- yogiSage
Je connais bien les américains, suis mariée avec un! La passion peut être dévorante et destructrice,non? J'ai voulu faire ce métier depuis enfant,c'était mon rêve. Me suis toujours levée heureuse d'aller bosser mais cette année j'ai l'impression de me détruire tout doucement. Quand on parle stabilité, on parle de qui et de quoi? Faire un truc qui épuise mon mental pendant 40ans, non merci, c'est une question de survie, pas besoin de jouer au saint et vouloir sauver le monde; fonctionner dans le travail et la patrie non merci (un jour un CDE m'a dit: "on se donne corps et âme à la patrie"): j'ai mes limites! A force de nous prendre pour des pigeons à l'ED, les compétents disciplinaires et pédagogues vont se barrer et ça les arrangera bien que des fonctionnaires démissionnent: ils pourront mettre en place des cdi et en finir avec le statut de fonctionnaire. Quant au recrutement par Pole Emploi,ça existe depuis quelques années déjà: c'est exactement comment j'étais embauchée quand je cherchais des remplacements en tant que vacataire.
- yogiSage
philann a écrit:daphne5 a écrit:L'élite versus la réalité sur le terrain, c'est hard pour certains qui avaient idéalisé tout un monde de savoir , d'enseignement et d'instruction.
Je connais des gens qui ont eu le CAPES et l'agreg et qui se sont barrés juste après le stage car ils se sentaient en total décalage et n'avaient pas été formés à devenir de bons pédagogues.D'autres sont restés mais sans aucune conviction et font le taf pour les vacances et la sécurité de l'emploi,ce que je ne juge pas. Oui on apprend des méthodes pour enseigner si on tombe sur les bonnes personnes. Un jour en IUFM ,j'ai entendu un formateur dire aux stagiaires "ne vous attendez pas à ce qu'on vous donne des outils: nous n'en avons pas!"
Je prends mille fois quelqu'un ayant une VRAIE formation disciplinaire y compris pour aller faire cours à des petits collégiens incultes de banlieue plutôt que des formés en science de l'éducation et ce pour deux raisons au moins.
1) PAr respect pour ces élèves, on ne peut transmettre un savoir sans le posséder soi-même, et je ne considérerai jamais l'enseignement autrement que comme un prof détenteur d'un savoir qu'il a devoir de transmettre à la génération suivante. (je sais c'est affreusement réac' et mal vu)
2) Quelqu'un qui a un savoir disciplinaire peut parfaitement se former en pédagogie au fur et à mesure de ses besoins et de son public.
Le prof inculte disciplinairement ne pourra que difficilement rattraper au niveau culturel.
- Spoiler:
Evidemment si, dès les premières classes, l'école n'est pas le lieu du savoir et de l'instruction. Si même cela ne va pas de soi pour n'importe quel enseignant, alors il n'y a plus qu'à foutre le feu à l'EN
- Spoiler:
Une partie de mon mépris pour les institutions de l'EN en ce moment vient de la capacité qu'a eu cette institution pour enseigner l'allemand de recruter....MOI Recruter quelqu'un pour enseigner une discipline sans avoir aucun diplôme de ladite discipline ne peut se comprendre que comme un souverain mépris des élèves. On peut présenter la chose comme on veut, ça ne peut être que cela!!
Faut pas exagérer tout de même, parler de prof inculte c'est un peu fort, c'est pas tout noir ou tout blanc. En tous cas, quand je vois des bulletins ou des mots dans les carnets bourrés de fautes ,écrits par des profs, c'est assez inquiétant.
- yogiSage
gauvain31 a écrit:Quant on a la passion de sa discipline et du savoir on peut tenir... c'est sûr que si on nous enlève ce qui fait notre passion..... il va se passer ce qui arrive aux Etats Unis: un turn-over des enseignants : on reste enseignant 5 ans ... (lu dans un article de Charlie Hebdo sur l'éducation aux USA)
Avoir la passion du yoga, de la cuisine, de la traduction... ça me permet d'imaginer d'avoir un nouveau taf tous les 10ans et je m'en réjouis! Ce qui compte c'est de se sentir bien dans ses baskets et avoir le courage de se reconvertir, c'est comme quand on est malheureux avec la même personne depuis 15Ans: pourquoi supporter ça encore 25ans?
- gauvain31Empereur
philann a écrit:daphne5 a écrit:L'élite versus la réalité sur le terrain, c'est hard pour certains qui avaient idéalisé tout un monde de savoir , d'enseignement et d'instruction.
Je connais des gens qui ont eu le CAPES et l'agreg et qui se sont barrés juste après le stage car ils se sentaient en total décalage et n'avaient pas été formés à devenir de bons pédagogues.D'autres sont restés mais sans aucune conviction et font le taf pour les vacances et la sécurité de l'emploi,ce que je ne juge pas. Oui on apprend des méthodes pour enseigner si on tombe sur les bonnes personnes. Un jour en IUFM ,j'ai entendu un formateur dire aux stagiaires "ne vous attendez pas à ce qu'on vous donne des outils: nous n'en avons pas!"
Je prends mille fois quelqu'un ayant une VRAIE formation disciplinaire y compris pour aller faire cours à des petits collégiens incultes de banlieue plutôt que des formés en science de l'éducation et ce pour deux raisons au moins.
1) PAr respect pour ces élèves, on ne peut transmettre un savoir sans le posséder soi-même, et je ne considérerai jamais l'enseignement autrement que comme un prof détenteur d'un savoir qu'il a devoir de transmettre à la génération suivante. (je sais c'est affreusement réac' et mal vu)
2) Quelqu'un qui a un savoir disciplinaire peut parfaitement se former en pédagogie au fur et à mesure de ses besoins et de son public.
Le prof inculte disciplinairement ne pourra que difficilement rattraper au niveau culturel.
- Spoiler:
Evidemment si, dès les premières classes, l'école n'est pas le lieu du savoir et de l'instruction. Si même cela ne va pas de soi pour n'importe quel enseignant, alors il n'y a plus qu'à foutre le feu à l'EN
- Spoiler:
Une partie de mon mépris pour les institutions de l'EN en ce moment vient de la capacité qu'a eu cette institution pour enseigner l'allemand de recruter....MOI Recruter quelqu'un pour enseigner une discipline sans avoir aucun diplôme de ladite discipline ne peut se comprendre que comme un souverain mépris des élèves. On peut présenter la chose comme on veut, ça ne peut être que cela!!
l'enseignement autrement que comme un prof détenteur d'un savoir qu'il a devoir de transmettre à la génération suivante. (je sais c'est affreusement réac' et mal vu) : pourquoi serait-ce mal vu puisque tout le monde enseignant quasiment pense comme çà.
Un bon pédagogue inculte aura toujours moins de crédibilité que le savant maladroit avec ses élèves: car le savant qui se remet en cause s'améliore d'année en année avec un travail de terrain; Quant aux profs inculte disciplinairement parlant c'est plutôt rare en France vu le mode de sélection (mais j'en ai connu un en SPC qui a fini en CDI)
- LefterisEsprit sacré
Belle métaphore, et judicieuseSchéhérazade a écrit:En effet, s'il s'agit de recruter des professeurs qui se barreront en courant au bout de 5 ans, et si ce turn-over est considéré structurellement comme une chose acceptable, alors ce n'est même pas la peine de se demander s'il faut recruter sur critères disciplinaires ou non, sur dossier ou sur concours: autant le faire par petites annonces sur pôle emploi ou dans le canard local, et inutile d'exiger la moindre qualification: à l'usage, le seul critère ne peut être que la capacité à supporter le plus longtemps possible les conditions de travail et de rémunération ainsi créées, et bien sûr la docilité la plus totale aux injonctions pédagogiques du moment.
On ne peut pas opposer le bon pédagogue au connaisseur de sa discipline. Et les universités subissent de telles pressions pour distribuer des assignats universitaires que les concours sont absolument nécessaires pour vérifier le niveau disciplinaire réel des candidats. Si on en venait à considérer le niveau disciplinaire comme secondaire pour enseigner, cela signifierait que nous n'estimerions plus assez les élèves pour vouloir enseigner quelque chose plutôt que rien, que nous serions résignés à faire de la garderie. Alors, il faudrait en effet partir.
Ca arriverait sans doute en France, s'il y avait possibilité de reconversion. Mais comme tu le dis, la matière est notre raison d'être ; je me rends bien compte que je ne pourrais pas enseigner , même au niveau nullissime où j'enseigne (collège de Xème classe) , si je n'avais pas une vision panoramique de la matière, mais une vision techniciste consistant à suivre une injonction avec un cours d'avance. Et c'est le fait d'avoir une ou des disciplines qui nous pousse à s'y perfectionner, à approfondir.gauvain31 a écrit:Quant on a la passion de sa discipline et du savoir on peut tenir... c'est sûr que si on nous enlève ce qui fait notre passion..... il va se passer ce qui arrive aux Etats Unis: un turn-over des enseignants : on reste enseignant 5 ans ... (lu dans un article de Charlie Hebdo sur l'éducation aux USA)
+1 et j'ajouterai que nous ne formons pas seulement les élèves pour eux-mêmes, mais pour la République , comme disait Platon. Nous raisonnons autant en terme de "génération" comme tu dis. Savoir que ma matière va quasiment disparaître (c'est une certitude maintenant) me chiffonne plus que le résultat d'untel ou d'untel.philann a écrit:
1) PAr respect pour ces élèves, on ne peut transmettre un savoir sans le posséder soi-même, et je ne considérerai jamais l'enseignement autrement que comme un prof détenteur d'un savoir qu'il a devoir de transmettre à la génération suivante. (je sais c'est affreusement réac' et mal vu)
2) Quelqu'un qui a un savoir disciplinaire peut parfaitement se former en pédagogie au fur et à mesure de ses besoins et de son public.
Le prof inculte disciplinairement ne pourra que difficilement rattraper au niveau culturel.
Recruter quelqu'un pour enseigner une discipline sans avoir aucun diplôme de ladite discipline ne peut se comprendre que comme un souverain mépris des élèves. On peut présenter la chose comme on veut, ça ne peut être que cela!!
On peut à la limite recruter quelqu'un sans diplôme, mais à condition justement qu'il y ait un concours , qui vérifie le niveau réel, pas le parchemin, et qui sélectionne à un moment T sur des critères connus et communs.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- SchéhérazadeNiveau 10
Daphné, à te lire, je me pose la question suivante: est-ce que tu constates avec déception la débandade d'une école que tu veux fuir et dont tu considères qu'elle est fichue, où il n'y aurait aucun sens que des gens qualifiés s'égarent en pure perte, ou est-ce que tu considères comme souhaitable l'évolution que tu constates vers la déqualification disciplinaire des professeurs au vu de la "réalité du terrain" où la transmission des connaissances te semble impossible ou secondaire?
Et "prof inculte" ça n'est pas fort du tout, quand justement on passe son temps à corriger les fautes d'orthographe de certains collègues sur les bulletins.
Et "prof inculte" ça n'est pas fort du tout, quand justement on passe son temps à corriger les fautes d'orthographe de certains collègues sur les bulletins.
- yogiSage
Schéhérazade a écrit:Daphné, à te lire, je me pose la question suivante: est-ce que tu constates avec déception la débandade d'une école que tu veux fuir et dont tu considères qu'elle est fichue, où il n'y aurait aucun sens que des gens qualifiés s'égarent en pure perte, ou est-ce que tu considères comme souhaitable l'évolution que tu constates vers la déqualification disciplinaire des professeurs au vu de la "réalité du terrain" où la transmission des connaissances te semble impossible ou secondaire?
Et "prof inculte" ça n'est pas fort du tout, quand justement on passe son temps à corriger les fautes d'orthographe de certains collègues sur les bulletins.
Je constate c'est tout. Je souhaite rien. J'ai l'impression qu'on est tous sur ce forum pour exprimer nos désillusions face au système qui nous ronge et nous dépasse. Que faire? C'est la question qu'on se pose tous et à laquelle les gouvernements successifs ne répondent pas.
- philannDoyen
gauvain31 a écrit:
l'enseignement autrement que comme un prof détenteur d'un savoir qu'il a devoir de transmettre à la génération suivante. (je sais c'est affreusement réac' et mal vu) : pourquoi serait-ce mal vu puisque tout le monde enseignant quasiment pense comme çà.
Un bon pédagogue inculte aura toujours moins de crédibilité que le savant maladroit avec ses élèves: car le savant qui se remet en cause s'améliore d'année en année avec un travail de terrain; Quant aux profs inculte disciplinairement parlant c'est plutôt rare en France vu le mode de sélection (mais j'en ai connu un en SPC qui a fini en CDI)
J'aimerais bien que ce soit le cas! Hélas...
Hélas non! Certains collègues, même détenteurs du fameux concours, ont un niveau dans leur discipline même très succinct l'idée de transmettre un savoir est progressivement remplacé par des tâches, projets...qui ne voient le jour,que parce que l'on accepte de les mettre en place.
Quant à la langue française (et oui vous trouverez peut-être des erreurs dans ce message ) certains de mes collègues PP voient comme intérêt majeur à Pronote le correcteur orthographique intégré, mais regrettent quand même de devoir passer derrière les collègues pour corriger eux-mêmes.
Bref, je pense que même parmi les enseignants deux conceptions de l'enseignement s'affrontent: la transmission du savoir ou la logique du maître ignorant.
- Mike92Niveau 10
Là, les bras m'en tombent !Une partie de mon mépris pour les institutions de l'EN en ce moment vient de la capacité qu'a eu cette institution pour enseigner l'allemand de recruter....MOI. Recruter quelqu'un pour enseigner une discipline sans avoir aucun diplôme de ladite discipline ne peut se comprendre que comme un souverain mépris des élèves.
Quand aux ESPE, que je découvre, c'est incroyable de démagogie : Car s'il est difficile d'avoir un bon niveau dans une discipline, il ne sera pas trop dur de faire entrer quelques éléments de saine pédagogie dans les têtes. Finalement, les futurs collègues apprendront à bien (et docilement) se servir des manuels que d'autres, plus compétents, auront faits.
Il est toujours délicat de discuter ici de ce genre de problèmes : les uns, bons pédagogues sans avoir poussé leurs connaissances disciplinaires très loin, s'opposent aux tenants d'un niveau de connaissances ambitieux (et obtenu par leur travail), et les deux catégories s'affrontent là-dessus de manière apparemment objective et rationnelle, alors que chacun défend l'estime qu'il a de lui-même : comment le lui reprocher ?
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Fais bon accueil aux étrangers, car toi aussi, tu seras un étranger. (Roger Ikor)
site : http://allemand-postbac.npage.de
manuels publiés : http://www.decitre.fr/auteur/141431/Michel+Luciani/
- philannDoyen
Je ne t'avais pas dit???
Bon je parle allemand, ai vécu en Allemagne, prépare une thèse d'histoire de la philosophie allemande toussa toussa... mais je n'ai jamais fait d'études germaniques à la fac!!!
Donc après un entretien d'une trentaine de minutes dont moins de dix en allemand, j'ai été recrutée..
Mon collègue d'anglais l'an dernier venait lui...des assurances et s'est reconverti prof contractuel
En fait, je dois apporter un bémol à mon précédent message...le mépris de l'institution ne s'adresse pas qu'aux élèves... mais aussi aux collègues!
Quand on peut remplacer au pied levé quelqu'un de formé par quelqu'un de non formé, cela signifie bien que la maîtrise disciplinaire est superfétatoire.
Bon je parle allemand, ai vécu en Allemagne, prépare une thèse d'histoire de la philosophie allemande toussa toussa... mais je n'ai jamais fait d'études germaniques à la fac!!!
Donc après un entretien d'une trentaine de minutes dont moins de dix en allemand, j'ai été recrutée..
Mon collègue d'anglais l'an dernier venait lui...des assurances et s'est reconverti prof contractuel
En fait, je dois apporter un bémol à mon précédent message...le mépris de l'institution ne s'adresse pas qu'aux élèves... mais aussi aux collègues!
Quand on peut remplacer au pied levé quelqu'un de formé par quelqu'un de non formé, cela signifie bien que la maîtrise disciplinaire est superfétatoire.
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- yogiSage
Il ne s'agit pas de confrontation
en ce qui me concerne; je suis ravie d'être passionnée par ma matière mais j'ai du mal à saisir le sens de "transmettre son savoir" comme si on était détenteur de la Vérité et que les autres devaient boire nos paroles... Ma priorité est de faire oublier la vie pourrie de mes élèves.Je bosse dans un bahut où la misère sociale, morale et économique est difficile à voir et supporter: 3/4 des familles sont au chomdu où violences et maltraitances de tous ordres sont communes , on a un nombre incalculable de gamins en famille d'accueil,tous les ans des gamines de 12 ans tombent en cloque, les élèves arrivent dès 7h du mat' bourrés et défoncés, une gosse a essayé de me frapper alors qu'elle était sous anti-dépresseurs,etc... bref c'est notre routine.
Lorsque j'ai demandé au CDE de monter un atelier yoga,durant la pause méridienne, pour les profs et un autre pour les élèves,il m'a répondue :"attention, le titre ne conviendrait pas!", j'ai répliqué: "appelons ça atelier relaxation", il a rétorqué "encore pire, ça fait peur!"
en ce qui me concerne; je suis ravie d'être passionnée par ma matière mais j'ai du mal à saisir le sens de "transmettre son savoir" comme si on était détenteur de la Vérité et que les autres devaient boire nos paroles... Ma priorité est de faire oublier la vie pourrie de mes élèves.Je bosse dans un bahut où la misère sociale, morale et économique est difficile à voir et supporter: 3/4 des familles sont au chomdu où violences et maltraitances de tous ordres sont communes , on a un nombre incalculable de gamins en famille d'accueil,tous les ans des gamines de 12 ans tombent en cloque, les élèves arrivent dès 7h du mat' bourrés et défoncés, une gosse a essayé de me frapper alors qu'elle était sous anti-dépresseurs,etc... bref c'est notre routine.
Lorsque j'ai demandé au CDE de monter un atelier yoga,durant la pause méridienne, pour les profs et un autre pour les élèves,il m'a répondue :"attention, le titre ne conviendrait pas!", j'ai répliqué: "appelons ça atelier relaxation", il a rétorqué "encore pire, ça fait peur!"
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- Mike92Niveau 10
Oui, ben, philann, j'ai connu des collègues licenciés qui ne parlaient pas vraiment allemand, faute d'avoir voulu ou pu passer un minimum de temps en Allemagne. En tout cas, bravo pour ta double qualification.je parle allemand, ai vécu en Allemagne, prépare une thèse d'histoire de la philosophie allemande toussa toussa... mais je n'ai jamais fait d'études germaniques à la fac!!!
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Fais bon accueil aux étrangers, car toi aussi, tu seras un étranger. (Roger Ikor)
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manuels publiés : http://www.decitre.fr/auteur/141431/Michel+Luciani/
- philannDoyen
daphne5 a écrit:Il ne s'agit pas de confrontation
en ce qui me concerne; je suis ravie d'être passionnée par ma matière mais j'ai du mal à saisir le sens de "transmettre son savoir" comme si on était détenteur de la Vérité et que les autres devaient boire nos paroles... Ma priorité est de faire oublier la vie pourrie de mes élèves.Je bosse dans un bahut où la misère sociale, morale et économique est difficile à voir et supporter: 3/4 des familles sont au chomdu où violences et maltraitances de tous ordres sont communes , on a un nombre incalculable de gamins en famille d'accueil,tous les ans des gamines de 12 ans tombent en cloque, les élèves arrivent dès 7h du mat' bourrés et défoncés, une gosse a essayé de me frapper alors qu'elle était sous anti-dépresseurs,etc... bref c'est notre routine.
Lorsque j'ai demandé au CDE de monter un atelier yoga,durant la pause méridienne, pour les profs et un autre pour les élèves,il m'a répondue :"attention, le titre ne conviendrait pas!", j'ai répliqué: "appelons ça atelier relaxation", il a rétorqué "encore pire, ça fait peur!"
C'est ma routine aussi Collège RAR/ECLAIR Dickens version contemporaine mais ma priorité est de transmettre un savoir quand même, malgré tout, quoiqu'il m'en coûte. Distraire, amuser, divertir n'est pas mon métier et en prime c'est socialement contreproductif.
Sinon nous ne faisons effectivement pas le même métier.
Mon boulot c'est soit de les armer le mieux possible pour s'en sortir malgré le système, soit de les armer pour démolir ledit système..."à coup de livres". Donc avec mes élèves de 3eme du collège pourri de la banlieue pourrie, ça a été Siegfried et les Nibelungen. What else?? :study:
- yogiSage
philann a écrit:daphne5 a écrit:Il ne s'agit pas de confrontation
en ce qui me concerne; je suis ravie d'être passionnée par ma matière mais j'ai du mal à saisir le sens de "transmettre son savoir" comme si on était détenteur de la Vérité et que les autres devaient boire nos paroles... Ma priorité est de faire oublier la vie pourrie de mes élèves.Je bosse dans un bahut où la misère sociale, morale et économique est difficile à voir et supporter: 3/4 des familles sont au chomdu où violences et maltraitances de tous ordres sont communes , on a un nombre incalculable de gamins en famille d'accueil,tous les ans des gamines de 12 ans tombent en cloque, les élèves arrivent dès 7h du mat' bourrés et défoncés, une gosse a essayé de me frapper alors qu'elle était sous anti-dépresseurs,etc... bref c'est notre routine.
Lorsque j'ai demandé au CDE de monter un atelier yoga,durant la pause méridienne, pour les profs et un autre pour les élèves,il m'a répondue :"attention, le titre ne conviendrait pas!", j'ai répliqué: "appelons ça atelier relaxation", il a rétorqué "encore pire, ça fait peur!"
C'est ma routine aussi Collège RAR/ECLAIR Dickens version contemporaine mais ma priorité est de transmettre un savoir quand même, malgré tout, quoiqu'il m'en coûte. Distraire, amuser, divertir n'est pas mon métier et en prime c'est socialement contreproductif.
Sinon nous ne faisons effectivement pas le même métier.
Mon boulot c'est soit de les armer le mieux possible pour s'en sortir malgré le système, soit de les armer pour démolir ledit système..."à coup de livres". Donc avec mes élèves de 3eme du collège pourri de la banlieue pourrie, ça a été Siegfried et les Nibelungen. What else?? :study:
Je te rejoins totalement.
- yogiSage
Et fort heureusement, les contenus me permettent aussi de bosser sur Dickens, Martin Luther K. et Bob Dylan!
Je pense tirer les gamins vers le haut et suis évidemment contre une éducation au rabais. Faire ça en leur donnant le sourire (à moi également):c'est génial.
Je rappelle que rien n'est tout noir ou tout blanc, selon mon point de vue.
Il y a un équilibre décent et raisonnable à trouver. Après, constater que le système nous envoie droit dans le mur m'envoie à la bouteille de rouge tous les weekends,that's all! C'est plus efficace et ça coûte moins cher qu'un psy...
Je pense tirer les gamins vers le haut et suis évidemment contre une éducation au rabais. Faire ça en leur donnant le sourire (à moi également):c'est génial.
Je rappelle que rien n'est tout noir ou tout blanc, selon mon point de vue.
Il y a un équilibre décent et raisonnable à trouver. Après, constater que le système nous envoie droit dans le mur m'envoie à la bouteille de rouge tous les weekends,that's all! C'est plus efficace et ça coûte moins cher qu'un psy...
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- JacqGuide spirituel
philann a écrit:
Quant à la langue française (et oui vous trouverez peut-être des erreurs dans ce message ) certains de mes collègues PP voient comme intérêt majeur à Pronote le correcteur orthographique intégré, mais regrettent quand même de devoir passer derrière les collègues pour corriger eux-mêmes.
Sans oublier la fonction "copier-coller" qui permet de dupliquer à l'infini ses fautes en même temps que ses appréciations.
- ErgoDevin
philann a écrit:daphne5 a écrit:Il ne s'agit pas de confrontation
en ce qui me concerne; je suis ravie d'être passionnée par ma matière mais j'ai du mal à saisir le sens de "transmettre son savoir" comme si on était détenteur de la Vérité et que les autres devaient boire nos paroles... Ma priorité est de faire oublier la vie pourrie de mes élèves.Je bosse dans un bahut où la misère sociale, morale et économique est difficile à voir et supporter: 3/4 des familles sont au chomdu où violences et maltraitances de tous ordres sont communes , on a un nombre incalculable de gamins en famille d'accueil,tous les ans des gamines de 12 ans tombent en cloque, les élèves arrivent dès 7h du mat' bourrés et défoncés, une gosse a essayé de me frapper alors qu'elle était sous anti-dépresseurs,etc... bref c'est notre routine.
Lorsque j'ai demandé au CDE de monter un atelier yoga,durant la pause méridienne, pour les profs et un autre pour les élèves,il m'a répondue :"attention, le titre ne conviendrait pas!", j'ai répliqué: "appelons ça atelier relaxation", il a rétorqué "encore pire, ça fait peur!"
C'est ma routine aussi Collège RAR/ECLAIR Dickens version contemporaine mais ma priorité est de transmettre un savoir quand même, malgré tout, quoiqu'il m'en coûte. Distraire, amuser, divertir n'est pas mon métier et en prime c'est socialement contreproductif.
Sinon nous ne faisons effectivement pas le même métier.
Mon boulot c'est soit de les armer le mieux possible pour s'en sortir malgré le système, soit de les armer pour démolir ledit système..."à coup de livres". Donc avec mes élèves de 3eme du collège pourri de la banlieue pourrie, ça a été Siegfried et les Nibelungen. What else?? :study:
J'ai encore plus d'exigences avec eux (notamment en termes de rigueur et de correction de langue) que je n'en avais l'année de stage et je pense que je deviens de plus en plus exigeante et rigoureuse moi-même.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- EdgarNeoprof expérimenté
daphne5 a écrit:philann a écrit:daphne5 a écrit:L'élite versus la réalité sur le terrain, c'est hard pour certains qui avaient idéalisé tout un monde de savoir , d'enseignement et d'instruction.
Je connais des gens qui ont eu le CAPES et l'agreg et qui se sont barrés juste après le stage car ils se sentaient en total décalage et n'avaient pas été formés à devenir de bons pédagogues.D'autres sont restés mais sans aucune conviction et font le taf pour les vacances et la sécurité de l'emploi,ce que je ne juge pas. Oui on apprend des méthodes pour enseigner si on tombe sur les bonnes personnes. Un jour en IUFM ,j'ai entendu un formateur dire aux stagiaires "ne vous attendez pas à ce qu'on vous donne des outils: nous n'en avons pas!"
Je prends mille fois quelqu'un ayant une VRAIE formation disciplinaire y compris pour aller faire cours à des petits collégiens incultes de banlieue plutôt que des formés en science de l'éducation et ce pour deux raisons au moins.
1) PAr respect pour ces élèves, on ne peut transmettre un savoir sans le posséder soi-même, et je ne considérerai jamais l'enseignement autrement que comme un prof détenteur d'un savoir qu'il a devoir de transmettre à la génération suivante. (je sais c'est affreusement réac' et mal vu)
2) Quelqu'un qui a un savoir disciplinaire peut parfaitement se former en pédagogie au fur et à mesure de ses besoins et de son public.
Le prof inculte disciplinairement ne pourra que difficilement rattraper au niveau culturel.
- Spoiler:
Evidemment si, dès les premières classes, l'école n'est pas le lieu du savoir et de l'instruction. Si même cela ne va pas de soi pour n'importe quel enseignant, alors il n'y a plus qu'à foutre le feu à l'EN
- Spoiler:
Une partie de mon mépris pour les institutions de l'EN en ce moment vient de la capacité qu'a eu cette institution pour enseigner l'allemand de recruter....MOI Recruter quelqu'un pour enseigner une discipline sans avoir aucun diplôme de ladite discipline ne peut se comprendre que comme un souverain mépris des élèves. On peut présenter la chose comme on veut, ça ne peut être que cela!!
Faut pas exagérer tout de même, parler de prof inculte c'est un peu fort, c'est pas tout noir ou tout blanc. En tous cas, quand je vois des bulletins ou des mots dans les carnets bourrés de fautes ,écrits par des profs, c'est assez inquiétant.
Le mot est peut-être un peu fort en effet, mais il veut dire que des professeurs qui n'auront pas été recrutés sur un savoir disciplinaire très exigeant peuvent très bien avoir un pâle vernis dans leur discipline, mal maîtrisé, faire des erreurs et les enseigner (j'ai vu des stagiaires de langues en M2 être repris par mes bons élèves de 3ème sur un point de grammaire et d'orthographe). Il faut absolument rester vigilant par rapport à la gravité de ce qui est en train de se passer dans notre société au nom, soi-disant, de l'école pour tous, qui se fait à marches forcées, qui après avoir diplômé des bacheliers incertains à la tonne, des diplômés de l'université au kilo, va, en bout de chaîne, titulariser des professeurs qui ne l'auraient peut-être pas été s'ils avaient dû être des cracks dans leur matière. On pourra probablement avoir bientôt le droit de dire officiellement que le prof raconte des conneries.
- Mike92Niveau 10
Un grand merci pour cette présentation fort éclairante des réalités !Le mot est peut-être un peu fort en effet, mais il veut dire que des professeurs qui n'auront pas été recrutés sur un savoir disciplinaire très exigeant peuvent très bien avoir un pâle vernis dans leur discipline, mal maîtrisé, faire des erreurs et les enseigner (j'ai vu des stagiaires de langues en M2 être repris par mes bons élèves de 3ème sur un point de grammaire et d'orthographe). Il faut absolument rester vigilant par rapport à la gravité de ce qui est en train de se passer dans notre société au nom, soi-disant, de l'école pour tous, qui se fait à marches forcées, qui après avoir diplômé des bacheliers incertains à la tonne, des diplômés de l'université au kilo, va, en bout de chaîne, titulariser des professeurs qui ne l'auraient peut-être pas été s'ils avaient dû être des cracks dans leur matière. On pourra probablement avoir bientôt le droit de dire officiellement que le prof raconte des conneries.
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Fais bon accueil aux étrangers, car toi aussi, tu seras un étranger. (Roger Ikor)
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- HérodouteGrand sage
Actuellement, un prof d'histoire géographie et d'éducation civique est "un apprenti-spécialiste" dans seulement une seule de ces 3 disciplines...
Bref, on enseigne une matière que l'on connaît à peu près et deux pas du tout (ce ne sont pas, par exemple, les options de géo qu'un étudiant en histoire aura prises qui lui donnent un bon niveau).
Tout cela pour dire quoi ? => Que notre ignorance est déjà grande et que le projet de ce gouvernement naïf et technocrate va rendre les futurs enseignants encore plus cons qu'ils ne le sont déjà devant des gamins.
Les buts du gouvernement : nous rendre corvéables à merci et être capable de remplacer n'importe qui par n'importe... quoi.
La pédagogie ? Elle s'apprend au fil des années. Grâce à quoi ? Au sens de l'humain et au savoir.
Maîtriser un savoir provoque la curiosité de l'enfant qui sent qu'il peut vous poser des questions car vous aller pouvoir y répondre. Parfois, rarement car on leur parle d'un thème qu'on a bossé tout de même, on avoue le fait de ne pas savoir... mais avec le nouveau projet : Je crains que les enfants entendent très très souvent "Je ne sais pas" au point de ne plus poser de questions et de ne plus s'intéresser au cours... On va donc leur apprendre que la connaissance ce n'est rien et que seuls les beaux discours démagos et plein d'illusions suffisent... Belle France...
Bref, on enseigne une matière que l'on connaît à peu près et deux pas du tout (ce ne sont pas, par exemple, les options de géo qu'un étudiant en histoire aura prises qui lui donnent un bon niveau).
Tout cela pour dire quoi ? => Que notre ignorance est déjà grande et que le projet de ce gouvernement naïf et technocrate va rendre les futurs enseignants encore plus cons qu'ils ne le sont déjà devant des gamins.
Les buts du gouvernement : nous rendre corvéables à merci et être capable de remplacer n'importe qui par n'importe... quoi.
La pédagogie ? Elle s'apprend au fil des années. Grâce à quoi ? Au sens de l'humain et au savoir.
Maîtriser un savoir provoque la curiosité de l'enfant qui sent qu'il peut vous poser des questions car vous aller pouvoir y répondre. Parfois, rarement car on leur parle d'un thème qu'on a bossé tout de même, on avoue le fait de ne pas savoir... mais avec le nouveau projet : Je crains que les enfants entendent très très souvent "Je ne sais pas" au point de ne plus poser de questions et de ne plus s'intéresser au cours... On va donc leur apprendre que la connaissance ce n'est rien et que seuls les beaux discours démagos et plein d'illusions suffisent... Belle France...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Hérodoute a écrit:Actuellement, un prof d'histoire géographie et d'éducation civique est "un apprenti-spécialiste" dans seulement une seule de ces 3 disciplines...
Le cas de l'histoire-géographie est particulier, il s'agit de maintenir sous perfusion une discipline (la géographie) qui ne peut plus (et surtout ne veut plus) produire d'enseignants. S'il n'y avait pas le couplage entre nos deux disciplines, la géographie serait déjà morte dans le secondaire. Et les géographes universitaires s'en soucient peu, il faut se lever de bonne heure pour en trouver un qui daigne participer à la préparation du CAPES.
- yogiSage
Marcel Khrouchtchev a écrit:Hérodoute a écrit:Actuellement, un prof d'histoire géographie et d'éducation civique est "un apprenti-spécialiste" dans seulement une seule de ces 3 disciplines...
Le cas de l'histoire-géographie est particulier, il s'agit de maintenir sous perfusion une discipline (la géographie) qui ne peut plus (et surtout ne veut plus) produire d'enseignants. S'il n'y avait pas le couplage entre nos deux disciplines, la géographie serait déjà morte dans le secondaire. Et les géographes universitaires s'en soucient peu, il faut se lever de bonne heure pour en trouver un qui daigne participer à la préparation du CAPES.
Dans les pays anglo-saxons, en collège et lycée, , il n' y a que des profs d'histoire ou de géo mais pas les 2.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
daphne5 a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:Hérodoute a écrit:Actuellement, un prof d'histoire géographie et d'éducation civique est "un apprenti-spécialiste" dans seulement une seule de ces 3 disciplines...
Le cas de l'histoire-géographie est particulier, il s'agit de maintenir sous perfusion une discipline (la géographie) qui ne peut plus (et surtout ne veut plus) produire d'enseignants. S'il n'y avait pas le couplage entre nos deux disciplines, la géographie serait déjà morte dans le secondaire. Et les géographes universitaires s'en soucient peu, il faut se lever de bonne heure pour en trouver un qui daigne participer à la préparation du CAPES.
Dans les pays anglo-saxons, en collège et lycée, , il n' y a que des profs d'histoire ou de géo mais pas les 2.
Ils ont bien de la chance! En Allemagne, on enseigne toujours plusieurs disciplines, mais les couplages ne sont pas aussi stricts (les profs d'histoire sont souvent en même temps profs de LV).
- Apices JurisNiveau 6
daphne5 a écrit:Objectivement, je ne vois pas en quoi un concours permet de recruter de futurs bons pédagogues.On est déjà censé être compétent dans sa matière sinon à quoi bon l'avoir étudiée pendant 5 ans à la fac? (...)
En ce qui me concerne,heureusement que j'ai échappé à la formation de l'IUFM car j'y suis allée quelques fois et j'ai trouvé ça vraiment inutile. Je ne dis pas du tout qu'un pays fait mieux que l'autre; ce qui serait top c'est d'allier tout ce qui se fait de bien un peu partout pour créer un nouveau système éducatif qui fonctionnerait mieux.
Bonjour,daphne5 a écrit:L'élite versus la réalité sur le terrain, c'est hard pour certains qui avaient idéalisé tout un monde de savoir , d'enseignement et d'instruction.
Je connais des gens qui ont eu le CAPES et l'agreg et qui se sont barrés juste après le stage car ils se sentaient en total décalage et n'avaient pas été formés à devenir de bons pédagogues.D'autres sont restés mais sans aucune conviction et font le taf pour les vacances et la sécurité de l'emploi,ce que je ne juge pas. Oui on apprend des méthodes pour enseigner si on tombe sur les bonnes personnes. Un jour en IUFM ,j'ai entendu un formateur dire aux stagiaires "ne vous attendez pas à ce qu'on vous donne des outils: nous n'en avons pas!"
Je partage l'avis de daphne5. Je ne suis pas prof, mais j'ai pu entendre les mêmes critiques formulées par mes frère, soeur et copains de fac passés par l'IUFM (4 IUFM différents): ils espéraient y trouver des méthodes pédagogiques, comment préparer un cours et comment l'enseigner ; ils en sont sortis profondément déçus et frustrés de n'avoir fait que répéter le disciplinaire qu'ils connaissaient déjà largement et qu'ils auraient pu préparer tout seuls comme des grands à partir des manuels et des programmes.
Euh, certes... Mais apprendre sur le tas, ça a ses limites. D'ailleurs, qui veut jouer le rôle du tas ? Dans nos souvenirs d'élèves, on a tous quelques profs qui étaient de piètres pédagogues ; on en a parfois souffert. En tant que parents, acceptons-nous que notre enfant perde une année – ou bien plus – à cause d'un prof incompétent ?Hérodoute a écrit:La pédagogie ? Elle s'apprend au fil des années. Grâce à quoi ? Au sens de l'humain et au savoir.
D'ailleurs, qu'appelle-t-on un prof incompétent ? Un prof qui ne maîtrise pas sa discipline ? Non, ne serait-ce que parce qu'il faudrait être prof soi-même pour s'apercevoir qu'il ne la maîtrise pas. Dans l'esprit des élèves et des parents, le mauvais prof est celui qui ne sait pas faire passer sa discipline. Cela relève donc strictement du pédagogique.
Ceci me semble exagéré. Sauf à considérer que la licence et le master ne valent rien, sauf à imaginer un enseignant qui ne connaît pas le programme et ne prépare pas ses cours, je doute que les futurs enseignants soient moins capables que les actuels de maîtriser suffisamment le savoir de leur discipline pour intéresser un collégien ou un lycéen. Comme je l'écris ci-dessus, je n'ai jamais croisé de prof qui me donne l'impression de ne pas maîtriser sa discipline.Hérodoute a écrit:Maîtriser un savoir provoque la curiosité de l'enfant qui sent qu'il peut vous poser des questions car vous aller pouvoir y répondre. Parfois, rarement car on leur parle d'un thème qu'on a bossé tout de même, on avoue le fait de ne pas savoir... mais avec le nouveau projet : Je crains que les enfants entendent très très souvent "Je ne sais pas" au point de ne plus poser de questions et de ne plus s'intéresser au cours...
En revanche, j'en ai parfois croisé – j'en croise encore parfois, en tant que parent – dont le cours est bordélique ; et j'en croise aussi qui n'ont aucune notion de psychologie de l'adolescent et semblent surpris de ne réussir à rien avec leurs classes. C'est donc bien là que se joue la formation de l'enseignant : il faut apprendre à enseigner. Ceux qui ont déjà une appétence naturelle pour cela (ceux qui ont le "sens de l'humain", comme le dit Hérodoute) n'en seront que meilleurs ; les autres deviendront au moins immédiatement capables.
- thrasybuleDevin
A part ça, Apices juris, il est de bon ton de se présenter sur un forum avant d'entrer ex abrupto dans une discussion.
- InvitéInvité
Oui, d'autant plus quand on vient sur un forum réservé aux enseignants avec une première intervention qui commence par :thrasybule a écrit:A part ça, Apices juris, il est de bon ton de se présenter sur un forum avant d'entrer ex abrupto dans une discussion.
Apices Juris a écrit: Je ne suis pas prof, mais ...
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