Une séquence sur le slam?

Actuellement stagiaire en LM, j'ai deux classes de quatrièmes. J'ai pour projet (à savoir après les vacances) de mettre en place une séquence sur le slam. Celle-ci durerait 3 semaines et demi (sans compter l'évaluation finale et correction).
Je crois vraiment en ce genre que j'assumerai de qualifier de "poétique", et je pense qu'il peut être le lieu de nombreuses réflexions pour les élèves.
Ce qui me pose problème, est qu'il est probable que l'on m'inspecte à ce moment-là de l'année, et que le "slam" n'est pas particulièrement préconisé -ce que je trouve tout à fait fâcheux.
Ma problématique étant encore en chantier, je vous la soumets: "Le slam, poésie parlée ou parlé poétique? -De l'individuel à l'universel."
Ce que sous-entend cette problématique est double:
1) Peut-on qualifier le slam de genre néo-poétique? ou plus largement de genre littéraire?
2) En quoi le slam est-il un lieu de critique sociale, d'engagement?
Mes supports sont nombreux, mais en voici un aperçu:
-Abd Al Malik (textes extraits de l'album Gibraltar)
-Victor Hugo ("Fonction du poète", "Souvenir de la nuit du 4" en regard avec "Soldat de plomb" de l'auteur précédent)
-Préface de Mazarine Pingeot pour Le dernier Français d'Abd Al Malik
-Peut-être un slam de Grand Corps Malade: "Roméo Kiffe Juliette" (pour un travail sur les niveaux de langues et la ponctuation)
Qu'en pensez-vous?

ça risque de faire une répétition avec le programme de 3e non ? La poésie engagée (d'ailleurs j'ai prévu l'étude de Roméo kiffe Juliette).

C'est pour le chapitre poésie de 4e ?

J'ai déjà étudié la poésie autour du thème de l'adolescence (avec comme supports des textes d'Hugo et de Rimbaud).
Pendant les vacances, ils doivent lire Une Saison Rimbaud d'Emmanuel Arnaud. Disons que ma séquence est déjà annoncée, je peux difficilement reculer. A l'origine, je devais faire de l'étude du slam un prolongement à ma séquence poésie. Cependant, mon tuteur m'a dit que ma séquence serait trop longue, et il ajouté qu'une autre séquence sur le genre poétique était possible: j'ai choisi le slam... Après, l'engagement, je peux ne pas en parler en ces termes et simplement l'évoquer, la critique sociale, je peux peut-être faire plus que l'évoquer...

Il y a aussi Grand corps malade.

Pour moi aussi le slam est une forme poétique comme le haiku ou le sonnet.
Mais ne penses-tu pas que mettre une forme au coeur d'une problématique ne posera pas problème?
Je ne connais pas le programme des 4ème?

J'avoue Dumac que l'intégration de l'aspect formel dans ma problématique ne m'avait pas alertée. Je vais travailler dessus.
Le programme de 4ème concernant la poésie est le lyrisme. Je peux peut-être axer ma problématique sur la voix et la fonction du poète... En effet, c'est l'expression du moi qui est mise en avant dans les textes officiels (pour la classe de 4ème du moins). Et, dans les slams que j'ai choisis, l'auteur se donne à voir avec transparence, mais à travers lui il y a aussi les autres (cf "Quand je vous parle de moi je vous parle de vous" d'Hugo). Après, oui, il y a aussi un rapport étroit avec le programme de 3ème: la poésie engagée. Mais en même temps, serait-ce à ce point une redite que de parler de dénonciation des injustices sociales?
Et, que sous-entend la notion de lyrisme?! J'ai le sentiment qu'on se restreint à parler d'amour, du temps qui passe ou du bonheur d'aimer. Mais le lyrisme c'est aussi un besoin actuel, notamment (mais pas uniquement) celui d'exprimer son sentiment de solitude face à des injustices sociales, c'est aussi le dire avec "les mots de tous jours" mais en même temps "pas les mêmes" comme le dit si bien Claudel. Le slam représente aussi un besoin d'appartenance: qu'il soit géographique, social, affectif et j'en passe; et donc ce genre en voie d'expansion permet à l'auteur de se construire un "Moi", une identité propre, et cette identité est une vraie matière poétique.
Je pars dans des explications sans fin, c'est pourquoi je coupe court. J'essaie du mieux que je peux de justifier cette séquence, il le faut, car je ne peux pas reculer (tant pour le timing que ce que j'ai annoncé aux élèves...).

Cunégonde, tu as bien avancé dans le programme? Je rajoute des séquences à la fin par exemple la presse en 4e

Oui ça va, j'ai prévu ensuite l'étude du Cid puis les Misérables (et pourquoi pas une semaine sur la presse également mais ça dépend de la durée de ma séquence slam)...

PS: sur la presse, je n'ai pas énormément d'idées pour le moment. De plus, il me semble que le CDI n'a rien prévu de spécial pour l'occasion donc... Peut-être un atelier d'écriture et de découverte de la presse au XIXème siècle (lien que je pourrais faire avec ma séquence sur V. Hugo et Les Misérables...).

Je pense alors que tu peux te le permettre !

Je peux aussi prendre le temps de faire court

Cunégonde44 a écrit:PS: sur la presse, je n'ai pas énormément d'idées pour le moment. De plus, il me semble que le CDI n'a rien prévu de spécial pour l'occasion donc... Peut-être un atelier d'écriture et de découverte de la presse au XIXème siècle (lien que je pourrais faire avec ma séquence sur V. Hugo et Les Misérables...).

Je travaille avec le Magnard 2002,je crois. Il y a une séquence sur la presse. On écrit un petit journal. Généralement j'ai une quinzaine d'élèves fait juin début juillet.

Ok super, je ferai surement cela en ouverture de mon "anté-pénultième" séquence du coup! Bonne idée merci Paul31!

C'est le Hatier !

Cunégonde44 a écrit:J'avoue Dumac que l'intégration de l'aspect formel dans ma problématique ne m'avait pas alertée. Je vais travailler dessus.
Le programme de 4ème concernant la poésie est le lyrisme. Je peux peut-être axer ma problématique sur la voix et la fonction du poète... En effet, c'est l'expression du moi qui est mise en avant dans les textes officiels (pour la classe de 4ème du moins). Et, dans les slams que j'ai choisis, l'auteur se donne à voir avec transparence, mais à travers lui il y a aussi les autres (cf "Quand je vous parle de moi je vous parle de vous" d'Hugo). Après, oui, il y a aussi un rapport étroit avec le programme de 3ème: la poésie engagée. Mais en même temps, serait-ce à ce point une redite que de parler de dénonciation des injustices sociales?
Et, que sous-entend la notion de lyrisme?! J'ai le sentiment qu'on se restreint à parler d'amour, du temps qui passe ou du bonheur d'aimer. Mais le lyrisme c'est aussi un besoin actuel, notamment (mais pas uniquement) celui d'exprimer son sentiment de solitude face à des injustices sociales, c'est aussi le dire avec "les mots de tous jours" mais en même temps "pas les mêmes" comme le dit si bien Claudel. Le slam représente aussi un besoin d'appartenance: qu'il soit géographique, social, affectif et j'en passe; et donc ce genre en voie d'expansion permet à l'auteur de se construire un "Moi", une identité propre, et cette identité est une vraie matière poétique.
Je pars dans des explications sans fin, c'est pourquoi je coupe court. J'essaie du mieux que je peux de justifier cette séquence, il le faut, car je ne peux pas reculer (tant pour le timing que ce que j'ai annoncé aux élèves...).

J'adore et j'adhère

Si mes souvenirs sont bons il me semble que les manuels de 3ème traitent de la poésie lyrique et engagée.
Il me semble aussi qu'on parle de poésie lyrique : élégiaque et celle du bonheur , je suis pas sûr de ce que j'avance, ça remonte à quelques années.
D'autant plus que pour moi un même poème peut présenter les caractéristiques du poème lyrique mis au service de l'engagé. Mais là, je digresse.