Travailler le récit en HG

Nous il n'y a pas d'ATP.

pour la cause je dirai rapidement : l'origine, le point de départ, le pourquoi
conséquence : l'effet, l'impact

Artysia a écrit:Nous il n'y a pas d'ATP.

J'ai mal lu ton post.  Tu parlais des 4e et moi des 6e.

Oui mais il n'y a pas d'ATP pour les 6e non plus…

Artysia a écrit:Oui mais il n'y a pas d'ATP pour les 6e non plus…

Je dis toujours ATP mais le nouveau nom est Accompagnement Personnalisé. Je pensais que c'était obligatoire pour les 6e.

Oui mais ce qui est obligatoire n'est pas forcément appliqué… no comment.

Très difficile de travailler le récit avec des classes hétérogènes.
Trop facile pour une minorité, infaisable pour une autre minorité.
Il le faut tout de même pour que ce soit "acquis" en 3ème car on a guère le temps d'en faire.

Et si tous les professeurs de Lettres qui nous lisent nous donnaient des conseils ?

En 3emes vous en faites en classe en dehors des DS ?

Douglas Colvin a écrit:Et si tous les professeurs de Lettres qui nous lisent nous donnaient des conseils ?

Ah non ! Sur ce fil, on ne peut pas râler sur les programmes d'histoire, les lacunes des élèves et leur ignorance de Charles X et de la mort du duc d'Enghien ! On ne va pas en plus donner des conseils !

(Je déconne. Pas encore eu le temps de lire. Mais Cariou ne m'avait qu'à moitié convaincu. Je relis et je reviens plus tard, sans d'ailleurs forcément avoir de conseils à donner. Vous êtes de grands garçons et de grandes filles.)

Quoi ? Le duc d'Enghien est mort ? :shock: 




 

Je lis le fil et tombe là-dessus :

Elyas a écrit:Travailler ainsi est une révolution (préconisée dès 1898 au passage)

Tu peux préciser à quoi tu penses, Elyas ?

Fini.

Ravi que les profs d'histoire se sont mis à faire rédiger davantage, et de manière plus variée qu'avant (le fameux paragraphe argumenté, composé bien sûr de plusieurs paragraphe).

En fait, si j'ai bien compris, on profite du moment de synthèse à la fin d'une activité (cours magistral, questionnaire sur doc, étude de cas) pour faire faire un travail qui s'apparente tout bêtement à un travail de rédaction.

Le plan détaillé des paragraphes fourni par Elyas est indispensable, ce me semble, et renvoie à une pratique ancestrale, mais bien oubliée aujourd'hui des instituteurs et des profs de français.
Il s'agissait d'indiquer le contenu de chaque paragraphe, souvent en posant des questions.

Un exemple au hasard (deuxième page) :


Ca peut être bien pour prendre encore davantage par la main les élèves jeunes ou en délicatesse avec l'écriture.


Sinon, pour ce qui est des consignes, je fais un peu pareil au lycée pour l'explication de texte. Je distingue très clairement trois actions qu'on peut faire en rapport avec un texte : décrire, analyser, interpréter. Souvent, les élèves trouve cela plutôt éclairant, même s'ils gardent des difficultés liées à la complexité de ces tâches en rapport avec leurs capacités conceptuelles faibles, leur culture insuffisante et leurs capacités d'écriture problématiques.

Tu as tout compris, doctor who. Nous donnons divers exercices de rédaction en fait : du récit au développement construit en passant par des légendes développées, des textes d'analyse...

Le but est d'amener l'élève à produire une réflexion par le média privilégié de l'écriture.

Pour ta question, je pensais à Langlois et Seignobos et à leur texte sur l'enseignement de l'histoire.

Dites, en 6ème sur le chapitre de l'espace proche, vous faites faire des récits ? Si oui, lesquels ?
J'en ai fait faire 2 depuis le début de l'année (1 qui pour moi est de diagnostic, sans aide de ma part à part de le faire en 2 jets pour juger de leur niveau en EC et 1 en histoire (cité d'Ur).

En 6e, sur l'espace proche, je ne fais pas à proprement parler un récit, mais je leur demande d'écrire en 3 ou 5 lignes l'itinéraire qu'ils prennent du domicile au collège (durée, moyen de transport, ...). Cela marche très bien. C'est concret, parfait pour débuter l'année.

Lux-Aeterna a écrit:En 6e, sur l'espace proche, je ne fais pas à proprement parler un récit, mais je leur demande d'écrire en 3 ou 5 lignes l'itinéraire qu'ils prennent du domicile au collège (durée, moyen de transport, ...). Cela marche très bien. C'est concret, parfait pour débuter l'année.

Pour moi, ca c'est impossible. Ca donnerait : je prends le bus devant l'église de mon village à 7h10, ensuite il passe par le village appelé V, W, X, Y et Z avant d'arriver au collège. :lol: 

Ah oui ! j'ai plus de variété (en bus, à pied, en vélo, en voiture... ) Certains décrivent même leur petit-déjeuner (un peu HS) ou alors le trajet "je tourne à gauche, puis la 2e à droite)....

Je vais leur faire décrire un itinéraire fait en sortie.

je ne fais pas de sortie non plus :lol: 
on voit la carte IGN, les photo aériennes, on revoit les points cardinaux + petit exo, puis on fait un croquis, puis on voit les localisations à différentes échelles. Le seul récit que je vois possible c'est pour localiser mais bon, je ne trouve rien de vraiment intéressant.

J'ai fait écrire mes 6e ce matin pour le résumé sur l'Orient ancien. On avait fait une carte mentale et on a fait un paragraphe par branche. Cela a plutôt bien marché. Pour les plus en difficulté, je leur ai donné le début de la 1ère phrase du paragraphe.

Edit : par contre je corrige les 4e sur un récit. Ma collègue en 5e n'a pas dû beaucoup les faire écrire. ET ceux que j'ai fait bosser en 6e ont tout oublié.  

Sur l'espace proche, je fais mon initiation au croquis, donc pas de récit.

Une chose intéressante avec le récit, c'est que j'ai tout de suite détecté mes élèves de 6e en perdition sur la langue française et qu'on détecte aussi les supposés élèves en difficulté qui surtout n'ont jamais cherché à faire grand chose.

Par contre, j'ai un élève de 6e dont la maîtrise de la langue est très très très très très faible. Par contre, un élève en PPRE passerelle semble être un sacré filou car je l'ai envoyé au tableau écrire son récit et.. miracle... il sait écrire plus d'une phrase sans aide contrairement à ce que dit le PPRE passerelle.

En 6ème, j'ai fait une carte mentale pour faire le bilan de la sortie et comme Elyas, je fais l'initiation au croquis, ce qui me prend une heure. Pour l'instant, je ne leur ai fait que 2 petits récits de 5 lignes sur l'Orient ancien. Ce qui m'ennuie beaucoup c'est le côté chronophage de l'activité et je dois dire que j'ai l'impression de ne pas avoir fait grand chose en une heure.
Je vais développer davantage le récit dans le 1er chapitre sur la Grèce avec 3 récits en projet?

Le récit est toujours chronophage au début. Mais, cela va beaucoup plus vite au fur et à mesure.

Je prends un exemple. J'ai une classe de 4e où un récit en deux jets m'a pris 2 heures... Dans cette classe, seuls 5 élèves sur 29 m'avaient eu les années précédentes et ce sont eux qui ont fini à chaque fois en avance sur les autres. En 5e, j'ai fait le même type d'exercice (un récit en deux jets), cela m'a pris 1h20 comme j'avais prévu. Cette 5e avait 22 élèves sur 28 qui m'avaient eu en 6e.

Il n'y a pas de secret, c'est comme la course à pied. T'en mène pas large au début mais, au fur et à mesure tu avances plus vite et tu fais de meilleurs temps en étant plus crevés.

Par contre, au début, t'es terrorisé par tes temps

J'ai fait ma première expérience aujourd'hui avec mes 4e en géo… je ne sais pas encore ce que ça donne, pas eu le temps de lire leurs textes mais déjà quelques impressions :
- que ça fait du bien de sortir du cours dialogué
- je me suis sentie plus utile que d'habitude
- les élèves ont été très déstabilisés par l'exercice mais aucun n'a rechigné (c'est une classe d'un bon niveau je pense).

Demain je lis leurs textes

Je trouve les élèves plus motivés quand ils doivent écrire un récit que quand ils font une étude de documents. Je pense qu'ils sont motivés par le fait de produire quelque chose de vraiment abouti.

Artysia a écrit:J'ai fait ma première expérience aujourd'hui avec mes 4e en géo… je ne sais pas encore ce que ça donne, pas eu le temps de lire leurs textes mais déjà quelques impressions :
- que ça fait du bien de sortir du cours dialogué
- je me suis sentie plus utile que d'habitude
- les élèves ont été très déstabilisés par l'exercice mais aucun n'a rechigné (c'est une classe d'un bon niveau je pense).

Demain je lis leurs textes

Je suis bien heureux de lire ce que tu écris. Tous les gens qui se mettent au récit, qui lâchent prise, font tous le même constat : les élèves écrivent... et aiment ça.

Ma stagiaire a aussi plongé dans la pratique du récit et elle est très heureuse, ses élèves l'ont accepté d'autant plus et à l'ESPE, elle est la seule de son groupe à faire ça et elle a montré ses copies pour montrer qu'elle ne mentait pas.

Par rapport à ta remarque sur le cours dialogué, il est très utile et très formateur mais, on l'a trop galvaudé, devenant la pratique courant, quitte à être du faux dialogué. Avec le récit, on peut enfin re-réfléchir au sens d'un cours dialogué et, oui je le dis, du cours magistral.

C'est l'alternance et la régularité des pratiques qui leur donnent du sens. Enfin bon, c'est mon avis.

Bon, je retourne corriger mes 90 récits