- Docteur OXGrand sage
Pessimisme français : la faute à l’école ?
http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20130924.OBS8225/pessimisme-francais-la-faute-a-l-ecole.html
http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20130924.OBS8225/pessimisme-francais-la-faute-a-l-ecole.html
Et si le pessimisme bien connu de nos concitoyens était dû à un système scolaire qui sélectionne par l’échec ? C’est une hypothèse retenue par l’économiste Claudia Senik. Interview.
Dans tous les classements internationaux, les Français voient la vie en gris. Croyant moins en l’avenir que leurs voisins, ils sont convaincus que pour eux-mêmes aussi, "demain" rime avec "moins bien". Mais pourquoi le pays de Rabelais et Coluche fait-il tant la gueule ? Claudia Senik, professeure à l’Ecole d’économie de Paris, s’est penchée sur la question et émet une hypothèse, qui mérite réflexion : notre maussaderie serait enseignée sur les bancs comme les maths et l’histoire-géo. Explications.
Les Français sont-ils vraiment moins heureux que leurs voisins européens ?
- Claudia Senik Quand on leur pose la question, ils déclarent un niveau de bonheur en effet moins élevé. La probabilité qu'un Français se dise "très heureux" est ainsi inférieure de 20% à la moyenne des citoyens européens. Nous sommes pessimistes sur l'avenir du pays et du monde, mais aussi quand la question nous concerne personnellement : suis- je plutôt heureux ou malheureux ? Ma situation matérielle va-t-elle s'améliorer ? Suis-je optimiste quant à mes perspectives personnelles ? A cela, nous répondons toujours de la manière la plus négative, quel que soit notre revenu ou notre âge. Même les Français expatriés répondent presque aussi négativement ! Une preuve que c'est bien un trait culturel.
A propos de vos travaux, le "New Yorker" écrit que les Français sont "heureux d'être malheureux". Y a-t-il une forme de complaisance à gémir sur notre sort ?
- Je dirais plutôt qu'il est culturellement mal considéré en France de paraître trop optimiste : on se moque beaucoup des Américains souriants et de leurs "That's great ! Wonderful !", parce que nous sommes la civilisation du doute et de l'esprit critique. Un Français ressent une certaine fierté à conserver de la distance vis-à-vis des choses - une manière de dire : "On ne me la fait pas". Je crois aussi, avec le philosophe Pierre-Henri Tavoillot, que c'est une façon de remplir un vide laissé par la mondialisation : comme ce phénomène nous angoisse, que nous n'avons aucune prise sur lui, nous préférons dire "tout va mal se passer" pour nous donner l'impression de dresser un pronostic, donc de maîtriser un peu l'avenir. Mais cela a un effet dévastateur, car plus nous anticipons négativement les choses, moins nous avons confiance en nous et moins nous parvenons à nous adapter.
Vous émettez l'hypothèse que le spleen français viendrait de notre système scolaire...
- C'est une interprétation possible. L'école est censée valoriser les compétences les plus diverses : le raisonnement logique, la créativité, la capacité à entreprendre, à travailler en équipe... Or, l'école française sélectionne sur un nombre très restreint de qualités - en gros, le français et les mathématiques. Elle sélectionne par l'échec une élite trop étroite. Et son système de notation est probablement plus sévère que chez nos voisins. Les petits Français devenus adultes n'ont guère développé l'estime d'eux-mêmes s'ils ont plafonné à 10 ou 12 durant toute leur scolarité... Quand un enfant échoue à une dictée, il ne faudrait pas se contenter de le sanctionner, mais lui faire refaire l'exercice. Pour qu'il perçoive qu'il peut progresser.
Propos recueillis par Arnaud Gonzague - Le Nouvel Observateur
- JPhMMDemi-dieu
Le dérèglement climatique : la faute à l'école.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- RoninMonarque
Il y avait longtemps que l'école française n'avait pas été désignée responsable de quelque chose...
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- JPhMMDemi-dieu
Oui, pardon.Cath a écrit:Et tu ne dis pas tout.
La faute au corporatisme sans doute...
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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- InvitéInvité
Oui oh, selon les médias, tout est toujours la faute de l'école; un triste leitmotiv!
- SacapusHabitué du forum
Bonjour.
Au risque de paraître très peu conventionnel, je dois dire que je suis assez d’accord avec l’article : Il s’agit de trouver la raison d’un trait de caractère qui semble commun à tous les Français.
Quand on sait la très grande diversité dans une nation qui n’est quand même pas si petite que ça, on peine à trouver un point commun. Qu’est-ce qui aurait pu influencer tous les Français (même ceux de l’étranger, selon l’article) ?
La réponse de l’école me paraît assez probable.
...
Ou alors, c’est le club Dorothée...
Au risque de paraître très peu conventionnel, je dois dire que je suis assez d’accord avec l’article : Il s’agit de trouver la raison d’un trait de caractère qui semble commun à tous les Français.
Quand on sait la très grande diversité dans une nation qui n’est quand même pas si petite que ça, on peine à trouver un point commun. Qu’est-ce qui aurait pu influencer tous les Français (même ceux de l’étranger, selon l’article) ?
La réponse de l’école me paraît assez probable.
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Ou alors, c’est le club Dorothée...
- InvitéInvité
Pour ma part, je passe mon temps à encourager les élèves (qui sont en effet souvent découragés), et je connais beaucoup de collègues qui font de même. Quant aux élèves étrangers, ce sont souvent eux qui remontent la moyenne du brevet...Notre système serait-il mauvais pour les Français et bon pour les étrangers? La valeur du travail est-elle la même pour tous? Je ne sais...
- PaddyHabitué du forum
Être d'accord avec cet article est, au contraire, on ne peut plus conventionnel. Par contre, en ce qui concerne le club Dorothée, voilà une vraie piste de réflexion.Sacapus a écrit:Bonjour.
Au risque de paraître très peu conventionnel, je dois dire que je suis assez d’accord avec l’article : Il s’agit de trouver la raison d’un trait de caractère qui semble commun à tous les Français.
Quand on sait la très grande diversité dans une nation qui n’est quand même pas si petite que ça, on peine à trouver un point commun. Qu’est-ce qui aurait pu influencer tous les Français (même ceux de l’étranger, selon l’article) ?
La réponse de l’école me paraît assez probable.
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Ou alors, c’est le club Dorothée...
- SacapusHabitué du forum
Dans la fréquentation de ce forum, je ne suis pas sûr. Attendons de voir.Paddy a écrit:
Être d'accord avec cet article est, au contraire, on ne peut plus conventionnel.
- atriumNeoprof expérimenté
Non, c'est très conventionnel, au contraire, de considérer que seule l'école peut expliquer un trait national réel (pessimisme ou optimisme, emploi des jeunes ou des seniors, divorce ou stabilité des familles, etc...). L'institution scolaire fonctionne dans un vide parfait et le fonctionnement du reste de la société (famille, entreprise, associations, institutions etc...) est totalement négligeable, c'est ça? Dirais-tu que les multiples fusillades aux États-Unis et le goût des Américains pour les armes à feu sont les fruits de leur système scolaire et de lui seul? Ce serait une interprétation pour le moins peu conventionnelle...Sacapus a écrit:Bonjour.
Au risque de paraître très peu conventionnel, je dois dire que je suis assez d’accord avec l’article : Il s’agit de trouver la raison d’un trait de caractère qui semble commun à tous les Français.
Quand on sait la très grande diversité dans une nation qui n’est quand même pas si petite que ça, on peine à trouver un point commun. Qu’est-ce qui aurait pu influencer tous les Français (même ceux de l’étranger, selon l’article) ?
La réponse de l’école me paraît assez probable.
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Ou alors, c’est le club Dorothée...
- InvitéInvité
Dur dur d'appartenir à l'une des professions les plus détestées du pays...
- JPhMMDemi-dieu
Ainsi donc si l'école n'existait pas, les Français n'auraient, assez probablement, aucun trait de caractère commun.Sacapus a écrit:Bonjour.
Au risque de paraître très peu conventionnel, je dois dire que je suis assez d’accord avec l’article : Il s’agit de trouver la raison d’un trait de caractère qui semble commun à tous les Français.
Quand on sait la très grande diversité dans une nation qui n’est quand même pas si petite que ça, on peine à trouver un point commun. Qu’est-ce qui aurait pu influencer tous les Français (même ceux de l’étranger, selon l’article) ?
La réponse de l’école me paraît assez probable.
Ce qui ne dit absolument pas quelle est vraiment la réponse.Sacapus a écrit:La réponse de l’école me paraît assez probable.
- Spoiler:
- Avez-vous seulement idée de quelle pourrait être la probabilité de l’émergence de la vie sur une planète tellurique orbitant à 150 000 000 km d'une étoile naine jaune ?
De même, si je lance un dé, cela le raisonnement que vous suggérez, je peux bien vous dire que le résultat ne sera pas 1, puisque que le résultat soit différent de 1 me parait assez probable. Mais cela n'empêchera pas le dé de m'afficher 1 si l'envie lui prend. (Vous noterez au passage, que pour nombre n égal à 1, 2, 3, 4, 5 ou 6, je puis dire que le résultat ne sera probablement pas n puisque la probabilité d'avoir autre chose que n est assez probable (5/6, c'est pas mal tout de même). Concluez. )
D'ailleurs, ce qui assez probable est alors aussi suffisamment improbable.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- SacapusHabitué du forum
C’est ce qu’il me semble, oui.JPhMM a écrit:Ainsi donc si l'école n'existait pas, les Français n'auraient, assez probablement, aucun trait de caractère commun.
Mais non, mais je parie sur la réponse qui me semble la plus probable.JPhMM a écrit:
Ce qui ne dit absolument pas quelle est vraiment la réponse.
Exactement comme avec votre histoire de dés. Si j’ai le choix entre parier sur le fait de tirer 2 et le fait de tirer autre chose que 2, je serais un sot de parier sur le 2.
Sauf que pour les dés, les probabilités ne sont pas soumises à caution. Pour notre problème, l’hypothèse de l’école me semble plus probable, simplement.
- MoonchildSage
Il est dommage que cet article ne précise pas quelle est la proportion de ce pessimisme qui incombe aux profs de maths ; à titre personnel je serais vraiment très déçu de ne pas y participer pour plus de 70%...
- Luigi_BGrand Maître
Ce genre d'article, qui fait florès dans la presse, accuse le vilain système éducatif français mais oublie de rappeler que la sélection scolaire est autrement plus drastique en Finlande, pays merveilleux de la réussite éducative, et que le taux de suicide des adolescents y est presque trois fois supérieur au nôtre, lequel est parmi les plus bas de l'OCDE.
Bref...
Bref...
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- JPhMMDemi-dieu
Je pense que les Français sont pessimistes parce que le monde est une poubelle et qu'ils le savent. Si l'école a quelque responsabilité dans ce savoir, je crois qu'elle ne peut que s'en glorifier.Sacapus a écrit:C’est ce qu’il me semble, oui.JPhMM a écrit:Ainsi donc si l'école n'existait pas, les Français n'auraient, assez probablement, aucun trait de caractère commun.Mais non, mais je parie sur la réponse qui me semble la plus probable.JPhMM a écrit:
Ce qui ne dit absolument pas quelle est vraiment la réponse.
Exactement comme avec votre histoire de dés. Si j’ai le choix entre parier sur le fait de tirer 2 et le fait de tirer autre chose que 2, je serais un sot de parier sur le 2.
Sauf que pour les dés, les probabilités ne sont pas soumises à caution. Pour notre problème, l’hypothèse de l’école me semble plus probable, simplement.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- PaddyHabitué du forum
Ben, et le club Dorothée alors ?
- dandelionVénérable
Ah non, quand je lis JP, je me sens bête, du coup, j'accède à l'imbécillité (oui, bon, pas seulement grâce à JP, mais ça aide ), et par là même, au bonheur.Moonchild a écrit:Il est dommage que cet article ne précise pas quelle est la proportion de ce pessimisme qui incombe aux profs de maths ; à titre personnel je serais vraiment très déçu de ne pas y participer pour plus de 70%...
Sinon plusieurs personnes m'ont fait part de grosses difficultés à communiquer avec les Américains du fait de leur optimisme béat: culturellement, il leur est impossible de dire que tout ne va pas bien. Le problème étant qu'évidemment, parfois, ça ne va vraiment pas bien, et que ne rien dire n'arrange rien. En France on s'autorise à ne pas se prétendre heureux à tout prix, cela a ses inconvénients (nous sommes sans conteste un peuple râleur) mais aussi ses avantages (par exemple de ne pas prendre de la m... pour du caviar).
Sinon, plutôt que les mathématiques, j'incriminerais l'enseignement de l'histoire et de la philosophie (qui imprégne tout de même beaucoup notre enseignement, bien avant qu'elle soit enseignée en tant que telle)." Le bonheur? Qu'est-ce à dire? Savez-vous que toutes les époques n'ont pas la même définition du terme?" Là ça y est, le sondeur a déjà coché la case dépressif.
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