- MarianneNiveau 8
Un grand merci à ceux qui pourront me renseigner sur le point suivant :
Le verbe "admirer" est-il composé du préfixe "ad" suivi du verbe "mirer".
Sachant que le préfixe "ad" en latin signifie "devant" et que le verbe "mirer" signifie "regarder", peut-on considérer que le verbe "admirer" signifie "ce qui est placé devant le regard" ?
Si tel est le cas, est-il juste de considérer que l'admiration est liée à l'action du regard porté sur une personne ou une chose ?
Le verbe "admirer" est-il composé du préfixe "ad" suivi du verbe "mirer".
Sachant que le préfixe "ad" en latin signifie "devant" et que le verbe "mirer" signifie "regarder", peut-on considérer que le verbe "admirer" signifie "ce qui est placé devant le regard" ?
Si tel est le cas, est-il juste de considérer que l'admiration est liée à l'action du regard porté sur une personne ou une chose ?
- IphigénieProphète
l'idée première de ad-miror c'est être dans l'étonnement, la surprise devant quelque chose.
miror n'a pas de valeur positive ou négative, ou plutôt il a les deux valeurs.
ad-mirer porte plutôt l'idée d'une fascination devant quelque chose qui surprend.
même famille: miracle.
miror n'a pas de valeur positive ou négative, ou plutôt il a les deux valeurs.
ad-mirer porte plutôt l'idée d'une fascination devant quelque chose qui surprend.
même famille: miracle.
- IphigénieProphète
ben si quand on s'étonne c'est par la vue d'abord: c'est ce qui frappe le regard.
Mais c'est une idée plutôt passive (on est frappé par-, regarder c'est actif.
(sais pas si je suis très claire?)
Mais c'est une idée plutôt passive (on est frappé par-, regarder c'est actif.
(sais pas si je suis très claire?)
- InvitéOHabitué du forum
Mais le sens est devenu peu à peu positif? Je veux dire nous ne sommes plus "admiratifs" de notre CDE pour sa veulerie? (je parle de la mienne).
- IphigénieProphète
en effet, en français le sens s'est aujourd'hui infléchi vers le positif, ce qui n'est pas le cas nécessairement dans la langue classique.
- PhilomèleNiveau 9
Bonjour Marianne,
Dans quel contexte le mot est-il employé : phrase ou segment de phrase ? Et à quelle date ?
Attention à l'étymologie :
- "ad" ne signifie pas avant, devant mais indique plutôt le mouvement vers. Ici, penser plutôt "à l'égard de quelque chose"
- le verbe latin miror ne signifie en aucun cas regarder. Il signifie admirer, s'étonner, d'où, éventuellement, contempler avec émerveillement.
Le sens reste le même au moins jusqu'au XVIIe siècle.
Je ne suis pas sûre de bien comprendre la question du rôle du regard porté sur la chose regardée. A priori, dans admirer, ce n'est pas le sème du regard qui est prédominant mais le sème de surprise (intense).
Dans quel contexte le mot est-il employé : phrase ou segment de phrase ? Et à quelle date ?
Attention à l'étymologie :
- "ad" ne signifie pas avant, devant mais indique plutôt le mouvement vers. Ici, penser plutôt "à l'égard de quelque chose"
- le verbe latin miror ne signifie en aucun cas regarder. Il signifie admirer, s'étonner, d'où, éventuellement, contempler avec émerveillement.
Le sens reste le même au moins jusqu'au XVIIe siècle.
Je ne suis pas sûre de bien comprendre la question du rôle du regard porté sur la chose regardée. A priori, dans admirer, ce n'est pas le sème du regard qui est prédominant mais le sème de surprise (intense).
- MarianneNiveau 8
J'étudie un texte dans ma séquence sur les chevaliers (en 5ème).
C'est un texte issu du Conte du Graal de Chrétiens de Troyes (1181) où on voit Perceval enfant être émerveillé devant des chevaliers.
Il s'agit bien ici d'une admiration qui naît du regard porté par Perceval sur les chevaliers (le verbe "voir" est répété dans le passage).
Je voulais savoir s'il était possible d'expliquer étymologiquement que l'admiration est une action en rapport avec le regard car on regarde ce qui est devant soi.
Merci pour tes précisions Philomèle. Je sais que ma justification étymologique est donc fausse.
C'est un texte issu du Conte du Graal de Chrétiens de Troyes (1181) où on voit Perceval enfant être émerveillé devant des chevaliers.
Il s'agit bien ici d'une admiration qui naît du regard porté par Perceval sur les chevaliers (le verbe "voir" est répété dans le passage).
Je voulais savoir s'il était possible d'expliquer étymologiquement que l'admiration est une action en rapport avec le regard car on regarde ce qui est devant soi.
Merci pour tes précisions Philomèle. Je sais que ma justification étymologique est donc fausse.
- IphigénieProphète
Dans ce passage, l'ouïe participe aussi de l'étonnement de Perceval: s'il me souvient bien, c'est d'abord le bruit des heaumes et des lances dans les branches qui stupéfie P. (qui juste avant écoute le chant des oiseaux) puis dans un second temps l'éclat des armes.
Sinon je serais moins stricte que Philomèle: le sens a glissé progressivement (et dès la latinité) de l'étonnement vers le fait de regarder avec surprise, étonnement, admiration...: d'où mirer au sens de regarder.
Sinon je serais moins stricte que Philomèle: le sens a glissé progressivement (et dès la latinité) de l'étonnement vers le fait de regarder avec surprise, étonnement, admiration...: d'où mirer au sens de regarder.
- MarianneNiveau 8
Effectivement, l'ouïe a un rôle important dans ce passage mais je ne l'ai pas lié à l'étonnement de Perceval. J'ai plutôt exploité le sens auditif afin de montrer l'opposition entre le monde de l'enfance (l'innocence) et le monde des chevaliers (la guerre).
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