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- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Je dirais que la patience est vraiment essentielle. Et c'est dur quand comme moi on en manque
- tiptop77Prophète
Fesseur Pro a écrit:L'humour et l'autorité.
- falblablaNiveau 7
La connaissance, la bienveillance, la confiance en soi. La capacité à être juste, à réagir rapidement dans le bon sens... posséder cette autorité naturelle que certains collègues ont...
- harry jamesNeoprof expérimenté
De l'humour, un certain talent d'acteur, des connaissances bien sûr, de la bienveillance évidemment (mais pas trop), de la patience et la capacité à cueillir chaque petite victoire....
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Merdre lachez tout! Partez sur les routes!
Out of sorrow entire worlds have been built
Out of longing great wonders have been willed
[...]
Outside my window, the world has gone to war
Are you the one that I've been waiting for?
- albertine02Expert spécialisé
en plus de la patience, de l'autorité, des connaissances, de tout ce qui a été déjà dit, je me demande s'il ne faut pas ajouter l'optimisme....
il en faut....pour redémarrer avec un minimum d'entrain et de motivation le lundi, alors qu'on est parti en week end totalement découragé.
il en faut....pour redémarrer avec un minimum d'entrain et de motivation le lundi, alors qu'on est parti en week end totalement découragé.
- CeladonDemi-dieu
http://fr.finance.yahoo.com/actualites/les-pires-m%C3%A9tiers-%C3%A0-exercer-en-2013---journaliste---et-b%C3%BBcheron-125924762.html
On ne figure toujours pas parmi les pires...
On ne figure toujours pas parmi les pires...
- LédisséEsprit sacré
_________________
Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- V.MarchaisEmpereur
Je dirais enthousiasme communicatif, goût du jeu et de l'invention.
L'invention suppose une grande maîtrise disciplinaire : c'est seulement quand je me suis replongée sérieusement dans la grammaire pour faire le tour de chaque notion que je suis devenue capable d'inventer, à partir des tenants et aboutissants de chacune, de nouvelles manières de les enseigner.
Le goût du jeu, ce sont toutes les qualités de théâtralité - talents d'orateur, dramatisation, humour, panache... - qui accrochent les élèves, désamorcent les conflits, créent une dynamique. C'est aussi ce qui nous incite à explorer de nouvelles voies quand certaines ne passent pas avec des élèves. Avoir le goût du jeu pédagogique, de ce défi sans cesse renouveler : comment faire comprendre telle notion à Kévinou-le-mou-du-genou ? comment faire apprécier tel texte à la langue ardue à Camel-le-rebelle ?
Enfin, il faut une grande capacité d'écoute, d'observation et d'analyse, pour suivre le cheminement de pensée des élèves, percevoir où ça bloque, où ça foire, et être capable d'apporter des solutions. C'est aussi ça, pour moi, le "jeu pédagogique" : parvenir à la formulation qui fait mouche, qui traduit une notion un peu subtile en termes simples, être capable d'aller au bout de sa pensée dans les corrections et les conseils (et pas un vague "mal dit" en marge d'un passage de rédaction), et suffisamment précis et concret pour que ces conseils soient utilisables pour l'élève : un perpétuel défi.
L'invention suppose une grande maîtrise disciplinaire : c'est seulement quand je me suis replongée sérieusement dans la grammaire pour faire le tour de chaque notion que je suis devenue capable d'inventer, à partir des tenants et aboutissants de chacune, de nouvelles manières de les enseigner.
Le goût du jeu, ce sont toutes les qualités de théâtralité - talents d'orateur, dramatisation, humour, panache... - qui accrochent les élèves, désamorcent les conflits, créent une dynamique. C'est aussi ce qui nous incite à explorer de nouvelles voies quand certaines ne passent pas avec des élèves. Avoir le goût du jeu pédagogique, de ce défi sans cesse renouveler : comment faire comprendre telle notion à Kévinou-le-mou-du-genou ? comment faire apprécier tel texte à la langue ardue à Camel-le-rebelle ?
Enfin, il faut une grande capacité d'écoute, d'observation et d'analyse, pour suivre le cheminement de pensée des élèves, percevoir où ça bloque, où ça foire, et être capable d'apporter des solutions. C'est aussi ça, pour moi, le "jeu pédagogique" : parvenir à la formulation qui fait mouche, qui traduit une notion un peu subtile en termes simples, être capable d'aller au bout de sa pensée dans les corrections et les conseils (et pas un vague "mal dit" en marge d'un passage de rédaction), et suffisamment précis et concret pour que ces conseils soient utilisables pour l'élève : un perpétuel défi.
- LédisséEsprit sacré
Véronique
(J'en suis encore très loin, hélas )
(J'en suis encore très loin, hélas )
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
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- V.MarchaisEmpereur
Ah ! mais je ne prétends pas être moi-même l'incarnation de ces qualités. Disons que ce sont celles que je cherche à développer.
- Reine MargotDemi-dieu
mais pour pouvoir faire tout ça il y a tout un travail "éducatif" à faire avant "retourne-toi", "ne parle pas à ton voisin", "donne-moi ton carnet" afin de pouvoir commencer un cours proprement dit. et le dressage l'éducatif, il faut avoir envie de se le farcir.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- V.MarchaisEmpereur
Je ne suis pas sûre que ce soit "avant". En fait, je pense que l'un va avec l'autre, et que le meilleur appui de la discipline, c'est un cours qui tient la route.
Mon dieu ! ça fait terriblement pédant, ce que je raconte, mille excuses ! Mais enfin, tu m'as vue, Margot, je n'ai rien d'exceptionnel, de charismatique, de quoi que ce soit. Pourtant, quand on entre en classe intimement convaincu de l'absolue nécessité de faire ce cours, eh bien en général, la discipline se règle en peu de mots. Une reprise orale, on ne développe surtout pas pendant le cours, on recentre sur le cours, et ça roule. Ça roule parce que le gros des élèves est pris dans la dynamique du cours, justement, et qu'il n'y a pas, malgré les provocations des uns ou des autres, d'effet de groupe.
Et moi qui dis ça, je ne suis pas un monstre de discipline, j'ai des problèmes avec certains élèves. J'ai parlé cette année encore de mon élève suicidaire à peu près ingérable, qui balance des insanités en classe, refuse le travail : je ne m'y prends pas mieux avec elle que mes collègues, mais au moins, j'arrive à endiguer le truc pour qu'on continue à travailler avec la classe.
Il y a aussi des passages à vide. Cette année, une de mes 4e s'est "mise en grève" (!!!), a déclaré que personne ne ferait telle rédaction. J'ai ramé pour casser cette logique de groupe, quinze jours à en baver, à identifier les meneurs, remettre les autres au travail peu à peu, sanctionner... Je n'ai pas de recette miracle pour éviter les problèmes occasionnels. Mais dans l'ensemble, j'ai l'impression d'une relation de confiance : quand j'arrive décidée à faire cours, et convaincue que ça va être sympa parce que j'ai bien préparé mon truc exprès pour, les élèves me suivent.
Je crois aussi qu'aimer ce qu'on fait, arriver avec de la joie, l'envie de s'amuser, de partager un plaisir ensemble, ça y fait beaucoup. Je ne suis pas un de ces professeurs hyper-autoritaires qui mènent la classe à la baguette. Je n'y arrive pas. Je souris tout le temps (ce sont des élèves qui me l'ont fait remarquer), je plaisante beaucoup, je rigole volontiers, y compris à leurs propres bons mots tant que ça reste bon enfant.
Enfin bref, pour moi, la discipline n'est pas un préalable à la pédagogie : elle l'accompagne comme une chose nécessaire et donc assez simple, en relevant d'aucun fantasme, d'aucune attente relative aux personnes en tant que telles.
Mon dieu ! ça fait terriblement pédant, ce que je raconte, mille excuses ! Mais enfin, tu m'as vue, Margot, je n'ai rien d'exceptionnel, de charismatique, de quoi que ce soit. Pourtant, quand on entre en classe intimement convaincu de l'absolue nécessité de faire ce cours, eh bien en général, la discipline se règle en peu de mots. Une reprise orale, on ne développe surtout pas pendant le cours, on recentre sur le cours, et ça roule. Ça roule parce que le gros des élèves est pris dans la dynamique du cours, justement, et qu'il n'y a pas, malgré les provocations des uns ou des autres, d'effet de groupe.
Et moi qui dis ça, je ne suis pas un monstre de discipline, j'ai des problèmes avec certains élèves. J'ai parlé cette année encore de mon élève suicidaire à peu près ingérable, qui balance des insanités en classe, refuse le travail : je ne m'y prends pas mieux avec elle que mes collègues, mais au moins, j'arrive à endiguer le truc pour qu'on continue à travailler avec la classe.
Il y a aussi des passages à vide. Cette année, une de mes 4e s'est "mise en grève" (!!!), a déclaré que personne ne ferait telle rédaction. J'ai ramé pour casser cette logique de groupe, quinze jours à en baver, à identifier les meneurs, remettre les autres au travail peu à peu, sanctionner... Je n'ai pas de recette miracle pour éviter les problèmes occasionnels. Mais dans l'ensemble, j'ai l'impression d'une relation de confiance : quand j'arrive décidée à faire cours, et convaincue que ça va être sympa parce que j'ai bien préparé mon truc exprès pour, les élèves me suivent.
Je crois aussi qu'aimer ce qu'on fait, arriver avec de la joie, l'envie de s'amuser, de partager un plaisir ensemble, ça y fait beaucoup. Je ne suis pas un de ces professeurs hyper-autoritaires qui mènent la classe à la baguette. Je n'y arrive pas. Je souris tout le temps (ce sont des élèves qui me l'ont fait remarquer), je plaisante beaucoup, je rigole volontiers, y compris à leurs propres bons mots tant que ça reste bon enfant.
Enfin bref, pour moi, la discipline n'est pas un préalable à la pédagogie : elle l'accompagne comme une chose nécessaire et donc assez simple, en relevant d'aucun fantasme, d'aucune attente relative aux personnes en tant que telles.
- liskayaNeoprof expérimenté
V.Marchais a écrit:
Je crois aussi qu'aimer ce qu'on fait, arriver avec de la joie, l'envie de s'amuser, de partager un plaisir ensemble, ça y fait beaucoup.
Essentiel !!!
- CarabasVénérable
Oui, enfin ça, c'est ce qu'on dit quand on n'a pas de gros problèmes de discipline. Et oui, j'ai lu ce que tu avais écrit après, tes élèves qui ne voulaient pas faire le devoir.V.Marchais a écrit:Je ne suis pas sûre que ce soit "avant". En fait, je pense que l'un va avec l'autre, et que le meilleur appui de la discipline, c'est un cours qui tient la route.
Mon dieu ! ça fait terriblement pédant, ce que je raconte, mille excuses ! Mais enfin, tu m'as vue, Margot, je n'ai rien d'exceptionnel, de charismatique, de quoi que ce soit. Pourtant, quand on entre en classe intimement convaincu de l'absolue nécessité de faire ce cours, eh bien en général, la discipline se règle en peu de mots. Une reprise orale, on ne développe surtout pas pendant le cours, on recentre sur le cours, et ça roule. Ça roule parce que le gros des élèves est pris dans la dynamique du cours, justement, et qu'il n'y a pas, malgré les provocations des uns ou des autres, d'effet de groupe.
Ce que j'appelle "gros problèmes de discipline", c'est ce que j'ai eu, c'est-à-dire une classe réputée facile qui me fasse suer sang et eau, qui m'insulte, qui joue à jour-nuit avec l'interrupteur, qui fasse des bruits d'animaux, qui me hue... Classe qui ne posait problème à personne (et j'ai pu le vérifier dans les couloirs).
Tu n'es peut-être pas le sergent Hartman, mais tu as forcément le petit truc qui me manque. Je me doute que tu as travaillé, que tu t'es améliorée, que tu t'améliores encore.
Mais franchement, objectivement, même si mes cours ne payaient pas de mine, je ne crois pas qu'ils étaient mauvais au point de susciter de telles réactions.
Le coup du "le bon cours suffit à tenir une classe", l'IUFM me l'a fait. Sans m'expliquer comment faire un bon cours. Et je trouve ça facile. Je ne nie pas ma part de responsabilité : si une classe s'est ainsi retournée contre moi, ce n'est pas la faute du pape, c'est sûr. Mais bon, dire : "votre cours n'est pas intéressant, vos élèves s'ennuient" et s'en aller, je trouve ça vraiment excessif.
Attention, je ne dis pas que c'est ce que tu affirmes. Mais j'entends souvent le discours "je n'ai pas d'autorité naturelle, mais ça marche quand même". Je pense que les gens qui affirment cela n'ont pas eu mes problèmes... ou alors avec des élèves très durs. Je crois que si on a cette espèce d'autorité naturelle, un bon cours suffit pour maintenir une classe, mais si on n'a pas ce vernis... ben c'est foutu, quel que soit le cours. Mais on n'est pas conscient d'avoir ce vernis. C'est quand on ne l'a pas qu'on s'en rend compte.
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- yogiSage
Dire ce qu'on fait et faire ce qu'on dit.
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- OlympiasProphète
Aimer sa discipline, transmettre un savoir ; ne pas tourner en rond, prendre des chemins de traverse, aimer la digression (l'essentiel est d'arriver au but !) ; faire preuve d'exigence et de patience (pas toujours facile, je vous l'accorde...).
- DinaaaExpert spécialisé
Je suis assez d'accord à Véronique, je crois qu'il faut avant tout s'amuser et se faire plaisir à transmettre, sinon, comment serait-il possible de convaincre ?
Etre soi-même persuadé que lire Roméo et Juliette est magnifique, c'est indispensable pour convaincre des mollassons abreuvés de Hunger Games de le lire, de le comprendre, de le déclamer. Voire même de l'apprécier... (fantasme de prof ?)
Bref, le plaisir avant tout.
Pour les connaissances et la maîtrise de sa discipline, je suis étonnée que vous les citiez : ça ne me semble pas être une qualité mais un préalable.
Etre soi-même persuadé que lire Roméo et Juliette est magnifique, c'est indispensable pour convaincre des mollassons abreuvés de Hunger Games de le lire, de le comprendre, de le déclamer. Voire même de l'apprécier... (fantasme de prof ?)
Bref, le plaisir avant tout.
- Spoiler:
- Et la capacité à pousser une bonne gueulante de temps en temps.
Pour les connaissances et la maîtrise de sa discipline, je suis étonnée que vous les citiez : ça ne me semble pas être une qualité mais un préalable.
- V.MarchaisEmpereur
Excuse-moi, Carabas, cela peut paraître très supérieur, ce que j'écris, alors que je ne veux rabaisser personne.
Difficile de dire qui a raison, mais pour ma part, j'ai du mal à croire à ce mythe de l'autorité plus ou moins naturelle. Par contre, je me souviens de tes récits. Tu as été enfoncée par tes collègues, ta hiérarchie. La vraie différence entre toi et moi, c'est qu'à mes débuts, à chaque fois que je me suis plantée, j'ai été soutenue et conseillée par des collègues formidables et une CDE expérimentée et bienveillante (à qui je pense encore souvent). Ces gens-là m'ont permis d'apprendre à réagir plus ou moins correctement, ce qui m'a laissé le temps d'apprendre le reste. Il n'y a pas de raison de penser que, dans les mêmes conditions bienveillantes, tu n'aurais pas fait aussi bien. Il est seulement regrettable que tant de jeunes collègues ne bénéficient pas de cette aide.
Difficile de dire qui a raison, mais pour ma part, j'ai du mal à croire à ce mythe de l'autorité plus ou moins naturelle. Par contre, je me souviens de tes récits. Tu as été enfoncée par tes collègues, ta hiérarchie. La vraie différence entre toi et moi, c'est qu'à mes débuts, à chaque fois que je me suis plantée, j'ai été soutenue et conseillée par des collègues formidables et une CDE expérimentée et bienveillante (à qui je pense encore souvent). Ces gens-là m'ont permis d'apprendre à réagir plus ou moins correctement, ce qui m'a laissé le temps d'apprendre le reste. Il n'y a pas de raison de penser que, dans les mêmes conditions bienveillantes, tu n'aurais pas fait aussi bien. Il est seulement regrettable que tant de jeunes collègues ne bénéficient pas de cette aide.
- Reine MargotDemi-dieu
V.Marchais a écrit:Je ne suis pas sûre que ce soit "avant". En fait, je pense que l'un va avec l'autre, et que le meilleur appui de la discipline, c'est un cours qui tient la route.
Mon dieu ! ça fait terriblement pédant, ce que je raconte, mille excuses ! Mais enfin, tu m'as vue, Margot, je n'ai rien d'exceptionnel, de charismatique, de quoi que ce soit. Pourtant, quand on entre en classe intimement convaincu de l'absolue nécessité de faire ce cours, eh bien en général, la discipline se règle en peu de mots. Une reprise orale, on ne développe surtout pas pendant le cours, on recentre sur le cours, et ça roule. Ça roule parce que le gros des élèves est pris dans la dynamique du cours, justement, et qu'il n'y a pas, malgré les provocations des uns ou des autres, d'effet de groupe.
Et moi qui dis ça, je ne suis pas un monstre de discipline, j'ai des problèmes avec certains élèves. J'ai parlé cette année encore de mon élève suicidaire à peu près ingérable, qui balance des insanités en classe, refuse le travail : je ne m'y prends pas mieux avec elle que mes collègues, mais au moins, j'arrive à endiguer le truc pour qu'on continue à travailler avec la classe.
Il y a aussi des passages à vide. Cette année, une de mes 4e s'est "mise en grève" (!!!), a déclaré que personne ne ferait telle rédaction. J'ai ramé pour casser cette logique de groupe, quinze jours à en baver, à identifier les meneurs, remettre les autres au travail peu à peu, sanctionner... Je n'ai pas de recette miracle pour éviter les problèmes occasionnels. Mais dans l'ensemble, j'ai l'impression d'une relation de confiance : quand j'arrive décidée à faire cours, et convaincue que ça va être sympa parce que j'ai bien préparé mon truc exprès pour, les élèves me suivent.
Je crois aussi qu'aimer ce qu'on fait, arriver avec de la joie, l'envie de s'amuser, de partager un plaisir ensemble, ça y fait beaucoup. Je ne suis pas un de ces professeurs hyper-autoritaires qui mènent la classe à la baguette. Je n'y arrive pas. Je souris tout le temps (ce sont des élèves qui me l'ont fait remarquer), je plaisante beaucoup, je rigole volontiers, y compris à leurs propres bons mots tant que ça reste bon enfant.
Enfin bref, pour moi, la discipline n'est pas un préalable à la pédagogie : elle l'accompagne comme une chose nécessaire et donc assez simple, en relevant d'aucun fantasme, d'aucune attente relative aux personnes en tant que telles.
je ne sais pas, je passais aussi pas mal de temps à faire des cours "qui tiennent la route", et je pense qu'ils n'étaient pas si mauvais. seulement, prise dans mon intérêt pour ce cours et l'envie de le transmettre, j'étais agacée par les perpétuels arrêts du cours pour des questions de "gardiennage". du coup j'ai eu moins envie de faire cours à des gens que ça n'intéressait pas. et là évidemment c'est mort.
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La famille Bélier
- PatissotDoyen
Je n'ai jamais éprouvé d'intérêt pour les cours que je dispense, cela ne m'empêche pas de faire cela correctement. Mis à part les quelques illuminés qui assurent la formation des stagiaires, je n'ai jamais entendu un collègue de maths faire preuve d'enthousiasme à l'idée de faire cours à des secondes.
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« Déjà, certaines portions de ma vie ressemblent aux salles dégarnies d'un palais trop vaste, qu'un propriétaire appauvri renonce à occuper tout entier. »
- nuagesGrand sage
Carabas a écrit:
Mais franchement, objectivement, même si mes cours ne payaient pas de mine, je ne crois pas qu'ils étaient mauvais au point de susciter de telles réactions.
Je te lis depuis un certain temps et je suis certaine que tes cours étaient intéressants. Quelle injustice impitoyable! Je crois savoir que tu n'enseignes plus à des classes, je te souhaite de ne plus repenser à ces mauvaises expériences. Ne regrette rien car la situation se dégrade dans de nombreux établissements. J'espère que tu as pu envisager une reconversion comme Reine Margot .
A la question posée sur ce fil j'aurais répondu il y a peu d'années "la passion" mais plus maintenant car je trouve qu'il y a très peu d'heures d'enseignement vraiment intéressantes : cette année j'en ai 2 par semaine et Patissot m'a répondu sur un autre fil que c'était déjà beaucoup! Je partage avec lui la corvée des secondes
- terrygatoNiveau 5
Au point où j'en suis aujourd'hui (c'est à dire que je suis une piètre remplaçante de lettres avec les pires classes d'un collège assez dur depuis quelques mois seulement), j'en arrive à dire que ce qui me sauve le plus c'est... un sentiment d'abnégation.
Le mot est fort mais c'est tout ce que je trouve pour décrire ce qui me fait me lever le matin.
La patience ne suffit pas : il faut une relative capacité à mettre un mouchoir sur tous ses échecs. Toutes ces heures où, malgré une préparation en béton armé et une motivation solide, la classe a eu des débordements, toute cette froideur venant de collègues qui ne chercheront jamais à voir plus loin que le fait que vous êtes de passage, sans compter le manque de considération des parents, du proviseur qui ne vous touche un mot que lorsque il veut vous rapporter qu'il a entendu du bruit derrière votre porte mais jamais quand il s'agit de valider un projet que vous essayez de mettre en place, et en oubliant aussi l'angoisse de la Précarité, cette grosse traîtresse qui fait que vous devez assurer devant des élèves alors que vous n'êtes plus sous contrat depuis quelques jours, en priant pour que le prochain contrat arrive ou finalement n'arrive jamais, selon votre degré de désespoir...
Abnégation, parce que si seule une mémoire de poisson rouge suffisait, ce serait facile.On oublie tous ces écoeurements de fin de cours et on repart bosser avec le sourire.
Mais il s'agit d'en retirer des leçons, de se proposer des choses à partir de chaque écueil, et de revenir le lendemain en croyant que les choses peuvent, lentement, changer. Et ce même quand vous avez une classe avec qui, depuis le début, c’est mal parti. Il ne faut donc pas oublier, mais se construire avec, sans se faire bouffer par.
Abnégation donc, accepter l'ingratitude de la situation. Ça et ne pas négliger ses heures de sommeil, voila les conseils que je donnerais à un remplaçant qui se jetterait dans l'arène en voulant bien faire alors qu'il n'aura jamais de soutien dans sa tâche.
Mon manuel à l'usage du remplaçant largué (qui évidemment est perfectible puisque je me sens en permanence en échec) : préparer à fond chaque heure voire chaque quart d'heure pour avoir de la contenance et de la crédibilité face aux élèves (qualités d'acteur requises à ce stade, [mais ouiiiiiiiii, bien sûr que je me souviens ce qu'est un attribut du COD ça existait de mon temps ça???]), s'autoriser à passer par des moyens ou des thématiques qui vous accrochent afin d'accrocher les élèves, ne jamais perdre de vue qu'avant tout il faut maintenir un cadre de travail studieux même si vous mourrez d'envie de faire avancer le cours à tout prix, et surtout, revenir le lendemain. Malgré tout.
Ça c'est valable pour moi, et sûrement pour tous les remplaçants qui se retrouvent largués pour la première fois en cours d'année en milieu hostile. Je suppose qu'à chacun ses besoins et que c'est évolutif.
Si je prends les choses d'un point de vue des titulaires, pour observer parfois mes "collègues", je dirais que je suis attristée par ceux qui restent sur le refrain du "le bateau coule, qu'est-ce qu'on y peut" et qui ressassent leurs cours éculés depuis plusieurs années parce que, sous prétexte (fondé) de savoir gérer un groupe classe (mais d'où sortent-ils justement ce pouvoir magique, cette "autorité" qu'on leur envie tant?) ils ne comptent pas bosser pour réadapter leurs contenus...Cent fois sur le métier remettre son ouvrage, moi j'y crois.
Je vois des profs qui le font, on les repère de loin, ce sont souvent ceux qui doutent mais qui ont envie d'en découdre, et c'est à eux que va toute mon admiration et mon respect.
Et d'ailleurs, lire ici des personnes qui, après des années, continuent à chercher, à se remettre en cause, à s'interroger sur la recette magique malgré le fait que je ne doute pas que depuis des années déjà ils assurent un max, ça me rassure et pour ça aussi je me lèverai demain.
Le mot est fort mais c'est tout ce que je trouve pour décrire ce qui me fait me lever le matin.
La patience ne suffit pas : il faut une relative capacité à mettre un mouchoir sur tous ses échecs. Toutes ces heures où, malgré une préparation en béton armé et une motivation solide, la classe a eu des débordements, toute cette froideur venant de collègues qui ne chercheront jamais à voir plus loin que le fait que vous êtes de passage, sans compter le manque de considération des parents, du proviseur qui ne vous touche un mot que lorsque il veut vous rapporter qu'il a entendu du bruit derrière votre porte mais jamais quand il s'agit de valider un projet que vous essayez de mettre en place, et en oubliant aussi l'angoisse de la Précarité, cette grosse traîtresse qui fait que vous devez assurer devant des élèves alors que vous n'êtes plus sous contrat depuis quelques jours, en priant pour que le prochain contrat arrive ou finalement n'arrive jamais, selon votre degré de désespoir...
Abnégation, parce que si seule une mémoire de poisson rouge suffisait, ce serait facile.On oublie tous ces écoeurements de fin de cours et on repart bosser avec le sourire.
Mais il s'agit d'en retirer des leçons, de se proposer des choses à partir de chaque écueil, et de revenir le lendemain en croyant que les choses peuvent, lentement, changer. Et ce même quand vous avez une classe avec qui, depuis le début, c’est mal parti. Il ne faut donc pas oublier, mais se construire avec, sans se faire bouffer par.
Abnégation donc, accepter l'ingratitude de la situation. Ça et ne pas négliger ses heures de sommeil, voila les conseils que je donnerais à un remplaçant qui se jetterait dans l'arène en voulant bien faire alors qu'il n'aura jamais de soutien dans sa tâche.
Mon manuel à l'usage du remplaçant largué (qui évidemment est perfectible puisque je me sens en permanence en échec) : préparer à fond chaque heure voire chaque quart d'heure pour avoir de la contenance et de la crédibilité face aux élèves (qualités d'acteur requises à ce stade, [mais ouiiiiiiiii, bien sûr que je me souviens ce qu'est un attribut du COD ça existait de mon temps ça???]), s'autoriser à passer par des moyens ou des thématiques qui vous accrochent afin d'accrocher les élèves, ne jamais perdre de vue qu'avant tout il faut maintenir un cadre de travail studieux même si vous mourrez d'envie de faire avancer le cours à tout prix, et surtout, revenir le lendemain. Malgré tout.
Ça c'est valable pour moi, et sûrement pour tous les remplaçants qui se retrouvent largués pour la première fois en cours d'année en milieu hostile. Je suppose qu'à chacun ses besoins et que c'est évolutif.
Si je prends les choses d'un point de vue des titulaires, pour observer parfois mes "collègues", je dirais que je suis attristée par ceux qui restent sur le refrain du "le bateau coule, qu'est-ce qu'on y peut" et qui ressassent leurs cours éculés depuis plusieurs années parce que, sous prétexte (fondé) de savoir gérer un groupe classe (mais d'où sortent-ils justement ce pouvoir magique, cette "autorité" qu'on leur envie tant?) ils ne comptent pas bosser pour réadapter leurs contenus...Cent fois sur le métier remettre son ouvrage, moi j'y crois.
Je vois des profs qui le font, on les repère de loin, ce sont souvent ceux qui doutent mais qui ont envie d'en découdre, et c'est à eux que va toute mon admiration et mon respect.
Et d'ailleurs, lire ici des personnes qui, après des années, continuent à chercher, à se remettre en cause, à s'interroger sur la recette magique malgré le fait que je ne doute pas que depuis des années déjà ils assurent un max, ça me rassure et pour ça aussi je me lèverai demain.
- LédisséEsprit sacré
Terrygato, ton témoignage est touchant.
Il est triste que certains aient besoin de cette abnégation et soient dans ce sentiment de "lutte pour survivre". :|
Bon courage pour tout
Il est triste que certains aient besoin de cette abnégation et soient dans ce sentiment de "lutte pour survivre". :|
Bon courage pour tout
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- terrygatoNiveau 5
Merci LadyC, mais bon, t'en fais pas un...c'est la balade triste des pendus de la rentrée ça, mais en vrai il y a des satisfactions, des trucs marrants, des surprises...J'aime bien ce petit monde, les ragots du collège, tout ça....
Ce qui me chagrine le plus, c'est que outre le fait d'être une piètre demi-prof, j'ai aussi été une piètre élève, dans le sens que j'en ai vraiment fait voir aux profs dont j'estimais qu'il ne méritaient pas mon respect...J'ai été tellement chieuse qu'aujourd'hui, quand je suis en difficulté, j'ai vraiment l'impression de payer pour mes péchés, pour continuer dans la métaphore religieuse (bien que, je le précise, Dieu sait bien que je ne crois pas une seconde en Lui!)
C'est pas que j'étais une mauvaise élève, c'est juste que j'avais eu l'occasion de croiser et d'adorer de très bons profs. Alors les autres, je les méprisais, rien n'excusait pour moi le fait qu'ils n'assuraient pas, et j'ai été la pire...Vraiment. Aujourd'hui l'amertume pour moi c'est de m'imaginer que je représente la prof de la lose pour certains élèves...
Et puis ce qui me rend malade, c’est que j'ai exercé des tonnes de métiers, des faciles, des difficiles, des physiques , des théoriques, des absurdes, des épuisants, mais j'ai toujours pu, à un moment ou à un autre, prendre la main et assurer. Je ne dis pas que le métier de prof est le plus contraignant, fatiguant ou difficile, mais c'est pour moi celui où je ne peux toujours pas me regarder dans la glace et dire "J'assure".
Et ça, pour mon ego démesuré, c'est dur à encaisser.
Heureusement, ma meilleure amie, prof titulaire de SVT depuis 7 ans, dont je ne doute pas de l'efficacité, éloignée de 1000km de moi, a parfois trois secondes pour affronter ses souvenirs et me raconter que la première année, elle a beaucoup encaissé et même beaucoup pleuré. Et qu'elle a toujours pas l'impression de pouvoir affirmer qu'elle assure...
Ce qui me chagrine le plus, c'est que outre le fait d'être une piètre demi-prof, j'ai aussi été une piètre élève, dans le sens que j'en ai vraiment fait voir aux profs dont j'estimais qu'il ne méritaient pas mon respect...J'ai été tellement chieuse qu'aujourd'hui, quand je suis en difficulté, j'ai vraiment l'impression de payer pour mes péchés, pour continuer dans la métaphore religieuse (bien que, je le précise, Dieu sait bien que je ne crois pas une seconde en Lui!)
C'est pas que j'étais une mauvaise élève, c'est juste que j'avais eu l'occasion de croiser et d'adorer de très bons profs. Alors les autres, je les méprisais, rien n'excusait pour moi le fait qu'ils n'assuraient pas, et j'ai été la pire...Vraiment. Aujourd'hui l'amertume pour moi c'est de m'imaginer que je représente la prof de la lose pour certains élèves...
Et puis ce qui me rend malade, c’est que j'ai exercé des tonnes de métiers, des faciles, des difficiles, des physiques , des théoriques, des absurdes, des épuisants, mais j'ai toujours pu, à un moment ou à un autre, prendre la main et assurer. Je ne dis pas que le métier de prof est le plus contraignant, fatiguant ou difficile, mais c'est pour moi celui où je ne peux toujours pas me regarder dans la glace et dire "J'assure".
Et ça, pour mon ego démesuré, c'est dur à encaisser.
Heureusement, ma meilleure amie, prof titulaire de SVT depuis 7 ans, dont je ne doute pas de l'efficacité, éloignée de 1000km de moi, a parfois trois secondes pour affronter ses souvenirs et me raconter que la première année, elle a beaucoup encaissé et même beaucoup pleuré. Et qu'elle a toujours pas l'impression de pouvoir affirmer qu'elle assure...
- LédisséEsprit sacré
Euh, je crois qu'on serait très nombreux ici à te dire qu'on n'estime pas "assurer"... moi la première. Pourtant je n'ai pas à me plaindre de ma situation, de mes collègues, de mes élèves...
Tu décris très justement le rapport à ses "échecs" et la difficile nécessité de revenir dessus sans se laisser écraser par eux.
Tu décris très justement le rapport à ses "échecs" et la difficile nécessité de revenir dessus sans se laisser écraser par eux.
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- User5899Demi-dieu
terrygato, mon IPR nous a dit récemment que pour enseigner aujourd'hui, il faut avant tout une capacité à accepter les renonciations... D'ailleurs, selon son rapport, j'ai tort de parler en classe, parce que mes élèves notent ce que je dis et on ne sait jamais, un apprentissage est trop vite arrivé
Vous voyez, tout le monde le dit. Oui, vous avez raison, il faut savoir mettre ses désillusions dans son mouchoir et mettre ce dernier au fond de sa poche. S'habituer à s'en foutre. Je n'y suis pas encore totalement parvenu, mais j'y travaille activement.
Vous voyez, tout le monde le dit. Oui, vous avez raison, il faut savoir mettre ses désillusions dans son mouchoir et mettre ce dernier au fond de sa poche. S'habituer à s'en foutre. Je n'y suis pas encore totalement parvenu, mais j'y travaille activement.
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