutable (scoubidou, graffiti, réaliser une perruque, mosaïque sur coquille d'œufs...)
Certains regrettent l'absence d'un temps pour ne rien faire, d'un temps de repos pour se reposer après l'école. Les mairies devraient donc aussi proposer des activités relaxantes.
Manque d'activités adaptées pour la maternelle : cela conduit à des activités qui s'apparentent à de la garderie ou à des « Jeux extérieurs » (risque de problème : que fait-on en cas de pluie, de mauvais temps, de saison froide ?).
Parfois les activités se déroulent avec beaucoup de bruit.
Gratuité ou non des activités périscolaires
Si gratuité, 90 % y participeraient (dans la Loire par exemple)
Si payant, 50% y participeraient : certains pensent que les familles les plus modestes seraient donc privées de ces activités dans ce cas.
Le budget des "classes découverte" de la mairie se trouve parfois diminué par le financement des ateliers municipaux.
Un risque : des ateliers gratuits au rabais et de l’autre des ateliers payants pour lesquels il y a un peu plus de moyens.
5) Différences d'application
Différences d'application en fonction des communes
a) différence entre les communes qui appliquent la réforme et ceux qui ne l'appliquent pas
b) différence entre les communes pauvres et les communes riches : pauvreté en terme de budget ou de locaux disponibles
c) différence selon qu'il y avait déjà du périscolaire avant la réforme ou pas dans les communes
d) différence en fonction du consensus mis en place dans les communes (degré de communication dans les communes : la mise en place serait plus sereine dans les communes où un système n'est pas imposé, où il y a concertation, réflexion d'où moins de chaos)
Il y a certaines communes où la mairie a fait passer en force de façon autoritaire la réforme, certains n'ont pas le droit à la parole.
e) différence dans le temps sur une même commune : un changement de majorité dans une commune peut changer ce qui a été fait par la précédente majorité : d'où un instabilité potentielle dans les écoles créée par cette réforme
Différences d'application en fonction de la taille des écoles
En fonction de la taille des école, la réforme ne conduit pas aux mêmes effets. Dans les grandes écoles (17 à 19 classes) on aboutit à une véritable difficulté, voire un casse-tête : pas assez de locaux, d'animateurs.
Différences d'application entre la maternelle et l'élémentaire
Certains soulignent que cette réforme est inadaptée surtout pour les maternelles.
Selon un intervenant du ministère, il faut adapter cette réforme, avoir de la souplesse, sans préciser comment.
On peut donc imaginer que, l'école n'étant pas obligatoire avant 6 ans, les enseignants pourraient proposer aux parents de ne pas mettre leur enfants systématiquement à l'école le mercredi matin, pour qu'il se repose s'il en a besoin. L'enseignant pourrait donc proposer ne pas faire d'apprentissages fondamentaux nouveaux avec les enfants présents le mercredi matin.
6) Analyse de la réforme
Vitesse de mise en oeuvre de la réforme
Pour certains la réforme a été bâclée, pour d'autres il y a eu assez de temps de réflexion
Une majorité acceptent de dire que cette réforme est en rodage.
Certains parents regrettent que leurs enfants soient pris comme cobaye : n'aurait-il pas fallu expérimenter avant de généraliser ?
Parfois, l'improvisation est manifeste (exemple à l'école Robespierre d'Aubervilliers)
Manière de mettre en place la réforme
Certains ressentent comme un certaine forme de violence institutionnelle, étatique pour cette mise en place. Violence récurrente (ainsi lors de la suppression des samedis matins). Les tenants de la réforme s'appuient sur les accords passés avec les syndicats et les fédérations de parents d'élèves. Mais sont-ils représentatifs de leur base ?
Conception de la réforme
Pour certains, le décret aurait été pensé comme si toutes les écoles étaient les mêmes, en oubliant les différences d'infrastructures, de moyens, de ressources
Il y a 2 objectifs annoncés dans cette réforme :
- il faut répartir différemment les temps d'apprentissages scolaires. (premier objectif)
- la mairie doit proposer des activités à tous les enfants (2ème objectif)
Est-ce une bonne idée de vouloir résoudre 2 problèmes à la fois ?
Pourquoi lier les changements de rythmes scolaires et le problème des activités proposées par la mairie ? En voulant faire d'une pierre 2 coups, il y a un risque d'échec.
Si c'est un problème que la mairie ne propose pas aux enfants d'activités, pourquoi obliger les mairies à résoudre ce problème en utilisant les temps de l'école comme moyen de pression ?
Si c'est un problème que les enfants regardent une télévision de mauvaise qualité, pourquoi les obliger à venir à l'école le mercredi matin ? Pourquoi ne pas résoudre le problème de la télévision en changeant la télévision ? Est-ce que l'école peut être utilisée pour résoudre ces problèmes ?
Le renversement des priorités d'objectifs dans certaines communes
Rappelons les 2 objectifs
- il faut répartir différemment les temps d'apprentissages scolaires. (premier objectif selon le gouvernement)
- la mairie doit proposer des activités à tous les enfants (2ème objectif)
Pourtant dans certaines communes, il y a un renversement des priorités : c'est le périscolaire qui devient primordial.
Ainsi c'est la comptabilité ou l'organisation du périscolaire qui priment sur les apprentissages. Ainsi une commune où il y a des matinées trop longues (3h30) et 2 après midis trop courts (1h).
De la même façon, les enseignants sont parfois consultés en dernier, voire pas du tout.
Absence d'un consensus sur l'objectif premier de cette réforme
Quel devrait être le premier objectif de cette réforme ? Au choix, selon les opinions :
- le bien être des individus à l'école
- le bien être des enfants
- la réussite scolaire
- ne pas coûter trop cher aux communes
- des activités périscolaires réussies
Le premier objectif parfois oublié dans l'application de cette réforme : le bien être des individus présents à l'école. Non seulement le bien être des enfants est parfois oublié, mais aussi celui des adultes (profs, atsem, animateurs...)
Certains politiques rappellent que pour eux le seul objectif qu'il faut poursuivre, c'est l'amélioration des résultats scolaires.
Cet objectif de bien être n'est donc pas primordial pour tout le monde.
Polémique autour de la réforme
Certains regrettent que l'on nie la complexité de ce dossier :
- la recherche de boucs émissaires : les profs (accusés d'être rétifs au changement), les animateurs (accusés d'incompétence), les mairies (accusés de radinerie, de mauvais choix budgétaires).
- la caricature dans le débat
« la semaine de 4 jours est une semaine qui fatigue » est-ce que certains enfants n'ont pas besoin de la coupure du mercredi, est-ce que certains adultes n'ont pas besoin du mercredi ?
« personne ne peut être contre les fondamentaux de la réforme » il n'y a pas vraiment de consensus sur les causes, les problèmes, les objectifs ni les moyens
« il est plus efficace d'apprendre à lire le matin plutôt que l'après midi » mais quel professeur donne un cours de math ou de lecture à 16h ? Les professeurs choisissent les moments d'apprentissages en fonction de la capacité d'attention des élèves.
« la réforme s'est bien déroulé » sans commentaire
Risque d'influence plus grande des changements de majorité municipale sur l'école
Cette réforme risque d'être utilisée par les politiques : le budget consacré au périscolaire risque d'être un enjeu électoral municipal beaucoup plus grand. Au gré des élections, ce budget pourrait donc être augmenté ou diminué, impliquant une fluctuation là où il n'y en avait pas avant.
Le périscolaire risque donc d'influer sur le temps de l'école de manière pérenne, car un changement de majorité à la mairie pourrait entrainer une organisation différente du temps périscolaire et par là même influer sur le temps de l'école. Là où il pouvait y avoir une certaine stabilité, n'y a-t-il pas plus de risque de changement ?
Arguments / questions (A), contre arguments (B) par rapport à la réforme
1) A : Pourquoi imposer le mercredi matin ?
B : « le mercredi matin n'est pas imposé, on peut choisir le samedi selon les textes. »
2) A : Pourquoi ne pas autoriser certaines communes à continuer la semaine de 4 jours en grignotant sur les vacances pour avoir le même nombre d'heures ?
B : « la semaine de 4 jours est fatigante pour l'enfant »
3) A : « la semaine de 4 jours est fatigante pour l'enfant » : les chronobiologistes observeraient cela sur l'enfant. Les enseignants déclareraient eux aussi être fatigués par cette semaine.
B : cela dépend des enfants : les plus jeunes ont besoin de cette coupure du mercredi, les CM2 peuvent faire une semaine entière. Cela dépend des adultes, certains réclament cette pause pour différentes raisons (préparation du restant de la semaine entre autres)
4) A : Les enfants sont moins fatigués avec 45 minutes de classe en moins par jour
B : Les enfants sont tout aussi fatigués (voire plus) car ce qui comptent réellement c'est le temps de présence en collectivité. Les parents travaillant, l'enfant finit de toute façon à 18h.
5) A : il faut faire comme les autres pays d'Europe
« la plupart des pays en Europe fonctionne sur 4,5 ou 5 jours (voire 6 jours) en terminant à 14h, 14h30 ou 15h30 »
B : Imposer une matinée en plus dans des classes surchargées est une erreur
Ne pourrait-on pas commencer par diminuer le nombre d'enfants par professeur (25,7 enfants par classe en moyenne en maternelle). La France est avant dernière sur ce plan en Europe. Un système est souvent global : chacun des éléments d'un système est important. Jouer sur le facteur temps sans jouer sur le facteur nombre risque dans certains cas d'avoir des effets pervers.
6) A : Pourquoi ne pas instaurer 2 mercredis sur 3 avec le 3ème consacré aux concertations ?
7) A : « il est plus efficace d'apprendre à lire ou de faire un cours de math le matin que le soir à 16h »
B : Quel professeur donne un cours de math à 16h ? Les professeurs choisissent les moments d'apprentissages en fonction de la capacité d'attention des élèves
8) A : Ce sont les communes qui financent cette réforme.
B : Il y a un fonds d'amorçage qui doit les aider à financer au début.
9) A : Par rapport à cette réforme, la maternelle a des besoins spécifiques
B: Il faut adapter cette réforme pour les maternelles, il faut de la souplesse.
10) A : Cela amorce un plan de décentralisation du système éducatif. A terme les enseignants du primaire seraient gérés par les communes
11) A : ce système permet de démocratiser les activités périscolaires
B : si gratuité
12) A : Avoir cinq matinées avec les enfants favorise les apprentissages des enfants qui ont des difficultés.
B : le temps du soutien a été réduit
13) A : En France il faut augmenter le nombre de jours de classes (actuellement 144 jours de classe par an). Il faut donc rajouter une matinée supplémentaire par semaine.
B: Pourquoi ne pas grignoter sur les vacances plutôt que de rajouter une matinée supplémentaire par semaine ?
14) A : Les enfants sont fatigués des journées surchargées. Il faut réduire le temps scolaire.
B: Réduire le temps scolaire pour le remplacer par du temps passé en collectivité ne va pas empêcher la fatigue. Il vaut mieux accueillir les élèves dans de meilleures conditions, demander aux professeurs d'adapter le temps scolaire à leurs élèves et grignoter sur les vacances pour avoir le nombre de journées nécessaires pour apprendre. Mais cela implique plus de journées de classe et donc une revalorisation salariale des enseignants.
15) A : Si il y a une mise en oeuvre compliquée, alors il faut améliorer les choses
B : Il n'y a pas que des problèmes de mises en oeuvre, il y a aussi des problèmes de fond
16) A : L'intérêt premier et primordial c'est l'enfant.
B : L'intérêt premier c'est le bien être des individus à l'école, celui de l'enfant et des adultes.
Le premier objectif de l'école devrait être le bien être.
Et lorsque l'on parle du bien être, c'est le bien être des individus à l'école, celui de l'enfant et des adultes. Pourquoi le bien être des enfants n'est pas primordial par rapport à celui des adultes ? Car dans ce cas nous tombons dans le piège de l'enfant roi. Si on pousse la caricature jusqu'au bout, l'adulte pourrait être un esclave au service de son maître, c'est à dire l'enfant. Si l'on veut des enfant citoyens responsables et respectueux des autres, il convient que tous les individus dans l'école soient respectés et qu'ils se sentent bien (enfant, prof, atsem, animateurs, parents...)
Les apprentissages impliquent des relations saines entre individus : si un des acteurs est contraint, cela nuit à l'apprentissage.
Sources / Documents / Témoignages
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à noter : pourquoi 19h de classe par semaine pour la France ? c'est 24h (6x4)
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Après un mois on peut commencer à faire un bilan de la réforme : de "pour l'instant tout va bien" à "c'est une catastrophe"
Chiffres
4000 communes l'appliquent (36 000 communes en France) soit 1,3 Millions d'élèves
Avant 20 % des enfants participaient aux activités périscolaires (les mercredis)
Si gratuité, 90 % y participeraient (dans la Loire par exemple)
Si payant, 50% y participeraient.
Coût réel estimé à 150 / 200 euros par enfant par an
Fonds d'amorçage : 250 Millions d'euros :
- 50 e / enfants
- 40 e en plus pour « ZEP » ou rural
- 50 e en plus par la CAF
Pour les communes de 5 à 10 points d'impôts en plus
En moyenne, 45 mn de temps de scolaire en moins et un mercredi matin en plus
Sur 4000 communes, 40 ont choisit le samedi matin.
Résultat de sondages internet
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Questions soulevées par l'application de cette réforme
1) Effets remarqués sur certains enfants
- l'éventuelle mise en danger des enfants
Risque d'enfants sortis par erreur et laissés sur la voie publique. Risques d'accident à l'intérieur des écoles en raison d'une surveillance aléatoire. Sorties éventuelles des élèves de l'école pour aller faire les activités périscolaires avec un faible taux d'encadrement. Risque d'intrusion dans les écoles (contre cela sont prévues des attestations professionnelles délivrées à tous les intervenants). Risque de bagarre pour savoir qui va aux ateliers.
« seulement trois accompagnateurs pour escorter une cinquantaine d’enfants jusqu’à la salle des fêtes de Crillon. Les animateurs du périscolaire, nous ne les connaissions pas. On ne sait pas s’ils étaient diplômés. Ils n’avaient même pas le numéro de téléphone des parents ».
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- rythme de l'enfant parfois non respecté
En maternelle, certains enfants sont tirés de leur sieste à 15h15 pour faire des activités périscolaires.
Il semblerait que certains enfants en moyenne section ne puissent aller à la sieste pour pouvoir faire les activités périscolaires. Là, on les réveille pour aller à un atelier relaxation...
- la fatigue parfois modifiée : accentuée (épuisé, intenable énervés ), parfois diminuée (témoignage pour un CM1)
Certains enfants sont plus fatigués qu'avant : témoignages de profs qui voient certains enfants s'endormir en classe, et pour la première fois en récré en s'asseyant (grande section) : en raison d'un temps effectif de présence allongé à l'école (absence de pause dans la semaine et aussi par le même horaire conservé certains jours)
Des enfants qui ne dormaient plus éprouvent le besoin de renouer avec la sieste depuis (Moyenne section).
Parfois, le soir il faut se coucher plus tôt sinon le matin ils n'arrivent pas à se lever
Il y a parfois plus d'enfants inscrits au centre de loisir le mercredi après midi : plus de temps en collectivité donc plus de fatigue. Parfois des activités bruyantes d'où de la fatigue.
Avant, le mercredi était comme une respiration pour les enfants dans la semaine, maintenant, c'est du stress. « C’était très bien une soirée sans devoir par semaine (le mardi soir) pour qu’ils décompressent ».
La dernière heure du vendredi est révélatrice (ils peuvent être intenables).
On peut ici et là observer plus d'élèves absents en ce mois de septembre que les années précédentes à la même période.
- souvent perte de repères plus importante (déstabilisant, déboussolé, confusion, angoisse, stress)
Certains enfants sont plus désorientés qu'avant (nombreuses ruptures) : cette réforme est inadaptée surtout pour les maternelles.
difficulté pour se repérer avec les adultes : perte d'un seul adulte référent
En maternelle, c'est l'enseignant qui endort et parfois l'animateur réveille. "j’ai deux maîtresses", certains enfants peuvent confondre l'animatrice et l'enseignant.
La multiplicité des adultes présents déroute : cela changeait déjà le midi, maintenant cela change en plus parfois après le temps scolaire, l'adulte peut aussi changer en fonction des jours, il change aussi si l'enfant va au centre de loisirs. Il y a aussi un risque de changement des animateurs en cours d'année. L'autorité n'est pas la même. Le prof peut parfois sentir un changement dans les relations élève-adulte.
difficulté pour se repérer avec les règles de vie
Le temps scolaire et le temps périscolaire peuvent avoir lieu dans la même salle, mais l'organisation, le fonctionnement les règles de vie peuvent être différentes.
difficulté pour se repérer avec les horaires
Parfois chaque jour l'enfant termine l'école à une heure différente (le lundi à 15h30, le mardi à 16h30, le mercredi à 11h30, le jeudi à 15h30 et le vendredi à 16h30). Difficile surtout pour les maternelles
Pour diminuer cela : mise en place de frises temporelles, de rituels, de comptines.
Risque d'oubli des cartables
Au bout d'un mois, les enfants de Grande section ont compris ce qui se passe, mais pour les petits, il y en a qui pleurent encore ce qui n’est pas habituel.
- dispersion dans les activités, voire perte de qualité par suppression d'activité extra scolaire
Certains enfants faisaient déjà des activités extra-scolaires. Certains parents s'interrogent car ils ont peur que leur enfant fassent trop de choses ou qu'ils ne se concentrent plus assez sur la première activité qu'ils faisaient déjà. Puisque les activités périscolaires sont parfois une nécessité pour les parents car ils ne peuvent venir les chercher, certains pourraient être conduits à supprimer cette première activité extra scolaire (par exemple la musique dans une MJC). Or cette activité première ne se passait pas dans les mêmes conditions que les activités périscolaires. Donc pour certains enfants, il y a un risque de perte de qualité dans les activités.
- modification des temps d'apprentissages :
certains enfants apprécient le fait de faire moins de math et de français dans la journée et de faire plus de sport (CM)
- diminution du temps de soutien
- parfois l'enfant a le sentiment d'avoir perdu son temps ou de s'être ennuyé pendant les activités périscolaires
2 ) Effets sur certains parents
- pour certains pas de changement : leur enfant allait déjà au centre de loisir le mercredi
- parfois oubli d'inscription
Une campagne de pré-inscription des enfants où X % des parents ont répondu à un questionnaire (85% par exemple à Ris Orangis), mais Y % restant ont créé un flou conduisant à des problèmes de planification (15% à Ris Orangis).
- parfois manque d'information
Certaines communes ont édité des plaquettes d'informations (Paris)
Un coordinateur est parfois là pour résoudre ces problèmes.
Certains parents ont du mal à savoir quelle activité est pratiquée par leur enfant
- parfois inquiétude par rapport à la sécurité de leurs enfants
- certains parents tiennent au mercredi libre pour leurs enfants : pour aller chez la nounou, les grands parents, au centre aéré. Ils regrettent le mercredi matin obligatoire.
Sur 4000 communes, 40 ont choisit le samedi matin : phénomène de société, ils ont le souhait de garder le week-end pour la vie familiale, en majorité.
- souvent le mécontentement, la colère des parents est plus important en maternelle qu'en élémentaire,
- parfois désemparé (comment faire pour éviter à leurs enfants les activités périscolaires)
- parfois culpabilisation (comment justifier à son enfant l'utilité de certaines activités périscolaires)
- parfois sentiment que leurs enfants sont pris pour des cobayes
- mobilisation et manifestation de certains contre la réforme
13 Septembre Libération : « Pour l’heure, il est donc difficile d’établir une tendance générale sur la satisfaction ou non des parents et des élèves ». 15 jours plus tard le constat n'est plus le même : les résultats des sondages internet auprès des parents montrent le souhait de report et l'insatisfaction face à la réforme.
3) Effets remarqués sur certains enseignants
- parfois fatigue plus prononcée
- parfois manque de coordination entre les professeurs et les intervenants
Un coordinateur est parfois là pour résoudre ces problèmes.
- risque de ne pas retrouver sa classe comme il l'avait laissé si les activités périscolaires ont lieu dans sa classe (changement de place des choses, dégradations, vols éventuels)
Certains profs font de l'opposition et ne veulent pas laisser leur classe en la fermant à clé
- perte de temps pour la nouvelle organisation pris sur le temps des apprentissages
Ici par exemple, tous les matins, une vingtaine de minutes sont prises sur les apprentissages pour faire le point : qui reste à la cantine, aux ateliers, à l'étude, aux ateliers ? (en CE1)
- parfois des grèves
- un mois après, les directeurs et directrices ont encore la tête sous l’eau en raison de la désorganisation.
- les enseignants ne savent pas toujours quoi répondre aux parents et se font parfois houspiller
4) Effets pour certains agents communaux (Atsem, Animateurs...)
- la question de la revalorisation dans le salaire et dans le statut
Certains Atsem deviennent animateur à certains moments, sans pour autant avoir une revalorisation salariale prévue pour cet investissement supplémentaire
- parfois des grèves : à cause d'une dégradation de travail soudaine et violente, taux d’encadrement trop faible, du matériel manquant, manque de formation
L'hygiène des locaux
Un des effets éventuels de la réforme est la diminution de l'hygiène dans les écoles
- l'Atsem conduit parfois le soir une activité périscolaire et donc a moins de temps à consacrer au ménage
- parfois la salle de classe est aussi le lieu des activités périscolaires, donc l'Atsem doit attendre la fin des activités pour pouvoir faire le ménage. Si l'activité se termine au delà de 16h30, alors le temps de ménage dans la classe est réduit
- le mercredi matin était parfois consacré au ménage. Or il y a cours les mercredis matins avec présence de l'Atsem donc moins de ménage dans la classe et l'école.
Les animateurs
- leur nombre
L’encadrement des enfants lors du temps périscolaire n’est pas toujours respecté (34 enfants pour un adulte par exemple) alors qu'il faut 1 intervenant pour 14 enfants en maternelle et 1 pour 18 en élémentaire. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Certaines communes ont déjà du mal à trouver des gens pour la cantine scolaire. Cette réforme accentue ce problème en ajoutant un besoin supplémentaire.
Cela peut conduire à demander au personnel municipal de faire l'animateur. Malgré l'éventuelle bonne volonté du personnel, cela pose à certains des interrogations quant à la qualité des activités proposées.
- leur formation
Pour l'instant, il peut y avoir des animateurs mal formés ou pas formés du tout
Il va donc falloir les former, surtout pour la maternelle. Et recommencer à chaque changement de personnel, à chaque départ. Parfois décalage de langage même en élémentaire : ainsi un atelier d'échecs CP/CE où l'animateur parlait de diagonale et de stratégie, les enfants n'y comprenant rien.
4) Les activités périscolaires
Choix des activités périscolaires
Qui choisit ? est-ce l'enfant ou est-ce le parent qui choisit l'activité suivit par l'enfant ?
Témoignage d'un parent qui se réjouissait à l'idée que c'est l'enfant qui choisit son activité et non pas le parent. On peut aussi imaginer l'opinion inverse.
Contenu des activités
La qualité est très variable d'une école à l'autre, le matériel est parfois insuffisant («Tennis sans raquette et sans balle»).
Certains peuvent regretter certains contenus de qualité discutable (scoubidou, graffiti, réaliser une perruque, mosaïque sur coquille d'œufs...)
Certains regrettent l'absence d'un temps pour ne rien faire, d'un temps de repos pour se reposer après l'école. Les mairies devraient donc aussi proposer des activités relaxantes.
Manque d'activités adaptées pour la maternelle : cela conduit à des activités qui s'apparentent à de la garderie ou à des « Jeux extérieurs » (risque de problème : que fait-on en cas de pluie, de mauvais temps, de saison froide ?).
Parfois les activités se déroulent avec beaucoup de bruit.
Gratuité ou non des activités périscolaires
Si gratuité, 90 % y participeraient (dans la Loire par exemple)
Si payant, 50% y participeraient : certains pensent que les familles les plus modestes seraient donc privées de ces activités dans ce cas.
Le budget des "classes découverte" de la mairie se trouve parfois diminué par le financement des ateliers municipaux.
Un risque : des ateliers gratuits au rabais et de l’autre des ateliers payants pour lesquels il y a un peu plus de moyens.
5) Différences d'application
Différences d'application en fonction des communes
a) différence entre les communes qui appliquent la réforme et ceux qui ne l'appliquent pas
b) différence entre les communes pauvres et les communes riches : pauvreté en terme de budget ou de locaux disponibles
c) différence selon qu'il y avait déjà du périscolaire avant la réforme ou pas dans les communes
d) différence en fonction du consensus mis en place dans les communes (degré de communication dans les communes : la mise en place serait plus sereine dans les communes où un système n'est pas imposé, où il y a concertation, réflexion d'où moins de chaos)
Il y a certaines communes où la mairie a fait passer en force de façon autoritaire la réforme, certains n'ont pas le droit à la parole.
e) différence dans le temps sur une même commune : un changement de majorité dans une commune peut changer ce qui a été fait par la précédente majorité : d'où un instabilité potentielle dans les écoles créée par cette réforme
Différences d'application en fonction de la taille des écoles
En fonction de la taille des école, la réforme ne conduit pas aux mêmes effets. Dans les grandes écoles (17 à 19 classes) on aboutit à une véritable difficulté, voire un casse-tête : pas assez de locaux, d'animateurs.
Différences d'application entre la maternelle et l'élémentaire
Certains soulignent que cette réforme est inadaptée surtout pour les maternelles.
Selon un intervenant du ministère, il faut adapter cette réforme, avoir de la souplesse, sans préciser comment.
On peut donc imaginer que, l'école n'étant pas obligatoire avant 6 ans, les enseignants pourraient proposer aux parents de ne pas mettre leur enfants systématiquement à l'école le mercredi matin, pour qu'il se repose s'il en a besoin. L'enseignant pourrait donc proposer ne pas faire d'apprentissages fondamentaux nouveaux avec les enfants présents le mercredi matin.
6) Analyse de la réforme
Vitesse de mise en oeuvre de la réforme
Pour certains la réforme a été bâclée, pour d'autres il y a eu assez de temps de réflexion
Une majorité acceptent de dire que cette réforme est en rodage.
Certains parents regrettent que leurs enfants soient pris comme cobaye : n'aurait-il pas fallu expérimenter avant de généraliser ?
Parfois, l'improvisation est manifeste (exemple à l'école Robespierre d'Aubervilliers)
Manière de mettre en place la réforme
Certains ressentent comme un certaine forme de violence institutionnelle, étatique pour cette mise en place. Violence récurrente (ainsi lors de la suppression des samedis matins). Les tenants de la réforme s'appuient sur les accords passés avec les syndicats et les fédérations de parents d'élèves. Mais sont-ils représentatifs de leur base ?
Conception de la réforme
Pour certains, le décret aurait été pensé comme si toutes les écoles étaient les mêmes, en oubliant les différences d'infrastructures, de moyens, de ressources
Il y a 2 objectifs annoncés dans cette réforme :
- il faut répartir différemment les temps d'apprentissages scolaires. (premier objectif)
- la mairie doit proposer des activités à tous les enfants (2ème objectif)
Est-ce une bonne idée de vouloir résoudre 2 problèmes à la fois ?
Pourquoi lier les changements de rythmes scolaires et le problème des activités proposées par la mairie ? En voulant faire d'une pierre 2 coups, il y a un risque d'échec.
Si c'est un problème que la mairie ne propose pas aux enfants d'activités, pourquoi obliger les mairies à résoudre ce problème en utilisant les temps de l'école comme moyen de pression ?
Si c'est un problème que les enfants regardent une télévision de mauvaise qualité, pourquoi les obliger à venir à l'école le mercredi matin ? Pourquoi ne pas résoudre le problème de la télévision en changeant la télévision ? Est-ce que l'école peut être utilisée pour résoudre ces problèmes ?
Le renversement des priorités d'objectifs dans certaines communes
Rappelons les 2 objectifs
- il faut répartir différemment les temps d'apprentissages scolaires. (premier objectif selon le gouvernement)
- la mairie doit proposer des activités à tous les enfants (2ème objectif)
Pourtant dans certaines communes, il y a un renversement des priorités : c'est le périscolaire qui devient primordial.
Ainsi c'est la comptabilité ou l'organisation du périscolaire qui priment sur les apprentissages. Ainsi une commune où il y a des matinées trop longues (3h30) et 2 après midis trop courts (1h).
De la même façon, les enseignants sont parfois consultés en dernier, voire pas du tout.
Absence d'un consensus sur l'objectif premier de cette réforme
Quel devrait être le premier objectif de cette réforme ? Au choix, selon les opinions :
- le bien être des individus à l'école
- le bien être des enfants
- la réussite scolaire
- ne pas coûter trop cher aux communes
- des activités périscolaires réussies
Le premier objectif parfois oublié dans l'application de cette réforme : le bien être des individus présents à l'école. Non seulement le bien être des enfants est parfois oublié, mais aussi celui des adultes (profs, atsem, animateurs...)
Certains politiques rappellent que pour eux le seul objectif qu'il faut poursuivre, c'est l'amélioration des résultats scolaires.
Cet objectif de bien être n'est donc pas primordial pour tout le monde.
Polémique autour de la réforme
Certains regrettent que l'on nie la complexité de ce dossier :
- la recherche de boucs émissaires : les profs (accusés d'être rétifs au changement), les animateurs (accusés d'incompétence), les mairies (accusés de radinerie, de mauvais choix budgétaires).
- la caricature dans le débat
« la semaine de 4 jours est une semaine qui fatigue » est-ce que certains enfants n'ont pas besoin de la coupure du mercredi, est-ce que certains adultes n'ont pas besoin du mercredi ?
« personne ne peut être contre les fondamentaux de la réforme » il n'y a pas vraiment de consensus sur les causes, les problèmes, les objectifs ni les moyens
« il est plus efficace d'apprendre à lire le matin plutôt que l'après midi » mais quel professeur donne un cours de math ou de lecture à 16h ? Les professeurs choisissent les moments d'apprentissages en fonction de la capacité d'attention des élèves.
« la réforme s'est bien déroulé » sans commentaire
Risque d'influence plus grande des changements de majorité municipale sur l'école
Cette réforme risque d'être utilisée par les politiques : le budget consacré au périscolaire risque d'être un enjeu électoral municipal beaucoup plus grand. Au gré des élections, ce budget pourrait donc être augmenté ou diminué, impliquant une fluctuation là où il n'y en avait pas avant.
Le périscolaire risque donc d'influer sur le temps de l'école de manière pérenne, car un changement de majorité à la mairie pourrait entrainer une organisation différente du temps périscolaire et par là même influer sur le temps de l'école. Là où il pouvait y avoir une certaine stabilité, n'y a-t-il pas plus de risque de changement ?
Arguments / questions (A), contre arguments (B) par rapport à la réforme
1) A : Pourquoi imposer le mercredi matin ?
B : « le mercredi matin n'est pas imposé, on peut choisir le samedi selon les textes. »
2) A : Pourquoi ne pas autoriser certaines communes à continuer la semaine de 4 jours en grignotant sur les vacances pour avoir le même nombre d'heures ?
B : « la semaine de 4 jours est fatigante pour l'enfant »
3) A : « la semaine de 4 jours est fatigante pour l'enfant » : les chronobiologistes observeraient cela sur l'enfant. Les enseignants déclareraient eux aussi être fatigués par cette semaine.
B : cela dépend des enfants : les plus jeunes ont besoin de cette coupure du mercredi, les CM2 peuvent faire une semaine entière. Cela dépend des adultes, certains réclament cette pause pour différentes raisons (préparation du restant de la semaine entre autres)
4) A : Les enfants sont moins fatigués avec 45 minutes de classe en moins par jour
B : Les enfants sont tout aussi fatigués (voire plus) car ce qui comptent réellement c'est le temps de présence en collectivité. Les parents travaillant, l'enfant finit de toute façon à 18h.
5) A : il faut faire comme les autres pays d'Europe
« la plupart des pays en Europe fonctionne sur 4,5 ou 5 jours (voire 6 jours) en terminant à 14h, 14h30 ou 15h30 »
B : Imposer une matinée en plus dans des classes surchargées est une erreur
Ne pourrait-on pas commencer par diminuer le nombre d'enfants par professeur (25,7 enfants par classe en moyenne en maternelle). La France est avant dernière sur ce plan en Europe. Un système est souvent global : chacun des éléments d'un système est important. Jouer sur le facteur temps sans jouer sur le facteur nombre risque dans certains cas d'avoir des effets pervers.
6) A : Pourquoi ne pas instaurer 2 mercredis sur 3 avec le 3ème consacré aux concertations ?
7) A : « il est plus efficace d'apprendre à lire ou de faire un cours de math le matin que le soir à 16h »
B : Quel professeur donne un cours de math à 16h ? Les professeurs choisissent les moments d'apprentissages en fonction de la capacité d'attention des élèves
8) A : Ce sont les communes qui financent cette réforme.
B : Il y a un fonds d'amorçage qui doit les aider à financer au début.
9) A : Par rapport à cette réforme, la maternelle a des besoins spécifiques
B: Il faut adapter cette réforme pour les maternelles, il faut de la souplesse.
10) A : Cela amorce un plan de décentralisation du système éducatif. A terme les enseignants du primaire seraient gérés par les communes
11) A : ce système permet de démocratiser les activités périscolaires
B : si gratuité
12) A : Avoir cinq matinées avec les enfants favorise les apprentissages des enfants qui ont des difficultés.
B : le temps du soutien a été réduit
13) A : En France il faut augmenter le nombre de jours de classes (actuellement 144 jours de classe par an). Il faut donc rajouter une matinée supplémentaire par semaine.
B: Pourquoi ne pas grignoter sur les vacances plutôt que de rajouter une matinée supplémentaire par semaine ?
14) A : Les enfants sont fatigués des journées surchargées. Il faut réduire le temps scolaire.
B: Réduire le temps scolaire pour le remplacer par du temps passé en collectivité ne va pas empêcher la fatigue. Il vaut mieux accueillir les élèves dans de meilleures conditions, demander aux professeurs d'adapter le temps scolaire à leurs élèves et grignoter sur les vacances pour avoir le nombre de journées nécessaires pour apprendre. Mais cela implique plus de journées de classe et donc une revalorisation salariale des enseignants.
15) A : Si il y a une mise en oeuvre compliquée, alors il faut améliorer les choses
B : Il n'y a pas que des problèmes de mises en oeuvre, il y a aussi des problèmes de fond
16) A : L'intérêt premier et primordial c'est l'enfant.
B : L'intérêt premier c'est le bien être des individus à l'école, celui de l'enfant et des adultes.
Le premier objectif de l'école devrait être le bien être.
Et lorsque l'on parle du bien être, c'est le bien être des individus à l'école, celui de l'enfant et des adultes. Pourquoi le bien être des enfants n'est pas primordial par rapport à celui des adultes ? Car dans ce cas nous tombons dans le piège de l'enfant roi. Si on pousse la caricature jusqu'au bout, l'adulte pourrait être un esclave au service de son maître, c'est à dire l'enfant. Si l'on veut des enfant citoyens responsables et respectueux des autres, il convient que tous les individus dans l'école soient respectés et qu'ils se sentent bien (enfant, prof, atsem, animateurs, parents...)
Les apprentissages impliquent des relations saines entre individus : si un des acteurs est contraint, cela nuit à l'apprentissage.
Sources / Documents / Témoignages
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à noter : pourquoi 19h de classe par semaine pour la France ? c'est 24h (6x4)
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- arcencielGrand Maître
Bon récapitulatif! C'est toi qui a oeuvré?
- oli54Niveau 5
L'argumentaire et contre argumentaire est à peaufiner en réécoutant les débats passés et à venir
- arcencielGrand Maître
oli54 a écrit:Yap !
J'suis taré hein ? !
J'ai bien retrouvé les diverses interventions! Top!
- atriumNeoprof expérimenté
Félicitations, Oli. Gros boulot de synthèse.
_________________
It's okay to be a responsible member of society if only you know what you're going to be held responsible for.
John Brunner, The Jagged Orbit
- may68Expert
- oli54Niveau 5
Malheureusement je crois que je me suis planté pour le sondage : j'ai l'impression que je n'ai pas coché "réponses multiples"
(il faudrait éditer le sondage, si qqn sait comment faire...)
(il faudrait éditer le sondage, si qqn sait comment faire...)
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