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Mum'
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par Mum' Dim 31 Mar 2013 - 23:31
J'ai fait un année scolaire (pas entière car congé mat) en hôpital de jour en début de carrière.
Etonnamment, c'est beaucoup moins fatigant qu'une classe de 25 où tu te demandes si certains ne devraient pas en bénéficier (c'était une semaine 3 jours et demi : pas classe ni le samedi matin -ce qui était de règle à l'époque- ni le vendredi après-m' : réunion de synthèse avec les soignants).

J'avais commencé à préparer la spécialisation, encouragée par ma CPC de l'époque, mais mon congé mat et ma mutation dans mon département d'origine ont arrêté cet élan.

Je crois que ce n'était pas mon truc : groupes de 2 ou 3 élèves, impression de saupoudrage... bof.
Ergo
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par Ergo Dim 31 Mar 2013 - 23:36
Merci pour ce sujet Ronin. Je vais vous lire avec attention.


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par Ronin Dim 31 Mar 2013 - 23:54
Mum' a écrit:J'ai fait un année scolaire (pas entière car congé mat) en hôpital de jour en début de carrière.
Etonnamment, c'est beaucoup moins fatigant qu'une classe de 25 où tu te demandes si certains ne devraient pas en bénéficier (c'était une semaine 3 jours et demi : pas classe ni le samedi matin -ce qui était de règle à l'époque- ni le vendredi après-m' : réunion de synthèse avec les soignants).

J'avais commencé à préparer la spécialisation, encouragée par ma CPC de l'époque, mais mon congé mat et ma mutation dans mon département d'origine ont arrêté cet élan.

Je crois que ce n'était pas mon truc : groupes de 2 ou 3 élèves, impression de saupoudrage... bof.

Pour moi c'est l'inverse, j'ai effectivement des petits groupes ou de l'individuel. Mais les petits je les suis sur plusieurs années. Je les connais donc bien mieux que les élèves que j'avais en élémentaire. C'est moi qui suit leur scolarité, leur orientation et qui les présente dans les écoles. Pour les ados, je fais aussi le lien avec les collèges. Et lorsque je parviens à rescolariser des anorexiques et qu'ils peuvent reprendre le cours de leurs vies, c'est quand même jouissif.
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par Nasopi Lun 1 Avr 2013 - 9:01
Olympias a écrit:
Nasopi a écrit:Oui, surtout que les psychologues scolaires et les médecins scolaires ne connaissent pas toujours grand chose à l'autisme (le médecin scolaire de l'école maternelle m'avait affirmé que mes enfants n'étaient pas autistes, par exemple Suspect ).

Nasopi, je peux t'affirmer que les pédiatres n'y connaissaient pas grand chose non plus...et j'en ai vu plusieurs. Quand je m'inquiétais du retard de langage, je m'entendais répondre qu'il ne fallait pas s'affoler et qu'Einstein avait parlé à 10 ans. Certes... humhum

Je confirme ; même expérience ici avec les pédiatres !! La pédiatre de ma fille m'avait dit : "Elle n'est pas autiste, regardez, elle me donne la main. heu ". Une autre pédiatre, pour mon fils, m'avait affirmé elle aussi qu'il n'était pas autiste (alors qu'en plus elle connaissait déjà le diagnostic de sa soeur).
Une pédiatre amie de ma mère lui a raconté qu'elle avait eu des reproches de la part de parents parce qu'elle n'avait pas remarqué l'autisme de leur enfant. Dans toutes ses années d'étude, elle n'avait eu que... deux heures de formation sur l'autisme !! J'imagine que ça doit être du même ordre pour les médecins scolaires...

Mais on s'éloigne du sujet. Very Happy

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par Ronin Lun 1 Avr 2013 - 10:12
Pas tant que ça. La formation des internes m'interroge beaucoup. Même en spécialité, c'est parfois très léger. Cela me rappelle une méthode qui consiste à construire soi-même ses connaissances....

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par Nasopi Lun 1 Avr 2013 - 12:12
Ben oui, même une psy s'était plantée, sur le compte de mon fils. Elle m'avait dit : "Il y a un truc qui cloche, mais ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas de l'autisme".
Remarque qu'à l'époque, j'avais été drôlement soulagée d'entendre ça. No

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par Ronin Lun 1 Avr 2013 - 13:06
Depuis, la loi de 2005 a quand même institué les CRA pour éviter ce genre de situation.
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par Nasopi Lun 1 Avr 2013 - 14:38
Oh, les CRA existaient avant 2005. Le tout, c'était d'avoir une place (c'est toujours le problème aujourd'hui, je crois).

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par Ronin Lun 1 Avr 2013 - 22:35
Une place ? pour une consultation tu veux dire ?

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par Nasopi Mar 2 Avr 2013 - 8:00
Pour une consultation ou un bilan. Mes enfants ont chacun attendu deux ans à partir du moment où j'ai fait la demande. C'est pour ça qu'ils n'ont été diagnostiqués qu'à l'âge de 5 ans.
C'était il y a 6 ou 7 ans, ça s'est peut-être un peu désengorgé depuis, mais je doute !

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par Ronin Mar 2 Avr 2013 - 14:27
Oui, je doute également. Chez moi, en six ans, le nombre de demandes de consultation a augmenté de 25 % à moyens constants...

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par Nasopi Mar 2 Avr 2013 - 15:48
affraid

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par Olympias Mar 2 Avr 2013 - 19:12
AFP
Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée des personnes handicapés et de la lutte contre l’exclusion a annoncé la création de classes en maternelles pour accueillir les autistes, dans un entretien publié mardi par le Figaro.

«Notre objectif est par ailleurs de renforcer les services d’intervention à domicile qui accomplissent un travail formidable en favorisant la scolarisation des enfants», a affirmé Marie-Arlette Carlotti qui doit présenter mardi soir les grandes lignes du troisième plan autisme.

«Nous créerons en maternelle des classes spécialisées pour les accueillir», a-t-elle précisé car «une détection précoce de l’autisme favorise l’intégration dans l’école ordinaire».
Le Figaro souligne que la ministre «s’appuie sur le rapport publié en mars 2012 par la Haute Autorité de santé (HAS) qui recommande une prise en charge fondée sur une approche éducative et comportementale». Selon le quotidien, «100 000 jeunes de moins de 20 ans sont concernés en France».
palomita
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par palomita Mar 2 Avr 2013 - 21:19
Merci d'avoir ouvert ce sujet car je suis moi-même concernée . Ma fille est pour l'instant en classe de CP ordinaire avec AVS et mon fils démarre tout doucement la petite section à 3 ans et demi.
Tous les deux ont un retard global de développement avec troubles de la communication .
Donc, l'éducation spécialisée fera sans doute partie de leur parcours scolaire à un moment donné .

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par Olympias Mar 2 Avr 2013 - 21:41
Je crois que tout cela va enrichir les débats pour pas mal d'entre nous : ceux qui ont en classe ces enfants et ados ; et ceux d'entre nous parents de petits atypiques (et profs en même temps).
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par Ronin Mar 2 Avr 2013 - 23:09
Le spécialisé c'est très passionnant, très vaste mais on a jamais fini !

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enseignement sp�cialis� - L'enseignement spécialisé : questions et débats  - Page 2 Empty Les psychologues de l'EN dénigrés

par arguin Mer 3 Avr 2013 - 0:10
Lysimaque a écrit:
Olympias a écrit:
Lysimaque a écrit:Les psychologues scolaires ont des tests par lesquels ils peuvent déterminer le profil d'un élève et décider de son avenir scolaire. 😢

Là où j'exerce, c'est vraiment tabou de remettre en cause son jugement.

C'est un tabou à transgresser car certains n'y connaissent rigoureusement rien ! Quant à leurs tests... heu 😕

C'est aux IEN qu'il faut expliquer ça. Pas une commission d'orientation dans le premier degré sans spy scolaire et les résultats aux fameux tests psychométriques.

Je m'étonne de tous ces commentaires péjoratifs au sujet des psychologues scolaires. :gratte:
Dans ma circo, les 5 psychologues ont a minima un master 2 et ce sont des professionnels qui se forment constamment.
Il y a plusieurs postes vacants tous les ans dans le département (en augmentation l'an prochain), et comme il n'y a plus de départ en formation on fait appel à des faisant fonction (PE avec master 2 de psycho) qui peuvent être titularisés au bout d'un an d'exercice, malheureusement les candidats ne se bousculent pas au portillon faute de diplômés en psycho chez les PE !
Les psys scolaires avec BAC + 4 (licence et DEPS) sont de plus en plus rares et partent progressivement à la retraite.
Les psychologues ne "décident" pas et ne "jugent" pas tout seuls, les décisions d'orientation sont le fruit d'un travail en équipe et si les parents s'y opposent l'enfant ne peut être orienté dans l'enseignement spécialisé sans leur agrément.
Olympias
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par Olympias Mer 3 Avr 2013 - 0:28
arguin a écrit:
Lysimaque a écrit:
Olympias a écrit:
Lysimaque a écrit:Les psychologues scolaires ont des tests par lesquels ils peuvent déterminer le profil d'un élève et décider de son avenir scolaire. 😢

Là où j'exerce, c'est vraiment tabou de remettre en cause son jugement.

C'est un tabou à transgresser car certains n'y connaissent rigoureusement rien ! Quant à leurs tests... heu 😕

C'est aux IEN qu'il faut expliquer ça. Pas une commission d'orientation dans le premier degré sans spy scolaire et les résultats aux fameux tests psychométriques.

Je m'étonne de tous ces commentaires péjoratifs au sujet des psychologues scolaires. :gratte:
Dans ma circo, les 5 psychologues ont a minima un master 2 et ce sont des professionnels qui se forment constamment.
Il y a plusieurs postes vacants tous les ans dans le département (en augmentation l'an prochain), et comme il n'y a plus de départ en formation on fait appel à des faisant fonction (PE avec master 2 de psycho) qui peuvent être titularisés au bout d'un an d'exercice, malheureusement les candidats ne se bousculent pas au portillon faute de diplômés en psycho chez les PE !
Les psys scolaires avec BAC + 4 (licence et DEPS) sont de plus en plus rares et partent progressivement à la retraite.
Les psychologues ne "décident" pas et ne "jugent" pas tout seuls, les décisions d'orientation sont le fruit d'un travail en équipe et si les parents s'y opposent l'enfant ne peut être orienté dans l'enseignement spécialisé sans leur agrément.

Probablement parce que dans certains coins, on peut croiser quelques personnes aux compétences discutables...quand dans le département voisin, on croisera d'excellents professionnels...Je n'ai jamais fait de quelques cas une généralité...
Dans le cas que je mentionnais...le travail d'équipe = 2 personnes (l'institutrice et la psychologue scolaire...)
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par Nasopi Mer 3 Avr 2013 - 8:52
arguin a écrit:
Les psychologues ne "décident" pas et ne "jugent" pas tout seuls, les décisions d'orientation sont le fruit d'un travail en équipe et si les parents s'y opposent l'enfant ne peut être orienté dans l'enseignement spécialisé sans leur agrément.

Heu, il arrive quand même un moment où on pousse très très fortement l'enfant vers la sortie. Moi, qui ne me suis pourtant jamais opposée à une orientation de mes enfants vers le spécialisé, j'ai malgré tout ressenti, à la fin de la maternelle, une énorme pression des professionnels dans ce sens, contre laquelle j'ai du mal à m'imaginer des parents s'opposer, même s'ils sont très déterminés. En tant que prof, je n'ai JAMAIS vu de cas vraiment lourd scolarisé en collège, ce qui je pense arriverait au moins de temps en temps si les parents avaient vraiment la possibilité de s'opposer à leur orientation dans l'enseignement spécialisé (dans les conditions actuelles d'accueil des enfants handicapés par l'EN ce serait bien entendu une catastrophe pour ces élèves, mais le débat n'est pas là). Et quand je vous lis entre vous discuter des "cas lourds" que vous avez dans vos classes, j'ai à chaque fois le sentiment que vous ne savez pas ce que c'est, un vrai cas lourd, parce que tout simplement vous n'en avez jamais vu.

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par Rikki Mer 3 Avr 2013 - 9:37
Nasopi, il est vrai qu'il y a des "paliers" à chaque entrée de niveau. Il y a des enfants qui sont déscolarisés (très très rare) ou scolarisés à temps partiel (nettement plus fréquent) en maternelle. Généralement, c'est parce qu'ils rendent la vie de l'instit et du groupe vraiment impossible (attaque systématique des autres enfants, jet de tables, hurlements continus, tentatives de fuite constantes, etc.).

Ensuite, une petite partie des "cas lourds" ne va jamais au primaire. Certains enfants ont progressé dans le bon sens (généralement ceux qui n'avaient pas de handicap, justement), d'autres non. J'ai eu l'année dernière un gamin qui avait été mis à mi-temps en MS, demande d'AVS, CLIS envisagée, qui finalement s'en sort très bien avec juste un peu d'aide de la maîtresse G et une séance de psy à l'extérieur par semaine. C'est un élève tout à fait correct de CE1.

A la sortie du cycle 2, on "évacue" aussi une partie des enfants dont le comportement ou les capacités semblent peu compatibles avec une scolarisation en classe banale. Le problème, c'est justement là quand on sent intuitivement que l'enfant PEUT apprendre mais qu'il est empêché par toutes sortes de circonstances. En tant qu'instit, très difficile de savoir s'il faut se battre pour qu'il reste avec les autres (donc, aille au CE2 sans savoir lire, concrètement) ou pour qu'il aille en CLIS (donc, soit catalogué handicapé alors qu'il ne l'est probablement pas).

Fin CM2, d'autres gamins — moins nombreux — sont envoyés vers des structures spécialisées.

Donc, les "cas lourds", Nasopi a raison, on peut discuter pour savoir ce que c'est. L'année dernière, en CM2, on a eu un gamin qui multipliait les tentatives de suicide. Pour nous, ça a été un cas très lourd (surveillance rendue difficile, autres élèves très choqués, sans parler bien sûr de sa violence verbale à son propre encontre — pas facile d'entendre un enfant de 10 ans hurler "Tu ne mérites pas de vivre, espèce de bâtard nègre", en se tapant la tête violemment contre les murs, pas facile non plus de l'en empêcher quand il mesure 1,65 m et qu'il est à la fois très fort). Mais la mère a voulu l'envoyer en Sixième ordinaire. Sauf que le collège, apparemment, ne l'a pas supporté une semaine.

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par Rikki Mer 3 Avr 2013 - 9:39
Par contre, j'ai connu une famille très militante qui ont réussi, en montant jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme, a obtenir la scolarisation de leur fille qui était en fauteuil dans leur école de secteur !

Bravo !

L'Education nationale leur proposait une scolarisation 200 mètres plus loin sous le prétexte (vaseux, d'après eux) que l'autre école, plus moderne, disposait d'un ascenseur.

Non ! Ils se sont battus, et ont obtenu que leur fille monte tous les jours les escaliers d'une bonne vieille école Jules Ferry, portée par l'AVS !

Parfois, je ne comprends pas, j'avoue, à quoi riment certains combats.

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par Ronin Mer 3 Avr 2013 - 10:19
Pourtant Nasopi je t'assure avoir vu des parents refuser des orientations pourtant indispensables. Quand toute une équipe, enseignants, psychologues, orthophonistes, pédo-psy, psychomotricien, après évaluations, estime qu'un enfant serait mieux en clis ou en IME et que les parents refusent et veulent que leur enfant aille à l'école du quartier, on ne peut s'y opposer. Autant c'est parfaitement compréhensible d'un point de vu humain, autant c'est une catastrophe pour l'enfant et l'école. Ce sont des cas assez fréquents.

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par arguin Mer 3 Avr 2013 - 12:49
Olympias a écrit:
arguin a écrit:
Lysimaque a écrit:
Olympias a écrit:
Lysimaque a écrit:Les psychologues scolaires ont des tests par lesquels ils peuvent déterminer le profil d'un élève et décider de son avenir scolaire. 😢

Là où j'exerce, c'est vraiment tabou de remettre en cause son jugement.

C'est un tabou à transgresser car certains n'y connaissent rigoureusement rien ! Quant à leurs tests... heu 😕

C'est aux IEN qu'il faut expliquer ça. Pas une commission d'orientation dans le premier degré sans spy scolaire et les résultats aux fameux tests psychométriques.

Je m'étonne de tous ces commentaires péjoratifs au sujet des psychologues scolaires. :gratte:
Dans ma circo, les 5 psychologues ont a minima un master 2 et ce sont des professionnels qui se forment constamment.
Il y a plusieurs postes vacants tous les ans dans le département (en augmentation l'an prochain), et comme il n'y a plus de départ en formation on fait appel à des faisant fonction (PE avec master 2 de psycho) qui peuvent être titularisés au bout d'un an d'exercice, malheureusement les candidats ne se bousculent pas au portillon faute de diplômés en psycho chez les PE !
Les psys scolaires avec BAC + 4 (licence et DEPS) sont de plus en plus rares et partent progressivement à la retraite.
Les psychologues ne "décident" pas et ne "jugent" pas tout seuls, les décisions d'orientation sont le fruit d'un travail en équipe et si les parents s'y opposent l'enfant ne peut être orienté dans l'enseignement spécialisé sans leur agrément.

Probablement parce que dans certains coins, on peut croiser quelques personnes aux compétences discutables...quand dans le département voisin, on croisera d'excellents professionnels...Je n'ai jamais fait de quelques cas une généralité...
Dans le cas que je mentionnais...le travail d'équipe = 2 personnes (l'institutrice et la psychologue scolaire...)

Il s'agit d'une anomalie dans le cas que tu décris, c'est tout à fait désolant, a fortiori quand il s'agit des élèves (et souvent des familles) les plus vulnérables. Quant aux personnes "aux compétences discutables", elles discréditent notre profession aux yeux du public et des professionnels qui travaillent avec les élèves en difficulté ou handicapés.
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par Nasopi Mer 3 Avr 2013 - 13:37
Ronin a écrit:Pourtant Nasopi je t'assure avoir vu des parents refuser des orientations pourtant indispensables. Quand toute une équipe, enseignants, psychologues, orthophonistes, pédo-psy, psychomotricien, après évaluations, estime qu'un enfant serait mieux en clis ou en IME et que les parents refusent et veulent que leur enfant aille à l'école du quartier, on ne peut s'y opposer. Autant c'est parfaitement compréhensible d'un point de vu humain, autant c'est une catastrophe pour l'enfant et l'école. Ce sont des cas assez fréquents.

Le problème, c'est que pour les parents, il faut être prêt psychologiquement à l'idée d'envoyer son enfant dans le spécialisé. C'est très violent, parce qu'on le ressent comme une exclusion (je parle bien sûr en tant que maman). Quand j'ai compris que mes enfants étaient probablement destinés à être envoyés dans des structures spécialisées, je l'ai vécu comme le moment de l'annonce du handicap, c'est-à-dire comme la fin du monde.
Pour être capable d'envisager cette orientation, il faut avoir déjà accepté le handicap de son enfant. Or, certains parents n'y arrivent jamais.

Je connais pas mal de parents d'enfants handicapés, donc beaucoup refusent le spécialisé. Ces enfants-là, l'école les refuse (ou alors, pour respecter la loi, les scolarise une heure par semaine, ce qui revient au même). Les parents refusent les institutions. Résultat : l'enfant se retrouve sans solution, 24h/24 (ou 23h/24 Rolling Eyes ) à la maison. Il n'a aucune prise en charge scolaire, aucune prise en charge médicale. Il devient de plus en plus difficile. Les parents sont obligés d'arrêter de travailler, s'isolent socialement. Et ça fait des drames.

C'est en partie la raison pour laquelle je milite pour l'intégration des enfants handicapés en milieu ordinaire. Evidemment, pas de la façon dont ça se fait aujourd'hui, mais d'une façon adaptée. Dans l'IME de mes enfants, ce sont tous des cas lourds, trop lourds par exemple pour être scolarisés en CLIS. MAIS ils bénéficient d'une intégration en milieu ordinaire, parce que l'IME a une classe annexée dans une école primaire ordinaire : un instit (spécialisé normalement), quatre enfants au maximum dans la classe, un ou deux éducateurs de l'IME pour aider l'instit, et les enfants retrouvent les enfants ordinaires en récréation, dans les temps de CLAE, à la cantine, ou pour quelques activités communes avec les autres classes. Bref : ça ne coûte pas plus cher qu'une classe dans l'IME (c'est juste une histoire de locaux), l'intégration se passe dans de bonnes conditions, et les enfants de l'IME bénéficient vraiment du contact avec les autres enfants (en tout cas, c'est le cas de mes enfants Very Happy ) ; et ça a l'air tout bête comme ça, mais les parents acceptent beaucoup plus facilement d'orienter leur(s) enfant(s) dans un IME où ils savent que tout idée d'intégration en milieu ordinaire ne sera pas abandonnée. Ils ne se sentent plus exclus, ils ont l'impression que leurs enfants sont admis par la société, en font partie.

La première fois que j'ai rempli les papiers d'inscription de ma fille à cette école primaire, j'en ai pleuré d'émotion.

Et je suis heureuse aussi que ce sujet ait été ouvert, simplement parce que j'ai l'impression que sur ce forum, quand on parle des élèves, on ne parle jamais des enfants comme les miens. C'est comme s'ils n'existaient pas, comme si leur existence était niée.


Rikki a écrit:Par contre, j'ai connu une famille très militante qui ont réussi, en montant jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme, a obtenir la scolarisation de leur fille qui était en fauteuil dans leur école de secteur !

Bravo !

L'Education nationale leur proposait une scolarisation 200 mètres plus loin sous le prétexte (vaseux, d'après eux) que l'autre école, plus moderne, disposait d'un ascenseur.

Non ! Ils se sont battus, et ont obtenu que leur fille monte tous les jours les escaliers d'une bonne vieille école Jules Ferry, portée par l'AVS !

Parfois, je ne comprends pas, j'avoue, à quoi riment certains combats.

Rikki, je comprends ta réaction face à cette famille militante, et en même temps, je comprends parfaitement pourquoi ils ont fait cette démarche, même si elle te paraît absurde. C'est la même chose. Cette impression d'exclusion. "Pourquoi tous les enfants ont-ils le droit d'aller dans l'école de leur secteur, sauf notre fille ?" C'est tout. Ce n'est pas plus compliqué que cela.

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par Sapotille Mer 3 Avr 2013 - 14:12
Ce matin, au téléphone, j'ai promis à une de mes nièces de solliciter votre avis à propos de questions qu'elle se pose.

Elle a un petit garçon de 4 ans présentant de gros retards dans bien des domaines et comme elle est elle-même médecin, elle a pu mettre en place très rapidement tout ce qui peut être mis en place pour le faire progresser.

Voici les personnes qui s'occupent de ce petit:
- une psychomotricienne
- 2 orthophonistes
- une éducatrice spécialisée à domicile
- une nounou (maman qui travaille à mi-temps)
- une institutrice aidée par une AVS et l'ATSEM de l'école

Pour remercier tous ces gens qui s'investissent auprès de son petit, elle avait envie de les réunir tous autour d'une bonne table un de ces jours.
La plupart ont accueilli cette invitation avec un réel plaisir, mais après une réaction positive, l'institutrice et l'ATSEM font des "travaux d'approche" pour se rétracter, disant qu'elles sont payées pour ce travail !

Ma nièce ne connaît pas ce monde de l'EN et est étonnée que seuls les personnes travaillant dans l'EN hésitent alors que les autres intervenants ont accepté l'idée avec plaisir.

La question de la maman est :
Ai-je eu tort de proposer cette invitation ?
Dois-je insister ou non ?
arguin
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par arguin Mer 3 Avr 2013 - 14:24
Sapotille a écrit:Ce matin, au téléphone, j'ai promis à une de mes nièces de solliciter votre avis à propos de questions qu'elle se pose.

Elle a un petit garçon de 4 ans présentant de gros retards dans bien des domaines et comme elle est elle-même médecin, elle a pu mettre en place très rapidement tout ce qui peut être mis en place pour le faire progresser.

Voici les personnes qui s'occupent de ce petit:
- une psychomotricienne
- 2 orthophonistes
- une éducatrice spécialisée à domicile
- une nounou (maman qui travaille à mi-temps)
- une institutrice aidée par une AVS et l'ATSEM de l'école

Pour remercier tous ces gens qui s'investissent auprès de son petit, elle avait envie de les réunir tous autour d'une bonne table un de ces jours.
La plupart ont accueilli cette invitation avec un réel plaisir, mais après une réaction positive, l'institutrice et l'ATSEM font des "travaux d'approche" pour se rétracter, disant qu'elles sont payées pour ce travail !

Ma nièce ne connaît pas ce monde de l'EN et est étonnée que seuls les personnes travaillant dans l'EN hésitent alors que les autres intervenants ont accepté l'idée avec plaisir.

La question de la maman est :
Ai-je eu tort de proposer cette invitation ?
Dois-je insister ou non ?
Bien sûr que non, cette maman n'a pas tort. Par contre, la réaction de l'enseignante et de l'ATSEM est compréhensible, elles souhaitent bien séparer leurs vies professionnelles et personnelles. Refuser l'invitation est une façon de se protéger, elles redoutent peut être de ne plus pouvoir garder la bonne distance par la suite vis-à-vis de cette maman.
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