- InvitéInvité
- JohnMédiateur
Oui, c'est confirmé :-)
L'homophobie, comme le racisme, n'est pas une question de "conscience".
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- User5899Demi-dieu
Bon. Il leur reste quoi, encore, comme recours envisageables ?
- InvitéInvité
Et je ne vois pas au nom de quoi un maire pourrait choisir quelles lois il souhaite appliquer...John a écrit:Oui, c'est confirmé :-)
L'homophobie, comme le racisme, n'est pas une question de "conscience".
- Apices JurisNiveau 6
Tout à fait. D'ailleurs, la "clause de conscience" qu'ils appellent de leur vœux, ils en disposent déjà : ça s'appelle la démission. Après tout, s'ils estiment en leur âme et conscience qu'il y a des obligations de leur charge qu'ils ne peuvent assumer, rien ni personne ne les oblige à conserver leur mandat de maire.
Il en va de même pour nous, fonctionnaires, si nous nous trouvions en désaccord profond avec une loi de la République et souhaitions ne pas avoir à l'appliquer dans le cadre de nos fonctions.
La décision du Conseil constitutionnel sur son site internet : Décision n° 2013-353 QPC du 18 octobre 2013
Il en va de même pour nous, fonctionnaires, si nous nous trouvions en désaccord profond avec une loi de la République et souhaitions ne pas avoir à l'appliquer dans le cadre de nos fonctions.
La décision du Conseil constitutionnel sur son site internet : Décision n° 2013-353 QPC du 18 octobre 2013
Le Conseil constitutionnel a écrit:10. Considérant qu'en ne permettant pas aux officiers de l'état civil de se prévaloir de leur désaccord avec les dispositions de la loi du 17 mai 2013 pour se soustraire à l'accomplissement des attributions qui leur sont confiées par la loi pour la célébration du mariage, le législateur a entendu assurer l'application de la loi relative au mariage et garantir ainsi le bon fonctionnement et la neutralité du service public de l'état civil ; qu'eu égard aux fonctions de l'officier de l'état civil dans la célébration du mariage, il n'a pas porté atteinte à la liberté de conscience ;
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Apices juris non sunt jura.
- Le grincheuxSage
C'est un peu plus compliqué que cela. Je vais parler de droit et je refuse par avance de répondre à autre chose qu'un point de droit.
La Cour Européenne des Droits de l'Homme n'est pas de votre avis puisque le 15 janvier de cette année, dans un arrêt N° 48420/1010 opposant Eweida & Co au gouvernement britannique, elle a jugé que :
Par ailleurs, la conviction des requérants est couverte par l’article 9, d'où il en résulte que :
D'autant que la loi Taubira et la circulaire associée ont écarté toute procédure permettant de concilier la liberté des maires avec les droits des personnes voulant contracter mariage. Par ailleurs, il sera également difficile au gouvernement de démontrer qu’il lui était matériellement impossible d’instituer un mécanisme de substitution, alors que le préfet peut faire procéder d’office aux actes prescrits par la loi au maire en tant qu’officier d’état civil (Art. L. 2122-34 du code général des collectivités territoriales).
Belle pagaille en perspective, Taubira n'ayant toujours pas compris la hiérarchisation des lois. Pourtant, Hans Kelsen est mort en 1973 et sa théorie est enseignée en première année de droit.
La Cour Européenne des Droits de l'Homme n'est pas de votre avis puisque le 15 janvier de cette année, dans un arrêt N° 48420/1010 opposant Eweida & Co au gouvernement britannique, elle a jugé que :
Fermez le ban.le refus de célébrer l’union civile de couples de personnes de même sexe constitue la manifestation de convictions et bénéficie de la protection accordée par la Convention à la liberté de conscience et de religion (§ 103).
Par ailleurs, la conviction des requérants est couverte par l’article 9, d'où il en résulte que :
Et là ça devient intéressant dans le contexte français, car le Conseil constitutionnel ayant refusé de garantir la liberté de conscience des maires, on voit mal comment le gouvernement pourrait soutenir qu’il a été "conciliant" (un des critères d'une jurisprudence constante de la CEDH sur les objections de conscience. Il suffit d'ouvrir les archives, le terme revient très souvent.).l’état signataire a l’obligation positive, au titre de l’article 9,
d’assurer le respect de ce droit.
D'autant que la loi Taubira et la circulaire associée ont écarté toute procédure permettant de concilier la liberté des maires avec les droits des personnes voulant contracter mariage. Par ailleurs, il sera également difficile au gouvernement de démontrer qu’il lui était matériellement impossible d’instituer un mécanisme de substitution, alors que le préfet peut faire procéder d’office aux actes prescrits par la loi au maire en tant qu’officier d’état civil (Art. L. 2122-34 du code général des collectivités territoriales).
Belle pagaille en perspective, Taubira n'ayant toujours pas compris la hiérarchisation des lois. Pourtant, Hans Kelsen est mort en 1973 et sa théorie est enseignée en première année de droit.
- CondorcetOracle
La France, sous l'impulsion d'Alain Poher, Président de la République par interim, a ratifié la Convention européenne des droits de l'homme (dont la Cour européenne des droits de l'homme contrôle l'application) en 1974.
- CelebornEsprit sacré
On va laisser le ban ouvert encore un moment :Le grincheux a écrit:C'est un peu plus compliqué que cela. Je vais parler de droit et je refuse par avance de répondre à autre chose qu'un point de droit.
La Cour Européenne des Droits de l'Homme n'est pas de votre avis puisque le 15 janvier de cette année, dans un arrêt N° 48420/1010 opposant Eweida & Co au gouvernement britannique, elle a jugé que :
Fermez le ban.le refus de célébrer l’union civile de couples de personnes de même sexe constitue la manifestation de convictions et bénéficie de la protection accordée par la Convention à la liberté de conscience et de religion (§ 103).
Le respect de ce droit exige que l’ingérence commise dans la liberté de conscience et de religion des objecteurs poursuive un but légitime et qu’elle soit nécessaire dans une société démocratique au respect des droits et intérêts concurrents garantis par la Convention. Dans le cas d’espèce, la Cour a considéré que ces restrictions poursuivaient le but légitime d’assurer le bon fonctionnement du service et de respecter la politique interne de promotion de l’égalité et de lutte contre la discrimination (§ 105 et 109). Quant à la proportionnalité des sanctions infligées, c’est-à-dire leur nécessité dans une société démocratique, la Cour n’a pas approfondi son examen, estimant que les autorités bénéficient d’une ample marge d’appréciation pour mettre en balance les droits concurrents (§ 106 et 109). La Cour a conclu que le Royaume-Uni n’a pas outrepassé, en l’espèce, sa marge d’appréciation.
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- Le grincheuxSage
Je vous suggère de mettre aussi en gras les mots "légitime" et "démocratique". Votre citation ne contredit absolument pas ce que je disais plus haut, sauf à la sortir du contexte et à ne considérer que ce que vous avez mis en gras. À moins que vous entendiez "démocratique" selon l'acception de Tocqueville, ce qui est aussi un droit.Celeborn a écrit:On va laisser le ban ouvert encore un moment :Le grincheux a écrit:C'est un peu plus compliqué que cela. Je vais parler de droit et je refuse par avance de répondre à autre chose qu'un point de droit.
La Cour Européenne des Droits de l'Homme n'est pas de votre avis puisque le 15 janvier de cette année, dans un arrêt N° 48420/1010 opposant Eweida & Co au gouvernement britannique, elle a jugé que :
Fermez le ban.le refus de célébrer l’union civile de couples de personnes de même sexe constitue la manifestation de convictions et bénéficie de la protection accordée par la Convention à la liberté de conscience et de religion (§ 103).
Le respect de ce droit exige que l’ingérence commise dans la liberté de conscience et de religion des objecteurs poursuive un but légitime et qu’elle soit nécessaire dans une société démocratique au respect des droits et intérêts concurrents garantis par la Convention. Dans le cas d’espèce, la Cour a considéré que ces restrictions poursuivaient le but légitime d’assurer le bon fonctionnement du service et de respecter la politique interne de promotion de l’égalité et de lutte contre la discrimination (§ 105 et 109). Quant à la proportionnalité des sanctions infligées, c’est-à-dire leur nécessité dans une société démocratique, la Cour n’a pas approfondi son examen, estimant que les autorités bénéficient d’une ample marge d’appréciation pour mettre en balance les droits concurrents (§ 106 et 109). La Cour a conclu que le Royaume-Uni n’a pas outrepassé, en l’espèce, sa marge d’appréciation.
De toute façon, cela ne règle pas l'autre bout du problème, l'indigence juridique de la circulaire Taubira qui fait fi d'un peu tout et qui a créé un problème dont on aurait largement pu se passer (avant qu'il y en ait qui grimpent aux rideaux, je parle de la circulaire, pas de la loi).
- User17706Bon génie
Ce qui suit n'est pas exactement un point de droit.
On peut douter que «le refus de célébrer l’union civile de couples de personnes de même sexe constitue la manifestation de convictions» relevant de la protection «accordée par la Convention à la liberté de conscience et de religion». Le fait qu'on parle d'union civile (resp. de mariage civil) n'est pas indifférent.
On peut douter que «le refus de célébrer l’union civile de couples de personnes de même sexe constitue la manifestation de convictions» relevant de la protection «accordée par la Convention à la liberté de conscience et de religion». Le fait qu'on parle d'union civile (resp. de mariage civil) n'est pas indifférent.
- Apices JurisNiveau 6
Non, sur ce point la CEDH a bien admis « que l’obligation imposée par les autorités locales à tous les officiers d’état civil de célébrer des partenariats civils a eu des effets particulièrement préjudiciables pour les convictions religieuses de l’intéressée » (source : Note d’information sur la jurisprudence de la Cour N° 159, Janvier 2013).PauvreYorick a écrit:Ce qui suit n'est pas exactement un point de droit.
On peut douter que «le refus de célébrer l’union civile de couples de personnes de même sexe constitue la manifestation de convictions» relevant de la protection «accordée par la Convention à la liberté de conscience et de religion». Le fait qu'on parle d'union civile (resp. de mariage civil) n'est pas indifférent.
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- CelebornEsprit sacré
Evidemment que ça ne le contredit pas, puisque c'est tiré de la même décision (et du même article, mais qui est étonnamment tronqué, sur certains sites, on se demande bien pourquoi...).Le grincheux a écrit:Votre citation ne contredit absolument pas ce que je disais plus haut, sauf à la sortir du contexte et à ne considérer que ce que vous avez mis en gras.
Cela dit juste que non, on ne ferme pas le ban après le paragraphe 103, et que c'est plus compliqué que blanc VS noir, ou droit de se marier VS liberté de conscience. Une liberté a toujours eu des limites : la question est de savoir quelles peuvent être ces limites, et comment elles peuvent être organisées.
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- User17706Bon génie
C'est bien ce qui m'étonne. C'est pourquoi je prévenais que je ne me situais pas sur le terrain du droit. La CEDH admet ici un «fait» qui me paraît reposer sur une grande confusion et ne pas constituer du tout un fait, en réalité. Aurait-elle écrit que «sa propre incapacité à distinguer le civil du religieux a causé à l'intéressée un grave préjudice», je n'aurais rien eu à redireApices Juris a écrit:Non, sur ce point la CEDH a bien admis « que l’obligation imposée par les autorités locales à tous les officiers d’état civil de célébrer des partenariats civils a eu des effets particulièrement préjudiciables pour les convictions religieuses de l’intéressée » (source : Note d’information sur la jurisprudence de la Cour N° 159, Janvier 2013).PauvreYorick a écrit:Ce qui suit n'est pas exactement un point de droit.
On peut douter que «le refus de célébrer l’union civile de couples de personnes de même sexe constitue la manifestation de convictions» relevant de la protection «accordée par la Convention à la liberté de conscience et de religion». Le fait qu'on parle d'union civile (resp. de mariage civil) n'est pas indifférent.
- JohnMédiateur
Ce qui est à la fois drôle et tragique avec des gens comme Le Grincheux ou la Manif pout tous les homophobes, c'est que plus ils ont tort, plus ils s'obstinent.
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- CathEnchanteur
Je n'y connais rien en droit, mais ces roitelets de village qui s'arrogent le droit de respecter ou pas telle ou telle loi, ça me hérisse.
- JPhMMDemi-dieu
Est-ce à dire que le conseil constitutionnel de la République Française a une lecture du droit que vous estimeriez erronée ?Le grincheux a écrit:C'est un peu plus compliqué que cela. Je vais parler de droit et je refuse par avance de répondre à autre chose qu'un point de droit.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- JohnMédiateur
Si le CC avait fait appel à l'intelligence de Le Grincheux, il aurait pris une décision conforme aux demandes de Boutin, Barjot et Mariton.
Hélas, leur décision n'est conforme qu'au droit.
Hélas, leur décision n'est conforme qu'au droit.
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- JohnMédiateur
Ah pardon, je précise mon propos car j'ai apparemment oublié quelqu'un, et je ne voudrais pas faire de jaloux : face aux lacunes et aux errances du conseil constitutionnel, le droit sera respecté grâce aux observations intelligentes, fines et indispensables de Christine Boutin, Frigide Barjot, Hervé Mariton, Le Grincheux et... Marie-Claude Bompard !
La maire de Bollène (Vaucluse) Marie-Claude Bompard (Ligue du Sud) a annoncé vendredi qu'elle envisageait de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme après la décision des Sages de ne pas reconnaître de "clause de conscience" aux maires opposés aux mariages homosexuels.
"Je viens d'apprendre que le Conseil constitutionnel venait de refuser aux maires la liberté de conscience, cette même liberté de conscience dont l'existence avait été expressément rappelée par le président de la République", a indiqué dans un communiqué de presse l'élue vauclusienne, qui courant août, s'était distinguée en refusant de marier deux jeunes femmes qui ont finalement été unies en septembre par l'une de ses adjointes.
"Les observations que j'avais moi-même introduites dans cette Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) n'ont pas été examinées, le Conseil constitutionnel n'ayant pas estimé que j'avais intérêt à agir. Un argumentaire juridique qui laisse songeur, ayant été moi-même directement menacée à ce sujet, par le ministère de l'Intérieur", explique Mme Bompard dans son texte.
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- User5899Demi-dieu
Sacré lapsus clauieriJohn a écrit:Ce qui est à la fois drôle et tragique avec des gens comme Le Grincheux ou la Manif pout tous les homophobes, c'est que plus ils ont tort, plus ils s'obstinent.
- OlympiasProphète
La CEDH peut avoir des grilles de lecture...hum, variables, ça dépend si les juges ont ou pas leurs lunettes !!
- Pour défendre les rythmes scolaires, François Rebsamen (sénateur-maire PS) justifie une "clause de conscience" pour les maires opposés au mariage pour tous.
- Blog : "Mariage pour tous vs Manif Pour Tous : Frigide Barjot cheval de Troie de l'extrême-droite".
- Pour Patrick Menucci (PS), le mariage pour tous a contribué à sa défaite.
- Le mariage pour tous à travers le vaudeville du 19eme.
- Mariage pour tous : visitez le site "ça vous choque ?"
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