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poème surréaliste sur la ville Empty poème surréaliste sur la ville

par Garance Mer 17 Avr 2013 - 13:37
Je recherche un poème surréaliste ayant pour thème principal la ville.
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poème surréaliste sur la ville Empty Re: poème surréaliste sur la ville

par Garance Mer 17 Avr 2013 - 19:53
personne ???? pale
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poème surréaliste sur la ville Empty Re: poème surréaliste sur la ville

par Shajar Mer 17 Avr 2013 - 20:24
Je ne sais pas si Eluard est bien classé parmi les surréalistes ? Si oui, tu as le premier poème des "miroirs brûlants" mis en musique par Poulenc ; il y a des histoires de trottoirs, de places vide, de maisons... Mais hématique urbaine n'est pas seule, elle s'oppose au contraire à d'autres termes géographiques et spatiaux.


Tu vois le feu de soir qui sort de sa coquille
Et tu vois la forêt enfouie dans la fraîcheur


Tu vois la plaine nue aux flancs du ciel traînard
La neige haute comme la mer
Et la mer haute dans l’azur

Pierres parfaites et bois deux secours voilés
Tu vois des villes teintes de mélancolie
Dorée des trottoirs pleins d’excuses
Une place où la solitude a sa statue
Souriante et l’amour une seule maison

Tu vois les animaux
Sosies malins sacrifiés l’un à l’autre
Frères immaculés aux ombres confondues
Dans un désert de sang

Tu vois un bel enfant quand il joue quand il rit
Il est bien plus petit
Que le petit oiseau du bout des branches

Tu vois un paysage aux saveurs d’huile et d’eau
D’où la roche est exclue où la terre abandonne
Sa verdure à l’été qui la couvre de fruits

Des femmes descendant de leur miroir ancien
T’apportent leur jeunesse et leur foi en la tienne
Et l’une sa clarté la voile qui t’entraîne
Te fait secrètement voir le monde sans toi.

Horriblement difficile à chanter, donc difficile de trouver une bonne interprétation. Celle-là est est pas mal, je trouve, avec une bonne diction : http://www.juzp.net/hgCFy1qxR5bQE
Shajar
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poème surréaliste sur la ville Empty Re: poème surréaliste sur la ville

par Shajar Mer 17 Avr 2013 - 20:29
Ou A la belle étoile de Prévert (surréaliste aussi ?)


A la belle étoile (Jacques Prévert)

Boulevard de la Chapelle où passe le métro aérien
Il y a des filles très belles et beaucoup de vauriens
Les clochards affamés s'endorment sur les bancs
De vieilles poupées font encore le tapin à soxante-cinq ans

Boulevard Richard-Lenoir j'ai rencontré Richard Leblanc
Il était pâle comme l'ivoire et perdait tout son sang
Tire-toi d'ici tire-toi d'ici voilà ce qu'il m'a dit
Les flics viennent de passer
Histoire de s'réchauffer ils m'ont assaisonné

Boulevard des Italiens j'ai rencontré un Espagnol
Devant chez Dupont tout est bon après la fermeture
Il fouillait les ordures pour trouver un croûton
Encore un sale youpin qui vient manger notre pain
Dit un monsieur très bien

Boulevard de Vaugirard j'ai aperçu un nouveau-né
Au pied d'un réverbère dans une boîte à chaussures
Le nouveau-né dormait dormait ah ! quelle merveille
De son dernier sommeil
Un vrai petit veinard Boulevard de Vaugirard

Au jour le jour à la nuit la nuit
A la belle étoile
C'est comme ça que je vis
Où est-elle l'étoile
Moi je n'lai jamais vue
Elle doit être trop belle pour le premier venu
Au jour le jour à la nuit la nuit
A la belle étoile
C'est comme ça que je vis
C'est une drôle d'étoile c'est une triste vie
Une triste vie.
cannelle21
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poème surréaliste sur la ville Empty Re: poème surréaliste sur la ville

par cannelle21 Jeu 18 Avr 2013 - 6:04
Et pourquoi ne pas mettre en parallèle Zone et le cubisme ? Bon je sais qu'Apollinaire n'est pas surréaliste, mais sinon je ne vois pas trop.
Voici quelques petits éléments d'analyse issus d'un stage.

_________________
Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
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poème surréaliste sur la ville Empty Re: poème surréaliste sur la ville

par User5899 Jeu 18 Avr 2013 - 10:07
cannelle21 a écrit:Et pourquoi ne pas mettre en parallèle Zone et le cubisme ? Bon je sais qu'Apollinaire n'est pas surréaliste
C'est quand même lui qui forge le mot pour qualifier son drame Les Mamelles de Tirésias Wink
Je pensais à "Marseille" dans les Débarcadères de Supervielle.
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thrasybule
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par thrasybule Jeu 18 Avr 2013 - 10:13
Il me semble que ce grand routard de Cendrars a beaucoup écrit sur la ville, j'ai souvenir d'un poème où il parle de Moscou et d'autres, mais c'est flou. Je ne retrouve pas mes nrf dans mon bordel.
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thrasybule
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par thrasybule Jeu 18 Avr 2013 - 10:16
C'est où qu'Apollinaire parle de son "beau Paris"? Ces mots m'avaient touché.
cannelle21
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par cannelle21 Jeu 18 Avr 2013 - 10:16
Et un extrait du Paysan de Paris ?

_________________
Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
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par thrasybule Jeu 18 Avr 2013 - 10:18
Tournesol d'André Breton mais Paris n'est pas vraiment au centre mais beaucoup de toponymes dans mes souvenirs.
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par thrasybule Jeu 18 Avr 2013 - 10:19
Donc Tournesol:
La voyageuse qui traversa les Halles à la tombée de l'été
Marchait sur la pointe des pieds
Le désespoir roulait au ciel ses grands arums si beaux
Et dans le sac à main il y avait mon rêve ce flacon de sels
Que seule a respiré la marraine de Dieu
Les torpeurs se déployaient comme la buée
Au Chien qui fume
Ou venaient d'entrer le pour et le contre
La jeune femme ne pouvait être vue d'eux que mal et de biais
Avais-je affaire à l'ambassadrice du salpêtre
Ou de la courbe blanche sur fond noir que nous appelons pensée
Le bal des innocents battait son plein
Les lampions prenaient feu lentement dans les marronniers
La dame sans ombre s'agenouilla sur le Pont-au-Change
Rue Git-le-Coeur les timbres n'étaient plus les mêmes
Les promesses de nuits étaient enfin tenues
Les pigeons voyageurs les baisers de secours
Se joignaient aux seins de la belle inconnue
Dardés sous le crêpe des significations parfaites
Une ferme prospérait en plein Paris
Et ses fenêtres donnaient sur la voie lactée
Mais personne ne l'habitait encore à cause des survenants
Des survenants qu'on sait plus dévoués que les revenants
Les uns comme cette femme ont l'air de nager
Et dans l'amour il entre un peu de leur substance
Elle les intériorise
Je ne suis le jouet d'aucune puissance sensorielle
Et pourtant le grillon qui chantait dans les cheveux de cendres
Un soir près de la statue d'Etienne Marcel
M'a jeté un coup d'oeil d'intelligence
André Breton a-t-il dit passe

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thrasybule
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par thrasybule Jeu 18 Avr 2013 - 10:20
Puis faire le rapport avec Nadja, les photos, la volonté d'"eliminer la description" etc....
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par thrasybule Jeu 18 Avr 2013 - 10:39
Sinon Desnos sur la rue de Bagnolet
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par User5899 Jeu 18 Avr 2013 - 10:40
thrasybule a écrit:C'est où qu'Apollinaire parle de son "beau Paris"? Ces mots m'avaient touché.
"J'erre à travers mon beau Paris
Sans avoir le coeur d'y mourir" ? La chanson du mal aimé.
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par Garance Jeu 18 Avr 2013 - 10:40
merci !!!!!
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poème surréaliste sur la ville Empty Re: poème surréaliste sur la ville

par touby Jeu 18 Avr 2013 - 10:42
J'aime bien celui-là :

Là-bas,
Ce sont des ponts musclés de fer,
Lancés, par bonds, à travers l'air ;
Ce sont des blocs et des colonnes
Que décorent Sphinx et Gorgones ;
Ce sont des tours sur des faubourgs ;
Ce sont des millions de toits
Dressant au ciel leurs angles droits :
C'est la ville tentaculaire,
Debout,
Au bout des plaines et des domaines.

Verhaeren, La ville,(extrait)
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par thrasybule Jeu 18 Avr 2013 - 10:47
En cherchant bien, je suis sûr qu'il y a des poèmes de Carco sur la ville, elle est tellement présente dans ses romans et il a écrit un truc sur beaucoup de souvenirs sur Paris, surtout Montmartre and co, évidemment. Je n'ai pas ses poèmes ici.
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par thrasybule Jeu 18 Avr 2013 - 10:52
Soupault
"Toute la ville est entrée dans ma chambre
les arbres disparaissaient
et le soir s'attache à mes doigts
Les maisons deviennent des transatlantiques
les bruit de la mer est monté jusuqu'à moi
Nous arriverons dans deux jours au Congo
j'ai franchi l'Equateur et le Tropique du Capricorne
je sais qu'il y a des collines innombrables
Notre-Dame cache le Gaurisankar et les aurores boréales
la nuit tombe goutte à goutte
j'attends les heures

Donnez-moi cette citronnade et la dernière cigarette
je reviendrai à Paris"
Magnifique


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par thrasybule Jeu 18 Avr 2013 - 11:19
Et coment ai-je pu oublier ce poème sur Valparaiso que j'avais vu dans sa maison-musée La Sebastiana dans la ville en question.
Je ne sais si ce poème appartient à l'époue où il fut nettement surréaliste.$
Je ne me risquerai pas à une traduction.



VALPARAÍSO,
qué disparate
eres,
qué loco,
puerto loco,
qué cabeza
con cerros,
desgreñada,
no acabas
de peinarte,
nunca
tuviste
tiempo de vestirte,
siempre
te sorprendió
la vida,
te despertó la muerte,
en camisa,
en largos calzoncillos
con flecos de colores,
desnudo
con un nombre
tatuado en la barriga,
y con sombrero,
te agarró el terremoto,
corriste
enloquecido,
te quebraste las uñas,
se movieron
las aguas y las piedras,
las veredas,
el mar,
la noche,
tú dormías
en tierra,
cansado
de tus navegaciones,
y la tierra,
furiosa,
levantó su oleaje
más tempestuoso
que el vendaval marino,
el polvo
te cubría
los ojos,
las llamas
quemaban tus zapatos,
las sólidas
casas de los banqueros
trepidaban
como heridas ballenas,
mientras arriba
las casas de los pobres
saltaban
al vacio
como aves
prisioneras
que probando las alas
se desploman.

Pronto,
Valparaíso,
marinero,
te olvidas
de las lágrimas,
vuelves
a colgar tus moradas,
a pintar puertas
verdes,
ventanas
amarillas,
todo
lo transformas en nave,
eres
la remendada proa
de un pequeño,
valeroso
navío.
La tempestad corona
con espuma
tus cordeles que cantan
y la luz del océano
hace temblar camisas
y banderas
en tu vacilación indestructible.

Estrella
oscura
eres
de lejos,
en la altura de la costa
resplandeces
y pronto
entregas
tu escondido fuego,
el vaivén
de tus sordos callejones,
el desenfado
de tu movimiento,
la claridad
de tu marinería.
Aquí termino, es esta
oda,
Valparaíso,
tan pequeña
como una camiseta
desvalida,
colgando
en tus ventanas harapientas
meciéndose
en el viento
del océano,
impregnándose
de todos
los dolores
de tu suelo,
recibiendo
el rocío
de los mares, el beso
del ancho mar colérico
que con toda su fuerza
golpeándose en tu piedra
no pudo
derribarte,
porque en tu pecho austral
están tatuadas
la lucha,
la esperanza,
la solidaridad
y la alegría
como anclas
que resisten
las olas de la tierra.



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par User5899 Jeu 18 Avr 2013 - 11:24
Ce n'est pas surréaliste, mais j'adore "Charleroi" de Verlaine I love you

"Dans l’herbe noire
Les Kobolds (i) vont.
Le vent profond
Pleure, on veut croire.

Quoi donc se sent ?
L’avoine siffle.
Un buisson gifle
L’œil au passant.

Plutôt des bouges
Que des maisons.
Quels horizons
De forges rouges !

On sent donc quoi ?
Des gares tonnent.
Les yeux s’étonnent :
Où Charleroi ?

Parfums sinistres !
Qu’est-ce que c’est ?
Quoi bruissait
Comme des sistres (ii) ?

Sites brutaux !
Oh ! votre haleine,
Sueur humaine,
Cris des métaux !

Dans l’herbe noire
Les Kobolds vont.
Le vent profond
Pleure, on veut croire."
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