Besançon : deux lycéens perdent le bénéfice du bac pro suite à un 20/20 que le rectorat juge impossible.

http://www.leparisien.fr/une/besancon-deux-jeunes-voient-leurs-bac-annule-pour-cause-de-trop-bonne-note-15-09-2012-2166275.php

Pour le rectorat de Besançon, leur note est juste... impossible. L'administration a privé de leur baccalauréat professionnel deux jeunes qu'il accuse d'avoir triché pendant une épreuve, ce qu'ils contestent, a-t-on appris jeudi auprès du rectorat et d'un de leurs avocats qui a l'intention de saisir la justice.

La commission de discipline du rectorat, qui statue sur les cas de fraude, a décidé l'annulation du bac pro de ces deux amis, qui étudiaient dans la même classe d'un lycée de Besançon et qui ont obtenu 20/20 à une épreuve de rattrapage en mécanique. Les deux candidats ont rendu «une réponse sans aucune faute à l'une des épreuves, ce qui a donné un soupçon au correcteur», explique le secrétaire général du rectorat, Henri Féral.

«La commission de discipline a jugé qu'il y avait des faits précis et concordants qui permettaient de dire que ces deux candidats avaient fraudé», a-t-il ajouté, sans vouloir donner des précisions sur ces faits. Les deux jeunes, tout juste majeurs, qui ont eu «8/20 ou 9/20 toute l'année», contestent avoir triché à l'examen. Ils expliquent avoir révisé et bachoté avant les rattrapages et être tombés par chance sur un sujet qu'ils avaient beaucoup travaillé.

«Ils n'ont pas eu connaissance du sujet, détenu par un professeur, avant l'examen --cette piste a été écartée-- et ils n'ont pas triché pendant l'examen --les examinateurs sont formels--. Mais alors s'ils ont triché, le rectorat est censé dire comment, ce qu'il ne fait pas», déclare l'avocat de l'un d'eux, Me Randall Schwerdorffer.

La décision d'annulation du baccalauréat a été notifiée verbalement à Me Schwerdorffer qui attend de recevoir la décision par écrit pour déposer un recours devant le tribunal administratif de Besançon.

:shock:

Alors celle-là, elle est bonne. Quand on pique un fraudeur, qu'on saisit la preuve, que le candidat reconnait et contresigne le PV, il a son bac, est convoqué devant la commission de discipline et se prend une interdiction d'examen avec sursis, et là, le recteur ouvrant ses volets et humant le vent, estime une note impossible et déchoit les deux lauréats ? Mais c'est du délire !!

Il n´y pas de présomption d´innocence en France ?

C'est exactement ce que je me disais: en fait pour s'en sortir quand on triche dans le monde merveilleux de l'EN, il faut se faire prendre... :abk:

holderfar a écrit:C'est exactement ce que je me disais: en fait pour s'en sortir quand on triche dans le monde merveilleux de l'EN, il faut se faire prendre... :abk:

Voilà, pile poil

alberto79 a écrit:Il n´y pas de présomption d´innocence en France ?

+ 1000 ! C'est à l'accusateur d'apporter la preuve de ses assertions et non l'inverse. Le TA ne pourra qu'annuler la décision du rectorat.

Et ben dites donc, c'est un festival, en ce moment ! Ça n'arrête pas ! On a lancé des nouveaux JO avec comme disciplines connerie administrative la plus délirante, la plus injuste, la plus infondée ?

Ces gens font vraiment de leur mieux pour rendre l'institution ridicule. Ils sont vraiment nuls en droit! (et pas qu'en droit d'ailleurs)

C'est sûr que pour un avocat, c'est du gâteau..

C'est dingue : lors du bac, l'an dernier, en anglais, une correctrice découvre qu'une élève a triché, elle a recopié mot pour mot un corrigé sur internet. Elle l'indique au Rectorat qui lui répond de laisser tomber puisqu'on ne peut pas prouver la fraude et là, on condamne sans la moindre preuve !

Cripure a écrit:Alors celle-là, elle est bonne. Quand on pique un fraudeur, qu'on saisit la preuve, que le candidat reconnait et contresigne le PV, il a son bac, est convoqué devant la commission de discipline et se prend une interdiction d'examen avec sursis, et là, le recteur ouvrant ses volets et humant le vent, estime une note impossible et déchoit les deux lauréats ? Mais c'est du délire !!

+ 1

C'est quand même étrange ce truc. Il doit y avoir une info manquante.

Attendons un peu. L'avocat dit qu'il n'y a pas de preuves, la commission de discipline du rectorat parle de faits concordants. Pour l'instant ce n'est jamais qu'un article du Parisien, non ?

«La commission de discipline a jugé qu'il y avait des faits précis et concordants qui permettaient de dire que ces deux candidats avaient fraudé»,

A moins que le rectorat du Besançon ait décidé de se singulariser, ce qui n'est pas impossible mais assez peu probable tout de même.

D'accord avec Axel, pour le moment, il nous manque des infos, attendons de voir.

holderfar a écrit:C'est exactement ce que je me disais: en fait pour s'en sortir quand on triche dans le monde merveilleux de l'EN, il faut se faire prendre... :abk:

:lol:

Mais c'est ça qui est puni!! pas du tout le fait de tricher, mais le fait de pouvoir le cas échéant s'en sortir!! :boulet:

"Chers élèves, ne fraudez pas seulement, fraudez bêtement, de façon visible, que le rectorat ne vous accuse pas de perfidie! Jamais l'EN ne valorisera autre chose que le bien visible, le bien bête, le fait avec de grosses ficelles. Si en plus on triche subtilement, où va-t-on?"

Will.T a écrit:C'est quand même étrange ce truc. Il doit y avoir une info manquante.

Probablement.
Sinon je ne comprends pas.

Je ne sais pas comment se déroule l'oral de rattrapage en mécanique, mais cet oral au bac pro est de toute façon une vaste fumisterie qui n'a qu'un objectif : donner le bac à ceux qui ne le méritent pas !

Tricherie ? De toute façon cet oral est une sinistre blague (modalités, inégalités selon les prof qui le font passer, selon les centres où l'oral est passé, selon les bac préparés...) donc cela ne change rien !

Le rectorat de Besançon vient juste de s'en rendre compte... peut être que nos fameux galonnés des grands bureaux du ministère vont un jour le constater à leur tour !

Jacq.

A l'oral, l'épreuve consiste en 2 notes/10: l'une en français ou histoire-géo, l'autre en enseignement pro.
L'ensemble fait une note sur 20. Donc déjà, "20 en mécanique", c'est bizarre.
Après avoir tiré au sort son sujet, le candidat est accompagné par l'examinateur en salle de préparation. Il doit laisser son sac à l'entrée et ne peut garder qu'un stylo (qu'on lui fourni, le plus souvent, les candidats arrivent les mains vides!) et on lui donne une feuille de brouillon. Ils restent sous surveillance pendant leur préparation, l'examinateur vient les chercher quand il a fini avec le candidat précédent.
Donc pas de communication avec les autres candidats avant et pendant l'épreuve.
C'est vraiment très bizarre.

cath5660 a écrit:A l'oral, l'épreuve consiste en 2 notes/10: l'une en français ou histoire-géo, l'autre en enseignement pro.
L'ensemble fait une note sur 20. Donc déjà, "20 en mécanique", c'est bizarre.
Après avoir tiré au sort son sujet, le candidat est accompagné par l'examinateur en salle de préparation. Il doit laisser son sac à l'entrée et ne peut garder qu'un stylo (qu'on lui fourni, le plus souvent, les candidats arrivent les mains vides!) et on lui donne une feuille de brouillon. Ils restent sous surveillance pendant leur préparation, l'examinateur vient les chercher quand il a fini avec le candidat précédent.
Donc pas de communication avec les autres candidats avant et pendant l'épreuve.
C'est vraiment très bizarre.

Malheureusement ces consignes pourtant élémentaires sont bien loin d'être respectées dans tous les centres où l'oral est passé. Je l'ai constaté en faisant passer les oraux il y a un an, et surtout en écoutant nos élèves. Les conditions de passage sont très différentes. Normalement les élèves devraient tirer (pour nous Lettres-H-G) au sort la discipline, puis un sujet. Or certaines fois le prof laisse les élèves totalement libre de choisir (la discipline, parfois le sujet). Si l'élève tombe sur l'histoire-géo (dans notre discipline) il n'a pas les mêmes chances qu'un autre qui tire le Français car là c'est lui qui présente un travail préparé à l'avance à partir des oeuvres étudiées durant l'année. C'est totalement inégalitaire. Dans certains centres il n'y a aucune surveillance durant la préparation par manque de personnel, parfois le cartable est à côté de l'élève. Dans certains centres d'exam rien n'empêche l'élève de sortir son portable de sa poche.
Cet oral c'est du grand n'importe quoi.

Jacq

henriette a écrit:Et ben dites donc, c'est un festival, en ce moment ! Ça n'arrête pas ! On a lancé des nouveaux JO avec comme disciplines connerie administrative la plus délirante, la plus injuste, la plus infondée ?

+1

Jacq a écrit:

cath5660 a écrit:A l'oral, l'épreuve consiste en 2 notes/10: l'une en français ou histoire-géo, l'autre en enseignement pro.
L'ensemble fait une note sur 20. Donc déjà, "20 en mécanique", c'est bizarre.
Après avoir tiré au sort son sujet, le candidat est accompagné par l'examinateur en salle de préparation. Il doit laisser son sac à l'entrée et ne peut garder qu'un stylo (qu'on lui fourni, le plus souvent, les candidats arrivent les mains vides!) et on lui donne une feuille de brouillon. Ils restent sous surveillance pendant leur préparation, l'examinateur vient les chercher quand il a fini avec le candidat précédent.
Donc pas de communication avec les autres candidats avant et pendant l'épreuve.
C'est vraiment très bizarre.

Malheureusement ces consignes pourtant élémentaires sont bien loin d'être respectées dans tous les centres où l'oral est passé. Je l'ai constaté en faisant passer les oraux il y a un an, et surtout en écoutant nos élèves. Les conditions de passage sont très différentes. Normalement les élèves devraient tirer (pour nous Lettres-H-G) au sort la discipline, puis un sujet. Or certaines fois le prof laisse les élèves totalement libre de choisir (la discipline, parfois le sujet). Si l'élève tombe sur l'histoire-géo (dans notre discipline) il n'a pas les mêmes chances qu'un autre qui tire le Français car là c'est lui qui présente un travail préparé à l'avance à partir des oeuvres étudiées durant l'année. C'est totalement inégalitaire. Dans certains centres il n'y a aucune surveillance durant la préparation par manque de personnel, parfois le cartable est à côté de l'élève. Dans certains centres d'exam rien n'empêche l'élève de sortir son portable de sa poche.
Cet oral c'est du grand n'importe quoi.

Jacq

Vraiment, Jacq? C'est incroyable!

cath5660 a écrit:

Jacq a écrit:

cath5660 a écrit:A l'oral, l'épreuve consiste en 2 notes/10: l'une en français ou histoire-géo, l'autre en enseignement pro.
L'ensemble fait une note sur 20. Donc déjà, "20 en mécanique", c'est bizarre.
Après avoir tiré au sort son sujet, le candidat est accompagné par l'examinateur en salle de préparation. Il doit laisser son sac à l'entrée et ne peut garder qu'un stylo (qu'on lui fourni, le plus souvent, les candidats arrivent les mains vides!) et on lui donne une feuille de brouillon. Ils restent sous surveillance pendant leur préparation, l'examinateur vient les chercher quand il a fini avec le candidat précédent.
Donc pas de communication avec les autres candidats avant et pendant l'épreuve.
C'est vraiment très bizarre.

Malheureusement ces consignes pourtant élémentaires sont bien loin d'être respectées dans tous les centres où l'oral est passé. Je l'ai constaté en faisant passer les oraux il y a un an, et surtout en écoutant nos élèves. Les conditions de passage sont très différentes. Normalement les élèves devraient tirer (pour nous Lettres-H-G) au sort la discipline, puis un sujet. Or certaines fois le prof laisse les élèves totalement libre de choisir (la discipline, parfois le sujet). Si l'élève tombe sur l'histoire-géo (dans notre discipline) il n'a pas les mêmes chances qu'un autre qui tire le Français car là c'est lui qui présente un travail préparé à l'avance à partir des oeuvres étudiées durant l'année. C'est totalement inégalitaire. Dans certains centres il n'y a aucune surveillance durant la préparation par manque de personnel, parfois le cartable est à côté de l'élève. Dans certains centres d'exam rien n'empêche l'élève de sortir son portable de sa poche.
Cet oral c'est du grand n'importe quoi.

Jacq

Vraiment, Jacq? C'est incroyable!

Oui, c'est totalement scandaleux et inégalitaire. Encore, que le ministère souhaite "donner" le bac à tous, cela peut se contester (mais nous avons l'habitude de toute façon, on le sait, le fonctionnement du bac pro 3 a été totalement bâclé par l'administration, et l'oral encore plus, pire même, son fonctionnement a changé quatre fois en quatre années), mais alors il faut que les conditions d'égalité soient respectées entre les élèves. Ce n'est pas du tout le cas. Nous avons dans mon établissement quatre filières professionnelles, et en écoutant les élèves (qui sont passés au rattrapage, chacune des filières dans un centre différent) ou mes collègues expliquant comment l'oral était mis en place (discussions lors de la correction du bac où les profs de toute l'académie sont réunis) j'ai simplement constaté que les modalités différaient totalement selon les centres d'examen.
C'est lamentable ! C'est même une escroquerie !

Certains de mes élèves ont obtenu entre 14 et 17/20 (ok ramenés sur 10) à l'oral alors que durant l'année ils ne faisaient strictement rien et ne dépassaient jamais le 10/20. L'épreuve est faite ainsi. On donne le bac. C'est tout !

Pour cette affaire de Besançon, je ne sais rien de plus que ce qui est imparfaitement décrit dans les médias, mais de toute façon étant donnée la pratique sur le terrain, rien ne m'étonne.
La seule chose qui m'étonne c'est de voir le rectorat s'étonner.
De toute façon, si ces gamins ont triché (c'est peut être le cas) c'est l'institution qui est responsable, car au final c'est elle qui a laissé faire.
Le voir après c'est trop tard.

Suite de l'affaire : le tribunal donne raison à deux lycéens.

Le tribunal a annulé la décision de la commission de discipline du baccalauréat de l’académie de Besançon, en date du 10 septembre 2012, qui avait retiré leur bac aux deux lycéens, qui étudiaient dans la même classe d’un lycée de Besançon.

l'article entier ici.

C'était évident. Bravo à ce rectorat qui se distingue pour ses compétences juridiques hors du commun! :diable: