- retraitéeDoyen
http://www.causeur.fr/insecurite-fonctionnaires-hopital,23940
Le fonctionnaire râleur par essence n’a plus le droit de se plaindre, il a des vacances, un CDI, la sécurité de l’emploi, un salaire assuré à chaque fin de mois. Tout va bien, il est sorti d’affaire, il n’a plus qu’à vivre heureux. Malheureusement, les jeunes qui entrent dans la fonction publique s’aperçoivent très vite que le job a changé. A présent, il s’agit de maintenir la paix civile en faisant d’eux des « ambianceurs ». Il s’agit d’atténuer la ruine par l’animation. Les profs ne délivrent plus des savoirs, les jeunes policiers arrêtent le moins possible les malfrats, les jeunes juges ne sanctionnent plus, tous dialoguent, tous négocient avec des citoyens effrontément sans complexe qui éructent ou les tabassent parce qu’ils n’obéissent pas à leurs desiderata. Si 75% des 18-25 ans rêvent de devenir fonctionnaire pour éviter la précarité, ils déchantent vite une fois en poste. L’enthousiasme des jeunes étudiants bercés par une idéologie soixante-huitarde s’essouffle au bout de la première année de plein exercice. Pourtant, sur le papier celle-ci était magnifique, elle leur promettait qu’ils contribueraient à offrir la même chance à tous de réussir et de trouver sa place dans la société. Cette promesse républicaine, absolument centrale et à laquelle tous les Français sont profondément attachés, ils ne peuvent la tenir. Non par manque de compétence ou d’expérience – même les plus expérimentés prennent la fuite- mais parce qu’ils se rendent compte qu’ils se retrouvent dans la cale du navire France alors que par, leurs efforts, ils pensaient prétendre au moins à la seconde classe. En cela, la dévalorisation du métier d’enseignant et plus généralement de la fonction publique justifie un double désamour, à la fois celui des élites pour qui travailler dans la petite fonction publique, c’est déchoir, et en même temps de certains citoyens issus de l’immigration pour qui ils représentent un ordre et des valeurs républicaines qu’ils refusent de respecter. Le choc est immense, le marasme également.
Ce n’est pas un hasard si les violences envers les fonctionnaires ne font qu’augmenter, elles marquent l’impuissance des classes dirigeantes à traiter le problème. Le lien se délite peu à peu et la fracture entre les territoires s’amplifie. Comment veut-on qu’un jeune policier s’épanouisse dans son métier, qu’un jeune enseignant se fasse respecter de sa classe, quand on a pu voir cet été à quel point l’autorité de l’Etat n’existait plus ? La crainte de troubler la paix civile prime sur tout le reste. Aujourd’hui, être fonctionnaire, c’est jouer les tampons entre la population des quartiers et le reste de la population française. C’est faire face à une sécession qui ne dit pas son nom, c’est prendre les coups tout en faisant du social, encore et toujours, alors que cela ne fonctionne pas.
- RoninMonarque
+1 mais faut pas le dire, c'est faire le jeu du FN.
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- gauvain31Empereur
Non , la gauche doit le dire et c'est son rôle, elle doit couper l'herbe sous le pied de MarineRonin a écrit:+1 mais faut pas le dire, c'est faire le jeu du FN.
- RoninMonarque
Elle n'est visiblement pas au courant...
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- CathEnchanteur
Qu'elle n'hésite pas, surtout...Parce que là on n'entend rien.gauvain31 a écrit:Non , la gauche doit le dire et c'est son rôle, elle doit couper l'herbe sous le pied de MarineRonin a écrit:+1 mais faut pas le dire, c'est faire le jeu du FN.
- ET après, on s'étonne qu'il n'y ait pas assez de candidats aux concours de profs...
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