- Docteur OXGrand sage
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:chat: :chat: :chat: :chat: :chat: :chat: :chat: :chat:"Il nous manque encore une centaine d'animateurs !" A une semaine de la rentrée des classes, Paul Bron, adjoint au maire de Grenoble, chargé de l'Education et de l'université, fait les comptes. La Ville a besoin de 600 personnes pour accueillir les enfants à la rentrée 2013 et leur proposer les fameuses activités périscolaires promises par le ministre de l’Education Vincent Peillon dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires.
Recherche animateurs désespérément
Grenoble fait partie des 4.000 communes qui ont décidé de passer à la semaine de 4 jours et demi dès 2013. Formule retenue : à partir de 16 heures chaque jour (sauf le mercredi), les enfants pourront bénéficier gratuitement d’un accompagnement scolaire ou d’une "récré active". "Bibliothèque, jeux de stratégie, la cour ou temps calme", indique Paul Bron. Pour avoir mieux – activité sportive une fois par semaine -, les parents devront mettre la main au portefeuille.
Comment dénicher les animateurs qui encadreront ces activités ? "On fait appel aux enseignants volontaires, aux animateurs Ville et aux associations locales", indique Bron. Grenoble a aussi recruté 18 Atsem (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles) pour renforcer les effectifs auprès des plus petits. Un vrai défi logistique, sur lequel les Villes volontaires concentrent ces jours-ci toute leur énergie.
A Paris, 94% des enfants devraient participer aux activités périscolaires, proposées les mardi et vendredi entre 15 heures et 16h30. Ce qui représente… 1.500 animateurs supplémentaires ! Pour les trouver, tous les moyens sont bons : panneaux d’affichage, réseaux sociaux, bouche à oreille… Le 26 août, le site de la mairie de Paris appelait encore les candidats à se faire connaître.
Fonds d'amorçage et assouplissement du taux d'encadrement
Pour aider ces villes bonnes élèves, l'Etat a prévu deux coups de pouce. Le premier : un "fonds d'amorçage", à hauteur de 250 millions d'euros. Soit l’équivalent de 50 euros par enfant et par an, 90 euros si la commune est classée en Zone urbaine sensible (ZUS) ou en Zone de revitalisation rurale (ZRR). A ce montant s'ajoutent des aides de la CAF, qui peuvent atteindre 54 euros par enfant et par an. Ce qui n’empêche pas certaines communes de mettre en place, comme à Grenoble, des activités payantes.
Second coup de pouce : l'assouplissement du taux d'encadrement des enfants, qui permet de faire l'économie de quelques postes. Jusqu'ici, les villes n’étaient soumises à aucun ratio. Dans les centres de loisirs et les associations partenaires en revanche, la règle était d'un animateur pour 10 enfants de moins de 6 ans et d'un animateur pour 14 enfants de plus de 6 ans. Contraintes de travailler avec ces mêmes acteurs, les municipalités se retrouvent donc soumises aux mêmes seuils… promptement assouplis par un décret paru le 2 août.
Désormais, celles qui mettent en place une offre périscolaire réfléchie avec les acteurs locaux, dans le cadre d’un Projet éducatif territorial (PEDT), pourront se contenter d’un animateur pour 14 enfants de moins de 6 ans, et d’un pour 18 enfants de plus de 6 ans. "Plus de 1.000 communes" sont concernées à ce jour, indique-t-on au ministère des Sports, de la jeunesse et de l'éducation populaire.
Un tel assouplissement des conditions d'encadrement n’est évidemment pas passé comme une lettre à la poste : professionnels de l’animation et parents d’élèves, inquiets pour la sécurité des bambins, ont freiné des quatre fers. Une page Facebook, "Ecoutez les invisibles des rythmes", s’est fait le relais de leur mobilisation. Elle a engrangé plus de 1.900 likes. Le Conseil d’Etat, qui avait rejeté une première mouture du décret, a fini par céder... tout en limitant l’application de ce ratio à trois ans maximum, au lieu des cinq prévus initialement.
Pour Paul Bron, cette mesure est "un appel d’air pour les communes". Mais la question reste sensible. "C'est l'Association des maires de France qui a gagné. Elle a fait du lobbying en prétextant que cela allait faire énormément d'emplois tout d'un coup à rémunérer", juge Patrice Weisheimer, du syndicat de l'éducation populaire SEP-UNSA. A la FCPE, ce sont les risques d’absence qui préoccupent : "L'important c'est d'avoir un personnel compétent en nombre suffisant, relève Isabelle Rocca, vice-présidente de la FCPE Paris, en charge du premier degré. Ça passe aussi par le remplacement des animateurs en cas d'absence".
Un manque de formation des animateurs
Le nombre d'animateurs pose question, mais aussi leur qualité. Ces personnes recrutées au débotté seront-elles compétentes pour s’occuper des enfants, lors de la pause déjeuner et des temps périscolaires ? Les mairies demandent généralement aux candidats d’être titulaires du Brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (BP JEPS) ou du Brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur (BAFA). Mais ce n'est pas systématique. La mairie de Rennes recherche par exemple des étudiants. Il leur est simplement "recommandé" d’avoir le BAFA, ou une expérience antérieure, pour encadrer les repas du midi et animer des ateliers.
"Il y aura du personnel, mais est-ce qu'il va y avoir des animateurs qualifiés, ça j'en suis moins sûr", relève Patrice Weisheimer. "Il va falloir proposer de la formation continue pour que progressivement les animateurs puissent se professionnaliser", plaide-t-il. A Angers, la mairie va dans ce sens. Le maire PS, Frédéric Béatse, a adopté le dispositif des emplois d’avenir pour permettre à une quinzaine de jeunes des quartiers populaires de se professionnaliser. "Ils travailleront avec les équipes d'animation, sans être en situation directe d'encadrement, et nous leur paierons le BP JEPS, qui coûte cher, pour aller vers une professionnalisation", détaille Frédéric Béatse.
De telles initiatives sont toutefois loin d’être courantes. Au grand dam des enseignants. L'école d'Isabelle, enseignante de CM1-CM2 et formatrice dans l'Essonne, ne va pas mettre en application la réforme dès cette rentrée. D'ici 2014, elle sait pourtant les problèmes auxquels elle devra faire face :
Le personnel n'est pas systématiquement formé, on le voit dans les cantines. Ce sont de petits jeunes, payés au lance-pierres, je ne suis même pas sûre qu'ils aient le BAFA, ils ne peuvent pas tout assurer".
Ce n'est pas Jérôme Henry qui lui donnera tort. Membre du comité de suivi de la réforme, et avec 30 ans de carrière dans l'animation derrière lui, il juge déjà discutable de mettre sur le même plan un BP JEPS, diplôme professionnel, et un BAFA, de formation volontaire, qui ne devrait être "qu'une portée d'entrée". Et de conclure : "Il n'y a pas assez de professionnels de l'animation, la filière est peu formalisée. Surtout en périscolaire." La réforme des rythmes scolaires sera-t-elle l'occasion qui fait le larron ?
Laura Fernandez Rodriguez - Le Nouvel Observateur
- PiliGrand sage
Ici, sur l'île, les enfants sont rentrés il y a plus de 10 jours maintenant, et c'est une mascarade !
Au programme :
mimes
Découpages
Dessins
Mikado....
Une belle garderie encadrée par les mêmes contrats aidés qui encadrent la garderie ...
Au programme :
mimes
Découpages
Dessins
Mikado....
Une belle garderie encadrée par les mêmes contrats aidés qui encadrent la garderie ...
- doublecasquetteEnchanteur
Et quand les gamins (et leurs parents) vont se rendre compte que ce sera mimes, découpages, dessins et mikado jusqu'au vendredi 4 juillet inclus, que va-t-il se passer ?Pili a écrit:Ici, sur l'île, les enfants sont rentrés il y a plus de 10 jours maintenant, et c'est une mascarade !
Au programme :
mimes
Découpages
Dessins
Mikado....
Une belle garderie encadrée par les mêmes contrats aidés qui encadrent la garderie ...
- retraitéeDoyen
- retraitéeDoyen
Et, en ce qui concerne la rentrée "sans problèmes" de Peillon, ça coince énormément, à en croire les chefs d'établissement et même certains IPR (un ami parle d'un vrai bordel).
On va rigoler quand les parents vont découvrir ça "en vrai" !
On va rigoler quand les parents vont découvrir ça "en vrai" !
- roxanneOracle
Ils ont bien commencé, ma soeur a reçu un programme.Il n'y a pas deux jours où les enfants commencent et finissent à la même heure ! pour les rythmes c'est super ! pour qu'il y ait des retards tous les jours idem.Les primaires et les GS se promènent dans le village pour des activités non encore définies sauf le théâtre animé par une bénévole déjà dépassée par deux gosses..les maternelles restent avec les ATSEM (dans ce cas , elles sont très bien) à l'école.Ducoup, ils ont engagé des femmes de ménage pour les remplacer..
- auléricNeoprof expérimenté
pré rentrée ce matin .. la directrice nous donne les dernières infos : les enfants qui n'iront pas en tap à 15h30 , seront en "récré" jusqu'à l'heure de l'étude si ils y restent ... étonnement des collègues -parents qui habitent la ville : on leur a dit que pour aller à l'étude les tap étaient obligatoires ...
espérons que les tap ce ne sera pas la récré en question (faute d'animateurs en nombres)
et beau bazar en perspective
espérons que les tap ce ne sera pas la récré en question (faute d'animateurs en nombres)
et beau bazar en perspective
- adelaideaugustaFidèle du forum
Ma fille, instit à Grenoble (en ZEP) me dit que c'est Paul Bron qui a conseillé à Peillon cette réforme.
Elle a déjà vu à l'oeuvre ces jeunes non qualifiés, censés remplacer des maîtresses aux heures de cantine. Ils ne préviennent pas quand ils sont absents, ne savent pas comment se comporter devant les enfants, un vrai bazar.
Elle a déjà vu à l'oeuvre ces jeunes non qualifiés, censés remplacer des maîtresses aux heures de cantine. Ils ne préviennent pas quand ils sont absents, ne savent pas comment se comporter devant les enfants, un vrai bazar.
- retraitéeDoyen
Une réforme à se tap(er le cul par terre), quoi !
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