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dys* - Sandrine Garcia : A l'école des dyslexiques - Naturaliser ou combattre l’échec scolaire ? Empty Sandrine Garcia : A l'école des dyslexiques - Naturaliser ou combattre l’échec scolaire ?

par Rikki Jeu 7 Mar 2013 - 0:24
Vient de paraître :


Sandrine Garcia

À L’ÉCOLE DES DYSLEXIQUES
Naturaliser ou combattre l’échec scolaire ?

dys* - Sandrine Garcia : A l'école des dyslexiques - Naturaliser ou combattre l’échec scolaire ? Dyslex10

Collection : Sciences humaines – 312 pages – 27,00 €

Existe-t-il une différence de nature entre un mauvais lecteur et un enfant dyslexique ? Les méthodes ont-elles une responsabilité dans les troubles des apprentissages ? Certains incriminent ainsi la « méthode globale », tandis que d’autres imputent les difficultés de ces enfants à leur milieu social.

Les pouvoirs publics ont, de leur côté, tranché en faveur d’une approche médicalisante avec la loi de 2005. Sous couvert de « reconnaître » le handicap que constituent les troubles des apprentissages, ils ont en fait éludé la question pédagogique. Pourtant, il est aujourd’hui impossible d’affirmer que les difficultés de lecture d’élèves rapidement classés comme « dyslexiques » relèvent de dysfonctionnements cognitifs. Il semble au contraire nécessaire de considérer que la dévalorisation par les experts des aspects les plus techniques de l’apprentissage de la lecture a conduit à en nier les difficultés réelles. En définitive, la frontière entre les enfants souffrant d’une pathologie de la lecture et les autres relève avant tout d’une construction sociale et d’un partage des territoires d’intervention entre les professionnels de l’éducation (enseignants) et de la rééducation (orthophonistes).

S’appuyant sur une enquête menée auprès de parents d’enfants dyslexiques, ce livre montre que les difficultés d’apprentissage sont toujours rapportées aux incapacités cognitives des élèves, qui se trouvent ainsi scolairement stigmatisés. Dès lors, le recours à la catégorie de dyslexie devient, pour les parents, une ressource paradoxale, leur permettant d’échapper à la stigmatisation et au renoncement pédagogique du système scolaire.


Dernière édition par LadyC le Sam 23 Mar 2013 - 10:32, édité 2 fois (Raison : coquille dans le titre)

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dys* - Sandrine Garcia : A l'école des dyslexiques - Naturaliser ou combattre l’échec scolaire ? Empty Re: Sandrine Garcia : A l'école des dyslexiques - Naturaliser ou combattre l’échec scolaire ?

par Rikki Jeu 7 Mar 2013 - 0:28
Je n'ai pas (encore) lu le bouquin mais d'après ce que je comprends, cette chercheuse a le courage de dire :
Il semble au contraire nécessaire de considérer que la dévalorisation par les experts des aspects les plus techniques de l’apprentissage de la lecture a conduit à en nier les difficultés réelles.
Ce que je traduis par "A force de ne pas techniquement apprendre à lire aux enfants, on finit par avoir des problèmes"

et

En définitive, la frontière entre les enfants souffrant d’une pathologie de la lecture et les autres relève avant tout d’une construction sociale et d’un partage des territoires d’intervention entre les professionnels de l’éducation (enseignants) et de la rééducation (orthophonistes).

Ce que je traduis par : finalement, les gosses vont apprendre à lire chez l'orthophoniste aux frais de la sécu.

Evidemment, mes interprétations sont un peu à l'emporte-pièce et n'engagent que moi !

Mais je suis contente qu'une chercheuse s'attaque au problème.

Sandrine Garcia est maître de conférences en sociologie à l’université de Paris-Dauphine et enseignante-chercheuse à l’IRISSO (Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales). Ses recherches portent sur l’expertise et la mobilisation des savoirs scientifiques dans les luttes sociales et/ou les politiques publiques ainsi que sur les formes de naturalisation du social. Elle est notamment l’auteur de Mères sous influence (La Découverte, 2011).



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dys* - Sandrine Garcia : A l'école des dyslexiques - Naturaliser ou combattre l’échec scolaire ? Empty Re: Sandrine Garcia : A l'école des dyslexiques - Naturaliser ou combattre l’échec scolaire ?

par doublecasquette Jeu 7 Mar 2013 - 9:33
Ce doit être intéressant. Merci de nous l'avoir signalé. Je le commande, on verra bien.
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dys* - Sandrine Garcia : A l'école des dyslexiques - Naturaliser ou combattre l’échec scolaire ? Empty Re: Sandrine Garcia : A l'école des dyslexiques - Naturaliser ou combattre l’échec scolaire ?

par Rikki Sam 23 Mar 2013 - 9:09
Je remonte ce sujet pour lire ce que tu en penses, DC, maintenant que tu l'as manifestement lu !

Faut-il faire une large pub à cet ouvrage ? Est-ce qu'il vaut le coup ?

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par doublecasquette Sam 23 Mar 2013 - 9:38
Rikki a écrit:Je remonte ce sujet pour lire ce que tu en penses, DC, maintenant que tu l'as manifestement lu !

Faut-il faire une large pub à cet ouvrage ? Est-ce qu'il vaut le coup ?

Je ne l'ai pas encore fini. Dès que je l'ai fini, promis, j'en cause dans le forum.

Premier chapitre : L'état de l'apprentissage de la lecture avant 1972... Là, quelques réticences... Pour avoir été élève à l'époque, et avoir eu contact avec de nombreux enfants, je ne me souviens que des "indécrottables" de Mlle Luizard qui ne savaient pas lire couramment à l'issue de leur premier CP : quatre ou cinq enfants dans une classe de quarante-cinq fillettes, dans un quartier très défavorisé, ça ne fait en aucun cas les 30 % soufflés par les personnes que l'auteur a interrogées, il me semble...
Ce n'est pas non plus le constat que font les anciens instits lorsqu'ils racontent leur carrière au CP.

Il y aurait aussi le fait que les enfants du Primaire se cassaient la figure en entrant dans le Secondaire parce que les enfants de bourgeois avaient appris à lire avant d'entrer au CP du Petit Lycée et qu'eux avaient commencé à lire à six ou sept ans puis surtout fait du ba, be, bi, bo, bu pendant cinq ans...
Là, je ne sais pas. Oui, j'en ai connu qui se ramassaient en 6e comme des crêpes, en effet. Mais j'en ai aussi connu qui suivaient tellement bien qu'ils damaient le pion aux enfants de bourges (rien que trois, dans ma famille très proche).
Il y a aussi l'expérience des Écoles Primaires Supérieures d'où venaient une bonne partie des instits et des PEGC de notre enfance (et deux des trois dont j'ai parlé ci-dessus)... Ils avaient bien réussi à dépasser le ba, be, bi, bo, bu, ces gens-là, non ?
Et puis, dans les années 60, 70, c'était loin, le Petit Lycée et l'École Primaire Supérieure...
Je crois que l'auteur aurait eu avantage à élargir le champ de ses sources.

Deuxième et troisième chapitres : La montée des méthodes nouvelles, ce qu'on nous en a dit et ce qui s'est réellement passé, comme si on y était ! Passionnant ! Et accablant...

On expérimente pour expérimenter, les résultats n'ont pas à être analysés parce qu'on ne raisonne pas sur l'enfant actuel mais sur ce qu'il sera dans dix ou vingt ans pale ! Un enfant qui ne sait pas lire à l'issue du CP n'est donc absolument pas un problème mais une richesse en puissance ! Suspect
Comment les instits, puis les PE (et ô combien PE, vrais professionnels, eux), se sont fait embobiner, désinformer, laver le cerveau et comment un enseignement, qui continuait à faire ses preuves là où il était encore pratiqué, a été vilipendé puis rayé de la carte, oublié, effacé...

Chapitre suivant : J'en suis là. Comment des associations de parents ont pris en main le problème de leurs enfants qui n'avaient pas appris à lire ont investi le champ médical et participé à la création de la loi de 2005 de reconnaissance du handicap et de l'intégration des élèves non-lecteurs dans une scolarité normale.
Je l'ai juste commencé, je ne peux rien dire de plus.
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par Spinoza1670 Sam 5 Nov 2016 - 21:23
Ayant vraiment apprécié son deuxième livre sur le sujet de la lecture, Réapprendre à lire (2015), j'ai commandé le bouquin sur A. (c'était le dernier). Je ne le recevrai que dans quelques jours mais Amazon m'a gentiment offert quelques pages numériques, donc je suis en train de lire le début, tout en scannant un bouquin bien sûr.

Comme chez le sociologue Jean-Pierre Terrail dans De l'inégalité scolaire (2002), la sociologue Garcia croit un peu trop aux stats surgonflées des sociologues réformistes des années 60-70 pour montrer à quel point l'école d'avant était bien nulle et ne servait qu'à alphabétiser et non à lecturiser la masse du peuple.*

Un petit zest de Jean Zay et le tour est joué :
"Vous prenez les instructions de Jean Zay en 1938 : Jean Zay dit clairement dans l'instruction du 20 septembre 1938 que la moyenne des élèves de 10 ans (donc au cours moyen deuxième année) ne maîtrise pas couramment la lecture. En 1938 ! Et à l'époque, il n'y a pas de méthode globale ! C'est la méthode traditionnelle ! Mais avec la méthode traditionnelle, et avec trente heures de cours par semaine, et avec quarante semaines de classe par an, la majorité des élèves de CM (de cours moyen) ne maîtrisent pas la lecture pratique, en 1938. Donc, moi je veux bien qu'on continue à se battre contre la méthode globale, mais ce n'est pas en se battant contre la méthode globale qu'on améliorera les choses." (Antoine Prost) **

-----------------------------
*Sur les stats du redoublement :
http://manuelsanciens.blogspot.com/2013/11/nathalie-bulle-une-erreur.html
http://pedrocordoba.blog.lemonde.fr/2012/11/06/combien-de-redoublants-dans-les-annees-1960/

** Sur la citation de Jean Zay par Antoine Prost :
L'argumentation d'Antoine Prost est critiquée par Pierre Jacolino dans
http://pedagoj.eklablog.com/jean-zay-et-l-enseignement-de-la-lecture-a103893896

puis par Loys Bonod dans :
Loys Bonod, Mauvaise lecture ! L’historien et l’apprentissage de la lecture au XXe siècle (sur le même sujet, complément à l'article de Pierre Jacolino).
http://www.laviemoderne.net/detox/58-mauvaise-lecture


Dernière édition par Spinoza1670 le Dim 6 Nov 2016 - 11:44, édité 1 fois

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par Rikki Dim 6 Nov 2016 - 8:47
D'où vient cette citation, Spinoza ? Ce sont manifestement des propos rapportés, à qui sont-ils attribués ?


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par elisa18 Dim 6 Nov 2016 - 9:47
D'autres retours? Je serais bien intéressée! Merci! :flower:
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par Spinoza1670 Dim 6 Nov 2016 - 12:09
Rikki a écrit:D'où vient cette citation, Spinoza ? Ce sont manifestement des propos rapportés, à qui sont-ils attribués ?
J'ai édité mon message pour que ce soit plus lisible.

La citation est d'Antoine Prost, qui est censé être LE spécialiste de l'histoire de l'éducation. Il n'est donc pas possible qu'il fasse une erreur de lecture si importante sans le faire exprès, c'est donc que c'est pour déformer la vérité historique dans le sens de ses thèses personnelles qui vont dans le sens des réformes entreprises depuis les années 60. Dans le même registre, Luigi a aussi épinglé Claude Lelièvre. On a des historiens de l'éducation qui sont là non seulement pour faire des recherches historiques, mais également pour profiter du crédit acquis à l'occasion de thèses éventuellement plus sérieuses pour raconter dans les journaux un passé qui leur plaît et qui sert de repoussoir pour justifier de nouvelles réformes ou les réformes passés. cela vaut pour certains sociologues de l'éducation, - je pense à Dubet car c'est l'exemple extrême de trahison du peuple - qui se parent des atours de la science pour défendre leurs idéologies délétères.

Pour revenir à la citation d'Antoine Prost et à l'argumentation dans laquelle elle s'insère, on voit qu'elle est reprise par de nombreux critiques de la méthode syllabique ou de l'école "traditionnelle" de la IIIe République pour dire qu'il n'y a pas d'âge d'or, que c'était pas mieux avant, et même par des sociologues plutôt partisans de la méthode syllabique comme Terrail ou Garcia, qui sous-estiment le niveau des programmes et manuels de 1880 à 1970, ce qui est peut-être une stratégie pour ne pas passer pour réactionnaires, mais alors c'est nul.

La citation a été brillamment remise dans son contexte par Pierre Jacolino et Loys Bonod, ce qui démonte complètement l'argument d'Antoine Prost.

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par Spinoza1670 Jeu 10 Nov 2016 - 22:12
6.99 € au format kindle ou 27 € neuf chez Amazon. (Utilisez le lien Amazon en page d'accueil de néo.)

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par Spinoza1670 Lun 14 Nov 2016 - 19:22
Introduction et table des matières :


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par egomet Mar 15 Nov 2016 - 10:59
Spinoza1670 a écrit:
Rikki a écrit:D'où vient cette citation, Spinoza ? Ce sont manifestement des propos rapportés, à qui sont-ils attribués ?
J'ai édité mon message pour que ce soit plus lisible.

La citation est d'Antoine Prost, qui est censé être LE spécialiste de l'histoire de l'éducation. Il n'est donc pas possible qu'il fasse une erreur de lecture si importante sans le faire exprès, c'est donc que c'est pour déformer la vérité historique dans le sens de ses thèses personnelles qui vont dans le sens des réformes entreprises depuis les années 60. Dans le même registre, Luigi a aussi épinglé Claude Lelièvre. On a des historiens de l'éducation qui sont là non seulement pour faire des recherches historiques, mais également pour profiter du crédit acquis à l'occasion de thèses éventuellement plus sérieuses pour raconter dans les journaux un passé qui leur plaît et qui sert de repoussoir pour justifier de nouvelles réformes ou les réformes passés. cela vaut pour certains sociologues de l'éducation, - je pense à Dubet car c'est l'exemple extrême de trahison du peuple - qui se parent des atours de la science pour défendre leurs idéologies délétères.

Pas évident qu'il le fasse exprès. Prost est un historien, mais il n'est pas forcément entraîné à analyser les chiffres et à évaluer leur crédibilité. Dès lors il accepte peut-être naïvement toute affirmation chiffrée qui va dans son sens.
Ce qui m'étonne dans ces statistiques sur l'illettrisme, c'est que les termes ne sont jamais définis et qu'on ne sait pas ce qui a été mesuré. "Maîtrise insuffisante" est une expression extrêmement floue. Elle n'a de sens que par rappport aux exigences du testeur. On ne saura pas si ledit testeur est sévère ou non. La moindre des choses serait d'indiquer où l'on place le curseur et de donner au moins quelques exemples d'une maîtrise suffisante et d'un maîtrise insuffisante.

Même sur des choses aussi concrètes que la mortalité sur les routes, la question des définitions est délicate. Est-on compté si on meurt à l'hôpital au bout d'une semaine, de deux semaines, d'un mois?
Alors pour l'illettrisme...

Ensuite, pour que les données soient significatives, il faut avoir des points de comparaison, dans le temps ou dans l'espace. Il nous faut des échantillons témoins testés dans les mêmes conditions. Le chiffre commencera à être intéressant si on peut déceler une évolution.
100 000 ou même 200 000 élèves qui sortent du système sans qualification, c'est un excellent chiffre! Du moins si les qualifications sont sérieuses.

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